Partie 4

1452 Mots
L'être humain fait souvent le mal par jalousie, par désespoir, par amour, par haine, etc. la liste est non exhaustive donc on peut en déduire qu'il y ait toujours une raison pour faire du mal seulement, y en a qui le font gratuitement, leur pain quotidien est de faire du mal à autrui qu'importe la façon ; certains le font avec des actes, d'autres choisissent la parole grossière et injurieuse qui peut tuer l'esprit et le corps entier ; comme on dit certains mots font parfois plus mal que les coups. Badiéne Sanou n'y était pas allée de main morte, chaque mot qui sortait de sa bouche perçait comme un coup de poignard dans le cœur de Penda et de sa fille ; sa méchanceté a été sans égale. Même si Siga avait aimé être sauvé, elle ne le souhaitait pas de la sorte. Personne n'aimerait gagner dans l'humiliation. Elle n'osait plus sortir par peur de croiser Youssouf, elle se disait que son secret a été connu par tout le village. Elle menait sa petite vie dans une angoisse totale, mais ce qu'elle ignorait est que les parents de Youssouf n'avaient en aucun moment parler de sa maladie à leur fils. Ils lui avaient juste dit que Siga ne voulait pas de ce mariage et il fallait tout annulé. Ce dernier déprimait à mort depuis cette annonce et n'est plus revenu au village pendant des mois pour ne pas rencontrer sa bien aimée comme il savait si bien l'appeler. La vie continuait son cours entre les coups bas de sa belle-sœur, les paroles blessantes de sa tante Yacine et les calomnies de Badiéne Sanou; Siga était au bord de la dépression, sa souffrance était au summum, mais sa mère n'en faisait pas cas ayant l'habitude de subir les assauts de ces dernières ; n'empêche qu'elle avait mal pour sa fille. Pa Khalil, depuis qu'il a découvert la maladie de sa fille, s'est rendu compte qu'il n'a jamais fait attention à ses enfants, qu'il avait raté quelque chose dans la vie de Siga. Ces temps-là il l'observait discrètement, ne ratant aucuns faits et gestes de sa fille. Il lut cette lueur de tristesse qui te frappe au premier regard posé sur cet être qui n'est devenu que l'ombre de lui-même, la vie n'a vraiment pas été tendre avec elle Il s'en était voulu à mort regrettant ainsi de ne pas être assez présent dans la vie de celle-ci. N'ayant plus la conscience tranquille, l'appela pour tenir une conversation avec elle - comment tu vas ma fille ? Demanda Père Khalil avec un ton plein de regret Cette dernière fût surprise de cette question. C'était la première fois que son père s'enquit de son état - je... je vais bien papa répondit Siga perplexe - Depuis quand souffres-tu de cette maladie ? - Depuis longtemps papa. Ça doit faire 4 ans dit Siga en baissant la tête toute honteuse - 4 ans ? Reprit son père qui n'en croyait pas ses oreilles - Oui - Ma fille pardonne-moi, je n’ai jamais été au courant de cette maladie. Je m'en veux tellement d'avoir été en retrait, mais je te promets que désormais je ferai tout mon possible pour que tu guérisses. Ta souffrance est finie - ne t'en fait pas Papa, Maman s'en occupe déjà - Je sais, mais j'aimerai apporter ma pierre à l'édifice dis-moi est ce que t...  - s'il te plaît papa, pas de question, c'est trop gênant d'en parler - Je sais, c'est pas facile, depuis que je l'ai appris je ne dors plus Siga je.... j'imagine ta souffrance, mais c'est finit maintenant, c'est moi qui te le dit Après cette discussion Pa Khalil s'est senti beaucoup plus léger et se promit de faire tout son possible pour que sa fille recouvre la santé. ........ C'était un jour, un jour comme les autres une cousine de Siga du côté de sa mère devait se marier et elle et sa sœur Malouine allait passer cette journée chez leur grand-mère vu que le mariage devait être scellé la ba. Elles se levèrent de bon matin et comme d'habitude, Siga mouilla encore son lit et l'odeur de l'urine se sentait dans toute la chambre. Malouine qui n'avait jamais pipé mot depuis la maladie de sa sœur péta un câble cette fois en lui sortant des paroles les unes aussi blessantes que les autres vu que la chambre commençait à avoir une odeur à tombe par terre et qui n'est pas digne d'une chambre de fille. Siga était en train d'enlever les draps quand sa sœur venait de pénétrer la pièce, mais elle avait failli rebrousser chemin, ça puait - Siga, pourtant hier je t'ai réveillé deux fois pour que tu ailles aux toilettes, mais toi vraiment on dirait que tu fais exprès. Regarde notre chambre ça sent tellement mauvais que personne n'y rentre plus, vraiment je te comprends plus je vais finir par quitter cette chambre moi dit Malouine d'un seul trait sans le regarder La honte submergea Siga. Elle était surprise d'entendre de tels propos sortirent de la bouche de sa sœur. Elle qui la soutenait, elle qui la défendait de tous propos humiliant, elle qui était son point fort l'avait humilié.... Elle n'aurait dû jamais imaginé que sa sœur tiendra de tels à son endroit. Elle se sentit gêné ne savant pas quoi lui répondre. Elle pleurait en silence pour que sa sœur ne l'entende pas, elle ramassa ses draps et sortit les lavé sous le regard  de Malou. D'habitude, elle le faisait avant que sa sœur se réveille, mais cette fois, c'était sans compter sur le Malou qui avait hâte de se rendre chez sa cousine. Siga finit son rituel, prit sa douche et accomplie sa prière. Après avoir fini tout les, elle s'allongea sur son tapis de prière en égrenant son chapelet alors que Malou était en train de se préparer - Siga qu'attends-tu pour aller te préparer ? Quand je finis, je  ne t’attendrai  pas, presta Malou d'un ton neutre. - Je n'y vais plus répondit Siga fermement - Quoi ? Arguant sa sœur surprise - j'ai dit je n'y vais plus - tu n'oses pas depuis le temps qu’on prépare ça Siga préféra se taire.  Elle ferma les yeux et deux grosses larmes perlèrent du long de ses joues pour se loger dans ses lèvres qu'elle entrouvrit pour goûter cette liquide au goût salé et amère témoignant son amertume, son angoisse et sa tristesse. Malou la regardait avec compassion et regretta ses paroles proférée à son endroit. Elle se sentit coupable de l'état de sa sœur à cet instant. Elle la scrutait du regard alors que Siga avait toujours les yeux fermés. Malou se baissa à son niveau - Siga c'est à cause de ce que je t'ai dit tout à l'heure Elle ouvrit les yeux, mais ne la répondis pas et Malou poursuivit son monologue - j'ai rien pensé de tout cela. Ça m'a juste énervé quand je t'ai réveillé et que tu continuais à dormir comme une personne insouciante je. - je ne suis pas insouciante lui coupa Siga - je sais.... je sais, mais pardonne-moi ma sœur. Tu sais que je ne te tournerai jamais le dos et je reste convaincue que tu guériras de cette maladie. Lève-toi et prépare-toi on va y aller fais-toi belle je veux que tu rencontres quelqu'un la ba Siga sourit après les aveux de sa sœur même si elle ne lui dit pas son cœur l'avait déjà pardonné. Elle la comprenait, c'est pas facile de vivre dans de telles conditions se disait elle Elles portèrent leur plus belle tenue. Siga était d'une beauté naturelle qui suscitait de la jalousie de certaines de ses cousines. Avec sa touffe de cheveux crépus, son teint d'une noirceur d'ébène, ses gros yeux au regard séduisant et hypnotisant, elle avait tout pour faire damner un saint, elle incarnait une beauté sans pareil. Elles dirent au revoir à leur mère et sortirent ensemble de la maison, mais au pas de la porte, elles croisèrent leur belle-sœur Ndeye Awa et leur demi-sœur Fatima qui revenaient de je ne sais d'où avec des sachets. Fatima leur regardait jalousement tellement elles étaient belles et bien habillées. Ndeye Awa regarda Siga de haut en bas avant de lui dire cette phrase qui tue - wouy diank beutieuk, xalé goudi (être une jeune fille la journée et devenir un bèbé la nuit) Siga resta figé sur place, son expression faciale changea, le choc se lisait sur son visage comme si elle venait d'apprendre une mauvaise nouvelle, impossible de bouger un seul membre, mais la réaction de sa sœur lui laissa sans voix. À suivre
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