Il fila vers le port. Presque désert, lui aussi. De nombreux bateaux de pêche étaient amarrés à quai. Seuls quelques chats faméliques en quête d’un peu de nourriture se poursuivaient avec agressivité. Quelques gamins, pareils à lui quelques années auparavant, jouaient à sauter sur les bittes d’amarrage. Il s’assit sur l’une d’entre elles et prit sa tête entre les mains. Il avait froid et ne savait quoi faire. Il se sentait complètement désemparé. Des larmes de détresse vacillèrent sur sa paupière, mais elles furent aussitôt empêchées de couler par un revers de manche. Il ne se reconnaissait plus et ne comprenait pas l’origine de ce malaise. Jusqu’à présent, rien jamais, n’avait entamé sa détermination à faire ce que bon lui semblait. Les hésitations, les états d’âme, il n’en connaissait mê


