⭐️ Épisode 9– La clé💞🗝️

1659 Mots
Clara et Tyler s’étaient rapprochés peu à peu, presque malgré eux, et ce rapprochement commençait à attirer les regards. Dans les couloirs, à la bibliothèque, même sur le chemin menant aux salles de classe, les élèves n’avaient plus aucun mal à remarquer qu’ils parlaient plus qu’avant, marchaient parfois ensemble, riaient même. Et lorsqu’une rumeur se répandit selon laquelle Clara irait finalement au bal avec Tyler, ce fut comme un souffle nouveau dans l’école : les réactions fusèrent, les commentaires aussi. Certains trouvaient cela surprenant, d’autres se disaient que Tyler pouvait bien plaire à Clara depuis longtemps. Quant à Tyler, la nouvelle l’emplissait d’une joie sincère — il se surprenait à attendre chaque moment passé avec elle, à la regarder plus longtemps qu’il ne le devrait, et à penser à elle même lorsqu’elle n’était pas là. Cette joie n’était pas partagée par tout le monde. Liam, depuis qu’il avait compris que Clara ne viendrait plus au bal avec lui, ressentait une tension sourde, un mélange de colère, de regret et d’amertume qui ne le quittait plus. Il s’entraînait plus durement, parlait moins, souriait presque jamais, et rentrait même chez lui énervé. Sa mère n’y comprenait rien ; ils avaient gagné leur dernier match quelques jours plus tôt, il aurait dû être ravi, mais c’était comme si quelque chose l’empoisonnait intérieurement. Et ce quelque chose portait un prénom : Tyler. Lors de l’entraînement qui suivit la diffusion de la rumeur, Liam n’attendit même pas la fin pour confronter son meilleur ami. Alors que les autres rangeaient les équipements, il s’avança vers Tyler avec une expression dure, presque glaciale. — Comment t’as pu l’inviter au bal ?, lança-t-il d’une voix sèche. Tyler le regarda un instant, surpris, puis un sourire amusé se dessina sur ses lèvres. — Je pensais qu’elle ne t’intéressait pas, répondit-il en haussant légèrement les épaules. Tu l’aimes maintenant ? Eh bien… c’est trop tard. Elle est à moi. Ces mots, dits avec une simplicité désarmante, firent exploser quelque chose en Liam. Il l’attrapa par le haut, serrant le tissu comme s’il allait le déchirer. — Répète un peu pour voir. Tyler, loin d’être intimidé, le regarda droit dans les yeux, sans bouger. Mais avant que la situation n’empire, Noah arriva en courant et se plaça entre eux. — Ça suffit, vous deux ! s’exclama-t-il. Liam, t’étais d’accord pour le pari, alors ce n’est vraiment pas le moment pour jouer au blessé. Et toi, Tyler, tu sais que Clara intéresse Liam, alors arrête de le provoquer. Tyler leva les mains, faussement innocent. — Je ne le provoque pas. J’aime Clara Dumond. Je l’aime éperdument. Liam s’avança brusquement, prêt à lui donner un coup. — Espèce de… Mais Noah le retint fermement avant qu’il n’atteigne Tyler. — Ça suffit ! répéta-t-il d’une voix autoritaire. Arrêtez vos bêtises. Réglez vos problèmes ailleurs. On a un championnat à préparer, je vous le rappelle. Liam souffla longuement, la mâchoire serrée, avant de se détourner brusquement. — C’est bon pour aujourd’hui les gars, on reprend demain ! Les autres répondirent par des « à demain » affaiblis, l’ambiance étant devenue lourde. Liam ne jeta pas un seul regard vers Tyler. Le lendemain matin, à la cantine, Tyler tenta d’agir comme si tout allait bien. Il aperçut Clara assise seule — Stella et Léa n’étaient pas encore arrivées — et s’approcha d’elle. Lorsqu’elle le vit s’installer, elle sursauta presque. — Tyler ! — Bonjour, Clara, répondit-il avec un sourire doux, presque tendre, en la regardant droit dans les yeux. Liam, assis à une autre table avec le reste de l’équipe, le remarqua aussitôt. Une pointe de jalousie lui traversa le ventre, suivie d’un goût amer qu’il n’arrivait plus à refouler. Il détourna la tête vers Emma, qui s’était encore assise beaucoup trop près de lui. Il se rappela à quel point elle se collait à lui comme si ils étaient en couple. Les rumeurs qu’elle encourageait autour d’eux l’exaspéraient. Il fit une grimace discrète, soupira profondément, puis se concentra sur son plateau, évitant soigneusement le regard de Tyler et Clara. Stella et Léa arrivèrent enfin. Elles déposèrent leurs plateaux sur la table de Clara et s’assirent immédiatement. Tyler, ne voulant pas déranger — et ne souhaitant surtout pas marcher trop loin — les salua poliment. — Salut, Stella. Salut, Léa. Puis, se levant, il ajouta : — Je vous laisse. Bonne journée, Clara. Elle lui adressa un sourire discret, presque tendre. Une fois Tyler parti, Stella prit la parole avec un petit air moqueur. — Ma belle… ne me dis pas que tu as renoncé au président pour te mettre avec le Premier ministre ! Clara pouffa, mais son sourire mourut vite. — Il prend la place du président si ce dernier n’est plus apte à accomplir ses fonctions… au moins le temps d’une prochaine élection. Léa secoua la tête. — Mais il n’est pas le président, ma chérie. Nous, le président, on ne le change pas. Alors réfléchis bien avant de le laisser. Clara jeta un regard vers Liam, qui discutait joyeusement avec ses amis comme si de rien n’était. — C’est lui qui s’est lassé de moi…, murmura-t-elle. Puis, en reprenant son sérieux : — Allez mangeons. Nos plats deviennent froids. Plus tard dans la soirée, près des gradins, Clara marchait seule. Tyler la vit et s’approcha discrètement. Lorsqu’il la surprit, elle sursauta légèrement. — Tyler ! Tu m’as fait peur. — J’ai attendu de te voir seule toute la journée, répondit-il, un sourire sincère étirant ses lèvres. — Vraiment ?, dit-elle, surprise. Il sortit un petit écrin de sa poche, l’ouvrit, dévoilant un collier fin et élégant. — C’est pour toi. — Pour moi ?… Merci, il est magnifique. — Attends, je vais t’aider à le mettre. Il s’approcha d’elle, ouvrit le collier et le passa autour de son cou, par devant. Lorsqu’il referma le fermoir, ses doigts frôlèrent la peau de Clara. Il resta une seconde de trop, admirant le bijou qui brillait sur sa peau. — Il te va à ravir, murmura-t-il. Clara posa instinctivement la main sur le collier, puis leva ses yeux vers lui. — Merci… Tyler s’approcha encore, réduisant la distance entre leurs visages. Son regard alternait entre les yeux de Clara et ses lèvres. Le moment était suspendu, fragile, prêt à basculer. Mais Clara recula brusquement. — Désolée… je… je ne suis pas prête pour ça. Tyler écarquilla légèrement les yeux, puis secoua la tête. — Non, c’est moi. J’ai précipité les choses. Je suis désolé. À quelques mètres de là, mais caché derrière les arbres, Liam venait d’arriver au terrain sans les voir immédiatement. Il aperçut soudain Clara marcher rapidement, presque en fuite. Son ruban — celui qu’elle portait toujours — tomba au sol sans qu’elle ne s’en rende compte. Liam, stupéfait, se pencha et le ramassa. Il leva les yeux, voulut l’appeler, mais elle était déjà loin. Il se retourna et vit Tyler, seul, l’air pensif. Son cœur se serra : quelque chose s’était forcément passé entre eux. Le soir venu, Liam était dans sa chambre, fixant le ruban de Clara dans ses mains. C’est à ce moment que sa mère entra doucement. — Bonsoir, mon chéri. Comment s’est passée ta journée ? — Bien, maman. Merci de demander. Elle vit le ruban et sourit. — Il appartient à Clara ? — Oui… c’est son ruban préféré. Elle inclina la tête, amusée. — Donc finalement vous allez vous réconcilier et aller au bal ensemble, à ce que je vois. — Je ne pense pas… Je ne sais même pas comment m’y prendre pour qu’elle me pardonne. Sa mère posa une main tendre sur son bras. — Tu as son ruban. Crois-moi… tu sais quoi faire. Un sourire — un vrai, sincère — apparut sur les lèvres de Liam. Il regarda sa mère avec une affection profonde. Elle l’embrassa sur la tête. — Viens dîner, mon grand. Quand elle sortit, Liam murmura : — J’arrive. Pendant ce temps, Clara fouillait partout dans sa chambre. Elle avait perdu son ruban, le dernier cadeau que sa grand-mère lui avait offert avant de partir. Elle tenait énormément à ce souvenir. Elle avait beau réfléchir, elle ne voyait qu’un seul endroit où il avait pu tomber : sur le chemin du terrain. Chez Liam, après le dîner, sa mère lui annonça que son père rentrait le lendemain. Cette nouvelle le ravit. Après avoir travaillé un peu, il lui dit bonne nuit en montant à l’étage, puis prit une photo du ruban. Il l’envoya à Clara avec un message : « Tu l’as fait tomber tout à l’heure. Par chance, je l’ai vu. Demain c’est samedi, je ne vais pas à l’école et je suppose que toi non plus. Je serai à la maison toute la journée. Tu peux passer le récupérer quand tu veux. » Le samedi matin, Clara vit le message et répondit : « Je vais passer dans 2 heures. Merci beaucoup. À plus. » Deux heures plus tard, Liam faisait les cent pas dans le salon. Il vérifiait sans cesse sa montre, jetait un regard aux escaliers, revenait vers la porte. Sa mère était partie chercher son père à l’aéroport, il était seul à la maison. La sonnette retentit enfin. Il consulta la caméra : Clara était là. Un domestique alla ouvrir. Clara entra, un sourire léger aux lèvres. Elle portait une jupe droite taille haute et un petit haut simple mais élégant. Liam sentit son cœur se serrer. — Bonjour, dit-elle simplement. — Clara ! Bonjour. Je… je ne t’attendais pas si tôt. — Tu n’as pas lu mon message ? J’ai dit que j’arrivais dans deux heures. — Ah oui… oui, je m’en souviens. Ton ruban est dans la bibliothèque. Tu connais le chemin, non ? Clara détourna les yeux, gênée. Elle ne voulait pas y aller seule… et Liam attendait impatiemment qu’elle lui demande de l’accompagner. C’était essentiel pour son plan. Elle finit par murmurer : —Tu ne vas pas m’accompagner ?
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