Aïlah
Aujourd'hui avec Gabi nous devons passer un entraînement intensif. Ce qui veut dire : toute la matinée dans notre salle de sport puis dans celle où on s'entraîne à tirer. Moi qui aime les sensations fortes et relever les défis, j'aime faire ça. Ça me donne du peps, ça me donne la niaque.
— Vaudrait mieux que tu attaches tes cheveux, me conseille Gabi.
— Tu as raison.
J'enlève l'élastique de mon poignée et l'entoure dans mes cheveux pour en faire un chignon haut. Je me sens tout de suite plus à l’aise, sans les mèches rebelles qui descendent sur mon front.
— T'es super belle, me complimente mon amie. Un vrai Top Model.
Je souris et la remercie. Elle aussi elle est belle ; sa grande taille la rend élégante, et ses cheveux blonds vénitiens frisés lui confèrent un air rebelle, à la Black Widow. J'aime vraiment beaucoup sa couleur de cheveux. En plus elle est naturelle ! Franchement Gabi est super sexy. Si j’avais été un homme, je l’aurais séduite de la meilleure des manières.
Les entraînements au corps à corps se passent très bien. Chacune rend les coups, les donne avec précision, les pares soigneusement. Ricardo nous observe avec intérêt tout du long, jugeant le moindre de nos faits et gestes. Lorsque la séance se termine, il nous félicite et nous invite à aller boire de l’eau. Je ne me fais pas prier ; je me sens littéralement déshydraté.
C'est lors des entraînements au tir que les choses se compliquent. Le 9mm dans les mains, je n'arrive pas à rester assez concentrée pour toucher le point de la cible qui se trouve tout au fond du couloir. Je manque un tir, puis deux, puis trois… Je rouspète dans ma barbe et enlève mon casque pour aller me poser un peu à l'écart. J’ai besoin de m’interrompre le temps de me calmer, et surtout de comprendre pourquoi je ne suis pas aussi efficace qu’à l’accoutumé.
Gabi me rejoint et s'installe à côté de moi. Elle saisit aussitôt qu’il y a quelque chose qui cloche.
— Allez, parle, dit-elle tout de go.
— Il n’y a rien à dire. Tout va bien, nié-je en désespoir de cause.
Bien sûr que si il y a quelque chose. C’est juste que je n’ose pas dire la vérité. J’ai un peu honte, en fait.
— Si tu ne me dis rien je vais être obligée de te tirer les verres du nez, prévient Gabi. Tes vraiment sûre de vouloir en arriver là ?
— Pas vraiment.
— Alors dis-moi. Je suis toute ouïe, mon enfant.
Je m’esclaffe un peu face à son comportement sarcastique, avant de reprendre soudain mon sérieux.
— Récemment j'ai rencontré un garçon. On est sorti ensemble hier soir.
Gabi relève le menton et plisse les yeux en m'examinant. Qu'est-ce qu'elle fait ?
— Arrête de me regarder comme ça, lui dis-je. Tu me rends encore plus nerveuse, là.
— Ce n’est pas moi qui te rends nerveuse, mais plutôt le sujet qu'on vient d'entamer. Décoince-toi le balais que t’as dans le cul, s’il te plaît.
— Je n’ai pas de balais dans le…
— Son prénom ? intervient-elle.
Je pousse un soupir.
— Ibrahim...
— D'où il vient ?
— De la cité de ma cousine. Pas très loin d'ici.
— Hum, un garçon de cité... Je vois. Son âge ?
Là, j'ai l'impression qu'elle s'adresse à un criminel purgeant un interrogatoire plutôt qu’à son amie...
— Je ne sais pas, soufflé-je en me relevant. Peu importe. Reprenons notre travail, tu veux ?
Incertaine, Gabi hoche néanmoins la tête et remet son casque sur les oreilles. Je savais bien que je n'aurais pas dû lui parler de lui. Parce que si moi je vois les hommes de cité d'un mauvais œil, elle, c'est pire. Et puis, si elle savait qu'on comptait se revoir ce soir, je ne pense pas qu'elle aurait été aussi excitée que moi...
Ibrahim
Ah gros. Sur la vie de ma mère si je ne la b***e pas ce soir je suis le plus gros bouffon de tous les temps. Ça fait déjà deux soirées que je compte coucher avec elle et que je ne l'ai pas encore fait. On dit toujours jamais deux sans trois donc ce soir, si je ne sors pas de son plumard une fois pour toute, j'arrête de lui parler car ça voudra dire que ça ne sert à rien.
Aïlah est fraiche, elle est jolie, elle est bonne, mais dans ma tête si je suis venu la gérer dans le hall la dernière fois c'était juste pour pouvoir la lui mettre. Je parle jamais avec les filles sans but, je suis pas du tout le genre à vouloir des potes meufs ou quoi. Pour être honnête, à la base, je parle même pas avec elles. Je les emmène juste chez moi ou à l’hôtel pour faire ce que j’ai à faire puis ça y est, hasta la vista.
C’est pour ça que je considère Aïlah comme un cas exceptionnel. C’est la seule fille pour laquelle j’ai fait autant d’efforts, sans même avoir quelque chose en retour. Je me force à lui parler correctement, à être patient avec elle, et à être gentil histoire qu’elle me donne plus vite sa confiance. Je crois que ça fonctionne de plus en plus car aujourd’hui on a plus parlé et elle a fini par accepter de m’inviter chez elle ce soir. Bien sûr, arrivé là-bas je ne compte pas repartir aussi vite. Je compte arriver, lui sortir une p****n de disquette, la ramener dans son pieux puis la b****r jusqu'à ce qu'elle cri. Je suis grave chaud. Et mon petit doigt me dit que je ne vais pas regretter…
Je l’attends au même point de rendez-vous qu’hier, juste devant le parc. J'espère quand même qu'elle s'est mise sexy pour marquer le coup. Ah, en parlant du loup : je la vois avancer dans ma direction. Pouah, je n’ai jamais vu une meuf aussi bonne qu'elle mon frère. Pas même dans le porno. Au fil de ses pas, je sens mon boxer se resserrer. p****n, elle m’excite beaucoup trop.