Chapitre 5

3244 Mots
OÙ IL EST QUESTION DES SUITES D’UN DÉJEUNER DE GARÇON « Étant ainsi renseignés sur la famille qu’ils avaient résolu de déshonorer, par désœuvrement, par vantardise et par obéissance à un bas instinct de luxure et de cruauté, qui se retrouve plus ou moins au fond de toute bête humaine, nos trois jeunes gens, reprit le comte de Teramo-Girgenti, eurent tôt fait de dresser leur plan. Il était aussi simple que machiavélique. Il s’agissait de tâcher à corrompre la femme, qu’on la prît de bonne volonté ou par stratagème, cependant qu’on éloignait le mari. Le substitut, chef de la b***e, avait une garçonnière, petite bicoque abandonnée dans une ruelle déserte de la Butte-Montmartre, dont il avait fait à peu de frais « sa folie ». Il n’eut garde d’user de ce domicile compromettant pour sa dernière aventure de garçon. À quelques jours du mariage, il tenait à garder l’incognito, et ce fut le troisième larron, le camarade qui faisait sa carrière dans la haute administration, qui, n’ayant rien à refuser au magistrat, prêta à celui-ci un petit chalet qu’il habitait pendant la bonne saison, sur les bords du lac d’Enghien. » Justement il venait d’aménager et d’y faire transporter quelques meubles de prix, quelques bibelots de luxe achetés pour rien, lors de la vente d’un illustre collectionneur, grâce à la bienveillance et à la reconnaissance d’un commissaire priseur de ses amis. Ce furent ces bibelots qui, par une association d’idées assez compréhensible, puisque le mari à tromper était ouvrier orfèvre, servirent de prétexte à nos jeunes gens pour entrer en relations immédiates avec le ménage. » Le fonctionnaire écrivit à l’orfèvre qu’il avait un travail très pressé à lui commander autour de bibelots précieux qu’il venait d’acquérir. Il le priait de faire dès le lendemain le voyage d’Enghien. Nos trois amis se trouvaient le lendemain à Enghien. Si c’était le mari qui venait, le magistrat devait immédiatement prendre le train pour Paris et aller trouver la femme chez elle, mais il se pourrait fort bien que le mari envoyât sa femme à Enghien. C’est ce qui arriva. C’est la femme qui vint. Elle fut introduite par une porte du pavillon pendant que les deux amis du substitut sortaient par une autre. » Le magistrat et la femme de l’orfèvre étaient seuls dans cette maisonnette abandonnée, au bord du lac. D’abord, la femme ne se douta de rien, car le substitut lui montrait les bibelots dont il avait été question comme s’il en avait été le réel propriétaire, et il ne lui parlait que de l’ouvrage qu’il désirait confier à son mari. Et puis, à propos d’une miniature un peu leste, le magistrat en profita pour faire comprendre à cette femme qu’il n’était pas resté insensible à ses charmes, et qu’il savait apprécier la beauté partout où elle se trouvait, même chez une femme d’orfèvre. » La malheureuse, stupéfaite, voulut fuir. L’homme la retint malgré elle, lui faisant les offres les plus outrageantes et la pressant si bien que la femme, un moment, n’eut plus qu’une ressource, celle d’ouvrir une fenêtre, d’appeler au secours. Personne ne venait, personne ne l’entendait ; le soir était tombé ; elle se vit au milieu de ce désert, la proie d’un être brutal dont la passion était exaspérée par la résistance acharnée qu’on lui opposait. La fenêtre était ouverte. Elle sauta. Elle sauta dans le noir. Elle pouvait sauter dans le lac et se noyer. Elle tomba sur une pelouse, se releva sans blessure et se mit à courir comme une folle. » La nuit était opaque, on n’y voyait pas à deux pas devant soi ; il pleuvait à verse. La malheureuse courait… courait… elle ne rencontra personne… elle ne savait plus ce qu’elle faisait… Elle croyait avoir pris le chemin de la gare, elle avait pris la route opposée, celle qui conduisait à Paris. Et puis elle se trompa encore, se perdit dans des terrains vagues… Elle courut ainsi des heures, sous la pluie… Enfin elle arriva à Paris à l’aurore. Et dans quel état ! Elle eut encore la force de donner son adresse à un fiacre maraudeur qui la recueillit, puis elle arriva chez elle. Son mari, d’abord, ne la reconnut pas. On devine dans quelle terrible angoisse l’ouvrier orfèvre avait passé la nuit. Les médecins arrivèrent et diagnostiquèrent une pleurésie. » Bien que l’avis des médecins fût que l’on ne fatiguât la malade d’aucune question, le mari voulut savoir ce qui était arrivé à sa femme, et celleci, dans un moment de lucidité, put le lui apprendre. Il était alors dix heures du soir. L’orfèvre, après avoir fait de méticuleuses recommandations à la garde-malade, sortit. Il prit le train pour Enghien. Il avait un revolver chargé dans sa poche. Il se rendit à la maison du bord de l’eau. Il trouva la porte ouverte. Il entra, et, ne rencontrant personne, il traversa plusieurs pièces, dont les portes étaient également ouvertes. Il arriva au pied d’un escalier. Guidé par une faible lumière, venant d’un bec de gaz qu’on avait laissé brûler à demi, il gravit cet escalier. Arrivé sur le palier, il frappa du poing assez fortement contre une porte, la première qu’il rencontra. Cette porte s’ouvrit. Un homme en chemise, la figure ensommeillée, grelottant de froid et de peur, se présenta. » – C’est vous qui êtes le propriétaire de cette maison ? demanda l’orfèvre, le plus posément du monde. » L’autre, qui ne pouvait parler, fit signe que c’était lui. Alors, l’ouvrier sortit son revolver de sa poche et en déchargea sur le propriétaire trois coups en pleine poitrine. Notre fonctionnaire, ainsi frappé, s’affala et l’ouvrier le crut mort. Une porte s’ouvrit au-dessus et un garçon, qui servait de domestique, tantôt au fonctionnaire, tantôt au magistrat, tantôt à l’officier et que chacun de ceux-ci prisait pour son intelligence et son astuce débrouillarde, un nommé Didier, accourut au bruit. Il vit son patron sur le palier, râlant. Le revolver fumait encore dans la main de l’inconnu. Didier voulut fuir. » – Ne fuyez pas, lui dit l’ouvrier, arrêtez-moi et conduisez-moi chez le commissaire de police. Je viens de tuer cet homme qui a insulté ma femme. » L’orfèvre fut conduit chez le commissaire de police, qui vint faire immédiatement une enquête. On constata que cette nuit-là même la maisonnette du bord de l’eau avait été dévalisée de ses bibelots de prix ; l’enquête établit que la femme de l’orfèvre était venue en ces lieux la veille et avait pu se rendre compte de la valeur unique des objets et, grâce à cette effroyable coïncidence d’un vol dont on n’a jamais retrouvé les auteurs et d’une légitime vengeance, les magistrats d’abord, le juge ensuite furent persuadés que l’ouvrier orfèvre avait tué le fonctionnaire au moment où celui-ci le surprenait dans sa besogne de rapt. » Les complices s’étaient enfuis, naturellement, emportant le butin et l’on ne cessa, jusqu’à la dernière minute du procès, de demander à l’orfèvre de livrer leurs noms. La femme, interrogée, malgré son état presque désespéré, déclara que son mari avait voulu la venger d’un attentat dont le fonctionnaire, propriétaire de la villa d’Enghien, s’était, la veille, rendu coupable envers elle. » Il fut facile de prouver qu’elle mentait puisque ledit propriétaire était absent de sa maison, à l’heure même où elle s’y était présentée, et qu’il fut constaté qu’il avait passé la fin de la journée chez des amis du voisinage. Le domestique, Didier, affirma que cette femme était restée seule, plusieurs heures, dans la maison, en attendant son maître, et qu’elle s’était enfin décidée à partir, lasse de ne le point voir rentrer. Les choses s’arrangèrent si bien que la conviction de tous fut faite. Il y avait un vol accompagné de meurtre. Un homme eût pu, seul, sauver l’accusé, c’était le substitut ; il l’eût pu en perdant sa situation, en renonçant à son mariage. Il garda le silence. La femme, grâce aux soins dévoués qui l’entourèrent ne mourut pas. Le fonctionnaire ne mourut pas ; ses blessures n’étaient point, par un hasard miraculeux, très graves ; le seul qui mourut fut l’ouvrier orfèvre. Il mourut sur l’échafaud ! » Ces dernières paroles furent prononcées par le comte avec une voix si étrange, que tous les assistants frissonnèrent et qu’il y eut un murmure général d’horreur, comme si le monstrueux forfait judiciaire venait de s’accomplir devant leurs yeux. Liliane d’Anjou, qui était debout derrière le comte, chercha sa main, et l’entendit qui disait : – Courage ! Un silence effrayant régnait maintenant dans le salon. On attendait… On voulait savoir pour quelle raison formidable Teramo-Girgenti avait tenu à réunir tant de monde autour de ce terrible récit !… On pressentait qu’il allait se passer quelque événement capital pour l’un des personnages qui, peut-être, se trouvait là… Ce drame était ancien ; dans le procès, le nom seul, le nom encore obscur à cette époque d’Eustache Grimm avait été prononcé. Qui donc s’en serait souvenu ? Qui excepté Eustache Grimm lui-même, Régine et Sinnamari ? Si on avait moins regardé le comte et si on les avait regardés davantage, eux, on eût deviné, peut-être. Mais on ne regardait que le comte. – Je vous ai dit, reprit-il après ce moment de silence, qu’il semblait avoir occupé à dompter une émotion toute personnelle, je vous ai dit que le mariage du magistrat devait avoir lieu dans la semaine. Il ne se fit pas : un de ces matins-là, on retira de la Seine le cadavre de sa fiancée. Le jeune magistrat avait été le dernier à l’avoir vue vivante, la veille. À ce jour, nulle explication cohérente ne permet de décider s’il y eut crime ou suicide, et pourquoi. Le fiancé, en tout cas, ne fut pas inquiété. Ni chagriné. » La femme de l’Orfèvre fut assez forte, le jour de l’exécution de son mari, pour se lever, habiller ses enfants et assister avec eux au dénouement de ce tragique imbroglio. Du moins ne purent-ils rien voir, mais ils entendirent le coup de couteau qui retentissait au nom de la justice humaine. Les enfants, depuis des semaines, réclamaient leur père en pleurant. » Le jour même de l’exécution, la malheureuse qui avait quelques économies, prenait le train à la gare du Nord avec ses petits et débarquait le soir dans un bourg perdu de la Picardie, où elle savait que l’Assistance publique envoyait de nombreux enfants trouvés. On disait que dans cette région les enfants étaient très bien traités. Ils étaient, du reste, considérés comme une source de revenus pour le pays. Elle remit les petits entre les mains d’une brave paysanne à qui elle donna toutes ses économies. » Elle lui dit : » – Je reviendrai peut-être après-demain, peut-être dans deux ans ; quoi qu’il arrive, jurez-moi de soigner mes enfants comme une mère, vous en serez récompensée. » La paysanne songea à la somme qu’on lui laissait. Il y avait là de quoi soigner les deux petits pendant quatre ans. Elle promit. La mère ne revint jamais. » Elle avait donné, avant de partir, un faux nom. La paysanne interrogea à ce propos le petit garçon, mais celui-ci avait juré à sa mère, avant qu’elle ne partit, qu’il ne dirait jamais son nom. La petite fille était si petite que la paysanne la crut quand elle lui dit qu’elle l’avait oublié ! Comment cette femme s’était-elle aperçu qu’on lui avait donné un faux nom ? Tout simplement à ce que deux initiales laissées par mégarde sur le linge du petit ne correspondaient pas à ce nom-là. Ces initiales étaient : R. C. Une rumeur dans la salle fit entendre au comte que l’on venait de comprendre de quelle sorte se reliait son histoire du roi des Catacombes ; mais la curiosité de tous était telle que le silence se rétablit aussitôt. Quant aux trois personnages qui se trouvaient si particulièrement intéressés au récit de Teramo, nul n’y faisait attention. Il ne venait encore à l’idée de personne que Sinnamari, Régine et Grimm fussent justement ceux-là dont l’infamie était si ouvertement dénoncée. Nul geste, nulle exclamation n’avaient trahi nos trois compères. La vérité était que deux d’entre eux avaient perdu la force nécessaire à la plus petite manifestation, et que le troisième se demandait dans un silence farouche comment il pourrait bien faire taire instantanément cet homme qui savait tant de choses, qui savait trop de choses… Sinnamari ne fut pas surpris par cette révélation des initiales : R. C., qui apparurent soudain dans cette sombre histoire… Il les attendait depuis que Teramo avait prononcé ce mot : Chatou… Le comte, maintenant, racontait la suite de l’étrange et formidable aventure d’une voix si singulièrement indifférente qu’on eût pu se demander si la volonté même qu’il avait de marquer une telle indifférence ne trahissait pas plus sûrement une émotion profonde que le trouble le plus évident. « La mère, dit-il, avait juré de venger son mari. Elle revint à Paris. Elle retrouva facilement la piste de la victime de l’orfèvre, de celui qui avait failli périr sous ses coups. Elle ne reconnut point en lui l’homme qui, une nuit, à Enghien, avait tenté de la violenter, mais le hasard fit que, dans un ami qui venait voir celui-là, à domicile, elle retrouva le monstre cherché, la cause de tant de maux, de ruine, de sang et de désespoir. Elle sut à qui elle avait eu affaire ; elle résolut de le tuer de sa propre main. Elle s’arma d’un couteau dans le dessein « de lui couper la gorge comme on avait fait à son mari ». Ce sont là ses propres expressions consignées dans un rapport fort intéressant et fort passionnant qu’elle écrivit pour qu’il fût plus tard mis sous les yeux de ses enfants, s’il lui arrivait quelque malheur. » Elle suivait le magistrat depuis quarante-huit heures et n’était point parvenue à le joindre, dans des conditions propices au projet qu’elle méditait, quand un soir elle put sauter dans un fiacre et faire suivre celui qui emportait le substitut. Les deux fiacres s’arrêtèrent devant un cabaret de nuit. Le substitut descendit le premier. La femme était déjà sur ses pas. Elle l’entendit qui demandait si ses amis étaient arrivés dans le cabinet de… Je ne dirai point le nom, un nom propre, paraît-il, bien connu, mais moi je ne le connais pas ; à cette heure, seul R. C. le connaît et il ne m’en a point fait la confidence… Le valet de pied répondit affirmativement, et rapidement l’homme gravit l’escalier. La femme, enveloppée d’un ample vêtement et dissimulant son visage sous une épaisse voilette, monta derrière lui ; on la laissa monter sans rien lui demander. On crut qu’elle était avec cet homme. » Quand l’homme entra dans le cabinet, elle y entra derrière lui et repoussa la porte derrière elle. Mais aussitôt elle poussa un cri ; elle avait cru se trouver seule dans ce cabinet avec le substitut. Deux personnages s’y trouvaient déjà : vous avez deviné lesquels : c’étaient le fonctionnaire entièrement guéri de ses blessures et l’officier. Ils étaient dans un état d’ébriété avancée et saluèrent l’entrée de leur ami et de cette femme inconnue par des cris insensés. Le magistrat se retourna et fut stupéfait. La femme voulut fuir, mais tous trois la retinrent et ils poussèrent les verrous. Elle se débattait. Le fonctionnaire parvint à lui enlever sa voilette. Alors, ils reculèrent d’un même geste, car ils avaient reconnu la femme de Chatou ! » Celle-ci, profitant de ce mouvement de stupéfaction, avait bondi sur le substitut, brandissant un large poignard dont elle était armée et qu’elle avait jusqu’alors dissimulé sous ses vêtements. Le magistrat parvint à parer le coup dont elle le frappait. La lame, cependant, entailla légèrement le menton. Tous trois furent sur la femme et la désarmèrent. Alors, se produisit une scène effroyable. L’ivresse des uns, la colère de l’autre, le souvenir de leur terreur au cours d’un procès qui pouvait être leur perte à tous, le ressentiment du fonctionnaire qui avait failli mourir sous les coups du mari, la concupiscence du magistrat pour cette femme qui n’avait jamais été aussi belle que dans cette minute, l’endroit où ils se trouvaient, ce cabinet particulier qui ne leur rappelait que des tableaux d’orgie, tout cela concourut en quelques secondes à la perte de la pauvre femme. Ils s’excitaient les uns les autres au crime et le crime fut commis. » Avec l’aide de ses deux complices, le premier de ces bandits, le chef de cette association monstrueuse, posséda la malheureuse ! On lui avait mis un bâillon sur la bouche, on n’entendit point ses cris. Quand le viol fut consommé, le magistrat se ressaisissant comprit quel danger maintenant était suspendu sur leurs têtes à tous trois, il comprit que le crime ne pouvait pas en rester là ! » Un escalier dérobé conduisait directement sur les derrières du restaurant les couples qui désiraient ne point être vus. On resserra le bâillon sur la bouche de la victime, on remit la voilette par-dessus. La femme ne se défendait même plus. Quand la nuit fut assez avancée et qu’ils se furent assurés que nul ne pourrait rencontrer dans l’escalier dérobé leur étrange cortège, la femme fut littéralement portée dans une voiture qui appartenait au fonctionnaire, et qu’il conduisit lui-même. » Je vous ai dit que le magistrat possédait une sorte de pied-à-terre dans une des rues les plus désertes de Montmartre, tout en haut de la butte. La femme continuait à ne présenter aucune résistance, mais elle était si faible que, lorsqu’on la fit descendre de voiture, le substitut et l’officier, la prenant chacun sous un bras, comme s’ils l’accompagnaient, devaient la soulever pour qu’elle avançât. » Elle ne pouvait rien voir, car ils avaient encore pris la précaution d’ajouter un bandeau qu’ils avaient placé sur ses yeux. Seulement, elle pouvait entendre et il est certain que tout le monde ne reposait pas, cette nuit-là, dans la petite ruelle déserte, puisque, dans le moment même qu’on fit descendre la malheureuse, celle-ci perçut une voix de femme qui disait : « Oh ! regarde donc, mon ami, on dirait que cette femme se débat ! » et une voix d’homme qui répondait : « Mais non, Marguerite, tu vois bien qu’ils s’amusent. » Et puis encore la première voix qui disait : « Regarde le cocher, on dirait le Gros ! » » Une porte, alors, était ouverte et la femme était introduite dans un jardin. La porte était refermée derrière elle. On lui fit traverser le jardin et, après avoir gravi un perron, elle fut dans une salle où elle s’évanouit tout à fait. Quand elle revint à elle, elle était couchée dans un lit et un homme était penché sur elle qui semblait attendre assez anxieusement la minute de son réveil. C’était le magistrat. Il lui dit à peu près ceci : qu’il s’était conduit vis-à-vis d’elle comme un infâme, mais qu’il l’aimait à ce point qu’aucune infamie ne lui coûterait encore pour qu’elle restât sa maîtresse ; qu’elle devait comprendre qu’il n’y avait plus pour lui de salut après ce qu’il avait fait, que dans l’oubli de sa victime et la bonne volonté d’une femme qui, si elle se laissait aimer, n’aurait point par la suite, à le regretter ; avec un cynisme d’une inconscience magnifique, il lui promit de veiller sur elle et sur ses enfants jusqu’à la mort. » – Jusqu’à quelle mort ? demanda la malheureuse.
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