− Sydney, venez par-là, lui cria Kate Sheppard, la chef des infirmières, qui venait d’arriver aux urgences et qui se dirigeait d’un pas pressé vers un des boxes.
Délaissant le petit travail qui consistait à ranger quelques dossiers que lui avait confié Grace, Sydney rejoignit la chef des infirmières au box où était attroupé pas mal de monde dont le Dr Rivalti.
Deux adolescents étaient couchés dans des lits où ils se tordaient de douleurs. L’un d’entre eux avait été brûlé assez grièvement sur une grande surface de son bras droit. La brûlure s’était mêlée à son t-shirt et visiblement il souffrait. Le deuxième était en plus mal au point. Il présentait des brûlures sur plusieurs parties du côté droit de son corps et avait deux doigts sectionnés à la main gauche.
Kate lui expliqua brièvement que les gamins jouaient à faire exploser des pétards sur un terrain vague et qu’un accident s’en était suivit. L’un des pétards avait simple-t-il exploser dans la main du gamin et avait sectionné deux de ses doigts. Il avait perdu pas mal de sang vu les tâches sur son t-shirt et sur son bras. Sa mère avait enroulé sa main dans un tissu.
− L’euphorie de ses fêtes de fin d’années apporte toujours son lot de problèmes, murmura Kate assez fort pour que Sydney l’entende sous le bruit des gémissements des gamins.
− Est-ce que les doigts ont pu être sauvés ? Demanda Raffaelle.
− Oui, répondit Kate. La mère de Ben les a mis dans une poche de glace mais je crains que cela ne suffise pas.
− Bon, l’autre garçon c’est Steve, c’est ça, continua-t-il. Le Dr McNeil s’occupera de lui et moi de Ben. J’aurai besoin de l’aide d’une infirmière.
− Sydney, vous allez assister le Dr Rivalti, lui lança Kate. Je vais amener Steve au Dr McNeil, son cas à lui n’est pas trop grave.
− Ok, dit-elle tout simplement.
Sydney récupérait déjà le matériel désinfectant sur le chariot puis le regarda comme attendant ses ordres. Il fut une nouvelle fois fasciné par ses yeux bleus puis se tançant se concentra sur le petit patient.
Prenant la main blessée de Ben dans sa main, Raffaelle ôta le tissu pour l’ausculter. Cela ne fut pas facile car l’adolescent avait mal et ne supportait pas que l’on le touche. Il allait falloir lui administrer un calmant avant de nettoyer tout ça.
Ce n’était vraiment pas beau à voir avec la chair à vif et les os. Les doigts avaient été sectionnés nets, c’était déjà ça. Mais quelle idée de jouer avec des pétards ! Les ados de nos jours étaient de plus en plus obsédés par les bêtises. Poussant un soupir, il s’écarta et jeta un regard à la mère du patient qui se tenait à bonne distance se retenant de pleurer. Sydney restait calme malgré l’odeur et le spectacle mais rien d’étonnant.
Tout comme elle, leur métier les en ont faire voir des vertes et des pas murs.
− Il faut le débarrasser de ses vêtements et lui fait prendre un bain pour vérifier si d’autres endroits que ceux qu’on voit n’auraient pas été touchés, dit-il à Sydney sur un ton autoritaire. Faite lui une piqûre de calmant avant de nettoyer la plaie. Je dois contacter l’orthopédiste pour qu’il vienne voir comment faire pour pratiquer une opération en urgence.
Après avoir donné d’autres ordres ordres, il s’écarta mais ne quitta pas le box. Il sembla l’observer et Sydney sentait ses poils s’hérisser dans le dos rien qu’à l’impression de sentir son regard dans son dos.
Sydney poussa un soupir. Il lui avait parlé sur un ton si arrogant.
Sans se déconcentré, elle s’activa à faire ce qui lui avait été ordonné. Elle prit une seringue qu’elle emplit d’une solution saline et s’approcha de Ben. Elle vit alors le garçon grimacé, paniqué, toujours souffrant.
− Tu déteste les piqûres ?
− Oui, gémit-il de souffrance.
− Je sais que c’est un peu incommodant mais c’est pour calmer la douleur. Tu ne veux plus avoir mal, n’est-ce pas ?
Il acquiesça péniblement de la tête en refermant les yeux, se tordant de douleur, le front en sueur.
Elle lui vit un si grand souriez que la mine du jeune garçon changea. Il ne rouspéta pas lorsqu’elle lui fit la piqûre.
− Comment tu te sens maintenant ? Demanda-t-elle après quelques instants.
− Je n’ai plus trop mal.
− C’est bien. Je vais nettoyer la blessure et ensuite il faudra passer sous la douche.
− Sous la douche ? demanda-t-il rouge.
− Oui, il faut vérifier si d’autres endroits n’ont pas été touchés. Tu n’aimerais avoir des brûlures sur les testicules ?
− Non, dit-il horrifié plus que d’avoir perdu ses doigts.
Ce qui arracha un sourire à Rafe. Déjà conscient de l’importance des "bijoux de famille".
− Allez, je vais faire vite et on ira sous la douche, lança la voix de Sydney le sortant de ses pensées. Dis-moi qu’elles sont les choses que tu aimes le plus à part sauter des pétards ?
− J’aimerai apprendre à faire du skate mais ma mère refuse parce qu’elle dit que c’est dangereux, dit-il se forçant à ne pas crier alors qu’elle nettoyait ses blessures.
Il admira son courage car malgré le calmant il devait toujours beaucoup souffrir.
− C’est plus au moins vrai mais tout début est difficile. Tu peux te casser un bras, te faire des écorchures au coudes et dans bien d’autres endroits. Cela me rappelle mes débuts dans le surf. Ma mère aussi avait peur mais après quelques chutes dans l’eau, je suis devenue plutôt douée.
− Du surf, c’est vrai ! dit-il enthousiaste. Moi j’en ai vu dans des films. Les surfeurs vont de figures impressionnantes. Vous en faites vraiment ?
− Ouais. Je suis pas mal. J’ai même remporté des prix ado en Australie mais je n’ai jamais su faire du skateboard.
− Je suis sûr que vous seriez en faire en un tour de main.
− Tu crois ! dit-elle avec une mine faussement enthousiasmée. Il faudra qu’un jour tu me l’apprennes et on verra.