Marco
Le ciel au-dessus de Naples était d’un bleu intense, mais cela n'apaisait en rien la tension qui régnait au quartier général des D'Angelo. Les heures passaient, et la discussion autour de la table ne cessait de s'intensifier. Je savais que chaque décision, chaque mouvement que je ferais, devrait être précis. Si je laissais une faille, Carmine Russo en profiterait, et tout pourrait basculer. La guerre n'était pas encore gagnée, et je le sentais au plus profond de moi.
Les membres de la famille étaient là, tous dans leurs pensées, pesant les choix à venir. Brusquement, je me levai, posant ma main sur la table en bois massif.
"On ne va pas attendre que Russo fasse le premier pas. Il veut tester notre réaction, il veut nous voir faibles. Mais ce n’est pas comme ça qu’on va gérer la situation", dis-je, ma voix pleine de détermination. "Il faut frapper fort, et il faut le faire maintenant."
Savo, toujours aussi calme, me regarda attentivement. "Je comprends ton impatience, Marco. Mais précipiter les choses pourrait nous coûter cher. Tu dis que Russo veut tester notre réaction, et tu n’as pas tort. Mais qu’en est-il de ses alliés à l’intérieur de notre propre organisation ? Si l’un d’entre eux nous trahit, tout pourrait s’effondrer."
Je pris un moment pour réfléchir. "Je sais qu’on a des ennemis parmi nos rangs. Mais nous avons aussi des hommes loyaux. Ceux qui sont avec nous doivent rester avec nous. C’est la seule manière de couper l’herbe sous le pied de Russo."
Enzo, qui avait jusque-là été silencieux, intervint. "Tu dis que nous avons les bons hommes, mais il y en a peut-être quelques-uns que l’on sous-estime. Russo a sûrement des espions parmi nous. Des gens à qui on accorde trop de confiance."
Je le fixai, cherchant à savoir s’il y avait une part de doute dans ses mots. "Tu veux dire qu’il y a un traître parmi nous ?" demandai-je, la voix plus basse, presque menaçante.
Enzo répondit calmement : "Je ne dis pas ça, Marco, mais il faut être prudents. On ne peut pas permettre à des inconnus de venir entacher nos rangs. La loyauté, c’est ce qui nous a permis de tenir jusque-là. On doit s’assurer que tout le monde est vraiment de notre côté."
Je hochai lentement la tête. "La méfiance est essentielle, mais il faut aussi avancer. Russo essaie de nous diviser, mais la famille D’Angelo n’est pas prête à se faire écraser."
Luigi, toujours plus réservé, prit la parole à son tour : "Que faisons-nous pour répondre à Carmine ? Il veut jouer à la guerre des nerfs, mais il cherche aussi à nous pousser à faire une erreur."
"Il veut nous voir faiblir", répondis-je en serrant les poings. "Mais je vais lui prouver qu’il se trompe. Il n’a pas ce pouvoir sur nous. On va frapper là où ça fait mal."
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La Réponse Stratégique
Le plan était simple, mais audacieux. Ce n’était pas question de simplement défendre nos positions. Non, je voulais attaquer le cœur même du réseau de Russo. Ma première cible serait l’un de ses entrepôts de marchandises, un lieu stratégique où il stockait des armes et de l’argent sale. Si j’arrivais à m’emparer de cet entrepôt, ce serait un coup dur pour ses finances, et un message clair qu’il ne pouvait pas jouer avec nous.
L’opération devait être discrète. Une action rapide, sans laisser de trace, était la clé. Il n’y avait aucune place pour l’erreur. L’attaque devait être menée avec une telle précision que Russo ne pourrait pas réagir à temps.
Nous nous réunîmes dans la salle d’opérations, où plusieurs cartes étaient étendues sur la table. Savo, Enzo, Luigi et moi scrutions les différents points d’entrée et de sortie.
"Nous frappons à l’aube", expliquai-je, ma voix ferme. "Le lieu est isolé, ce qui nous donne un avantage. Nous devons couper toute communication avec l’extérieur avant d’attaquer."
Savo prit la parole : "Tu veux qu’on utilise nos hommes pour ce coup-là ?"
"Oui", répondis-je. "Il faut agir vite, et personne ne doit savoir ce qui se passe. Une fois l’entrepôt pris, on sécurise l’armement et l’argent. Ensuite, on envoie un message à Russo. Qu’il sache qu’on est prêts à aller jusqu’au bout."
Enzo, plus pragmatique, intervint : "Et si l’un de nos hommes se fait repérer ? Si ça tourne mal, il faudra agir vite, et tout le monde doit être prêt à partir en cas de besoin."
Je le fixai, déterminé. "On ne se fera pas repérer. Pas cette fois. On leur montre ce que ça veut dire sous-estimer les D’Angelo."
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La Nuit Avant l’Attaque
La veille de l’attaque, je me retrouvai seul dans mon bureau. L’esprit préoccupé, je savais exactement ce qu’il fallait faire, mais la pression était immense. Chaque décision prise pouvait être la dernière, et je savais qu’en cas d’échec, toute la famille risquait de s’effondrer.
Je regardai par la fenêtre, observant la ville étendue sous moi. Naples semblait paisible, presque indifférente à la guerre qui se préparait en dessous de sa surface. Mais je savais que, derrière chaque porte, chaque ombre, des alliances et des trahisons se jouaient. Et ma propre famille n’était pas à l’abri.
"Marco", dit une voix familière derrière moi. C’était Savo, qui s’était faufilé dans la pièce sans faire de bruit.
Je me retournai, sans surprise. "Quoi de neuf ?"
Savo s’assit tranquillement sur une chaise, son regard sérieux. "Je voulais juste te dire qu’on est prêts. Mais je pense que tu sous-estimes l’impact de ce coup. Si on réussit, ce sera un coup fatal pour Russo, mais il va aussi nous accuser de toute une série de choses qu’on n’a pas encore anticipées. On devra répondre à chaque accusation. Et ce ne sera pas facile."
Je soufflai, me tournant vers la fenêtre. "Je le sais, Savo. Mais si on laisse passer cette occasion, on ne pourra jamais reprendre le dessus. Il faut que ce soit maintenant."
Savo me regarda attentivement, pesant ses mots. "Je comprends, Marco. Je suis avec toi. Mais n’oublie pas que, quelle que soit la situation, la famille vient d’abord. N’oublie jamais ceux qui te suivent. Ils doivent savoir qu’ils peuvent compter sur toi."
Je me tournai à nouveau vers lui, un sourire grave sur mes lèvres. "Je n’oublierai jamais. Et une fois que Russo aura compris qu’il ne peut pas jouer avec nous, la ville sera nôtre."
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L’Assaut sur l’Entrepôt
Le lendemain, juste avant l’aube, nous nous rendîmes silencieusement vers l’entrepôt de Russo. Chaque homme était en position, parfaitement coordonné, et tout était prêt. J’avais pris soin de choisir personnellement les membres de l’équipe, ceux en qui j’avais une confiance totale.
Le silence de la ville était lourd alors que nous approchions du site. Je fis un signe pour indiquer à mes hommes de se mettre en place. Nous nous infiltrâmes dans les ombres, nous fondant parfaitement dans l’obscurité de la nuit. L’objectif était clair : pénétrer dans l’entrepôt, neutraliser toute résistance et sécuriser les biens de Russo.
À l’intérieur, tout était calme, presque trop calme. Je me sentais comme un prédateur, observant chaque mouvement autour de moi. Nous arrivâmes devant la porte principale. Un simple coup de pied, et la porte vola en éclats. La guerre venait de commencer.