Histoire de Collectif
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Collectif

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Johnny-Flupke Hallyday
Mis à jour à Apr 10, 2020, 08:16
Un recueil de textes littéraires sur l'idole des jeunes (et moins jeunes) ! C’est entendu : la mort de Johnny, célébrée par tout un peuple, adhérents de la dernière heure, panurgiens et opportunistes compris, s’est enlisée dans la plus saumâtre des affaires de famille, où la règle du capitalisme triomphant camouflée dans une idylle de fin de vie et une adoption tiers-mondiste (selon l’expression désormais mal portée) d’avant-dernière heure, a déployé son infâme loi avec un cynisme immonde. Au point que notre choix du thème, à peine diffusé, s’est trouvé remis en question, ce qui explique le retard de cette parution que Jean Jauniaux et moi avons maintenue en raison de la qualité des contributions qui avaient reflété – avant que le veau d’or n’intervienne – l’émotion éprouvée lors de la disparition du chanteur français le plus illustre de sa génération. Ce dont nous ne nous doutions pas, c’est que cette même Amérique, à laquelle Johnny s’était si vainement mesuré, allait l’absorber dans la pire de ses aliénations coupables : la loi du profit. Découvrez le numéro 297 de la revue Marginales, la voix de la littérature belge dans le concert social. Sous la direction de Jacques De Decker. EXTRAIT DE Les joueurs de flûte par Marc Wilmet Le 31 octobre 1981, au lendemain de la mort de Georges Brassens, je me trouvais dans le train Bruxelles-Milan pour un séminaire qu’on m’avait demandé à l’Université de Metz. Gare après gare, les journaux des kiosques égrenaient à la une le portrait encadré de noir du chanteur. Le compartiment était presque vide (heureuse époque où les professeurs invités recevaient un billet de première classe). Seul un jeune Américain, accoudé à la fenêtre, rédigeait des notes. En profitant d’une brève escapade hygiénique, j’ai eu l’indiscrétion de déchiffrer quelques lignes de son carnet et lu sous le dessin d’une moustache : Who is this guy? « Qui est ce type ? » Ainsi, Brassens, que Gabriel Garcia Márquez et le numéro du 12 décembre 1982 de la Revue Clarin de Buenos Aires allaient déclarer « le meilleur poète du moment en France », lui était totalement inconnu ! À trente-cinq ans de distance, ne nous leurrons pas. Qui, en dehors de la Francophonie, se sera vraiment ému du décès de Johnny Hallyday (ou d’ailleurs de la perte de l’académicien mondain Jean d’Ormesson qu’avaient médiatisé ad nauseam les Bernard Pivot et les Michel Drucker) ? L’effervescence, déjà, ne semble pas avoir franchi la frontière linguistique de la Belgique. N’empêche, elle a été par ici d’une ampleur rare. Les gens de ma génération – j’avais 20 ans en 1960 – ne s’intéressaient guère aux « idoles des jeunes ». Nos références musicales ne furent pas celles-là, même si les éclats des tumultueuses amours successives du rockeur arrivaient de loin en loin : Sylvie Vartan (combien jolie !), Nathalie Baye (ah ! difficile de pardonner cet écart de goût à l’actrice de Truffaut), les copains, les motos, l’alcool, la drogue, le barnum du Stade de France, les évasions fiscales…, aucun obstacle apparent à la légion d’honneur, à l’« hommage populaire » et multi-présidentiel du 9 décembre 2017. Puis la maladie.
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Corée des villes, Corée des champs
Mis à jour à Apr 10, 2020, 08:16
Découvrez six récits tissés d'illusions, d'aspirations sociales, de rêves brisés et d'amertumes ! Six écrivains, six nouvelles. La ville brille, mais blesse. Elle représente toutes les illusions, les aspirations sociales de la jeunesse, mais aussi les rêves brisés, les amertumes. Dans Les Poncires, une grand-mère rompt avec la morosité de son appartement citadin pour faire un dernier voyage : les somptueux paysages de l’île de Jeju, au large de la Corée. Un homme entre deux âges retourne dans son village natal s’occuper de ses vieux parents et redécouvre la vie à la campagne dans La Lumière du printemps, tandis que le père d’une famille habitant un immeuble résidentiel considère l’éventualité d’échanger son épouse pour sa jeune voisine dans La Femme d’à côté. Chez Park Min-gyu, l’auteur de Norme coréenne, l’écologie est un refuge utopique, vite rattrapé par la dure réalité du monde rural, la restructuration industrielle et l’évolution des mentalités. Dans La Boulangerie de New-York, le narrateur se rappelle avec tendresse la boulangerie familiale et le quartier de son enfance. Quant à Kim Mi-wol, elle nous propose une exploration inattendue de la capitale coréenne dans Le Guide des grottes de Séoul. Ce recueil présente les œuvres d’auteurs nés dans les années 60-70. Tous décrivent à leur manière le rapide développement économique et industriel de la Corée. Qu’ils soient citadins convaincus ou habitants de la campagne, la vie quotidienne éprouve nos héros, tous à la recherche d’un lieu de chaleur sentimentale. Découvrez un recueil de nouvelles originales dont les héros vous emmèneront dans leur quête sentimentale, entre campagnes et villes coréennes ! EXTRAIT Ma tante arriva le mercredi 21 juillet, un de ces jours où règne une chaleur épouvantable dès le matin et jusque tard dans la nuit. Comme tous les bateaux en provenance de Tongyeong accostaient au port de Seongsanpo, je conduisis plus d’une heure pour m’y rendre à partir d’Aewol et arrivé là-bas, j’attendis en mangeant des naengmyeon. Vers deux heures, un paquebot blanc se dirigeant vers la côte apparut loin dans le nord et une demi-heure plus tard, le Mandarin faisait son entrée au port avec sa cargaison de touristes. Quand il fut à quai, les passagers en descendirent un à un par la passerelle métallique, mais j’eus beau chercher ma tante du regard, je ne la vis pas. Je commençai à avoir quelques inquiétudes, bien que certain de ne pas m’être trompé, puisque j’avais reçu le matin même l’appel annonçant son départ. Les touristes étant tous sortis, après avoir traversé la salle d’attente, j’allais m’avancer jusqu’au bureau situé sur l’embarcadère pour demander la liste des passagers quand j’aperçus, au bas de l’escalier, une petite dame âgée flanquée de deux hommes d’équipage qui la soutenaient pour marcher. Elle détonnait, avec sa robe noire et sa veste en coton blanc de style traditionnel. CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE C'est une très belle découverte que ce recueil de nouvelles [...] le thème choisi est d'ailleurs pour beaucoup dans le fait que j'ai apprécié cette lecture, tant c'est quelque chose qui m'a frappé lors de la vision de films ou reportages sur la Corée : l'opposition entre la ville très moderne et la campagne encore très traditionnelle. Une lecture que j'ai vraiment beaucoup appréciée ! - Sofynet, Babelio
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La comédie française
Mis à jour à Apr 10, 2020, 08:16
Un recueil de textes littéraires sur la politique française. Politiquement, la Belgique est plus poreuse au Sud qu’au Nord. Demandez à un Flamand qui est l’actuel Premier ministre hollandais, il se grattera la tête et finira par avouer son ignorance. Ou il citera un certain Wilders, qui se situe dans une opposition coopérante, mais est surtout connu pour sa tignasse jaunâtre et ses convictions d’extrême droite. Et cela s’arrêtera là, à moins qu’il ne cherche vainement le nom d’un chef de gouvernement portant les lunettes rondes de Harry Potter… Découvrez le numéro 281 de la revue Marginales, la voix de la littérature belge dans le concert social. Sous la direction de Jacques De Decker. EXTRAIT DE Paris, Tunis, c'est kif, kif par Françoise Lalande Alors qu’ils ont tant de qualités, pourquoi s’arrangent-ils pour être souvent détestés dans le monde ? Et souvent détestables ? Pas tous, évidemment, mais pas mal d’entre eux, oui, surtout ceux qui ont du pouvoir, petit pouvoir ou grand pouvoir, mais quand ils en ont, du pouvoir, on peut parier qu’on aura droit à une comédie de première, par exemple, ici, à Tunis, depuis que j’y suis, j’ai rencontré des Représentants de la Grande République qui horripilaient les Tunisiens (il paraît qu’avant, il y a eu de grands formats, mais pas de chance pour moi, je ne les ai pas connus !), oui, depuis que j’y suis, j’ai plutôt rencontré des hommes-reflets, reflets de quoi ? De qui ? Eh bien de celui qui dirige la Grande République, pas forcément méchants, pas du tout stupides, pas vraiment plus arrogants qu’un autre, mais gaffeurs, si vous saviez ! Comédie française : Acteur n° 1. Il organise une soirée, projection d’un film français, suivie d’un buffet dînatoire. Devinez quel film est projeté ? Vous ne trouvez pas ? Mais si ! Cherchez bien, un film qui représente la Grande République au mieux… Mais non ! Pas Le père Noël est une ordure, pourquoi vous me dites ça ? Mais non ! Pas la Grande Vadrouille, c’est rigolo, d’accord, mais enfin l’ambassadeur d’Allemagne était parmi les invités, cela aurait été d’une telle indélicatesse…
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Les Femmes nous parlent
Mis à jour à Apr 10, 2020, 08:16
Égalité Femmes-Hommes ou Hommes-Femmes… Une cinquantaine de femmes de tous horizons et de dix pays nous parlent de cette différence. Les textes reçus sont explicites du décalage de plus en plus grand au sein de notre société. L’actualité confirme chaque semaine le recul insupportable en la matière. Ce recueil de nouvelles est donc très réussi. Il est fort, plein de courage, de cris, de beauté, et surtout toujours très touchant. Tous ces textes représentent la vision d’un monde au féminin pluriel : des petits bouts de vies, des chuchotements, des cris, quand notre simple silence fait mal… EXTRAIT Chère Olympe, Je suis navrée de t'apprendre que malheureusement, aujourd'hui encore, les femmes doivent se battre chaque jour pour leur liberté. Certes, des avancées certaines ont vu le jour, comme le droit de vote par exemple. Mais il aura fallu attendre cent cinquante-trois ans après toi, pour l'obtenir ! Ma pauvre Olympe, tu dois te retourner dans ta tombe, toi féministe notoire, en voyant le temps nécessaire à l'acceptation de notre individualité ! Il est vrai que dans cette société patriarcale, tout tourne autour du Dieu « Phallus ». Même la grammaire, lui donne la priorité : le masculin l'emporte toujours sur le féminin ! Nous travaillons souvent pour un salaire inférieur à celui de ces messieurs. Rien n'est juste... Il faut dire que la politique a longtemps été faite par l'homme, pour l'homme. C'est seulement depuis quelques années que nous pénétrons dans ce péricycle très fermé et pouvons faire entendre notre voix. Aussi, de grands noms émergèrent. Je vais te présenter plusieurs de ces dames exceptionnelles qui resteront à jamais dans l'histoire. Simone a révolutionné nos vies sexuelles et nous a offert l'avortement. Mais je serai injuste de ne pas citer Françoise, secrétaire d'État à la condition féminine, ou encore Yvette, ministre déléguée de nos droits. Sans oublier Marguerite, qui foula en pionnière le sol de l'Académie Française, et Édith Première ministre de sexe féminin.
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Tour de France, Tour d'enfance
Mis à jour à Apr 10, 2020, 08:16
Un recueil de textes littéraires sur le tour de France. Huitième merveille du monde ? Et si le Tour de France était la huitième merveille du monde ? Un monument, certes, mais vivant, mobile (ô combien), une installation — pour user du jargon esthétique contemporain — qui convoque un pays, le plus légendaire qui soit, et le met à contribution comme décor et protagoniste d’une épopée sans pareille ? Découvrez le numéro 279 de la revue Marginales, la voix de la littérature belge dans le concert social. Sous la direction de Jacques De Decker. EXTRAIT De Le fauteuil par Véronique Biefnot Ses longs cheveux, lavés de frais, lui descendent à la taille, plus bas peut-être, difficile à dire tant qu’elle est assise. Les mains aux doigts entrecroisés sagement posées sur les genoux, elle est parfaitement immobile. Seuls ses deux pouces, infatigablement, se caressent, se contournent, se tournent autour, rotation constante, tranquille. Est-ce une prière ? Une façon de mesurer le temps qui passe en fractions de seconde, en quarts de tour de pouce ? Est-ce un moyen de vérifier si la vie s’écoule toujours à travers ses veines bleues, noueuses, affleurant la peau si fine ? Sans doute juste une habitude, une manie, un rassurant chapelet intime égrainé calmement. Ses yeux gris-bleu, clairs, presque délavés, presque transparents, clignotent rapidement, papillons affolés à la clarté d’une flamme. La lumière la fatigue, alors, elle baisse les paupières. Elle dort ? Non, je crois qu’elle se concentre, qu’elle visualise mentalement les heures qui vont suivre, je crois qu’elle s’y prépare. Là, elle est assise, bien droite, sur une chaise de cuisine en bois blanc, le dos légèrement décalé du dossier. C’est ainsi qu’elle doit se tenir, bien sage, quand sa fille tresse sa longue chevelure immaculée. La natte obtenue est si fine qu’une fois entortillée avec une application impatiente, elle ne forme plus qu’un tout petit chignon blanc, douloureux, piqueté d’épingles, juché haut sur le sommet du crâne pour ne pas se décoiffer dans son sommeil, et qui y restera, vaille que vaille, jusqu’au prochain shampoing.
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Amours fantômes
Mis à jour à Apr 10, 2020, 08:16
La passion amoureuse en cinq récits trépidants ! Cinq écrivains, cinq nouvelles. Une jeune femme qui se rappelle son premier émoi amoureux, deux anciens amis d’université qui n’osent pas s’avouer qu’ils s’aiment, un couple contrarié par la nouvelle voisine, ou encore un homme qui fantasme sur sa collègue de bureau : les protagonistes de ces récits agités de désir, de jalousie, et de fantasmes, nous prouvent, si nous en avions encore besoin, que l’amour est loin d’être un fleuve tranquille. Pourtant, dans ces nouvelles résonne sur tous les tons la vocation universelle de l’amour : qu’il soit sentimental, imaginaire, compassionnel. Des passions qui alimentent la vie et lui donnent chaque jour l’envie de se régénérer. Les cinq nouvelles coréennes de cette anthologie évoquent l'amour dans ses aspects les plus universels : le désir, la jalousie, les fantasmes, les regrets et les contrariétés. EXTRAIT Alors, nous nous sommes accroupis un moment sur le trottoir, face au passage piétons où se séparaient nos chemins. « Je ne me plains pas de ma vie. Mais ça me fait peur de continuer comme ça. — Quand est-ce que ça t’arrive ? » Il m’a regardée distraitement. « À aucun moment en particulier. Ma façon de vivre et de penser m’inquiète. Il y a quelques jours, j’ai cherché à savoir à quel moment ma vie avait changé irréversiblement, quels problèmes j’avais résolus et lesquels restaient à régler. Sur sept feuilles A4, j’en ai fait une liste, ce qui m’a permis de me rendre compte que tout s’était décidé très tôt. Pas suite à mon entrée à l’université, au lycée ou au collège, mais bien avant, dès l’âge où j’étais censé être capable de réflexion. Peut-être même depuis ma naissance, voire à partir de ma conception. J’avais déjà ce caractère au départ. — Quel fatalisme ! » Avec un ricanement, il a éteint sa cigarette « Allons-y, sinon c’est sans fin ! » a-t-il lancé avec un dernier regard vers le ciel, puis, comme il se levait et mettait le sac à l’épaule, je l’ai montré du doigt avec consternation. « Hé ! Regarde donc ta sacoche ! Qu’est-ce qu’il y a ? » CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE Un recueil qui offre un vrai dépaysement et une écriture poétique. - Jess Swann, Babelio Une incursion plus que bienvenue dans la littérature amoureuse coréenne. - Nyxlapolicecomicsansms, Babelio
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Steampunk Rhapsodie
Mis à jour à Apr 10, 2020, 08:16
Voyage dans le temps, magie, luttes, aventures et apocalypse sont au programme de ces histoires courtes... La jeune Ayako va tout faire pour retrouver son frère, jusqu’à affronter l’Alpha et ses créatures. Vivez la folle aventure de Mélissa Gélimard  à la recherche d’un mercenaire prêt à tout pour anéantir l’humanité. S’endormir dans un TGV peut avoir des conséquences inattendues telles que… se retrouver dans un train à vapeur, en 1883 ! À Kapitale, les rêves des uns et des autres se contrarient s’opposent et se combattent. Et la comète qui vient de s’allumer dans le ciel pourrait très bien venir tout bouleverser. Personne ne connaît le secret du nain mineur, Rorek Skwafire. Mais lorsqu’une créature ténébreuse menace de tout détruire, il devra faire appel à sa légendaire magie… Découvrez ces cinq récits steampunk à dévorer sans tarder ! EXTRAIT Étant recherchée par la police, je ne pouvais faire autrement que de me cacher. Heureusement, j’étais employée comme réparatrice de SkyTrains ; cela me permettait de passer inaperçu. J’avais, sur l’avant-bras droit, la marque au fer rouge de l’un de ces engins volants énormes, signe de ma classe sociale très basse. De toute façon, le cambouis que j’avais sous les ongles était bien assez voyant comme cela. Les SkyTrains avaient toujours été ma passion, depuis toute petite, quand mon frère Hiro m’en avait fabriqué une réplique miniature en bois comme cadeau d’anniversaire. Ces véhicules ressemblaient en tout point à des locomotives à vapeur, sauf qu’ils ne tractaient qu’un wagon. L’avant était utilisé par le conducteur, alors que la voiture hébergeait une petite quarantaine de passagers ; et des ailes mécaniques gigantesques se trouvaient à la place des roues. L’invention de ces machines avait désengorgé les rues des voitures hybrides qui y roulaient à longueur de journée, de nuit. LES AUTEURS Lil Evans, Charles David, Kim Amiano K, Michel Ethève et M.D. Merca.
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Les nouvelles Amazonies
Mis à jour à Apr 10, 2020, 08:16
Un recueil de textes littéraires sur les femmes, et le fleuve... Amazone, amazone, amazone, Amazone. Le fleuve et la guerrière, deux puissances que seule la majuscule distingue. Le plus long cours d’eau de la planète, puisqu’il s’écoule sur 6 800 kilomètres, au débit de quelque 230 000 mètres cubes d’eau à la seconde, doit son nom, dit-on, à ces femmes armées d’arc aux flèches empoisonnées qui opposèrent une résistance forcenée aux conquistadors. Découvrez le numéro 280 de la revue Marginales, la voix de la littérature belge dans le concert social. Sous la direction de Jacques De Decker. EXTRAIT DE A-mazon par Véronique Biefnot Est-ce précisément pour ça qu’elle a choisi, la carne, de te frapper là ? Te frapper là, précisément, où tu mettais tant de fierté ? Bercée, en ces années quarante, aux gorges hollywoodiennes et triomphantes des Maryline, Jane ou Rita. Conditionnée dans les fifties par les tétons latins et arrogants des Gina, Sophia ou Claudia de Cinecitta. Dopée par la séduction glandulaire affichée des Raquel, Brigitte ou Ursula. Bustes en bataille, jetés en pâture à tant de regards, concupiscents ou envieux ; seins de lait voluptueux de madone… dolce vita. Tu as poussé tes nichons au milieu des autres femelles avec la conscience aiguë d’avoir là, sous la main, d’imparables arguments ; la séduction biberonnée par tant d’augustes mamelles en Technicolor et grand format, comment aurait-il pu en être autrement ? Doux seins, seins de déesse, planqués ou plantureux, au lourd potentiel érotique, valeur refuge, symbolique, maternante, repos du guerrier et de l’enfant, bientôt démodés par la déferlante androgyne des années psychédéliques… Hello Jane !
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L'heure du leurre
Mis à jour à Apr 10, 2020, 08:16
Il faut que le noir s'accentue pour que la première étoile apparaisse. Comment se fait-il que des gens intelligents se mettent à croire que des solutions simples peuvent régler les problèmes les plus complexes ? En ces temps de repli sur soi, tout porte à croire que l’heure du leurre a sonné. Onze écrivains décortiquent les rouages de la démagogie et du populisme. Déresponsabilisation, abandon paresseux des valeurs humanistes, repli sécuritaire, exclusion prennent le pas sur l’ouverture, le partage, la solidarité et la lumière. Un recueil qui génère la réflexion et les débats nécessaires à la renaissance d’une démocratie vacillante. EXTRAIT DE FAIRE LE MÉNAGE Si j'en crois la mine outrageusement rassurante de mon neveu Philippe, je ne ferai plus long feu. Ma disparition prochaine a l’air de l’effrayer plus encore que moi. Le moment est arrivé, donc, de consigner ce que je tiens secret depuis des années au sujet de mon ancien employeur, M. Édouard Lefrançois. Le fin mot de sa malheureuse histoire, je suis la seule à le connaître. Emporter la vérité dans son corbillard, c’est ridicule. La vérité n’a rien à faire dans les cimetières. Jusqu’ici, j’ai toute ma tête. L’infirmier – il s’appelle Jacques, il est jeune, mais déjà plus un poil sur le crâne, ce qui ne l’empêche pas d’être beau comme un dieu –, Jacques me prépare chaque matin la potion magique. LES AUTEURS Jang Jin-Sung, Barbara Abel, Geneviève Damas, Frank Andriat, Vincent Engel, Bernard Tirtiaux, Emmanuelle Urien, Nicolas Ancion, Patrick Delperdange, Grégoire Polet et Armel Job.
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En avant, Marx !
Mis à jour à Apr 10, 2020, 08:16
Un recueil de textes littéraires sur l'inclassable philosophe Marx ! Marx penseur, Marx agitateur, Marx provocateur ? Il n’est pas de philosophe qui ait mieux échappé que lui à la fixation dans la posture figée de jalon de la réflexion humaine. Il reste controversé, et l’est même de plus en plus avec le temps. À l’heure où s’écrivent ces lignes, un aspirant dictateur sud-américain proclame son hostilité sans nuance à son apport. Par ailleurs, la puissance mondiale la plus susceptible de s’emparer avant longtemps d’une position de domination de la planète ne dissimule nullement, bien au contraire, sa dette à son égard. Plus localement, en Belgique, on voit augmenter l’audience d’une formation politique qui, s’émancipant de la controverse communautaire, proclame haut et fort la priorité qu’elle accorde à ses préceptes. En d’autres termes, Marx est loin d’avoir dit son dernier mot, qu’on le vomisse ou qu’on le vénère. Découvrez le numéro 298-299 de la revue Marginales, la voix de la littérature belge dans le concert social. Sous la direction de Jacques De Decker. EXTRAIT DE Marx, 6000 balles par Grégoire Polet Charles. Bien sûr que je signe Charles, parfois. Quand j’écris en français, je signe Charles Marx. S’il faut préciser un titre, je mets parfois : docteur en philosophie. Ça fait très allemand, tout de même. D’ailleurs, je préfère : homme de lettres. Très important de se débourgeoiser, de s’appauvrir, d’avoir faim. C’est comme brûler ses vaisseaux. Ça nous pousse à l’action. L’action, l’agitation, sans cesse et partout. J’ai hérité de six mille francs de mon père via ma mère. L’argent arrive à Bruxelles demain et je sais à quoi il va servir. Surtout pas à notre confort. Le bonheur chez moi m’empêcherait d’aller le chercher ailleurs. Ça débanderait l’arc. Et que dirait Mme Marx ! Elle serait contente d’un peu de velours sur les fauteuils, d’un peu de beurre dans les épinards ? Possible. Jenny ? Jenny, tu en penses quoi ? Elle ne vous répondra pas. Vous êtes trop petit-bourgeois. Et puis vous me faites perdre mon temps. — Où allez-vous ? — À l’Estaminet liégeois. — Où est-ce ? — Place du Palais de justice. — Vous allez voir ? — Philippe Gigot et Lucien Jottrand. Plus tous ceux qu’on y rencontre sans le faire exprès. Alors, Jenny : « À Gigot, remets mes amitiés ! » L’avantage de Bruxelles, c’est que c’est petit, et je peux être partout. — Quand vous êtes arrivé de France, par où êtes-vous passé ? Par Valenciennes ? — Par Liège. — C’est curieux. La plupart arrivent par Valenciennes. La plupart des proscrits, des exilés, des réfugiés, des fuyards, enfin cette faune qui fait la vie intellectuelle d’ici. — Vous pensez à qui ? — À plein de gens. Qu’importe. Je vous accompagne. — Vous me suivez comme un ombre… Il ne peut pas le savoir, Karl Marx, que deux siècles après, la maison d’où il sort est un centre d’apprentissage du yoga. Que sa rue ne s’appelle plus d’Orléans mais qu’elle a été rebaptisée Jean d’Ardenne, en l’honneur non du jambon du même nom, mais d’un écrivain. D’un écrivain dont c’était le pseudonyme. Et qui s’appelait en réalité Léon Dommartin. Tout cela échappe à Marx. L’avenir lui échappe. Une réalité d’avenir et même l’oubli de cette réalité par la réalité suivante : nous. Car qui se souvient de l’écrivain Dommartin qui signait Jean d’Ardenne ? Qui l’a lu ?
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