Lorsque Colombe, à son tour, présente les symptômes de la mortelle affection, Bertrande ne s’octroie plus le moindre repos. Elle pile, écrase, râpe, dissout et mélange. Aux fientes de chèvre, elle ajoute celles de loup et de chien. Elle fait enchâsser le bézoard dans un bijou qu’elle pose sur la poitrine de la jeune fille. Elle prépare moult onguents de venin de serpent, hélichryse et huile de millepertuis qu’elle lui applique sur le visage et le corps, avec des crèmes au miel et calendula, mercure et nitrate d’argent.
Cette fois, Dieu paraît l’avoir ouïe. Les vésicules sur la peau changent d’aspect, elles sèchent, forment des croûtes qui finissent par tomber. Au bout d’un temps qui lui semble infini, toute à sa joie de se sentir guérie et malgré la douleur provoquée par la disparition de
