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L’ombre du renard

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Le légendaire Trésor de Rommel refait surface un beau jour d'été, au côté d'un cadavre...

La nouvelle enquête du procureur Feuz ! En 1943, alors que les Alliés s’apprêtent à libérer la Corse, un convoi SS quitte un couvent sur les hauteurs de Bastia en emportant une mystérieuse cargaison. Chargées sur une barge à destination de l’Italie, les caisses sont victimes d’un bombardement américain et finissent englouties au large du Cap Corse. Ainsi naît la légende du Trésor de Rommel, qui suscitera bien des convoitises…

Jusqu’à ce jour de l’été 2018 où un lingot d’or caractéristique réapparaît en Suisse, à côté du cadavre d’un vieux bijoutier de Neuchâtel. Le premier d’une longue série, qui va entraîner le procureur Norbert Jemsen, sa greffière Flavie Keller et l’inspectrice Tanja Stojkaj dans un tourbillon mortel entre la Suisse et la Corse.

Accompagnez le procureur Norbert, sa greffière Flavie et l'inspectrice Tanja dans une enquête passionnante sur une série de meurtres commis entre la Suisse et la Corse. Un nouveau polar trépidant issu de la plume du procureur Feuz !

EXTRAIT

La voix masculine était rocailleuse. Tanja salua son collègue français et lui demanda la raison de son coup de fil. L’officier de gendarmerie toussa, s’excusa et reprit :

— Je suis tombé sur votre notice Interpol concernant ce lingot d’or découvert en Suisse et je pense détenir des informations qui pourraient vous intéresser.

Beaussant lui résuma sa propre enquête sur l’assassinat de Vincent Mariani, le modus operandi, la machine infernale avec laquelle il avait été torturé à mort et, surtout, le lieu de la découverte du corps.

— Comme la plupart des Corses, poursuivit-il, je connais la légende du trésor de Rommel. Or, c’est précisément dans le couvent Saint-Antoine de Bastia, là où Mariani est mort il y a quelques jours, que les SS auraient temporairement caché ce trésor en septembre 1943.

— Le lien est intéressant, dit Tanja. Mais la piste est un peu ténue. Et la méthode utilisée pour tuer votre homme ressemble plus à une torture moyenâgeuse qu’à une pratique nazie.

— Détrompez-vous, inspectrice. Les nazis ont émasculé un certain nombre de victimes pendant la dernière guerre, notamment des homosexuels. Certains de manière chirurgicale ou chimique, surtout dans les camps. D’autres de façon beaucoup plus barbare.

— Mariani était homosexuel ?

— Pas que je le sache.

— Dans ce cas…

— Il appartenait à une famille mafieuse assez tentaculaire et aux activités très diversifiées. Trafic de stupéfiants, machines à sous, extorsion de fonds, trafic d’armes, escroquerie, braquages et même trafic de biens culturels.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

Procureur de la République spécialisé dans le trafic de stupéfiants le jour, écrivain le reste du temps, il a de la matière… Avec son look gominé, ses tatouages tribaux et sa carrure baraquée, il a plus de l’acteur rebelle que d’un austère procureur de la République. Et pourtant, il excelle autant avec sa robe qu’avec sa plume… Ses deux précédents romans Le miroir des âmes et Horrora borealis ont été publiés en France. Depuis, sa notoriété a dépassé les frontières de sa Suisse natale. - Nadia Amar, Corse Matin

Le rythme est soutenu et tendu, aidé par de courts chapitres. C’est rapide, ça court, ça tire, c’est très cinématographique et j’aime ça. (…) Le dénouement est à l’image des précédents romans de Nicolas Feuz, à savoir assez bluffant ! - Pascal K., Univers Polar

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Prologue
PrologueElle lui avait dit que la pluie le tuerait. Vincent la désira dès leur premier regard. Elle était petite et fine, presque maigre avec des seins marqués et les muscles des bras dessinés, elle correspondait à ses critères de beauté. Il n’avait pas vu de femme depuis son incarcération à la maison d’arrêt de Borgo. Quatre mois. Le matin, à sa grande surprise, il avait été libéré. Sans préavis. Sans requête de sa part ni de son avocat. La juge d’instruction avait directement donné l’ordre d’élargissement à la maison d’arrêt. La décision était incompréhensible au vu des charges qui pesaient contre lui et des preuves irréfutables de son implication dans le braquage à main armée de la bijouterie de Bastia. — Tu es libre, Mariani, lui avait froidement annoncé son geôlier. Prépare tes affaires et nettoie ta cellule. Vincent avait ouvert de grands yeux incrédules. Il aurait voulu demander une explication, mais l’homme avait déjà refermé la lourde porte blindée. Il avait obéi. Sans poser de questions. Peut-être avait-il bénéficié d’une erreur de procédure. C’était assez courant. Vincent était rentré chez lui. Il n’avait pas appelé son avocat. Il avait passé deux coups de téléphone aux derniers survivants de sa famille. À son frère Ange, en Suisse, et à son cousin Michel, à Saint-Florent. Les autres membres du clan Mariani étaient morts. Ange et Michel l’avaient félicité sans manifester de joie excessive. La manière corse. Puis Vincent était sorti en ville. Seul. Il avait choisi le White Lounge Club, la boîte de nuit de Toga, au port de plaisance de Bastia. Au bar, le serveur avait marqué un instant d’étonnement, mais ne lui avait posé aucune question. Il lui avait servi l’alcool de myrte. Comme d’habitude. Vincent n’avait pas eu besoin de passer commande, le barman connaissait ses goûts. L’alcool de myrte tenait de l’habitude, presque un signe du folklore, une manière de reconnaître les siens, une forme d’accréditation. En portant le petit verre d’eau-de-vie à ses lèvres, il l’avait aperçue. Elle sirotait une liqueur de cédrat, la cousine corse du limoncello. Elle aussi était seule. Elle lui sourit. Il se rapprocha d’elle. Ils parlèrent peu, sortirent dans la rue, s’embrassèrent assez vite sur les quais. Elle ne lui avait pas dit son nom ni demandé le sien. Elle avait juste envie de lui. Ils jouèrent l’un avec l’autre, plaisantèrent, rirent aux éclats, échangèrent leurs fantasmes, fuirent la foule des touristes et se retrouvèrent nus, corps à corps, dans l’église du couvent Saint-Antoine. Était-ce elle qui avait eu l’idée ? Il n’aurait su le dire. Peu importait, au fond. La soirée s’annonçait bien. C’est la réflexion qu’il se faisait lorsqu’il avait perdu connaissance. Quand il se réveilla, il était assis dans une position inconfortable, comme dans un transat trop profond, une sorte de chaise en V composée de deux planches de bois brut. Ses poignets et ses chevilles étaient attachés à chaque extrémité surélevée, son bassin maintenu vers le bas par une ceinture de cuir. Un fil de nylon entourait son sexe et ses testicules. — Tu reconnais ce lieu ? lui demanda-t-elle en tirant légèrement sur le fil. Il éprouva une légère douleur, en même temps qu’un début d’érection. Il hésitait entre la crainte et le plaisir. Une adepte du SM ? Il ne l’était pas. Il aimait dominer les femmes et fut vaguement inquiet. Il regarda autour de lui. Un sol poussiéreux, des murs de vieilles pierres, un plafond voûté, un autel, une icône de saint Antoine. Il comprit qu’ils étaient dans la crypte. — Je t’ai posé une question, insista-t-elle. Elle tira sur le fil de nylon. Le nœud coulant se resserra. Il grimaça. La peur reprenait le dessus. — Je crois…, balbutia-t-il. Un bruit sourd parvint à ses oreilles. Lointain. Déformé. À l’extérieur, l’orage grondait. La météo l’avait annoncé. La fille lui montra le mur en face de lui. — Où est-il ? Le ton n’était plus à la plaisanterie. Vincent ne savait pas de quoi elle parlait. Il le lui dit. Elle ne le crut pas, tira un peu plus sur le fil de nylon, précisa sa question. Alors Vincent comprit et se liquéfia. Elle semblait déterminée. Il lui jura qu’il n’était plus en possession de l’objet, qu’il l’avait remis à son frère Ange, que l’objet avait déjà franchi la frontière et se trouvait en Suisse. Le regard de Vincent était focalisé sur la main qui tenait le fil de nylon. Il se mit à trembler et transpirer à grosses gouttes. — Je t’en supplie, ne me fais pas de mal. Elle lui sourit, lâcha le fil. Les yeux du Corse remontèrent de la main sadique au visage angélique de son bourreau. Au passage, il remarqua l’étrange tatouage qu’elle portait à l’intérieur du biceps gauche, à hauteur de l’aisselle. La lettre «  A » accompagnée d’une croix. — Je ne vais pas te tuer, Mariani. La pluie va s’en charger. Et elle disparut dans les escaliers de la crypte. Vincent cria, supplia, cria. Mais ses paroles furent couvertes par le bruit du tonnerre. L’orage planait sur la ville. Vincent se retrouvait seul, face à ce mur de pierres, attaché à cette chaise artisanale en V. Il regarda ses parties génitales, qui lui faisaient mal. Ses bourses étaient rouges, presque violacées. Le nœud empêchait le sang de quitter son sexe. Il bandait douloureusement. Il suivit des yeux le fil de nylon, remonta l’étrange mécanisme tendu à la verticale en direction du plafond de la crypte. Un système de poulies le menait vers un seau métallique, qui pendait dans le vide et à l’anse duquel il était noué. Des gouttes d’eau tombaient dans le seau depuis un orifice circulaire dans la voûte. Quand Vincent comprit que cette eau venait de la pluie, il était déjà trop tard. Il vit les gouttes se transformer en filet, et très vite couler en débit plus élevé. Le poids du seau exerçait une tension de plus en plus forte sur le fil. Les poulies accroissaient la tension. Le nœud se resserra encore et encore. Le nylon entamait les chairs. Vincent se débattit comme un fou. En vain. Les sangles de cuir le maintenaient fermement attaché contre les planches de bois. Il gémit, cria, hurla. Lorsque le nœud se referma et que le nylon sectionna son appareil génital, un v*****t coup de tonnerre couvrit le son de sa voix. La foudre venait de s’abattre sur le clocher. Première partie

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