LES ŒUFS DE PAQUESLe village finissait à la route départementale. Il commençait là-bas, dans les champs. Ses maisons se suivaient comme des paysannes qui, le jeudi, jour du marché, s’en vont à la ville, mais s’arrêtaient, comme interdites, au bord de la grand’route blanche, propre, toujours soigneusement balayée par le vent : elles n’osaient pas aller plus loin. Presque toutes couvertes de chaume, toutes, en bordure du chemin sale de bouses et de fumier, elles se ressemblaient. Devant chacune d’elles on retrouvait la même cour avec son hangar, sa charrette ou son tombereau, avec ses toits à poules et à lapins couverts, plus richement qu’elles, de tuiles d’un rouge éclatant, ou sombres. Il ne faut pas oublier non plus le toit des cochons. Pourtant à une fenêtre sans rideaux, à des carreaux


