Nos cœurs siamois

La saison sèche tendait à sa fin, les feuilles mortes se laissaient emportées par le vent et la poussière stagnait sur les fleurs. Le fleuve congo était mon endroit favoris. J'y passais mon temps à lire tout en contemplant l'eau qui serpente sans lassitude. Les livres étaient mes seuls compagnons, J'aimais des voyages à travers les pages blanches sous le chant de flots. Je laissais séjourner mes pensées dans les pages sculptées. Le fleuve était ébahissant, lénifiant et envahissant. J'étais folle des caresses du zéphyr qui soufflait dans mes cheveux. À chaque fois que je me cramponnais aux bords des ruisseaux, la clémence peuplait mon cœur. Je pouvais y croiser différents hommes et différentes femmes qui comme moi aimaient s'accoupler à la nature. Je lisais à vive voix comme si le monde présent était là pour m'écouter jusqu'à ce que ma voix atteigne les oreilles d'un ange qui s'appelait Arcan. Il était accompagné de ses amis et cependant qu'il jouait de la guitare pour eux qu'il entendit ma voix. Brusquement, il arrêta de jouer pour mieux découvrir d'où provenait la voix. J'étais juste derrière eux, à vingt mètres d'eux. Et ses amis lui demandèrent : - Pourquoi as-tu arrêté de jouer, allez continue frangin ! - Non je ne peux plus, répondit-il d'un air radieux. - Pourquoi tu ne peux plus, que t'arrive-t-il ? - J'entends une voix de femme qui n'est pas de cette terre, je suis époustouflé. Cette voix m'a transmis des frissons et a palpité mon cœur. - On dirait qu'un volcan pousse dans ton âme, lui dirent-ils d'un ton hilarant. - Sans doute, répondit-il en sursautant. Ils se retournèrent tous en ma direction en disant : c'est cette blonde assise sous l'arbre. - Elle est divinement belle, dit Arcan. - allez ! Va lui parler, dis-lui qu'elle a bazardé tes pensées cette magicienne. j'ignorais qu'ils parlaient de moi. J'avais les yeux trempés dans le bouquin. Et ma voix survolait sans arrêt les oreilles de mon entourage. Ils m'appelaient blonde car j'avais des cheveux teintés en jaune. Arcan avança vers moi avec un sourire aux coins des lèvres pour faire ma connaissance. - Salut ! - Salut ! - Je me nomme Arcan Kabeya et toi - Lilas Kaja Et il se mit à chanter : Maman j'ai eu une amie Ô gai vive la rose Elle s'appelle Lilas Ô gai vive la rose Elle rit aux éclats Ô gai vive la rose Sa voix m'a envoûté vive la rose de Lilaaaaaaas....! Le voyant chanter, je me suis mis à rire très fort. Il était drôle, c'était la plus belle impression. Il y'avait dans ses yeux quelque chose de semblable à une étoile dansante, je ne pouvais me passer de son rayonnement. Il était hypothéquant. De loin ses amis ne cessaient de murmurer et de chuchoter, ils parlaient de nous. Ils étaient très taquins. - Voilà pourquoi je passionne les livres, n'y t'étaient eux, je n'allais pas entendre ta voix. Tel un vent, elle m'a emporté jusqu'à toi, m'a-t-il dit. - Ah bon? Je suis de même amoureuse des livres. Lui ai-je répondu en souriant. - N'ai-je pas raison de dire que ce sont les livres qui tracé notre rencontre ? sais-tu pourquoi ? on se ressemblent tellement que le temps a finit par croiser nos mondes. Dis-moi quel livre lisais-tu avant mon arrivée ? - le recueil de poésies "Paroles enflammées" de Laurent Tshindela, c'est mon préféré. Et toi, c'est quoi ton livre préféré ? - Le recueil de poésies "Plume et flûte" de Fady Dibaya - Excellent ! À part la lecture d'œuvres littéraires, qu'aimes-tu faire d'autres ? - J'aime écrire, décrire la vie avec des mots roses ou moroses. - Wouaouh, pareille que moi. Et c'est quoi ton genre littéraire ? - la poésie, Pourquoi ? parce qu'elle ressemble à une femme que je rêvais de croiser sur mon chemin et cette femme, c'est bien toi. - Je n'arrive pas à croire que nous sommes identiques. C'est ma première fois de dire plus d'une fois "pareille" à quelqu'un. Nos étoiles ne sont pas contraires, plutôt synonymes. Chaque parole qu'il disait traversait mon âme et me laissait sans voix. J'avais la tête dans les nuages et les pieds dans le soleil. Comme moi, il aimait lire et écrire. On avait des points communs. Mais il me fallait laisser son cœur mariner afin de mieux étudier son univers. D'un autre côté ses amis commencèrent à s'impatienter. Arcan flânait au clair de moi qu'il les avait oublié. Ils crièrent donc : - Hé ! Arcan, c'est l'heure de rentrer. Dépêche-toi vite ! - Patientez, j'arrive ! Leur dit-il. Je le regardais partir la main sur le cœur. Arcan n'avait l'intention de partir à ce moment là, et moi non plus, je ne voulais qu'il parte. Il y avait une gigantesque cohérence entre nous. Je n'avais aucune idée sur sa planète, lui non plus sur la mienne. Il était temps qu'il rentre, il m'écrivit alors ses informations personnelles sur un bout de papier notamment son adresse et ses cordonnées afin qu'on puisse se revoir et j'avais fait pareil. il avait rejoint ses amis pour le départ. Ils tellement curieux qu'ils lui demandèrent : - T'a-t-elle dit oui ? - 0h mais êtes-vous sérieux ? je ne lui ai même pas encore témoigné mes sentiments... j'ai ses coordonnées, je lui donnerai un rendez-vous pour tout lui dire sans tare avec tout le romantisme que je lui dois. - ils se moquèrent de lui en disant : Trouillard ! pourquoi avoir perdu le temps sans arroser cette fleur aujourd'hui même ? - laissez-moi tranquille ! - ils se jetèrent tous sur lui en s'éclatant des rires quant à moi, je rentrais chez moi en dansant du ballet en route et les passants me trouvaient amusante. il volait plein d'oiseaux sur mon cœur. la semence d'amour s'était rependu dans toute mon âme. J'avais chaviré d'amour pour lui. Ce jour là j'avais le corps ensoleillé, mon visage scintillait. ce jour là je n'avais pas marché, je n'avais pas touché le sol, mes ailes avaient soudainement poussé. je ne pouvais que voler pour arriver chez moi, me jeter sur mon lit, serrer mon oreiller et rêver de lui sans réveiller.