Chapitre 9 : Les failles de la forteresse

1288 Mots
Selena Le froid de la nuit s’intensifiait, enveloppant l’extérieur du hangar dans un silence glacial. Pourtant, à l’intérieur, une chaleur étrange régnait. Un feu invisible brûlait dans l’air entre Viktor et moi, une tension palpable qui s’épaississait à chaque seconde. Après notre échange presque électrique, aucun de nous n’avait bougé. Nous nous étions observés, cherchant à percer les défenses de l’autre, déceler cette faille qui allait nous offrir un avantage décisif. Viktor, toujours implacable, savait qu'il devait faire preuve de prudence. Il m’avait sous-estimée à plusieurs reprises, mais cette fois-ci, quelque chose en moi avait changé. Je ne me contentais plus de fuir ou de me cacher. Non, je l’affrontais, défiant la dynamique qu’il avait minutieusement construite autour de nous. Et c’était là que j’étais la plus dangereuse. Moi, j’étais en alerte maximale. Avec une acuité à peine croyable, j’analysais chacun des gestes de Viktor. Chaque mouvement, chaque intonation de sa voix était scruté, déchiffré. Je savais qu'il attendait que je commette une erreur, que je baisse la garde. Mais je n’étais pas prête à céder si facilement. Ce jeu de dupes ne faisait que commencer, et je comptais bien le mener jusqu’au bout. Nous nous déplacions, tels des fauves sur un échiquier, pesant chaque pas. L'atmosphère était chargée d'un mélange d’appréhension et d'excitation, une guerre psychologique où chacun espérait prendre l’ascendant. Viktor brisa finalement le silence, sa voix tranchante comme un couteau mais teintée d’un défi. « Tu sais, il y a une chose que j’admire chez toi. Ta capacité à jouer à ce jeu de pouvoirs. Tu es plus rusée que je ne le pensais. Mais tu sais aussi bien que moi qu’il y a un prix à tout ça. » Il s’avança lentement, chaque pas un défi implicite, une invitation pour moi à plonger plus profondément dans son univers. Moi, impassible, je restais là, ancrée dans ma position. Aucune hésitation dans mon regard, aucune peur dans mon attitude. Je ne me laisserais pas émouvoir. « Ce que tu veux, tu l’obtiens toujours, n’est-ce pas ? » rétorquai-je d’une voix calme, mais pleine de sous-entendus. « Tu crois que ton pouvoir est inébranlable, que personne ne peut te défier. Mais tu te trompes, Viktor. Ce pouvoir, il est fragile. Si fragile. » Un sourire presque imperceptible naquit sur les lèvres de Viktor. Il se stoppa à quelques mètres de moi, son regard perçant, tel un prédateur guettant sa proie. « Fragile ? » dit-il, une pointe de moquerie dans sa voix. « Regardes autour de toi. C'est moi qui détiens la clé de tout ce que tu peux imaginer. Mon empire, mes hommes, tout ce que j’ai construit… tu crois vraiment que tu peux l’effacer d’un coup de main ? » Je haussai légèrement un sourcil, mon sourire tranquille défiant l'arrogance de Viktor. « Tu sous-estimes l’effet qu’une simple fissure peut avoir sur la structure entière d’une forteresse, Viktor. Une petite brèche, et tout s’effondre. Comme une toile d’araignée, n’est-ce pas ? » La tension était à son comble. Viktor s’approcha de moi, ses mouvements fluides et assurés, chaque pas mesuré comme s’il pouvait effrayer ce qui avait commencé à couver entre nous. Dans son regard, une lueur dangereuse scintillait, et je pouvais presque sentir la chaleur de son souffle contre ma peau, un mélange inquiétant d'attraction et d'hostilité. « Tu es encore jeune, tu n’as pas vu ce que j’ai vu. » Il marqua une pause, l'atmosphère s’épaississant autour de nous. J’étais intriguée par ces mots. Je réalisai que pour Viktor, le pouvoir était une promesse, un confort que peu pouvaient espérer atteindre. « Je sais que tu as vu beaucoup de choses, Viktor, mais ce n’est pas ça qui me fait peur… » Je marquai un temps d'arrêt, choisissant soigneusement mes mots. « Ce qui me fait peur, c'est que tu crois infaillible. La confiance que tu places en ton empire te rend vulnérable. » Un silence flot tant et si bien que l’on aurait pu entendre les battements de nos cœurs. Viktor était impressionné par ma capacité à me défendre. J’avais du cran, et ça lui plaisait. Il s’approcha encore, quasi imperceptiblement, jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un souffle d’air entre nous. « Que ferais-tu si je te disais que je peux t’offrir une place à mes côtés ? » proposa-t-il d'une voix presque hypnotique. « Ensemble, nous pourrions construire quelque chose d’encore plus grand… » Je souris, jetant un regard perçant dans ses yeux. « Une offre séduisante, mais je préfère tracer mon propre chemin, Viktor. J’ai mes propres ambitions. Je ne suis pas une marionnette que l’on peut manipuler à sa guise. » « Et pourtant, chérie, tu te retrouves ici, dans mon territoire, face à moi. Ne vois-tu pas à quel point cela peut être ironique ? » Viktor se pencha légèrement, le visage maintenant si proche que je pouvais sentir son odeur, mêlée d’ambition et de danger. Je, entraînée par le flot de nos paroles, m’avançai d’un pas décidé, ce qui mit Viktor sur la défensive. « L’ironie ne m’effraie pas. En fait, j’aime jouer avec le feu. Chaque tension, chaque défi a son prix, mais je suis prête à l’assumer. » Une lueur d’admiration brilla dans les yeux de Viktor. Ce que je disais l’entraînait vers une voie encore inexplorée. Il pouvait sentir l'excitation croissante que je provoquais en lui. À ce moment précis, quelque chose de plus grand se tramait, bien au-delà de notre simple affrontement. « Tu penses vraiment que tu peux me défier, n'est-ce pas ? Mais dis-moi, jusqu'où es-tu prête à aller pour prouver ta force ? » demanda-t-il, le ton chargé de provocation et de défi. Je n’hésitai pas. « Je suis prête à tout, Viktor. À sacrifier mes illusions, mes certitudes… Peut-être même ma sécurité. J’ai compris qu’il faut parfois tout risquer pour avoir une chance de gagner. » Nos yeux se rencontrèrent dans une collision d'intensité et de passion, et la chaleur qui se dégageait de notre confrontation trouva un écho tangible. C’était plus qu’un duel verbal ; c’était une danse où chaque pas comptait. Les mots, comme des caresses, enflammaient l’atmosphère, et nos pulsions respectives se mêlaient dans un tourbillon fascinant et dangereux. « Tu es fascinante, » murmura Viktor, une admiration lointaine dans la voix. « Mais sache que dans notre monde, la passion peut autrefois se transformer en faiblesse. » Je m'approchai encore plus, réduisant la distance qui se tenait entre nous, mes yeux ne quittant pas les siens. « Peut-être. Mais la passion est aussi un moteur puissant. Ce qui nous consume peut nous rendre invincibles. » Nos souffles se mêlaient désormais, une danse intime et dangereuse. La tension qui nous entourait semblait presque palpable, frémissante, prête à éclater. L'air devenait lourd de promesses non dites, et tout à coup, si proche, l’espace sembla se rétrécir autour de nous. Viktor, perdant légèrement son contrôle, s’inclina vers moi. « Je ne peux pas m’empêcher de penser à tout ce qui pourrait arriver si nous unissions nos forces… » Je, défiant son regard, ajoutai avec un léger sourire. « Une alliance ? Avec toi ? Pourquoi devrais-je t’accorder ce que d’autres te refusent ? Sauf si je sais qu’il y a une faiblesse dans cette offre. » Viktor se redressa, intrigué par mon défi ; notre duel prenait maintenant une tournure inattendue. Nos corps étaient si proches que l’électromagnétisme qui nous entourait menaçait de nous consumer tout entiers. Nos cœurs battaient à l’unisson, récit fictif d’un amour naissant entre la rivalité et la passion. « Peut-être qu’ensemble, nous pourrions créer ce qui n’a jamais été fait. Une tempête, quelque chose d’inoubliable, » murmura-t-il, la voix empreinte d’un désir soudain mais contrôlé. Emportée par l’intensité du moment, je balayai les
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