Le matin se levait lentement, une brume légère enveloppant la ville. Dylan se réveilla en premier, comme à son habitude, le bruit de la pluie battant doucement contre les fenêtres. Il s’assit au bord du lit, fixant le vide, son esprit encore occupé par la conversation de la veille. Les mots de Léa résonnaient dans sa tête, mais il ne pouvait pas s’empêcher de se concentrer sur ce qu’il venait de comprendre : il n’y avait pas de solution simple, pas de miracle. Mais il y avait eux, ensemble.
Léa se réveilla quelques minutes plus tard, ses yeux encore gonflés de sommeil, mais son sourire, bien que fatigué, était un peu plus sincère. Lorsqu’elle tourna la tête vers Dylan, leurs regards se croisèrent, et un silence confortable s’installa entre eux. Un silence qui n’était plus pesant, mais apaisant.
Dylan se leva et alla vers la fenêtre. "Tu sais, ce matin, il pleut. C’est un peu comme si tout était en pause, attendant qu’on sache ce qu’on va faire. Mais je sais ce qu’on va faire : on va continuer. Pas parce que tout est facile, mais parce qu’on est là l’un pour l’autre."
Léa ferma les yeux et hocha la tête lentement, une sensation de soulagement envahissant son cœur. Elle s’était longtemps sentie isolée, comme si ses secrets étaient des murs infranchissables. Mais ce matin-là, elle se sentait moins seule. "Tu as raison, Dylan. On va continuer. Ensemble."
Il se tourna vers elle, un sourire sincère illuminant son visage. "Tu sais, je n’ai jamais cru aux contes de fées. Mais j’ai commencé à me demander si nous ne créions pas le nôtre. Chaque jour est un défi, mais chaque jour je vois à quel point tu es forte, à quel point ton courage est immense. Et je suis fier de me battre à tes côtés."
Léa sentit les larmes monter, mais elle ne voulait pas les laisser couler. Ce n’était pas le moment. Pas ce matin-là. Elle se leva et s’approcha de lui. "Je veux être forte, Dylan. Pour toi, pour nous. Mais parfois, j’ai l’impression que je perds le contrôle. Et tout ce que je veux, c’est te voir heureux, même si…"
Dylan la coupa doucement, la prenant dans ses bras. "Léa, tu es déjà plus que ce que tu penses. Ton amour, ta force, ton cœur – tout ça me rend heureux. Même si les choses sont incertaines, ça ne change rien à ce que nous avons."
Leurs regards se croisèrent à nouveau, et dans celui de Dylan, Léa vit quelque chose qu’elle n’avait pas vu depuis longtemps : de l’espoir. Pas seulement de l’espoir pour l’avenir, mais aussi pour ce qu’ils pouvaient créer ensemble, malgré les obstacles qui se dressaient sur leur chemin. Un avenir où ils se soutiendraient l’un l’autre, où ils affronteraient la vie main dans la main.
Ils passèrent la journée à discuter, à partager leurs peurs, leurs espoirs, leurs rêves. C’était un exercice difficile, mais nécessaire. Léa ne voulait plus porter seule son fardeau. Elle voulait que Dylan comprenne la profondeur de son mal-être, mais aussi la force qui l’habitait. Elle lui parla de sa maladie, de ses craintes, de l’incertitude qui pesait sur chaque décision. Mais elle lui parla aussi de ses désirs, de son envie de vivre pleinement, même si chaque moment pouvait être son dernier.
Dylan, quant à lui, écoutait, sans jamais la juger. Il savait que le chemin qu’ils avaient choisi n’était pas facile, mais il était prêt à le parcourir avec elle, peu importe la durée.
Le soir venu, alors qu’ils étaient assis ensemble sur le canapé, leurs mains entrelacées, Léa se tourna vers Dylan. "Tu sais, je pense que je n’ai jamais été aussi honnête avec quelqu’un que je le suis avec toi. Et ça me fait peur. Parce que si je me laisse aller, si je laisse ce poids tomber, je crains de ne plus savoir comment continuer. Mais je sais aussi que je ne peux pas vivre en gardant tout ça pour moi."
Dylan la regarda, son regard plein de compréhension. "Tu n’as pas à porter ce fardeau seule, Léa. Ni maintenant, ni jamais. Et je sais que ce n’est pas facile, mais je crois que, même dans la douleur, on peut trouver des moments de bonheur. On peut se construire quelque chose de beau, même si ce n’est pas parfait."
Elle soupira doucement, une légère lueur dans les yeux. "Tu crois vraiment qu’on peut être heureux, malgré tout ? Malgré tout ce qu’on traverse, malgré tout ce qu’on ne sait pas ?"
"Je le crois," répondit-il fermement, son regard ancré dans le sien. "Parce qu’on a déjà franchi des étapes. Et je sais que tant qu’on est ensemble, on peut surmonter n’importe quoi."
Cette nuit-là, Léa s’endormit dans les bras de Dylan, apaisée, plus sereine qu’elle ne l’avait été depuis longtemps. Les réponses ne venaient pas, mais elle se rendait compte qu’elle n’avait pas besoin d’avoir toutes les réponses. Elle avait Dylan, et il l’avait choisie. Et ensemble, ils avaient déjà trouvé un chemin, un petit sentier à travers les ténèbres.
Le matin suivant, il faisait moins sombre. La pluie avait cessé, laissant place à une lueur timide, comme un symbole de ce qui était possible. Peut-être que l’avenir serait incertain, peut-être que des épreuves inattendues surgiront encore, mais elle savait une chose : tant qu’ils se soutiendraient, il y aurait toujours une lueur d’espoir.
Et ce matin-là, c’était suffisant pour avancer.