le caillou dans la chaussure

2404 Mots
Le juge : « nous aurons donc un nouveau procès dans quelques jours, la date vous sera communiqué. Ce sera tout messieurs » C’est ainsi que le procureur Sanders et Réginald sortent du bureau du juge, chacun devra affuter ses armes afin d’être préparé pour le procès. Réginald se rend à la prison centrale. Chemin faisant, il appelle Hermann pour lui annoncer la nouvelle. Réginald : « Hermann ? » Hermann : « ça a donné quoi ? » Réginald : « le procès est rouvert » Hermann : « le vrai combat commence maintenant » Réginald : « je ne vous le fais pas dire. Je me mets en route pour la prison. Aaron attend ça depuis, cette occasion d’avoir droit à une nouvelle chance » Hermann : « après lui avoir annoncé cette nouvelle, vous devrez revenir ici. Il va falloir préparer la défense de votre client » Réginald : « bien, monsieur » Réginald se rend donc à la prison centrale. Malheureusement, il est informé par l’accueil qu’il ne pourra pas voir son client avant dix-huit heures parce que les détenus ont été transportés sur un site historique conformément au règlement de l’établissement. Réginald, indigné, se met à tempêter sur les gardes de l’accueil, ce qui pousse le directeur de la prison à intervenir directement. Il l’invite dans son bureau afin de pouvoir discuter. Réginald est donc conduit dans le bureau du directeur de la prison. Une fois, dans le bureau, la discussion commence alors que les deux hommes ne sont même pas assis, ils n’ont même pas échangé la moindre civilité. Réginald : « je devrais porter plainte contre vous pour abus de pouvoir et obstruction » Directeur : « écoutez monsieur, on va se calmer afin de pouvoir parler » Réginald : « vous voulez que je me calme ? Où est mon client ? » Directeur : « même s’il s’agit de votre client, il reste tout de même un prisonnier de l’établissement dont je suis le responsable » Réginald : « je ne nie pas cela, mais en tant que prisonnier, il doit obéir à la politique de votre institution. Cependant, en tant que mon client, tout ce qui lui arrive doit m’être communiqué parce que je suis son avocat » Directeur : « il ne s’agit que d’une simple randonnée et elle ne dure qu’une demi-journée » Réginald : « cela n’est pas de mon ressort mais du vôtre. Vous allez faire en sorte de ne pas récidiver dans ce sens, ou je peux vous assurer que ma double plainte sera bien réelle » Réginald, qui n’a même pas pris place sur une chaise, se dirige vers l’extérieur et s’en va. Le directeur a du mal à s’asseoir, il est assez mal à l’aise après cet échange pour le moins brutal. Quelques minutes plus tard, Réginald arrive au cabinet ACE et rejoint Hermann dans son bureau avec le dossier d’Aaron Cruz. A peine entré, Hermann le félicite tout d’abord pour la réouverture du procès et les deux hommes discutent travail. Hermann a quelque chose à révéler à Réginald, mais il ne sait pas comment faire pour le lui dire. Réginald : « pour cette affaire, il faut encore trouver d’autres témoins qui devront passer à la barre, qu’ils soient consentants ou pas… » Hermann : « Réginald, nous allons sérieusement nous y mettre. Mais je préfère vous avertir de quelque chose avant » Réginald : « je ne vous suis pas » Hermann : « il y a des choses que Walter et moi devront vous avouer au terme de cette affaire. Cela concerne un secret de Walter et votre femme » Réginald (contrarié et curieux) : « quoi ? Ma femme et Walter ? Que voulez-vous dire ? » Hermann : « non, pas votre femme et Walter. Mais un secret lié à Walter et un autre lié à votre femme » Réginald : « je crois que vous allez devoir remettre à aujourd’hui ce que vous vouliez faire dans un futur plus ou moins proche. Je préfère entendre cela hic et nunc » Hermann : « Réginald, s’il vous plaît » Réginald : « j’ai dit que je préfère entendre tout de suite ce que vous avez à me dire. Cela vaut mieux. Dites-moi ce qui se passe » A ce moment, Walter approche lentement du bureau et entre. Réginald (à Walter) : « qu’est-ce que vous avez fait ? » Walter : « s’il vous plaît, calmez-vous. Je vous explique » Réginald : « je me calmerai quand j’aurai su ce qui se passe. Alors, qui parle ? » Hermann : « bon… je vais commencer par Walter. Comme vous le savez… » Réginald : « je préfère que vous me parliez d’abord ce qu’il y a avec ma femme » Hermann : « désolé, mais pour cela, vous allez d’abord devoir gagner le procès d’Aaron Cruz. C’est le marché que j’ai passé avec ces messieurs » Réginald : « qui ça ? » Hermann : « ceux qui m’ont remis le dossier de l’affaire Cruz » Réginald : « vous réalisez dans quel état vous me mettez ? » Hermann : « c’est pourquoi j’ai demandé d’attendre jusqu’à la fin du procès. Ils veulent faire innocenter Cruz afin de l’intégrer dans un programme et lui permettre de revoir sa fille » Réginald : « vous réalisez ce qui se passera si jamais cette réouverture aboutit à une nouvelle condamnation ? » Hermann : « c’est impossible. La réouverture de ce procès semblait complètement improbable jusqu’à aujourd’hui. Maintenant, c’est possible » Réginald : « qui sont ces types ? » Hermann : « écoutez, ils… » Réginald : « qui sont-ils ? » Hermann : « juste des personnes qui ont besoin d’Aaron. En échange, ils me donneront des informations sur le meurtre d’Audrey Princeton. J’ai donc fouillé un peu, et j’ai découvert qu’il s’agissait de votre femme » Réginald : « qui sont-ils ? » Hermann : « je ne connais même pas leur nom, je n’ai aucune information, mais ils semblaient savoir que Cruz était innocent mais le problème était qu’il n’avait pas de quoi le prouver » Réginald, poussé par une profonde colère, il sort du bureau et s’en va. Walter et Hermann se regardent, ils ne peuvent rien faire. Réginald sort du cabinet, l’esprit confus, la tête pleine de souvenirs douloureux, il rentre chez lui. Hermann a beau l’appeler sur son téléphone, il ne décroche pas. Il ne veut pas lui parler. Le lendemain, Réginald reçoit un appel d’Hermann, mais hésite avant de décrocher. Il décide d’ignorer l’appel. De son côté, Hermann lui laisse un message vocal. Réginald s’assied sur un fauteuil chez lui et regarde les photos de sa fiancée, Audrey. Une heure plus tard, le téléphone de Réginald sonne une fois de plus, il s’agit cette fois du directeur de la prison, il décroche aussitôt. Réginald : « Princeton à l’appareil » Directeur : « bien le bonjour monsieur l’avocat. Votre client a été de votre visite antérieure et désire vous rencontrer aujourd’hui. Alors, s’il est possible pour vous de passer, n’hésitez surtout pas » Réginald : « très bien, je serai là dans quelques minutes » Le directeur raccroche aussitôt. Directeur : « enfoiré de défenseur de meurtrier » Réginald constate qu’en plus de l’appel manqué d’Hermann, il y a également un message vocal. Il décide de l’écouter. « Bonjour Réginald. J’ai conscience de l’état dans lequel vous vous trouvez. J’ai accepté de passer un marché avec ces messieurs parce que je souhaitais vous aider… mais si vous le voulez bien, on en discutera plus tard. Je viens de recevoir un appel du procureur Sanders. Il sera ici dans une heure et il dit qu’il veut vous parler de l’affaire. J’espère que vous serez là. A tout à l’heure, j’espère » Réginald se prépare et se rend au cabinet ACE. Hermann le voit et pointe son bureau du doigt. Réginald entre dans son bureau et trouve le procureur Sanders, les pieds sur sa table. Réginald : « je vois que vous prenez vos aises dans mon bureau, monsieur le procureur » Sanders : « on dirait une poubelle aménagée… » Réginald : « si vous êtes venu, ce n’est pas pour dénigrer mon bureau, mais pour me proposer un accord n’est-ce pas ? » Sanders : « croyez-moi, c’est vraiment dans un taudis que vous vivez là » Réginald : « allez droit au but s’il vous plaît » Sanders : « soyons réalistes, peut-être que vous avez la déclaration de son ancienne avocate, mais vous n’avez aucun ADN, pas d’alibi. Bref, vous n’avez quasiment rien pour prouver son innocence » Réginald : « ce que j’ai c’est une affaire qui vous met dans l’embarras. Vous avez entamé les poursuites judiciaires mais vous avez buté sur l’os que j’ai réussi à déterrer. Mais je vous conseille d’aller droit au but, comme par exemple me donner un chiffre pour que je puisse continuer mon travail » Sanders : « votre client passe dix années supplémentaires en prison et on n’en parle plus » Réginald : « vous voulez vous payer ma gueule ! En parlant de dix, vous voulez sûrement proposer sept ans, mais de vous à moi, je pourrai négocier jusqu’à cinq ans » Sanders : « et que proposez-vous ? » Réginald : « mon client est libéré et chacun continue sa route, le procès n’entre pas en révision» Sanders : « hors de question. Je vous fais une fleur, cinq ans. C’est à prendre ou à laisser. Mon offre est valable vingt-quatre heures » Réginald : « inacceptable » Sanders : « c’est le mieux que vous pourrez obtenir de moi » Réginald : « d’accord, dans ce cas, rendez-vous au procès. Je tenterai ma chance là-bas. Mon client sera blanchi et, plus important encore, vous passerez pour un bougre » Sanders : « vous pouvez toujours courir. Je vous rappelle que, légalement, vous allez devoir proposer mon offre à votre client. Et surtout dites-lui bien que s’il perd ce procès, il perdra sa vie à la fin de cette semaine » Sanders, après avoir fini de parler, se lève et se dirige vers l’extérieur. Quant à Réginald, il reprend la route avec pour destination la prison centrale de la ville. Il y retrouve Aaron dans la salle de visite. Aaron : « j’ai vraiment paniqué lorsqu’on m’a dit que vous étiez là hier. Je pensais que vous alliez m’abandonner » Réginald : « ça ne fonctionne pas comme ça. Mais j’ai une question à vous poser d’abord et répondez-moi avec franchise, voulez-vous ? » Aaron : « allez-y » Réginald : « à qui profitera votre sortie de prison ? » Aaron : « quoi ? Vous vous foutez de moi ? » Réginald : « je trouve assez bizarres certaines choses… » Aaron : « vous doutez de moi une fois de plus ? La révision du procès a été annulée ? » Réginald : « non. Le juge a rouvert votre dossier et statué en faveur de la réouverture. Un nouveau procès sera programmé pour vous » Aaron (souriant) : « mince alors ! Je suis… je suis enfin…et pourquoi vous venez m’enguirlander ? » Réginald : « … laissez tomber. Ce n’est pas à vous que je vais demander ça » Aaron : « ok, votre délire ne me concerne pas. Qu’est-ce qui se passera après cette réouverture ? » Réginald : « le procureur est venu me voir pour vous proposer un accord » Aaron : « tiens, il ne manquait plus que ça. Et qu’est-ce qu’il propose ? » Réginald : « cinq ans et après vous sortirez » Aaron : « sérieusement ? C’est quand même long cinq ans » Réginald : « c’est peut-être mieux que rien, mais le choix vous appartient » Aaron : « je n’en sais rien, moi. Que me proposez-vous de faire ? » Réginald : « quelle est la chose la plus importante dans votre vie ? » Aaron : « je veux que ma fille puisse me regarder en face et que la première chose qu’elle voit, c’est son père et non un criminel » Réginald : « vous avez une fille ? » Aaron : « je veux être un homme libre, pas parce qu’on a pitié de moi. Mais parce que j’ai le droit de l’être comme tous les innocents » Réginald : « ce ne sera pas facile de se battre pour garder en vie » Aaron : « comprenez bien ce que je vais vous dire là, si je me bats, ce n’est pas pour moi. C’est pour qu’un jour, que je puisse aller chez ma fille et qu’elle m’ouvre sa porte en sachant que son père est innocent » Réginald : « j’ai ma réponse » Aaron : « dites-moi » Réginald : « vous devez vous battre. Non seulement pour vous, mais également pour votre fille » Aaron : « c’est exactement ce que je vais faire. Je vous remercie de bien vouloir m’aider dans ce sens » Réginald est sur le point de sortir de la salle de visite lorsque son téléphone sonne. C’est Hermann. Il hésite avant de décrocher, mais finit par le faire. Réginald : « oui, Hermann » Hermann : « votre client a bien pris la nouvelle ? » Réginald : « il l’a bien reçue, maintenant il a rejeté l’accord de Sanders » Hermann : « je m’attendais à ça » Réginald : « pourquoi vous m’appelez ? » Hermann : « j’ai conscience que vous êtes remonté contre moi, mais sachez qu’on est dans le même camp vous et moi. La date a été fixée à demain. Techniquement, il reste encore trois jours pour la validation de son exécution si le procès est un échec » Réginald : « quoi ? Mais c’est trop tôt. Demain ? » Hermann : « c’est difficile et demain ce sera encore plus compliqué face au juré et au juge. J’ai réussi à retrouver la fille de votre client » Réginald : « ah ça ! Pour une nouvelle… » Hermann : « je viendrai demain avec elle au procès juste avant le début de l’audience. Ne lui dites rien pour le moment » Réginald : « d’accord, j’ai bien compris. A tout à l’heure, Hermann »
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