Chapitre 4 Serena

3711 Mots
Serena J’ai attendu que Gabriel ressorte en trombe de l’appartement pour y pénétrer à mon tour. Je me rends directement jusqu’au lit où elle est allongée et je m’assieds près d’elle. Adena. Mon amie, mon amante, et aussi mon amour… Les liens que j’ai avec elle sont inaliénables, compliqués, tortueux, et plein d’attractions et de tensions. Je me penche vers elle pour la prendre dans mes bras, elle répond à mon étreinte et au b****r que je lui donne pour la réconforter. Elle me sourit faiblement alors que j’essuie les larmes qui glissent de ses yeux ambrés. - Nikolaï lui a dit, c’était ça la monnaie d’échange, c’est pour ça qu’il n’a pas voulu t’y mêler. J’écoute attentivement ce qu’elle m’explique de sa voix chantante déchirée par la douleur. Elle sanglote et je l’enlace. - Je suis désolée… Qu’est-ce qu’il t’a fait ? - Il m’a brûlé avec un tisonnier, répond-t-elle à voix basse en soulevant le drap qui la couvre. Je suis ses mouvements des yeux et soulève la compresse grasse que lui a posé Gabriel sur l’arrière de sa hanche. Je suis horrifiée… Je connais Devon… Je sais parfaitement qui il est au plus profond de lui-même, nous sommes connectés. Il m’a sauvé, il me protège… Et j’ai besoin de le sentir graviter dans mon sillage pour pouvoir m’équilibrer… Je l’aime. Je lui suis dévouée… Je sais qu’il peut être cruel, mais je ne pensais pas qu’il pourrait aller si loin… Sa peau est profondément boursoufflée d’un A et S entrelacés, la chair à vif est cloquée, carbonisée… Ce n’est pas très beau à regarder. - Il t’a marqué avec le fer d’Aliénor… constatais-je à voix basse complètement désabusée. - Il m’a dit que c’était fini… Et ça oui, c’est fini, crois-moi ! dit-elle en balayant d’autres larmes pleines de colère. - Je ne sais pas quoi te dire… Et c’est vrai… Rien ne se passe comme je l’espérais aujourd’hui, ce soir je devais annoncer ma grossesse à Gabriel et Devon, Adena devait m’y aider, mais il ne fait aucun doute qu’avec ce qu’il se passe maintenant, ce n’est pas du tout le bon moment. Son plan de leur mentir ne me convenait pas vraiment, mais il est certain qu’il est à l’eau…ça ne me va pas du tout, je suis dévorée de stress par la situation et je comptais sur la bonne ambiance de fin de mission… Adena a besoin de moi et je ne peux pas ajouter de problème supplémentaire à l’addition. D’autant qu’au fond demeure cette insupportable question… Pourrait-il être de Giovanni ? Je réprime tout ce que ressens, je m’occupe de la réconforter, je ne fais aucun commentaire sur ma situation, mais je sais que je n’ai plus beaucoup de temps, et que je vais devoir me débrouiller toute seule. - Je vais lui parler d’accord ? On va arranger les choses… Ne t’en fais pas. - Tu ne comprends rien, il n’y a rien à arranger ! Laisse tomber. - D’accord, d’accord, comme tu voudras, mais je vais quand même passer la nuit avec lui, tu vas rester avec Gabriel, ça te fera du bien. - Tu vas aller le réconforter lui, après ce qu’il vient de faire ! - Tu sais parfaitement que ça ne fonctionne pas comme ça Adena, tu as besoin de Gabriel et je le comprends, alors garde tes reproches… Je te rappelle que tu as fait ton choix, ne t’en prends pas à moi… Elle pousse un soupir avant d’acquiescer et je retourne à mon bureau pour essayer de savoir ce qu’il s’est passé, notre ligne a été coupée dès qu’elles ont pris l’hélicoptère donc tout a foiré juste après… Et je sais pourquoi… Je passe à mon plan de secours et j’entre en action. Je me rends directement à la clinique pour discuter avec Aliénor et Nikolaï. - Salut Kate, Scott, les saluais-je en entrant dans les locaux réaménagés et toujours en partie en travaux, comment va-t-elle ? - Pas trop mal, on va vite la remettre sur pieds. - Je peux les déranger quelques minutes ? - Vas-y… Chambre n°3. Je me dirige dans le couloir et frappe à la porte indiquée puis j’entre sans attendre d’invitation avant de rapidement refermer derrière moi. Nikolaï est assis dans le fauteuil à côté du lit médicalisé sur lequel Aliénor est installée. Je n’avais jamais entendu parler de lui avant les quinze derniers jours quand il a commencé à se déchainer pour la sortir de son enfer. J’ai immédiatement décidé de lui accorder toute ma confiance parce qu’aux premières analyses que j’avais pu faire de lui, il en était digne, même si le coup qu’il a joué là mérite prudence. - Bonjour, excusez-moi de vous déranger, marmonnais-je alors qu’il se redresse. Il est d’une carrure plus imposante que quiconque, légèrement plus grand que Marlon, notre dernière recrue, et il dégage quelque chose de tranquille, bienveillant bien qu’incroyablement sauvage… Il sait parfaitement qu’il n’a nul besoin de s’affirmer, le charisme qu’il dégage se charge de tenir n’importe qui en respect. - Est-ce que ça va ? Demandais-je alors à Aliénor en la détaillant rapidement. Elle hoche la tête brièvement, j’ai une assez bonne idée à l’allure qu’elle a de ce qu’il s’est passé là-dessous, elle est propre maintenant, mais sa peau est marquée, ses joues creusées, son corps abîmé. Les papillons qui l’habillent ont l’air bien ternes à présent. - J’ai besoin de vous parler. - De quoi ? Demande-t-elle immédiatement sur la défensive, de ce que j’ai fait pour me sortir de là ? Il n’aurait pas eu besoin de menaces à exécuter si vous aviez bougé tout de suite. - Je sais, répondis-je sèchement, on ne fait que des erreurs… Il faut que ça cesse, vous comprenez ? Je dis stop maintenant. - Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Questionne Nikolaï de sa voix grave qui me fait frémir comme s’il était mon commandant en chef. - Devon a marqué Adena avec ton fer Aliénor… Aucune idée de comment ça a pu se produire ? - Il m’a déjà refilé des filles… Rien d’étonnant. - Parce que tu t’imagines qu’il a pris la peine de l’anesthésier ?! Cinglais-je durement ce qui la fait taire. - ça va être ma faute aussi ?! Réplique-t-elle exaspérée. - Ma reine, du calme… Lui murmure Nikolaï en se levant avant de se tourner vers moi, je sais pourquoi tu es là, petite Serena. - ça j’en doute fortement. - Tu veux t’assurer que nous garderons le silence concernant ton aparté avec l’italien au bal. C’est moi qui t’ai envoyé Emery ce soir-là. Je ne pensais pas qu’il mettrait si vite le doigt sur le fond du problème. - En premier lieu, mais ce n’est pas là ma plus grande source d’angoisse. J’ai un vertige d’appréhension et je sens mes jambes se dérober quand il me rattrape d’une poigne ferme et m’assied à sa place dans le fauteuil. - Et c’est à nous que tu tiens à en parler en priorité ? S’étonne alors Aliénor comme si de rien n’était. - Je suis enceinte, leur lâchais-je alors pour me libérer de cette tension. Elle éclate de son rire rauque exaspérant tout en rejetant la tête en arrière, complètement hilare. Nikolaï quant à lui conserve le silence et semble comprendre instantanément pourquoi je suis dans cet état. - Elle n’a aucune idée de qui est le père, dit-il à Aliénor en attrapant sa main pour l’inciter à cesser de ricaner. - Ton plan aurait parfaitement fonctionné si Giovanni… - Je n’avais pas prévu qu’il te v***e en effet, me coupe-t-elle alors plus sérieuse. - Je ne leur ai rien dit…. Je ne peux pas déclencher une autre guerre maintenant. Alessio est le père d’Adena… Je ne peux pas non plus faire croire qu’il est de l’un ou de l’autre si je n’en suis pas certaine… Je suis coincée… - Que veux-tu que je fasse pour toi ? Demande Nikolaï l’air sincèrement impliqué ce qui me surprend légèrement. - J’ai besoin de gagner du temps… De savoir qui est le père pour pouvoir prendre une décision… Et ils me surveillent constamment. - Si on se mêle de ça… Et que c’est l’enfant de l’un ou l’autre, ce sera le bordel. Je me suis mis assez de monde à dos ces derniers temps, tranche Aliénor. - C’est entièrement ta faute si je suis dans cette situation ! Nikolaï lui jette un regard éloquent et elle semble immédiatement lui céder silencieusement. - Tu peux venir chez nous quand tu veux, si tu as besoin d’un endroit où réfléchir. - Quand partez-vous ? - Demain matin. Nous sommes attendus en Roumanie. - Tu vas vraiment les quitter ? - Je ne les quitte pas… Mais m’en éloigner jusqu’à savoir… semble absolument nécessaire… Je les aime et je ne veux pas qu’ils souffrent à cause de moi. - Donc tu préfères fuir… - C’est l’un de mes grands talents. - Pourquoi nous faire confiance tout à coup ? - Je ne te fais pas confiance Aliénor, mais à lui oui… - Pourquoi ? - Tu sais parfaitement qui je suis et comment je fonctionne, je ne me suis pas trompée sur toi… Je sais où placer mes pions quand c’est de mon intérêt et ma meilleure chance de m’organiser pour le moment, c’est vous. J’ai besoin de sortir d’ici, j’ai besoin de savoir si je dois me réjouir d’être enceinte ou avorter du fruit d’un viol et j’en ai besoin maintenant. - Si tu trouves le moyen d’échapper à leur vigilance au moment du départ, nous t’emmènerons, si c’est ce que tu souhaites… - Je serai là… J’ai plusieurs choses à préparer avant de vous rejoindre. Bonne soirée. Je quitte leur chambre déterminée et je me plante devant Scott toujours en discussion avec Kate, le médecin de l’équipe d’Aliénor. - Je peux te voir quelques minutes ? - Bien sûr, dit-il avec son habituel sourire enjôleur. Il m’emmène dans une petite salle d’examen et se tourne vers moi son air bienveillant placardé à la figure. J’adore Scott, en plus d’être un soldat costaud et protecteur, il est infirmier et prodigue les meilleurs soins à ses patients. Il m’a guérie de bien terribles blessures et avait trouvé les bons mots pour m’apaiser dans un moment compliqué. - J’essaye d’arrêter de fumer depuis quelques jours et je dors très mal. Je suis un peu sur les nerfs. - Tu veux que je te commande des patchs de nicotine ? - Euh… Oui si tu veux, est-ce que tu pourrais me filer un truc pour dormir ce soir ? - Ouais, la mission a été stressante, tu as assuré, par contre si tu ne dors pas mieux dans quelques jours, reviens me voir. - Oui, bien sûr. Il rouvre la porte et je l’attends à l’entrée pendant qu’il va me chercher les gélules qu’il me donne dans une petite boîte orangée. - Tu n’en prends qu’un, et tu fais ce que je dis. - Oui chef ! m’agaçais-je en tournant les talons. La nuit commence à tomber et je vais rejoindre Gabriel qui je l’espère est rentré au hangar. Je le trouve accoudé au comptoir de la cuisine, entouré de plusieurs de nos amis. Ils sont tous dans une discussion qui semble on ne peut plus fébrile. - ça va bébé ? On peut discuter ? demandais-je en arrivant à leur hauteur. Il me suit à l’écart, suspicieux, je suis rarement mielleuse et n’emploie que bien peu les surnoms…Mais je reste impassible et j’ignore les gars qui reprennent leurs murmures. - Je sais déjà ce que tu vas me dire et ça ne me plaît pas du tout, commence-t-il en plongeant ses magnifiques yeux verts dans les miens. Gabriel est tout pour moi, l’homme qui m’aime et dont je n’aurais jamais osé rêver, et j’ai l’impression constante de ne pas être celle qu’il aurait mérité. Parce qu’il est l’être le plus doux, gentil et délicat qui soit, tout en me donnant tout avec une intensité inégalée, une abnégation sans nulle autre pareille. Il supporte tout venant de moi, mes douleurs, mes peurs, mes peines, mais aussi ma loyauté et ma soumission envers Devon et Adena, l’amour qui en a découlé, le besoin viscéral que j’avais jusqu’à présent d’être à leur côté pour me sentir entière et protégée. - Il faut qu’on respecte nos propres règles, sinon plus rien n’aura de sens. - Il n’est pas dans son état normal mon étoile et te savoir entre ses mains… - N’entre pas là-dedans, tout va très bien se passer, tu le sais. - Si jamais il commence à faire une crise… - Il n’est pas comme ça avec moi. - Bon, je t’accompagne… - Non, merci, je vais me débrouiller. Je me fraye un chemin entre ses bras et le laisse m’enlacer, je me sens tellement, tellement heureuse lorsqu’il m’étreint que cet adieu silencieux me scie en deux. Je l’embrasse doucement, je prends le temps de savourer la douceur de son b****r, ses lèvres soyeuses, j’agrippe mes doigts dans ses cheveux et en tire les mèches dorées, un peu plus fort que je ne devrais, je me délecte de la beauté de ses yeux et de son odeur à l’envoutement merveilleux. - Bonne nuit, soufflais-je contre ses lèvres avant de me détacher de lui et de quitter le hangar avec en regardant les quelques cheveux qui se sont coincés dans mes bagues alors que je prends la direction de mon dernier arrêt pour la soirée. - Bonsoir Maria, est-ce qu’il est toujours à son bureau ? questionnais-je la petite femme replète d’un certain âge qui gère la gouvernance du ranch depuis des années. Elle fait office de mère protectrice pour un peu tout le monde ici, surtout pour Devon. - Il a migré dans sa chambre, comment va Adena ? - Elle se remettra, auriez-vous des sachets zippés que vous donnez parfois pour le goûter d’Ethan. ? - Oui. Elle se tourne et farfouille dans ses tiroirs de cuisine avant de m’en sortir un. - Il m’en faudrait un autre, s’il vous plaît ? Elle affiche une petite mine étonnée mais m’en tire un second et me le donne. - Merci, Maria, bonne nuit. - Euh… Je n’ai pas à craindre que vous l’étouffiez avec ça ? demande-t-elle en étirant un petit sourire. - Voyons, ils sont bien trop petits pour sa grosse tête remplie d’égo… Répondis-je en la saluant avant de prendre les escaliers imposants menant à l’étage tandis qu’elle glousse dans mon dos. Je glisse rapidement les cheveux de Gabriel dans l’un des sachets en priant pour qu’au moins un contienne un bulbe et de l’ADN. Je r ange le sachet que je plie en plusieurs fois dans la poche arrière de mon pantalon tout en me dirigeant vers la chambre de Devon. Je frappe et entre sans attendre d’être invitée, j’imagine assez bien l’humeur dans laquelle je vais le trouver. Il est assis dans le fauteuil près de la cheminée éteinte, son ordinateur portable sur les genoux, il lève un regard noir dans ma direction qui se mue subtilement en étonnement lorsqu’il me reconnaît. - Il t’a laissé venir, je pensais qu’il allait sauter sur l’occasion de vous avoir toutes les deux. - Ne dis pas n’importe quoi… Je referme doucement la porte derrière moi et m’avance dans sa chambre faiblement éclairée. Je commence mon effeuillage, je sais comment parler son langage, j’enlève d’abord mes chaussures, mon pantalon, mon tee-shirt et je glisse toute nue dans ses draps alors qu’il me dévore d’un regard prédateur enflammé. - Bonne petite soumise, murmure-t-il en se levant pour se débarrasser de ses vêtements avec des gestes précipités mais particulièrement habiles, dévoilant son corps musclé, ciselé avec précision, laissant apparaître les impressionnantes cicatrices de sa hanche jusqu’à sa cuisse gauche, ajoutant une dimension féroce à son tableau. - Est-ce que tout est bouclé au Venezuela ? demande-t-il en s’allongeant à côté de moi et s’appuyant sur son coude sans cesser de me transpercer de son regard brûlant. - Oui, Jimmy a revendu l’info à Antonio, je n’ai pas géré moi-même, tout le monde me croit morte. Il a un contact sur place et par extension couvrira le réseau d’Alessio là-bas. Leurs trafics pourront bientôt reprendre. - Toujours la perfection sinon rien avec toi, dit-il en prenant mon visage d’une main tout en s’approchant de moi. Devon est beau, le sang amérindien qui coule dans ses veines lui confère un exotisme, une dimension ténébreuse qui envoûte mon âme, ce que je ressens lorsque je suis avec lui n’est pas commun… Je pourrais lui donner ma vie… Elle est déjà à lui d’ailleurs, comme si ma liberté était le prix à payer parce qu’il m’a sauvé. Je lui suis irrémédiablement dévouée… Même si ce lien me fait peur parfois. Je ne suis pas sans ignorer ce qu’il est. - Tu sais bien que moi aussi je vais te parler de ce qu’il s’est passé, soufflais-je entre ses lèvres charnues si proches des miennes. - Je n’ai pas envie de parler pour l’instant, répond-t-il en détaillant chaque éclat dans l’iris de mes yeux avant de s’emparer de mes lèvres d’abord, puis de mon corps tout entier ensuite en dégageant brusquement le drap pour s’installer entre mes jambes que j’écarte pour le laisser se nicher contre moi. Il commence par embrasser ma gorge, réclamant avec exigence mon abandon total, et immédiat. - Je te rappelle qu’il y a certaines règles à respecter, soupirais-je alors que mon corps répond naturellement à son inquisition. Les toutes nouvelles hormones de ma grossesse se chargent de m’échauffer d’impatience. C’était cette insatiable envie de sexe qui me coure dans les veines depuis une quinzaine de jours qui m’avait mis la puce à l’oreille concernant mon état, ensuite, je me suis débrouillée pour me procurer des dizaines de tests et tous avaient viré au positif… J’avais pris le temps d’en parler à Adena et nous avions jugé qu’il était préférable de patienter jusqu’à la libération d’Aliénor, mais maintenant que rien ne va bien, j’estime moi nécessaire de m’éloigner de ce capharnaüm pour réfléchir sérieusement à la situation. - Je m’en branle de vos putains de règles, proteste-t-il en enfonçant directement son sexe en moi d’un mouvement. Il me fait mal à cet instant, j’ai la respiration coupée par son imposition, je me crispe et me fige tout entière sous son corps dur et impitoyable. - Excuse-moi, murmure-t-il en roulant des hanches pour m’aider à m’habituer tout en embrassant mon visage tendrement. Il poursuit ses attentions jusqu’à obtenir l’humidité de mes muscles intimes et les gémissements de contentement incontrôlables de ma gorge. Il gronde de satisfaction en agrippant ma cuisse et entame un martèlement incessant, impérieux de coups de boutoirs me projetant dans des abysses d’extase inouïs. Je sais qu’il ne me fera plus mal, je sais aussi qu’il a besoin de déchainer les démons qui l’assiègent depuis de longues heures. Je lui donne ce qu’il attend de moi, je le laisse m’accaparer totalement et apaiser sa colère en me baisant. Il jouit en soupirant d’extase et j’y décèle une légère pointe d’amertume. Il se repose sur le côté tout en me maintenant dans ses bras puissants. - Où sont passés l’abandon et l’o*****e que je t’ai demandé ? - Tu n’as rien demandé… - C’était implicite. - Tu n’es pas passé par la case préliminaires non plus. - Si tu voulais être cajolée tu n’avais qu’à passer la nuit avec ton mari, grince-t-il sévèrement. Je me lève, j’attrape mes vêtements, je prends une bouteille d’eau avant de m’enfermer dans la salle de bain. - Serena… Pardon. Je ne suis qu’un connard, voilà ! Je l’écoute à travers la porte en me dépêchant d’ouvrir une gélule de somnifère, je renverse la moitié de la bouteille dans le lavabo et y ajoute la poudre avant de la refermer et la secouer énergiquement pour diluer le contenu, puis je vais aux toilettes, je remets ma culotte et je rouvre la bouteille avant de sortir de la salle de bain. - Si tu me fais encore une remarque de ce genre, je m’en vais, le prévins-je en m’asseyant sur le lit d’où il n’a pas bougé. Il grogne en se redressant légèrement et je lui lance un regard qui se veut compréhensif en lui tendant la bouteille. Il la prend machinalement et en boit le contenu d’un trait sans la moindre méfiance, ce qui me soulage au plus haut point avant toutefois de me toiser étrangement. - J’avais encore soif, lui dis-je alors sur le ton du reproche. - Il y en a d’autres dans le chevet. - Décidément, tu es charmant ce soir… - Bon, très bien, ayons cette p****n de discussion ! - Déjà tu restes calme, s’il te plaît… Je n’ai rien fait qui justifie que tu t’en prennes à moi comme ça. - Tu es de son côté et ça m’exaspère ! - Je ne suis du côté de personne Devon… Je vous aime tous. S’il te plaît… - Alors, laisse-moi gérer ça comme j’en ai envie, c’est pas une connerie que je dois encaisser là ! - Je n’ai pas encore prononcé le moindre mot et tu me sautes à la gorge. Il se renfrogne, s’allonge, balance la bouteille vide de son côté du lit avant de soupirer d’exaspération. - Laisse-moi seulement te réconforter… C’est tout. - Je suis inconsolable ce soir… J’ai trop la haine… - Je sais… Je comprends, dis-je alors en me blottissant contre lui. - Tu n’as pas peur que je passe mes nerfs sur toi ? - Désolée de te décevoir mais non, et tu viens de le faire à l’instant, passer tes nerfs sur moi… - C’est une façon de me faire comprendre que tu n’es pas satisfaite ? - Tu es perspicace quand tu veux. - Bon… Donc je te fais jouir un bon coup et on passe une bonne nuit, c’est ça ton plan ? - Je trouve cela plutôt convenable, murmurais-je en levant les yeux vers lui pour lui offrir le sourire qui le fait vaciller. Je capte son attention, et l’emporte vers le désir et la distraction, dans quelques heures, je ne serai plus là et je lui dis au revoir à ma façon.
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