Point de vue: Caleb
Le froid me réveille avant l’aube. Pas celui de l’air, non. Celui qui vit en moi. Une morsure glaciale qui s’est logée quelque part entre mon cœur et ma raison, et qui ne me lâche plus. J’ouvre les yeux dans le silence pesant de ma chambre, le regard fixé sur le plafond, incapable de bouger. Une nuit blanche de plus. Des nuits sans rêves, ou plutôt des nuits où mes cauchemars sont trop réels pour me laisser en paix.
Je me lève, sans un bruit, enfile mon sweat noir et attrape la clé de la pièce. Celle où Ernesto m’attend. Celle où ma colère s’exprime sans barrière.
Le manoir est silencieux à cette heure-ci. Les rares domestiques et hommes (engagés pour le moment) qui ont eu le malheur de rester évitent mon regard depuis des jours. Ils savent. Ils sentent cette noirceu
