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SolAs

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Une astrophysicienne s'aventure sur un monde où les grandes variations climatiques ont modifié l’équilibre des puissances.

L’essence plasmatique est au cœur de toutes les productions sur l’ancienne Terre rebaptisée Origine. Les grands industriels d’Eurafrique s’arrachent les droits de son extraction sur les astéroïdes. Lorsqu’un géocroiseur d’un type très particulier approche de leur sol, il est d’abord question de le piéger à l’aide d’un tracteur gravitationnel et de le placer en orbite. L’astrophysicienne et sensitive Maylis Lhan est envoyée sur ce monde en miniature où les périls sont légion et le précieux plasma stellaire omniprésent. Mais qu’en est-il exactement de ce dernier ? La jeune femme apprendra à reconnaître dans sa trace imperceptible des signes d’une humanité que personne ne soupçonne, et lorsque la relation singulière qui la lie à son opérateur s’engage dans une direction inattendue, elle devra assumer ses choix et oublier ce qu’elle est pour l’accueillir.

C’est au cœur de l’astéroïde SolAs, ainsi que sur Origine, que se jouera le final alors que les grandes variations climatiques ont bouleversé l’équilibre des puissances en place et fait des terres canadaskiennes ainsi qu’étatsunienes, une sorte de mausolée vivant, et que l’Eurafrique connaît dorénavant le froid et la glace. Le périple qui entraînera Maylis jusqu’au bout du monde l’entraînera également au-delà d’une position sans retour, où elle devra choisir entre une humanité en perdition et un nouvel horizon plus périlleux encore. Mais qu’a-t-elle concouru à amener sur Origine ?

Suivez le périple de Maylis dans ce roman de science-fiction qui dépeint un univers surprenant et complexe où aucun choix n'est anodin !

EXTRAIT

– Éprouvez-vous des variations de tonus physiologique, ces derniers temps ?

Maylis fut tenté de répondre par la négative, avant d’opter pour une honnêteté sans réserve ; elle ne pouvait jouer avec sa santé, au vu de la conjoncture actuelle sur l’Aster.

– Oui, mais ça remonte à un moment maintenant. Disons que c’est capricieux. Il m’arrive de me sentir pleine d’allant et à d’autres moments…, je me sens vraiment frêle. De la fatigue, je vous l’ai dit.

– Je vois.

Maylis le vit se raidir, délibérer en lui-même. Ce n’était pas bon.

– Je me demande si un retour sur Origine ne serait pas la meilleure solution pour vous. Je sais que vous êtes un agent très utile ici, mais…

– Il est hors de question que je reparte. En tout cas, pas avant que notre mission ne soit achevée.

– Notre mission ?

– Mon opérateur et moi-même constituons une équipe… soudée. C’est notre mission commune, même si j’en incarne la tête pensante.

– Bien entendu.

Des éclats de voix leur parvinrent de l’aire d’accueil. Suffisamment audibles pour détourner leur attention vers la sortie de l’infirmerie. Le vacarme s’intensifiait ; cinq minutes plus tard, au travers des cloisons vitrées, Starks apparaissait, se débattant entre deux vigiles qui le retenaient de passer le sas d’accès au module de consultation. Un forcené. Inexplicablement, lorsque son regard atteignit celui des gardes, ceux-ci se calmèrent. Étrange, songea Maylis, témoin de cette scène qui lui en rappelait une autre. Le charisme de son opérateur était perceptible depuis sa position d’observation. Que voulait-il ?

À PROPOS DE L'AUTEUR

Christine Barsi est une scientifique et une artiste qui a fait des études en biologie et science de la nature et de la vie, cherchant à comprendre ce qui anime le genre humain. L’auteure travaille dans les ressources humaines, l’informatique et l’ingénierie, écrivant en parallèle depuis 1998 des romans de science-fiction et de fantastique, avec à son actif cinq romans publiés à compte d’éditeur.

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Prologue
Prologue Le chant du Métal : « Le métal qui draine toute l’attention des grands lobbies n’incarne déjà plus qu’un matériau sur le déclin. Il maintient son illusion tel un magicien ou un automate, mais à terme, sa source se tarit tandis que sa déchéance n’est plus qu’une notion de temps ultime. » Khal Sihlen évaluait d’un air méfiant le métal qui se convulsait derrière la paroi de bioverre épais qui assurait leur sécurité. Sans qu’il comprenne comment c’était arrivé, ils avaient perdu le contrôle de ce secteur. À l’une des étapes du processus, mais laquelle ? Il pouvait voir le roboïde, en charge des opérations, figé le long de la citerne d’acier trempé, sa coque à l’épreuve des miasmes acides et des explosifs à forte charge avait été démantelée ; une lèpre inconnue le rongeait à un rythme déroutant. Près de lui, au sol, Warrhaen était tombé. Au travers de la visière du casque, il avait l’air mal en point et le métal paraissait attiré par son immobilité ; un métal si particulier. Depuis son axe d’observation, Khal jeta un coup d’œil derrière lui, au-delà du périmètre sécuritaire ; comme lui, les scientifiques ne comprenaient pas. Affolés, ils tentaient d’isoler la zone afin de la placer en quarantaine. Équipés d’armes létales, des soldats enrégimentés envahissaient les lieux en jappant comme des chiens fous. Khal voyait les barrières hermétiques se fermer les unes après les autres. Il y avait des cris que le verre assourdissait. Il eut le temps de repérer l’un des leurs qui ne s’était pas retiré à temps, s’effondrer à son tour sur le sol recouvert, à présent, de cette marée d’argent. Des sirènes hurlaient dans le lointain, les forces de nettoyage n’allaient pas tarder à rejoindre les équipes déjà en place. Il y avait eu une première alerte, une semaine auparavant. Khal n’était pas sur poste, à ce moment-là ; il venait d’entamer sa période de pause. Le règlement stipulait que chaque technoS1 et chaque ingénieur ne devait pas travailler plus de quatre heures dans le bloc. Il n’était pas censé être informé des détails, mais une ou deux relations parmi les anciens « privilégiés » lui avaient chuchoté, en aparté, que les choses n’étaient pas exactement ce qu’elles auraient dû être, et ce qui leur était déclaré quand ils débarquaient ici, dans le bloc B. Novices enthousiastes de vivre cette existence qu’on leur avait brossée, tout au long de leurs cursus d’enseignement sur Terra Base, l’une des bases d’entraînement, mais également le spatioport principal d’où partaient la plupart des navires stellaires d’Origine, – leur ancienne Terre, encore rebaptisée SolO – ils ne bénéficiaient d’aucun droit de regard quant aux circonstances dans lesquelles ils s’immergeaient, à partir de là. Khal songeait qu’on allait bientôt exiger leur départ du bloc, et ils auraient de la veine si on les autorisait à demeurer dans l’un des autres blocs du secteur, ou encore sur la base surnommée : « les Communs », un ensemble de bâtisses correspondant à une sorte de complexe hôtelier et de restauration, de loisirs et de centre de soin à la disposition des équipes, au niveau zéro de SolAs. Ses rapporteurs improvisés lui avaient affirmé que souvent, pour des causes apparemment sécuritaires, les technoS et parfois même des ingénieurs de plus haut grade étaient renvoyés, expulsés sur le socle de Terra Base avec généralement pour règle, de ne plus remonter ici et de se museler. Des cloisons, étanches et opaques, venaient d’être dressées empêchant le technoS d’épier davantage de ces courtes séquences de la scène effarante, mais les voix qui s’étaient tues, un instant, reprirent de plus belle. Les types, là-bas, pensaient sans doute qu’à l’instar des caméras, les haut-parleurs avaient été débranchés, mais ce n’était pas le cas, et si les caméras ne montraient plus rien, les sons, eux, se propageaient avec une force d’autant plus percutante que le visuel était muet, laissant place aux interprétations. Des exclamations fusaient, et Khal supputait dorénavant la scène qui s’aggravait. – Le site est en plein chaos et le métal s’agite. – Nous le savons, Mitch, les robs ont perdu le contrôle et nous tentons de maîtriser la situation. – On nous rapporte que les malaises se multiplient, dans les bocaux. L’un des technoS a été retrouvé inanimé. – Il a été évacué ? – Oui, mais je ne garantis pas de sa survie. Il a été amoché. Sale coup. Il y eut un parasitage qui priva le témoin involontaire de percevoir une tranche du discours, puis la communication revint : – Nous devons rapatrier les nôtres avant que nous ayons une vraie hécatombe sur les bras. – Que suggérez-vous ? – Pas d’autre solution, il faut fermer le site, ou tout au moins l’isoler complètement, et investiguer. – C’est impossible, vous le savez. Les patrons ne vont pas aimer cela ? Ils ont trop misé sur l’affaire. Il n’y a pas d’alternative. – Alors faites évacuer, au moins le plus gros des troupes, en ne conservant ici qu’une équipe réduite. Le temps de l’analyse… – Ils seraient trop peu et la maintenance ne se ferait pas. Je vais demander qu’on augmente la sécurité. – Quelle sécurité ? Nouveau mutisme que Khal traduisit comme une fin de non-recevoir de la part de l’individu qui venait de regimber. Curieux, il attendit. – Ce serait un coup de pied dans l’eau, Vaughn. La sécurité n’est pas un problème, comme elle n’est pas la solution, ici, dans la conjoncture actuelle. – Que voulez-vous dire ? – Que quelque chose, là-bas, œuvre en catimini et nous dépasse tous. Khal perçut le souffle agacé de l’autre protagoniste. – Alors déterminez ce qu’est cette chose et neutralisez-la ! C’est tout ce que je vous suggère. Il y eut un crachotis dans les haut-parleurs qui firent réagir ceux qui, derrière le filtre sécuritaire, révélaient leur incompétence. – Bon sang, qu’est-ce que c’est ? Éteignez-les, Mitch ! – Je croyais que c’était fait. Dans cette partie du site, le silence, cette fois, s’éternisa, remplacé par une sorte de brouhaha qui sollicita l’attention de Khal ; les équipes de nettoyage arrivaient sur les lieux du drame ; il était temps pour lui de s’esquiver. S’il se faisait suffisamment oublier, peut-être aurait-il une chance de rester dans le coin. Il n’avait pas achevé la mission qu’on lui avait attribuée de manière tactique. Derrière la façade officielle, ses supérieurs avaient exigé de lui d’autres tâches que celles pour lesquelles il s’échinait dernièrement. p****n de métal ! Il abhorrait ces heures passées à s’éreinter pour les gros bonnets du Scientificat. Ce trou était un piège à rats qu’il quitterait dès que l’occasion arriverait.

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