IÀ BORD 17 août 1883. L’escadre se réunit dans la baie de Tourane. L’attaque des forts et de la ville de Hué sera pour demain. Aucune communication avec la terre. La journée se passe en préparatifs. Le thermomètre marque 33°, 5 au vent et à l’ombre. De hautes montagnes entourent la baie, rappelant les Alpes, moins leurs neiges. Dans le lointain, sur une langue de sable, on aperçoit la ville de Tourane : un assemblage de huttes basses, en bois et en roseaux. On s’occupe à bord d’équiper les hommes des compagnies de débarquement, de leur délivrer à chacun vivres, munitions, sac, bretelle de fusil, etc., même de leur faire essayer leurs souliers. Les matelots sont gais comme de grands enfants, à cette idée de débarquer demain, et ces préparatifs semblent absolument joyeux. Pourtant, les


