Chapitre 7

1554 Mots
Ibrahim   Je suis chez Aïlah. Là j'attends qu'elle me ramène de quoi boire  et ensuite je compte passer aux choses sérieuses. Pas le temps de passer par quatre chemins, j'ai envie d’elle tout de suite. —                Tiens, c'est du Coca zéro, dit-elle en me tendant un verre. Je la regarde bizarrement. —                Bah quoi ? demande Aïlah. —                Tu bois du Coca zéro ? —                Bah oui pourquoi ? —                Je sais pas, fait comme tout le monde et bois du Coca normal. —                N'importe quoi. Chacun ses goûts, dit-elle en haussant les épaules.     Je ris. —                Pourquoi tu fais des manières ? C'est le même goût pour tous les Coca qui existe.     Elle ne me répond pas et boit dans son verre en posant ses yeux vers la table basse. Dites moi même pas que je l'ai vexé ? J’ai presque rien dit orh ! —                Sinon, fais-je après avoir bu moi aussi. C'est comment les bails ? Aïlah lève son deuxième sourcil et avale de travers sa dernière gorgée. —                De quel bails tu parles ? me demande-t-elle. —                Bah... toi et... moi ? Enfin, je veux pas te mettre la pression, hein, mais tu me plais beaucoup.     J'espère juste que ça ne sonne pas comme une phrase de canard. Parce que si elle croit que je veux lui jouer la carte du romantisme, elle peut vite aller trouver quelqu’un d’autre. Certes je sais me montrer gentil et parfois attentionné, mais je déteste faire le mec accro à une meuf et être au petit soin derrière elle. —                Nous deux ? Et bien quoi ? ajoute Aïlah comme si elle ne voyait pas de quoi je parle.     Je vais pas lui faire un dessin quand même ! Soit elle fait semblant de pas comprendre, soit c'est la meuf la plus conne que j'ai jamais vu de ma vie. Ou alors, elle est trop timide pour parler franc jeu.      Alors que je cherche les mots justes pour lui faire comprendre que j'ai envie d’elle, elle se penche vers l'avant et je réussis à apercevoir un trait un peu violet au niveau de son ventre. C'est quoi ça ? Ça m'intrigue. Je m'avance vers elle discrètement et plisse les yeux pour mieux voir.      Hm, en fait c'est une cicatrice. Elle est très visible maintenant que je la regarde bien. C'est moche. Je l’avoue ça me fait de la peine de savoir qu'elle s'est fait cette sale blessure. D'ailleurs j'aimerais bien savoir comment elle l'a eu. —                Aïlah ? —                Oui ? —                C'est quoi que t'as sur ton ventre ?      J'ai envie qu'elle me dise elle-même ce que c'est, et pourquoi pas m'expliquer son histoire. Je suis trop curieux, j’espère qu’elle ne va pas mal le prendre ni devenir froide. —                Ah, tu parles de ça... Elle baisse les yeux et replace correctement son haut pour cacher la cicatrice. —                C'est rien du tout, nie-t-elle alors. Même pas un tout petit peu crédible. —                Allez, raconte-moi. —                Non, puisque je te dis que c'est rien ! s'énerve-t-elle soudain.     Elle est trop sexy quand elle s'énerve dis donc ! Je devrais l'énerver plus souvent hein !     Elle repart dans la cuisine pour faire je ne sais pas quoi. D'où elle veut m’esquiver ? C’est archi mort. Sans sa permission, je m'en vais dans sa piaule et m'installe sur le rebord de son lit. Sa chambre sent la rose et est très bien rangée ; ce côté organisé et propre chez elle m’attire. J’entends le bruit de ses talons se rapprocher et la vois entrer à son tour dans la pièce. En allumant la lumière, elle avance près du lit et m'interroge du regard. A ce moment là j'ai qu'une envie, me jeter sur elle tellement elle est jolie. —                Qu'est-ce que tu fais ? demande Aïlah, étonnée.      J'ai envie de lui répondre mais aucun mot ne sort de ma bouche. Alors, je la ramène vers moi en la prenant par la taille et plaque mon torse contre sa poitrine très généreuse. Son souffle s'accélère et son regard dévie vers ma bouche. Je le savais. Elle me veut. C'était trop prévisible. —                Tes yeux sont magnifiques, je lui murmure. —                Ils sont justes marrons, dit-elle. —                Et alors ? Ils sont beaux quand même.      Elle reste sur le qui-vive, l’air de se demander ce que j’ai en tête. J’ai envie de l’embrasser. J’ai envie de la toucher. J’inspecte son visage à la recherche d’une autorisation. Je ne peux rien tenter si elle n’est pas d’accord. —                Est-ce que je peux… t’embrasser ? dis-je doucement.     L’éclat de ses yeux s’intensifie. Elle ne prononce aucun mot mais je vois sa tête se hocher, signe qu’elle est ok. Sans plus tarder je prends son visage d’une main et colle mes lèvres sur les siennes. Son goût est sucré, sa bouche est lisse. Je ferme les yeux et profite du moment, au cas où elle s’interromprait plus tard.     Ça y est, j’ai encore la barre.   Aïlah       On ne devrait pas faire ce qu'on est en train de faire. Je ne le connais pas, je ne suis même pas avec lui. Il pourrait être mal intentionné. Il pourrait me vouloir du mal.     Et pourtant, malgré tous ces doutes, je n'arrive pas à me détacher de lui. Je le veux près de moi, avec moi, en moi.      Ce n’est pas de l'amour, juste une forte tension sexuelle et une attirance indéniable. Je ne sais pas pourquoi mais ce mec m’inspire la sécurité. Tandis qu’il glisse une main sur le bas de mon dos, je décide de mettre de côté ma morale ; moi qui d’habitude n’aime pas me donner à n’importe qui, j’ai envie, ce soir, de faire ce qui me plaît et de ne penser à rien. Cela pourrait être un bon moyen de me libérer les esprits de toutes les choses quotidiennes qui me tracasse, comme une sorte d'antidépresseur, si on veut. Et puis, à moins qu'il soit devin, Ibrahim ne peut pas savoir que je suis de la police. Alors aucun soucis.    Je me mets à califourchon sur ses jambes. Ses mains enveloppent d'une rapidité fulgurante mes fesses et il n'hésite pas à me les pincer pendant que nous sommes en train de nous embrasser. J'agis de manière totalement folle et irréfléchie. Je ne sais pas ce que ça signifie, ça ne signifie même rien du tout je crois. Mais j'en ai besoin : de ses lèvres, de son corps, de lui. J’en ressens vraiment le besoin.    Ibrahim s’adosse au matelas et je m'allonge sur lui en enlevant mon haut. Je me retrouve sein nue devant lui et me délecte de son regard posé sur moi. —                Magnifique, dit-il.     Je lui réponds en l'embrassant de nouveau sur sa bouche puis dans son cou. Ses caresses se font tendre, presque interdite. Je ne le pensais pas aussi peu sûr de lui. En relevant mon visage vers le sien, je remarque qu’il a totalement changé d’expression, comme si ce n'était plus lui qui agissait mais sa forte dose de testostérone. Ça ne me déplaît pas pour autant. A vrai dire, je suis trop excitée pour refréner mes ardeurs.      Il défait la ceinture de son jean en sortant une capote de sa poche. Lorsque son boxer est complètement enlevé, je retire mon bas, place mon tanga sur le côté et m'installe sur lui. —                Ohh…, fais-je tout de go.     Je le sens si serré à l’intérieur de moi ! Est-ce par que je ne suis pas assez mouillée ou bien est-il trop gros ? La douleur m’oblige à prendre mon temps ; je bouge doucement sur lui en prenant soin de ne pas le faire rentrer entièrement trop vite. Quelque temps après, mon corps s’habitue et je finis par me laisser aller à ma guise. Ibrahim s’empare de mes fesses et commence à accélérer la cadence de ses coups de reins. Les vas et viens se font maintenant pressants, presque sauvages. Nous faisons tout pour ressentir le plus de plaisir possible. Il attrape ma tête en la ramenant vers lui et grogne. En réponse, je gémis près de son oreille pour lui montrer à quel point il me fait du bien. A partir de là je n'arrive pas à m'empêcher de jouir.      C’est la pression de sa main sur ma fesse qui me fait comprendre qu’il arrive à son tour. Il ferme les yeux si forts qu’il en tire presque une grimace. Je dépose ma bouche sur la sienne en passant une main dans ses cheveux humides. Après cela, je rentre dans le lit en mettant le drap sur mon corps. Je suis épuisée. Ibrahim quant à lui se rhabille et met ses chaussures. —                Qu’est-ce que tu fais ? je m’enquiers. —                Je pars.     Ses mots me font l’effet d’une gifle. Je ne m’attendais absolument pas à ce qu’il me dise ça. Moi qui croyais qu’il allait rester encore un peu avec moi à discuter… —                Déjà ? —                Ouais. J’ai des trucs à faire.     J’ai envie de le retenir mais à quoi bon ? Il semble catégorique à filer d’ici, comme s’il n’avait plus aucune raison de rester après ce que nous venons de faire. Une boule au ventre naît dans mon estomac. Alors que je le vois quitter l’appartement sans dire un mot de plus, la crue vérité me frappe de plein fouet.      Tout ce qu’il voulait de toi c’était ton corps. Maintenant qu’il t’a eu, il n’a plus rien à faire de toi.     Les regrets me rattrapent aussitôt. Bordel que j’ai été naïve. À quoi je m'attendais avec ce genre de garçon ?
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