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Amours fantômes

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La passion amoureuse en cinq récits trépidants !

Cinq écrivains, cinq nouvelles.

Une jeune femme qui se rappelle son premier émoi amoureux, deux anciens amis d’université qui n’osent pas s’avouer qu’ils s’aiment, un couple contrarié par la nouvelle voisine, ou encore un homme qui fantasme sur sa collègue de bureau : les protagonistes de ces récits agités de désir, de jalousie, et de fantasmes, nous prouvent, si nous en avions encore besoin, que l’amour est loin d’être un fleuve tranquille. Pourtant, dans ces nouvelles résonne sur tous les tons la vocation universelle de l’amour : qu’il soit sentimental, imaginaire, compassionnel. Des passions qui alimentent la vie et lui donnent chaque jour l’envie de se régénérer.

Les cinq nouvelles coréennes de cette anthologie évoquent l'amour dans ses aspects les plus universels : le désir, la jalousie, les fantasmes, les regrets et les contrariétés.

EXTRAIT

Alors, nous nous sommes accroupis un moment sur le trottoir, face au passage piétons où se séparaient nos chemins.

« Je ne me plains pas de ma vie. Mais ça me fait peur de continuer comme ça.

— Quand est-ce que ça t’arrive ? »

Il m’a regardée distraitement.

« À aucun moment en particulier. Ma façon de vivre et de penser m’inquiète. Il y a quelques jours, j’ai cherché à savoir à quel moment ma vie avait changé irréversiblement, quels problèmes j’avais résolus et lesquels restaient à régler. Sur sept feuilles A4, j’en ai fait une liste, ce qui m’a permis de me rendre compte que tout s’était décidé très tôt. Pas suite à mon entrée à l’université, au lycée ou au collège, mais bien avant, dès l’âge où j’étais censé être capable de réflexion. Peut-être même depuis ma naissance, voire à partir de ma conception. J’avais déjà ce caractère au départ.

— Quel fatalisme ! »

Avec un ricanement, il a éteint sa cigarette

« Allons-y, sinon c’est sans fin ! » a-t-il lancé avec un dernier regard vers le ciel, puis, comme il se levait et mettait le sac à l’épaule, je l’ai montré du doigt avec consternation.

« Hé ! Regarde donc ta sacoche ! Qu’est-ce qu’il y a ? »

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

Un recueil qui offre un vrai dépaysement et une écriture poétique. - Jess Swann, Babelio

Une incursion plus que bienvenue dans la littérature amoureuse coréenne. - Nyxlapolicecomicsansms, Babelio

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AU TEMPS DES RUBANS ROSES-1
AU TEMPS DES RUBANS ROSES Titre original : 분홍리본의 시절 [Bunhonglibonui Sijeol] © Kwon Yeo-seon, 2013 Publié pour la première fois en Corée par Changbi Publishers Inc. L’édition française est publiée avec l’accord de Changbi Publishers Inc. © Decrescenzo Éditeurs, 2017 pour la traduction française. À la fin du printemps de mes vingt-neuf ans, je suis partie de Séoul pour une ville nouvelle. Je me suis installée dans un studio où j’allais rester très exactement un an jusqu’à mon retour à la capitale, juste avant la saison des pluies. Jusqu’à ce départ, je manquais d’activité et ne voyais personne. Mais à vrai dire, c’est que je n’avais guère qui fréquenter, pas plus que je ne possédais de véritable emploi. Quoi qu’il en soit, j’entendais mener dès lors une vie simple et solitaire qui me dispenserait d’avoir à faire des choix ou de prendre des décisions. Pour ce qui est des relations d’amitié, j’aurais tendance à être difficile dans les tris que j’opère. Certes, j’ai tout à fait conscience de ne convenir moi-même à personne dans ce domaine, car ne pouvant répondre à un haut niveau d’exigences. En revanche, j’ai la faculté, si l’on peut dire, de toujours me consoler à l’idée que mieux vaut être seule que mal accompagnée. Je suis ainsi en mesure de supporter la solitude à laquelle sont voués ceux qui n’ont pas les moyens de vivre à la hauteur de leurs aspirations. Dans ces conditions, il aurait été surprenant qu’à cet âge de trente ans où je menais une existence des plus étriquées, prévisible et dépourvue de toute occupation ou relation suivie, je ne fasse pas la rencontre de personnages féminins. Ces femmes. Ces autres moi. * Dans mon logement de la ville nouvelle, j’avais apporté en tout et pour tout un téléviseur de vingt pouces avec magnétoscope, un ordinateur, une armoire et cinq meubles à étagères blancs en matière plastique. Faute d’avoir pu les adosser contre un même mur par manque de place, je les avais placés en vis-à-vis et ils formaient comme un étroit couloir sur lequel on tombait en entrant. À mon arrivée dans le quartier, j’avais été émerveillée par une grande surface située à cinq minutes à pied de mon domicile. Avec ses rayons interminables et ses larges allées, ce lieu immense semblait une représentation baroque et démesurée de mon nouveau logis. Le soir venu, j’y accourais et poussais un chariot, non dans le but d’effectuer des achats, mais d’inspirer plus d’ambition à cette pauvre occupante d’un minuscule studio rectangulaire auquel elle commençait à s’accoutumer. J’en rapportais un filet d’oignons et une boîte d’œufs, auxquels s’ajoutaient parfois des soles enveloppées que j’achetais à moitié prix au moment de la fermeture. Ce soir-là succédait à une journée où, comme dans toutes celles du mois, je n’avais cessé d’aller et venir entre les rayons du magasin et ceux de mes étagères aux barres de séparation blanches. À la faveur d’une éclaircie survenant dans ce triste temps pluvieux de l’été, les nuages dévoilaient un crépuscule écarlate en s’effilochant. J’ai soudain eu très envie de manger de la viande, comme si je n’avais plus la moindre graisse dans l’estomac. Malgré la chaleur lourde et humide, je voulais plus que tout de ce bouillon bien chaud et épais qui s’obtient en faisant longuement mijoter poitrine de bœuf et os à moelle. En toute hâte, j’ai donc entrepris de remplir mon cabas. Je me suis attardée au rayon boucherie, dont l’étal ressemblait à une bibliothèque par ses quatre étagères superposées et assez hautes pour accueillir des encyclopédies. J’ai parcouru des yeux les différentes pièces de viande pour en trouver une encore moins chère que celle que j’avais choisie. C’est alors qu’une main s’est avancée vers ma proie, ce morceau empaqueté que j’ai saisi en un éclair et lancé dans mon chariot. Sans paraître le moins du monde décontenancée, ma rivale, jetant son dévolu sur un autre paquet, a tendu une main aux articulations saillantes et au modeste anneau. Comme elle se penchait, quelle n’a pas été ma surprise de découvrir, derrière sa solide carrure, le menton pointu et l’expression chaleureuse de cet ancien camarade d’université, de quelques années mon aîné et nommé Ju Cheol-su ! « Cheol-su ! — Oh, Yeon-hee ! » Sans se formaliser de la petite bousculade qui m’avait opposée à sa femme pour un simple bout de viande, il m’a saluée, l’air enchanté de me revoir. Sa réaction était des plus inattendues, étant donné la froideur qu’il m’avait manifestée en m’annonçant la rupture, il y avait certes bien longtemps. Après un bref échange, nous avons été ravis d’apprendre que nous vivions sur le même boulevard, quoique sur des trottoirs différents. * Il prenait en ce moment quelque repos avant d’entamer de nouvelles activités, tandis que son épouse, une universitaire apparemment plus âgée que lui, était en arrêt de travail pour raisons de santé malgré sa robuste constitution. Par la suite, nous avons souvent pris un verre ensemble et j’ai appris qu’ils étaient mariés depuis plus de trois ans, mais n’avaient pas eu d’enfant. Quant à elle, après s’être réjouie que j’aie un petit ami, elle avait fait grise mine lorsque j’avais annoncé qu’il était parti pour la Mongolie. « La Mongolie... Mais pourquoi diable ce pays ? » Je m’apprêtais à lui demander si elle y connaissait des gens, quand son mari a étouffé un ricanement. « Pff... » Visiblement satisfait de l’idée qui lui était venue, il a alors lancé avec une étincelle dans le regard : « Tant qu’on y est, que diriez-vous d’une casserole de shabushabu1 mongol ? Avec l’âge, je supporte de moins en moins la mauvaise cuisine ! » Ayant déjà écumé tous les restaurants du quartier, tandis que je venais à peine d’y emménager, le couple m’a emmenée dans les plus réputés et après me les avoir fait découvrir, ils m’ont invitée à leur appartement une première fois, puis à nouveau à maintes reprises. J’avais beau proposer sans cesse le tutoiement à la femme, elle s’y refusait obstinément ; elle aurait même vouvoyé un chien en lui donnant à manger et ne s’adressait avec familiarité qu’à son mari. C’était à peine si elle renonçait aux termes honorifiques quand elle parlait de manière moins soutenue et précise. Tout en n’étant pas de celles qui font constamment des remarques aux autres, elle mettait souvent en garde son mari contre ses habitudes de fumeur, en éteignant par exemple sa cigarette à moitié consumée pour l’engager à faire de même. Alors, je la voyais surtout comme un gentil ange gardien plutôt que comme une épouse. Elle excellait surtout dans la manière d’accommoder le poisson, que j’appréciais plus en ragoût que grillé ou en soupe. Elle confectionnait notamment une sauce composée d’huile de périlla, de vinaigre et de concentré de piment dont l’alliance, selon des proportions bien particulières, relevait tous les poissons de sa délicieuse saveur. En revanche, elle ne manifestait guère de dispositions pour la préparation des légumes, alors que je commençais à me défendre dans ce domaine. Enfin, au prétexte que son mari n’appréciait guère la viande, elle n’en faisait que rarement et, qui plus est, avec bien moins de succès. Après de difficiles lendemains de beuveries à base de soju2, nous avons fini par opter pour le vin et son raffinement. Lorsque je me rendais chez mes amis, j’achetais toujours une bouteille de vin blanc et c’était le poisson qui tenait lieu d’accompagnement. En outre, leur réfrigérateur renfermant des fruits variés en abondance, j’étais dispensée d’acheter ces articles coûteux. Appartenant à la classe moyenne, ils terminaient en effet chaque repas par un fruit, des gâteaux ou des biscuits. Tout l’été, ils m’ont nourrie et engraissée comme un animal de compagnie et je m’accommodais fort bien de ce rôle, non sans éprouver quelque gêne de temps à autre en raison du vouvoiement que cette femme s’obstinait à me réserver, comme à tous, ainsi qu’aux chiens de compagnie. Sans se départir de son extrême politesse, elle ne cessait de s’enquérir de ce petit ami parti en Mongolie. Toutefois, nous gardions en toutes circonstances une distance faite de courtoisie réciproque, car nous manquions de cette finesse d’esprit que possèdent beaucoup de femmes. * Mon palais, plus délicat au fur et à mesure que je fréquentais ce couple, dédaignait les modestes repas d’autrefois et réclamait effrontément de la viande après s’être contenté de fruits et de poisson. Alors, au supermarché, je m’achetais des tranches de filet ou de faux-filet grandes comme la paume de la main, du lard ou du collier de porc pour faire des grillades. Tandis que je cuisinais cette viande en buvant seule, je me disais que c’était bien triste, mais qu’après tout, je ne pouvais pas faire autrement, puisque mes amis n’en mangeaient pas. Quand je l’ai dit à la femme, elle l’a déploré. « Ce n’est pas moi qui ne l’aime pas, mais lui. Appelez-moi donc, la prochaine fois que vous en ferez, Yeon-hee. — J’en mange moi aussi, mais pas avec plaisir », a-t-il rectifié. Qu’ils m’y aient ou non engagée par simple politesse, je les invitais à manger une grillade d’émincés de filet quand j’en faisais. Quoi de plus facile à préparer avec des produits de cette fraîcheur ! Il suffisait de mettre viande et légumes à cuire à feu vif dans une poêle bien chaude, après les avoir coupés en dés avec des ciseaux, et de relever l’ensemble avec une sauce. Le couple s’est extasié de la dextérité avec laquelle je découpais tout cela, y compris les carottes, et à ma grande surprise, a mangé avec appétit. Ils ont aussi apprécié ma marinade de porc au concentré de piment et fait bonne chère quand je me suis enhardie à leur servir une côte de bœuf mijotée à la sauce de soja. L’homme n’en continuait pas moins d’affirmer qu’il n’aimait guère la viande, ce à quoi la femme ajoutait prudemment qu’elle en mangeait tout de même un peu. Pour eux, peut-être, quand on disait aimer la viande, c’est qu’il en fallait à tous les repas. Toutefois, pour les avoir fréquentés assez longtemps, j’ai trouvé que rien ne prouvait qu’ils en soient moins friands que moi. Est-ce qu’à leurs yeux, faire partie des classes moyennes supposait de dire ne pas aimer la viande, et non de s’en passer ? Quand je n’allais pas prendre un verre avec eux, je m’asseyais à la fenêtre de mon studio qui se trouvait au dixième étage. Je fumais une cigarette en observant la lumière jaune du couloir de leur palier, dans l’immeuble situé sur le trottoir d’en face, et la lueur blanche de la lampe au néon visible par la petite fenêtre du couloir. Je ne faisais évidemment qu’imiter Gatsby. Au petit matin, il m’arrivait aussi de voir s’éteindre le rectangle lumineux de cette chambre qui lui tenait lieu de bureau. J’imaginais l’effet que devait produire le contact de son doigt avec l’interrupteur ou de ses pieds nus effleurant le revêtement de sol façon parquet tandis qu’il allait rejoindre son épouse dans la chambre. Alors j’éprouvais un soudain désir de me glisser dans cette pièce obscure après m’être envolée joyeusement, mais sans manquer de faire le signe de la croix avec dévotion, comme un paysan russe faisant pénitence, et de prier pour le retour rapide de cet ami inexistant de Mongolie. * Quand la femme avait repris le travail au semestre d’automne, je m’étais mise à écumer les bars du quartier au lieu de rendre visite à mes amis. En d’autres termes, mes habitudes changeaient en matière de boisson. Curieusement, dès qu’elle avait cessé de nous faire du poisson, l’envie m’était aussi passée de leur servir de la viande et pourtant, si elle ne faisait plus la cuisine, c’était tout bonnement pour des raisons professionnelles. En revanche, ce n’était guère mon cas et je semblais plutôt régie par le principe d’inertie, car ma paresse était telle que je ne me sentais plus le courage de rien faire. Quant au mari, il lui avait fallu se mettre à faire lui-même ses repas et, de plus en plus, à les prendre seul. Cet automne-là, il me téléphonait souvent. Quand succédait à la sonnerie la voix féminine du répondeur annonçant mon absence, il m’engageait d’un ton ironique à changer d’enregistrement. « Oui, c’est moi. Je suis allé faire des courses ce matin. C’est incroyable comme tout augmente ! — Comme c’est regrettable ! — Devinette ! Ce n’est pas aussi cher que je l’aurais cru. C’est une sorte de légume qu’on emploie toujours dans la cuisine chinoise. — Certainement pas des oignons… des champignons peut-être ? — J’en ai fait pour midi, frits. — Des baies de ginkgo ? — C’est vrai que je les aime, mais est-ce qu’on en met tant que ça dans la cuisine chinoise ? Ça a la couleur du fromage... — Des pousses de bambou, alors ? — Exact ! — Tu aurais pu faire sauter des vermicelles et des légumes, à la chinoise... — Je les ai fait revenir sans rien d’autre parce que je ne voulais pas y passer trop de temps. Elles étaient tout aussi délicieuses et légères. Deuxième question ! Sais-tu quel métier je voudrais faire ? » Je l’ai entendue rire tout bas. « De nos jours, il faut des gens pour en créer. —... — Ce sont en quelque sorte des concepteurs, mais ils doivent posséder des compétences dans tous les domaines. Dans la mode, par exemple, c’est l’apparence qui prime. Même si on faisait des vêtements avec du tissu aromatisé, personne ne les goûterait pour voir s’ils sont salés ou sucrés, non ? Dans le cas de cet objet, par contre, l’important n’est pas seulement la forme, le parfum et la texture, mais aussi l’arôme. C’est comme un vêtement pour homme, mais il ne se porte qu’à un moment crucial.

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