XXVC’était leur dernier soir, car avant-hier, à la mairie de Saint-Jean-de-Luz, il avait, d’une main un peu tremblante, signé son engagement de trois années pour le 2e d’infanterie de marine, qui tient garnison dans un port militaire du Nord. C’était leur dernier soir, – et ils s’étaient dit qu’ils le prolongeraient plus que de coutume, – jusqu’à minuit, avait décidé Gracieuse : minuit, qui est dans les villages une heure indue et noire, une heure après laquelle, on ne sait pourquoi, tout semblait à la petite fiancée plus grave et plus coupable. Malgré l’ardent désir de leurs sens, l’idée n’était venue ni à l’un ni à l’autre que, pendant ce dernier rendez-vous, sous l’oppression du départ, quelque chose de plus pourrait être tenté. Au contraire, à l’instant si recueilli de leurs adieux,


