Chapitre 2

2225 Mots
Cinquante ans plus tôt, Alors que je n’étais qu’une gamine à fleur d’âge qui faisait encore pipi au lit par moment, j’ai connu le désespoir de tout enfant qui se voix sans père de suite d’évènement inexplicable. Ce matin, papa était très joyeux car il venait de recevoir le montant de sa pension de retraite. Il savait qu’avec cette somme, on vivrait bien pendant toute la vie. Maman était aussi contente et même plus que lui. Devant leur chambre, je pouvais entendre leur conversation. Maman : j’espère que j’aurai enfin une nouvelle voiture, celle que je t’ai montrée. Je suis aux anges. Papa : ma chérie nous devons aller de priorité en priorité. On va d’abord s’assurer que l’avenir professionnel de Muriel sera assuré avant de voir comment t’acheter une nouvelle voiture. Mais sache d’avance que tu vas devoir changer le model de ta voiture. Maman : mais pourquoi ? Je veux cette voiture. Papa : j’ai dit non. On ne va pas se ruiner sur ça Ex fonctionnaire dans l’une des plus grandes industries de tôlerie du pays, papa avait atteint l’âge de passer son siège à plus jeune que lui. Plein aux as, il était l’élite du quartier. Sa main était légère tant pour les plus démuni que pour ceux qui en voulait juste pour le plaisir de toucher à son argent. Ses fonds en réserve compilé à ceux de la retraite pouvaient acheter tout un pays. Il privilégiait les orphelinats et les maisons de retraites. Sa famille venait ensuite. Et une voiture, un nouveau sèche-cheveux, de nouvelles servantes, des voyages par ci et par là, c'était le passe-temps de ma mère. Mon papa cédait à tous ses caprices sans exception mais cette voiture hors de prix n'était pas à son niveau. Ma mère était tellement furieuse ce jour au point d'inviter sa copine dans le seul but de lui raconter ce qui venait de se passer. Assise sur l'un des sièges de la terrasse, je pouvais les entendre parler de ce qu'elles appelaient ''les choses des grands''. Maman : il a carrément refusé de m'acheter cette voiture. Il ne sait pas comment ça peut m'énerver. -je ne sais pas comment tu as fait pour finir dans les bras d'un gros tas de graisse comme ça. Je sais qu'il a de l'argent mais il y'a aussi les jeunes beaux mecs qui ont de l'argent. Voilà qu'il te refuse même la voiture. Maman : tu connais mes projets avec ce grand père nor, j'attends seulement que son avocat arrête de faire ses chichis et me montre le testament. Je vais faire ça dure à l'homme ci. -en tout cas je suis seulement avec toi. Ne m'oublie pas quand l'argent va entrer. Maman : tu es ma copine pourquoi? Dès que je touche le gros lot, je pars avec ma fille et on cherche un autre vieux mougou. -mais le type là aime ta fille hein, on pourrait croire qu'il est son vrai père. Je pensais être la fille de cet homme au grand cœur jusqu'à ce qu'un jour ma folle de mère m'ouvre les yeux. À sept ans seulement, elle me faisait déjà comprendre que je devais faire attention à ne pas m'attacher à cet homme car il se pourrait qu'un jour on s'en aille pour toujours. N'ayant rien compris à ce charabia, j'avais oublié ses propos en moins d'une seconde. Ma relation avec papa n'avait pas le droit de changer car je ne faisais pas de différence entre le fait qu'il m'ait donné la vie ou non. Ce jour, maman planifiât un tas de chose avec sa copine dont je ne comprenais absolument rien. Cependant, je pouvais tout entendre. Maman : j'ai proposé de l'argent à cet avocat mais il ne fait que m'ignorer. Je vais proposer autre chose pour voir s'il va encore faire comme s'il était trop saint. Il est même d'abord beau. -ma chérie c'est toi qui connais, bon entre temps... (En se grattant la tête), j'ai quelques problèmes d'argents là, je ne sais pas si tu peux me prêter même un petit deux cent mille. Maman : akieu ma copine, je te prête comment? Demande-moi de te donner et je te donne. Je vais te faire un petit virement okay? -vraiment je ne sais pas quoi faire sans toi. Pour ton produit-là ne t'inquiète même pas. Je suis venu avec un nouveau flacon et en plus de ça il y'a un produit spécial. Maman : dis-moi en plus mon astucieuse. Je sais que tu as toujours les bonnes choses. Cette femme au corps gracieux et au teint illuminé sortit de son sac deux flacons de produit différents. Elle présenta le premier à maman. -tu appliques celui-ci sur ton visage dès que tu vas voir l'avocat. S'il y'a moyen que tu sois seul avec lui c'est que ça va marcher jusqu'à. Dès qu'il va te voir, fais tout jusqu'à il te touche; Maman : me toucher comment? On couche ensemble? -tu me parlais de lui proposer quelque chose, c'était seulement quoi? Maman : hummm apparemment quand je parle tu trouves seulement les solutions làlàlà -je suis ton ami pourquoi? Quand vous allez finir, il va devenir comme un chien pour toi. J'avais l'habitude d'entendre ce genre de bizarre conversation que j’interprétais ensuite avec mes poupées sans rien comprendre. J'étais toujours à l'écoute de leur conversation lorsque papa klaxonna depuis l'autre côté de la barrière. Je ne pus entendre la fin de la conversation car j'étais bien trop occupé à accueillir mon papa. Comme d'habitude, j'allai sauter dans ses bras en le débarrassant de sa surcharge. Papa : ha ma petite chérie, tu es très aimable. Pourquoi ta maman ne sort pas de la maison? Moi : elle bavarde avec son ami Une fois au séjour, elles avaient vite fait de changer de sujet. Dans ma naïveté infantile, je n'avais pas compris la gravité de la situation. Je ne savais pas que les ambitions de ma mère prenaient des tournures dramatiques. Dans le souci d'être aimable avec la copine de maman, il ouvrit des sujets sur divers faits avec elle pendant que maman ordonnait à la cuisinière de servir à manger. Papa : mais ça fait bien longtemps que tu ne viens plus ici, j'ai même pensé que tu étais malade. -le travail m'occupe beaucoup. Je suis constamment en déplacement pour chercher mes produits. Mes clients sont très exigeants. Papa : haaa... Je suis ravie que tu aies de quoi t'occuper comme ça. Si seulement ton ami se décidait enfin à se trouver une activité. Elle pense que je vais la garder comme une reine pour toujours. En entendant cela, maman se mit dans une folle colère. Elle débarqua et se mit à dire des horreurs sur son mari. Maman : tu expose notre vie aux inconnus comme ça? Après tu vas dire que tu m'aimes? Je crois que tu perds déjà la tête. Moi, travaillé, que ton argent nous sert à quoi ? Vraiment je pense que la fleur que je te fais de rester dans cette maison te monte déjà à la tête. Papa : assez madame ! Il s’en alla dans la chambre sans plus penser à manger. Par derrière maman m’envoya à mon tour dans la chambre mais j’allai me mettre derrière la porte pour les écouter, elle et sa copine. Maman : je vais donner l’arrêt cardiaque à ce gros porc. La façon qu’il est bêtement amoureux de moi là nor, bientôt ça part va finir. -respecte bien toutes les consignes que je t’ai données et tu verras que dans une semaine tu seras pleine aux as. Tu pourras même t’acheter le pays si tu le veux. Maman : merci ma copine, que ferai-je sans toi ? Vraiment merci pour ton aide. Aujourd’hui encore j’ai les images de cette soirée à la cuisine avec maman. Si seulement j’avais su qu’elle préparait là la potion pour mon allé sans retour aux pays de la souffrance ! Sur la paillasse il y’avait des oranges et l’un des flacons que lui avait donné sa copine. Elle pressait personnellement les oranges pour en faire un jus concentré comme l’aimait papa. D’habitude c’était le travail des employés mais pour cette fois, elle les avait tous donné leur soirée. Après avoir terminé, elle se frotta les mains avec la potion avant d’en verser une petite quantité dans le verre de papa. Je ne pus m’empêcher de lui demander de quoi il s’agissait. Moi : mais dis maman, c’est quoi que tu mets dans le verre de papa ? Je peux aussi en avoir ? Je veux aussi oindre mes mains avec ça. Maman : ferme ta bouche imbécile, tu ne sais pas que c’est le remède de ton père ? Il est malade et il refuse de prendre son remède. C’est pour ça que je mets ça dans son jus comme ça il va vite guérir. Moi : j’ai compris maman, je veux alors le jus simple. Maman : d’accord ma princesse. Je lui donne son jus à papa et je reviens faire le tien okay ? Moi : d’accord mamichou… J’aimais tellement ma mère que j’aurai tout fais pour elle. Elle pouvait être agressive des fois mais elle me comblait. Je ne manquais de rien avec elle, surtout pas d’amour. Elle savait m’amadouer dans toutes les situations, c’était mon idole. Fatigué de l’attendre au séjour sans succès, j’allai dans sa chambre réclamer mon jus d’orange. A mon arrivé, elle demandait des choses à papa et il acceptait comme s’il fut sous son charme. Maman : finalement on va acheter ma voiture nor. Tu sais que je t’aime et que pour ça tu dois combler tous mes désirs nor Papa : on va acheter tout ce que tu voudras ma chérie, ne t’en fait pas. Il n’y a pas moyen que je te refuse quoi que ce soit. Maman : comme je t’aime mon amour J’étais tellement contente de les voir comme ça que j’allai me faire mon jus toute seule. Cette soirée passa et le jour se leva. L’heure du petit déjeuné sonna mais papa n’était pas à table. Moi : mais maman, pourquoi papa ne vient pas manger avec nous ? Il se réveille souvent tôt jusqu’à Maman : il a dormi très tard hier mon bébé, ne t’en fait pas pour lui. Aujourd’hui c’est lundi et tu dois être à l’heure à l’école. Mange vite. Moi : mais c’est papa qui devait m’accompagner à l’école aujourd’hui Maman : ne commence pas avec les caprices. Mange vite et le chauffeur va t’amener. Le soir c’est moi qui viendrai te chercher, okay ? Moi : humm Maman : OKAY ??? Moi : oui maman Maman : écoute ma chérie, je n’aime pas que tu me tiennes tête. Je t’ai déjà demandé de ne pas trop t’accrocher à cet homme. C’est vrai que tu le connais depuis toujours mais il n’est pas ton père. Nous pouvons partir d’ici à n’importe quel moment alors évite de trop l’aimer. Moi : j’ai compris maman, je vais éviter de trop l’aimer. Maman : tu es bien gentille ma princesse et tu es aussi belle que ta maman. Maintenant termine ton plat et va dans la voiture. Le chauffeur t’attend déjà Moi : tu sais déjà que je t’aime beaucoup maman Maman : moi aussi je t’aime ma fille. Je t’aime plus que tout. Sache que tout ce que je fais, je le fait pour nous deux. Même si je me salis les mains, je les salis pour toi et moi. Okay ? Moi : c’est compris maman. Les mots de ma mère m’avaient donné le sourire aux lèvres. J’allai à l’école ce jour en dansant au rythme de la musique que mon chauffeur avait mis dans la voiture. Ma journée s’était particulièrement bien passée mais j’étais loin d’imaginer que la situation qu’avait vécue Isabelle m’attendait à la maison. A mon retour, maman était assise là, dans le noir du deuil. Elle forçait les larmes et créait des cris pour impressionner l’immense foule qui était devant la maison. Consciente de ce qui pouvait être en train de se passer, je courus vers elle pour qu’elle m’explique la situation. En me voyant, elle ôta son foulard de la tête, se roula par terre et fit couler de vrais larmes cette fois. J’étais encore sans nouvelle lorsque sa copine aux potions démoniaques arriva en criant tel une grand-mère débarquant sur la cour du deuil. Depuis le portail jusqu’au séjour, cette sorcière se roula tel un sac de macabo. Comme personne ne voulait me donner d’explications, j’allai moi-même dans la chambre de papa pour qu’il m’aide à comprendre. Au fond je savais ce que j’allais voir dans cette chambre, je savais déjà ce qui s’y passait. A mon arrivé, il était emballer dans un drap blanc et sa famille était autour de lui. Cet homme fort et brave que j’avais vu la veille n’était plus qu’un corps sans vie emballé dans un tissu blanc. Un moment je sentis mon cœur s’emballer, mes pieds et mes mains s’affaiblir. J’avais l’impression que mon corps ne me répondait plus. Je me retrouvai sur le sol, suffoquant, n’arrivant plus à respirer l’aire pure. Mes cris alertèrent ma mère qui vint me soutenir comme la veuve parfaite. Ce jour-là, je n’avais pas seulement perdu mon père, ma vie toute entière s’était écroulée. A suivre...
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