IIPour mettre le comble à la désolation de Merlin, arrivèrent les rouges Saxons sur leurs noirs vaisseaux recourbés ; aussitôt les Bretons, tristes fils des orages, furent dépouillés de leurs champs, de leurs cabanes moussues, de leurs vergers aux pommes d’or, plantés par l’enchanteur. La terre d’Arthus trembla sous des flots de fer. Les Anglais se joignirent aux hommes de proie, si bien que toute âme dut se taire. On ne voyait plus que bardes errants, les mains vides, sans espoir, demandant un abri aux tombeaux ; toute sagesse eût péri d’un seul coup, si Merlin n’eût fait un vaisseau de cristal, plus transparent que l’azur, où il fit monter avec lui les meilleurs. « Adieu, dit-il à Robin-Hood ; je ne saurais vivre ici un jour de plus. Quittez, mon ami, cette vie de braconnier, c’est moi


