Chapitre 2

2231 Mots
Nous nous aimions, ça, c’est la simple et pure vérité. Même si beaucoup de choses ont changé, je sais au moins que nos cœurs ne faisaient qu’un avant tous ces changements. Ce matin, j’étais encore plongé dans ses bras. Je revivais dans ma tête la nuit que nous venions de passer. Je faisais défiler mes doigts sur son torse velu. Moi : pourquoi tu dors encore ? Serges : c’est toi qui pense que je dors encore. Moi : alors ? Comment tu as trouvé cette nuit ? Serges : tu vas un jour engloutir mon pénis Ce genre d’amour remplie de passion et de sauvagerie, c’est ce genre d’amour que nous vivions. On se foutait de ce qu’allait dire les autres. Le conflit entre nos deux familles n’était guère un problème pour nous. Nous nous étions mariés deux ans plus tôt malgré tout ce qui nous séparait. Même si j’avais ma fille et pas un sous en poche, Serges voulait malgré tout faire de moi sa femme. Il nous avait accepté toutes les deux, même notre différence d’âge n’était pas un problème. J’étais sa grande sœur de cinq ans. Ma stérilité ne l’avait pas dérangé, sur le moment je n’avais pas compris qu’il l’utilisait pour cacher la sienne. Ah… Cette impossibilité de donner un enfant à l’homme qu’on aime, cette incapacité à remplir sa maison d’enfants nuisibles. Seule une femme dans ma situation pourrait me comprendre. Quand ton homme t’accepte comme ça, ça va encore mais lorsque tu es plus marié à ta belle-famille qu’à lui, c’est la catastrophe. Moi : dis chéri, je vais faire comment jusqu’à m’entendre avec ta mère ? Celle-là ne va jamais m’accepter. Mon chéri, est-ce que c’est moi qui fais pour ne pas te donner d’enfant ? Serges : je t’ai déjà dit et je te le redis, c’est moi que tu épouses et non elle. Nos familles n’ont pas leur mot à dire dans notre union. Ne fait pas ça jusqu’à commencer à pleurer ici. Moi : à chaque fois elle me sort le même refrain et ça me tue seulement. Serges : laisse d’abord l’autre-là. Nous allons seulement faire avec son comportement, d’autant plus qu’elle va vivre avec nous un bout de temps. Moi : attend un peu… Tu viens de dire quoi ? Elle va vivre avec qui ? Nooonnn… Je ne peux pas accepter l’autre-la. La façon qu’elle m’a trouvé l’autre jour à la boutique elle m’a lavé d’insultes la… Serges : j’ai déjà pris cette décision chérie. Elle va vivre avec nous au moins jusqu’à ce que son traitement finisse. Chérie ne fais pas la tête, ça ne peut être autrement. Tu sais que son état sanitaire est instable. Moi : en tout cas elle aura son côté de la maison et moi le mien. Je ne peux pas supporter ta mère. Elle va passer ses journées à me traiter de tous les noms de chiens qui existent. Serges : elle arrive dans deux jours, tu as intérêt à te battre pour que vous vous entendiez bien. Moi : tu sais très bien que tout dépend d’elle. Si elle reste tranquille, je reste tranquille mais si elle me cherche, elle va me trouver. Tu sais que je ne me laisse pas faire. Serges : c’est pour ça que tu dois faire un effort pour te retenir face à ses provocations. Cette femme que je devais accueillir chez moi dans deux jours était un monstre à deux têtes. La plus douce quand son fils est de retour et une sorcière lorsqu’on se retrouve toute les deux. Je ne suis pas le genre de femme à me laisser faire alors je savais comment répondre à toutes ses provocations. Son titre de mère de mon mari m’empêchait de lui refaire le portrait bien que j’en mourais d’envie. Monsieur avait déjà pris la décision de faire habiter sa mère chez nous et je n’y pouvais rien. Moi : elle va rester combien de temps ? Serges : juste deux semaines. Son traitement ne dure pas Moi : j’espère que c’est vraiment deux semaines. Très en colère, je m’étais levé du lit pour aller voir où en était ma fille avec le petit déjeuné. Elle avait entendu toute la conversation avec Serges. Moi : c’est quoi ? Tu me regardes comme ça pourquoi ? Anita : c’est vrai que la sorcière arrive ? Ça va encore chauffer dans la maison ci Moi : tu parles ! J’espère seulement qu’elle va me laisser respirer. Anita : moi je vais seulement aller m’asseoir avec papa comme d’habitude et on va vous regarder faire. Le tour ci je vais même filmer. Nous étions beaucoup plus copine que mère et fille. Anita était la seule personne pour laquelle j’étais capable de me battre jusqu’à la mort. Je me souviens encore du jour de son accouchement il y’a de cela seize ans déjà. Cet homme sans cœur m’avait abandonné dans ma grossesse, mes parents n’étaient pas au pays et j’avais du accouché sans aucun soutient. Cet accouchement m’avait couté mon utérus. Même en sachant que je ne lui donnerai jamais d’enfant, Serges m’avait épousé. J’étais encore en train de ruminer cette nouvelle quand mon mari arriva dans la cuisine par derrière et me prit au niveau des hanches. Serges : c’est nouvelle-là qui te met dans cet état ? À croire que tu déteste ma mère. Moi : je ne déteste pas ta mère et tu le sais. Je déteste juste les moments qu’elle va me faire vivre ces deux prochaines semaines. En tout cas si je lui parle mal… Serges : tu vas juste apprendre à ne plus répondre à ses injures. C’est comme ça que vous allez vous entendre, d’autant plus qu’elle vient de m’annoncer qu’elle est déjà en chemin. Moi : qui suis déjà en chemin ? Elle part où ? Serges : elle sera là dans deux heures de temps. Moi : donc deux jours est déjà devenu deux heures hein ? Serges : c’est elle qui a fait son programme et non moi. Si le déjeuner est prêt, on mange rapidement et je m’en vais. Je ne veux pas assister à vos débuts de folie. Anita : je pars avec toi papa, on va fuir ce moment ensemble. Ils n’étaient pas père et fille mais ils s’entendaient superbement bien. On formait une belle petite famille. Serges s’en alla tout seul. A la dernière minute, ma fille voulait assister à l’arrivée de sa grand-mère. Le moment tant attendu était enfin arrivé, la moto klaxonnait pour qu’on vienne prendre les bagages. Comme un auto-man, je courus jusqu’à l’entrée pour éviter de faire attendre ma belle-mère. Dès qu’elle me vit : Maria : j’ai cru que mes pieds allaient cuir ici. Tu faisais quoi dedans jusqu’à on klaxonne fatigué tu ne bouges pas ? Ton travail dans la maison ci c’est quoi ? Moi : bonne arrivé maman, je suis désolé, j’ai entendu le klaxon une seule fois. Même le moto-man affirmait avoir klaxonné une seule fois. Pour le moment je devais essayer la méthode de Serges pour voir si je pouvais repartir du bon pied avec ma belle-mère. Curieusement, elle n’avait aucun problème avec ma fille. Leur salutation fut plus fluide que la nôtre. Elle lui avait même gardé de quoi grignoter. Une fois dans la maison, j’allai l’installer dans la chambre des invités. J’avais au préalable tout remis au propre pour limiter mon taux d’humiliation. Malgré cela, elle trouva un moyen de me provoquer. Elle se rapprocha du lit, fit passer son doit sur le chevet et le rapprocha vers ses yeux. Maria : vraiment, vraiment, ce n’est pas possible. Même nettoyer le lit des invités tu en es incapable ? Mais tu fais même quoi avec mon fils ? Il t’a sorti de quel trou ? Mon sang ne faisait que bouillir mais je devais juste encaisser et digérer. Je le faisais pour mon mari. Moi : j’ai nettoyé ça tout à l’heure maman, je suis désolé s’il y’a encore de la poussière. Maria : maf, dégage de là. Dans la précipitation, je n’avais pas eu le temps de faire à manger. Apprêter la maison pour l’accueil et faire la cuisine étaient difficile même avec l’aide d’Anita. Je lui fis juste un sauté de poulet et du plantain mur en attendant de faire la cuisine. Au moins la, je pensais avoir cartonné. J’avais bien installé la table et nettoyé les meubles avant qu’elle ne sorte de la chambre. Elle porta tout son gros corps et vint s’asseoir sur ma table avant d’insulter ma nourriture. Dès la première cuillère, j’eus droit à la première remarque. Maria : massa, jusqu’à tu n’as pas fini tout le sel de ta maison sur la nourriture ci ? C’est immangeable ça ! Même préparer ? Anita : c’est moi qui ai sauté le poulet ma’a… J’ai à peine mis le sel à cause de ton régime. Maria : han d’accord ma fille, je savais que ta mère était incapable de faire un plat comme ça. Je ne faisais que la regarder sans rien dire. Je priais pour que mon envie de m’entendre avec elle ne change pas. Après mangé, elle alla se reposer. C’était le seul moment de paix lorsqu’elle était là. Anita et moi avions commencé la cuisine dans une belle ambiance. J’aimais les weekends car je pouvais pleinement profiter de ma fille avant que l’école ne reprenne lundi. Serges n’aimait pas les amie de l’extérieur alors je me contentais de ma belle amitié avec ma fille. J’étais encore heureuse que ma belle-mère soit endormie jusqu’à ce que je l’entende crier mon nom dans toute la maison. Maria : innocente, Inno… Dans mon cœur je répondais comme j’aurai aimé lui répondre en face. ‘’Tu ne prends pas le micro, que Innocente… Tsuipppp…’’ Mais je devais être poli pendant ces deux semaines. Moi : oui maman, me voici… Comme une petite fille courant vers sa maman, je retrouvai ma belle maman dans le séjour en train d’essayer de tirer un canapé. Moi : minalmi… Mais maman, tu tires le canapé pourquoi ? Maria : vous pensez que vous allez rester à la cuisine et moi je vais rester dans la chambre seule ? Je veux aussi comprendre tout ce que vous dites sur moi et voir ce que vous mettez dans ma nourriture. Moi : il y’a encore jusqu’à deux chaises dans la cuisine maman. Maria : abomination, donc je vais venir chez mon fils, l’enfant que j’ai porté pendant neuf mois et demi, que j’ai tété jusqu’à deux ans, je vais venir chez lui m’asseoir sur les chaises en bambou ? J’ai donc payé ses études pourquoi ? Tsuipppp… Amène-moi la chaise à la cuisine. N’importe quoi ! ‘’Seigneur, donnez-moi la force de ne pas la pousser dans le feu une fois qu’on sera à la cuisine’’. Vous êtes d’accord avec moi que je devais prier pour ne pas commettre l’irréparable. Moi : maman, je porte au moins la chaise de la salle à manger. C’est plus léger et c’est plus confortable pour rester à la cuisine. Je vais mettre le canapé dans la cuisine comment ? LA fumée va même d’abord gâter ça. Maria : tu attends alors quoi ? Mon canapé venait d’être épargné. J’allai installer madame comme la reine qu’elle prétendait être. Anita s’était bien moquée de moi avant de m’aider à libérer l’espace dans notre minuscule cuisine. Nous n’étions pas les plus riches du quartier mais nous ne mourions pas de faim non plus. Le salaire d’entrepreneur en bâtiment de mon mari nous nourrissait quotidiennement, payait la pension de ma fille et ma formation en coiffure pour femme. Une fois bien assise, Ma’a Maria demanda à nous aider. Je lui donnai quelques gousses d’ail pour qu’elle enlève les peaux. Je venais de créer un autre gros problème. Maria : donc, tu me prends pour une bonne à rien jusqu’à c’est l’ail que tu trouves que je peux faire ? Hein ? Moi : maman, j’ai décidé de tout faire pour bien m’entendre avec toi. Vraiment je veux faire un effort, pas seulement quand mon mari est là mais à plein temps. Je ne comprends pas pourquoi toi-même tu ne veux pas faire des efforts. Maria : quels efforts ? Hein ? Les efforts-là vont te faire apporter de l’argent dans la famille ci ? Moi : ne dépasse pas les limites maman Maria : j’ai parfaitement raison et tu le sais. Non seulement tu ne payes rien dans la maison mais aussi ce que mon fils paye même tu gaspilles. Pour couronner le tout, tu ne donnes pas même un singleton à mon fils. Moi : tu sais que ce n’est pas de ma faute maman (en larme) Maria : c’est de la faute à qui ? Si tu ne vagabondais pas pendant toute ta jeunesse c’est que tu aurais peut-être du travail et plein d’autres enfants. Voilà que tu as donné ton corps ici et là, te voilà sans travail, sans enfant. Femme fainéante et stérile. Où c’est même quelle malchance que Serges a porté pour amener dans la famille comme ça ooo ? Elle avait touché mon point faible. Une femme qui ne sert à rien dans une maison. J’aurai encore aimé le titre de ‘’machine à faire bébé’’ mais même ça je ne pouvais m’en venter. A suivre…
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