Épisode 2

1589 Mots
Notre histoires d’amour .. Je suis choqué : overdose, drogue, toxico, autant de mots associés à d’horribles souvenirs que je m’étais efforcée d’oublier depuis dix ans,douloureux, destructeurs. Impitoyable, mon patron continuait de parler — Vous ne m’avez pas répondu, mademoiselle prenez-vous de la drogue ? — Non ! Je n’y ai jamais touché ! Jamais ! De quel droit m’accusez-vous ainsi ? — J’ai tous les droits quand il s’agit de protéger mon jeune frère de femmes dangereuses. Je prend une profonde inspiration, essayant de contrôler mon cœur qui battait à la chamade. — J’ai épousé un homme qui s’adonnait à la drogue et buvait, je l’ignorais quand nous nous sommes mariés. J’étais très jeune, et j’ai fait une erreur. Vous ne vous êtes jamais trompé, monsieur ? — Elles vous disent quelque chose ? Je m’oblige à regarder les photos qu’il déposait devant moi : c’était des vielles photos . La première me montrait le jour de mon mariage avec federick , les médias s’en étaient donné à cœur joie, à l’époque. L’histoire était si romantique : une star du faîte de sa célébrité qui épousait une inconnue de plus de trente ans sa cadette. J’ai un pincement au cœur : comme j’étais jeune ! Et ma tenue de mariée me faisait paraître plus jeune encore : robe fluide, aérienne, en soie blanc, et sur mes longs cheveux une simple couronne de fleurs . On aurait dit une fée enfant, avait assuré Federick, qui avait même écrit une chanson sur ce thème pendant notre lune de miel, cherchant son inspiration dans la bouteille de whisky toujours à portée de sa main — Bien sûr Il ne fallait surtout pas que Joël Diby se doute à quel point replonger dans le passé m’affectait. Tous les clichés me montraient avec Federick: certains journalistes nous avaient surpris à la sortie de prestigieux restaurants, quand je soutenais mon mari dans l’espoir de dissimuler qu’il tombait . D’autres photos avaient été prises dans ces boîtes « incontournables » de l’époque. — Vous avez dû vous donner beaucoup de mal pour obtenir ces photos. Elles remontent à plus de dix ans. — Le temps ne fait rien à l’affaire : quand on veut quelque chose, on le trouve. Avouez cependant que si je devais choisir une belle-sœur, vous ne seriez pas la première sur ma liste. C’en était trop. — Chaque fois que votre frère fréquente une femme, vous pensez qu’il va l’épouser, monsieur Diby ? C’est une réaction d’un autre temps, non ? — Je ne suis pas né de la dernière pluie, mademoiselle, et je connais assez les femmes pour savoir l’attrait qu’un homme riche exerce sur elles. Au seul nom de Diby, toutes sont prêtes à tenter leurs chances. — Même avec vous ? — meme avec moi Le sarcasme était clair dans la voix de Joël , si clair que j’éprouve soudain l’envie d’être blessante et de me venger de son insupportable assurance. Eh bien, quelle que soit l’issue de notre entretien, je ne lui révélerais pas que ma relation avec Paul n’était qu’amicale. Il croyait à une liaison sérieuse et en était inquiet ? Tant pis pour lui ! Qu’il s’agite, se tracasse, se ridiculise avec ses méthodes d’intimidation, il ne saurait pas la vérité tant que je n’aurais pas revu Paul — Vous comprendrez que, dans la mesure où vous êtes mon employeur, il me soit difficile de vous dire en toute franchise ce que je pense de votre démarche et de vos insinuations insultantes, monsieur. Vous pourriez en profiter pour me licencier. Il eut un rire narquois. — Hélas non, vos lois sur le travail sont draconiennes et toujours dans le même sens : l’employé est protégé, et le patron coupable. Pour que j’aie le plaisir de vous renvoyer, il faudrait que vous commettiez une faute grave. — Dans ce cas, nous voilà embarqués sur le même bateau. J’en suis désolée pour vous. Voyant le visage de mon patron se tendre, je comprend que j’avais marqué un point. — Je le suis aussi.Sauf bien sûr si nous nous entendons sur un arrangement où chacun trouverait son compte. — A quoi pensez-vous ? — Je pourrais vous octroyer une forte indemnité. Il croyait pouvoir s’offrir n’importe quoi avec son argent ? — De sorte qu’il serait plus intéressant pour moi de renoncer à mon job que de continuer à travailler ? — Pourquoi pas ? Je sais me montrer très généreux quand il le faut Son assurance tranquille était scandaleuse, bien sûr, mais ce qui me choque et me prive quelques instants de toute pensée cohérente, ce fut ma propre réaction physique et immédiate à cette voix douce, mélodieuse et... oui, sensuelle, si sensuelle que je sens s’éveiller au creux de mes reins une étrange chaleur. Etait-ce... un trouble du désir ? Consternée, Je me maudit. Moi qui, depuis si longtemps, restait insensible aux hommes, j’étais soudain troublée par un individu odieux, macho, aussi méprisable que méprisant. Un comble ! En plus il s’imagine m’acheter comme on s’offre un article de zara ! Un instant, je fu tentée de jouer son jeu et de mentionner une somme insensée pour voir sa réaction. Je le détromperais ensuite, disant que je m’étais moquée de lui. Mais mon instinct me dictait la prudence. Que Joël n’ait que dédain pour moi, s’en faire un ennemi pouvait se révéler dangereux. Se redressant sur mon siège, je le regarde sans ciller : un milliardaire qui cherchait à m’intimider dans l’espoir absurde de contrôler la vie de son frère n’allait pas me démonter : j’avais vu pire du temps où j’étais mariée. — Navrée de vous décevoir, monsieur, mais mon travail me convient, et tant qu’il donnera satisfaction je resterai à mon poste. J’espère que cela ne vous contrarie pas. — Vous êtes une femme très obstinée mademoiselle — C’est un trait de caractère que vous comprenez sans aucun doute, monsieur, car vous le partagez Il hoche la tête avant de reprendre : — Je ne vous ai pas tout dit de mon entretien avec mes avocats. Certains points que nous avons évoqués pourraient vous intéresser. — Vraiment ? — Je le pense, oui, car voyez-vous, rien dans votre contrat ne stipule que vous devez travailler dans mon hôtel d’Abidjan A l’expression de son visage,je comprend que je n’étais pas au bout de mes peines. Joël affichait un sourire arrogant, à présent. — J’ai toujours travaillé au lutetia — Je le sais, c’est pourquoi j’ai pensé à vous offrir la possibilité d’exercer vos talents dans un autre de mes établissements. Vous savez que j’en possède partout . Que diriez-vous de partir ailleurs ? Je suis sûr que ce serait profitable pour votre carrière. La suite se devinait sans mal : il allait me proposer un job quelque part dans les Caraïbes, ou peut- être dans une capitale européenne, voire asiatique. En d’autres circonstances, J’aurais sauté sur l’occasion, mesurant ma chance. Mais je savais pourquoi il me faisait pareille proposition. — Vous voulez à tout prix m’éloigner de Paul , n’est-ce pas ? — Bravo pour votre perspicacité, mademoiselle. — Xavier est au courant de votre offre ? — Pourquoi ? . Vous avez fait en sorte que lui non plus ne puisse plus rien vous refuser ? — Votre question est insultante, monsieur Diby. Je préfère ne pas y répondre. — Xavier assure la gestion quotidienne du lutetia. Quand il s’agit de problèmes plus structurels c’est moi qui décide. Je fais ce que je veux dans tous mes hôtels, je n’ai de permission à demander à personne. — Et si je refuse de quitter Abidjan? — Je crains que ce ne soit pas possible, il s’agirait alors d’une rupture de contrat, et je serais en droit de vous licencier.Vous avez quelque chose à objecter ? demanda-t-il d’une voix de miel. — Je me demande seulement pour qui vous vous prenez ! Dieu le père en personne ? — Pensez ce que vous voulez, c’est à prendre ou à laisser. Toutefois, si vous préférez une indemnité de licenciement, ma proposition tient toujours. — Oh non !, je ne cède pas au chantage. Ni à la menace, d’ailleurs. Vous ne vous débarrasserez pas de moi aussi facilement, monsieur Diby — C’est ce que nous verrons. En attendant, je vous conseille de réfléchir. Vous pouvez disposer. Furieuse , Je me leve pour gagner la porte avec toute la dignité dont je suis capable. Mais au moment de sortir, Joël m’interpelle — Oh ! Amber, encore une chose. C’était la première fois qu’il m’appelle par mon prénom, et dans sa bouche, avec sa voix grave et son accent à peine marqué, ces deux syllabes prenaient un son si sensuelle que j’en fut de nouveau troublée. — Oui ? — Vous pourriez considérer votre séjour ailleurs comme une mise à l’épreuve, une façon de voir si vos sentiments pour Joel survivent à l’absence. Qui sait, ils pourraient même s’en trouver renforcés ? Je crois d’abord qu’il pensait ce qu’il disait et s’intéressait vraiment à son frère, mais l’éclat amusé dans ses yeux gris me détrompe vite. Il se moquait de ce qu’éprouvait Paul . Seul lui importait ce que lui voulait. Eh bien, pour une fois, il ne l’obtiendrait pas ! — Si je peux l’éviter, je ne partirai pas, je m’efforcerai par tous les moyens de rester ici, que cela vous plaise ou non. Sur ces mots, je sors la tête haute, et claque la porte derrière moi.... À suivre ... Aimez , commentez et partagez ?❤️
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