Sienna
Sienna, cette attachante jeune fille, est orpheline depuis toute petite. Son courageux père a travaillé pour mon père pendant de nombreuses années, mais il est mort sur le champ de bataille, laissant derrière lui un grand vide. Sa mère, incapable de supporter cette perte tragique, est également décédée peu de temps après, accablée par le choc et la douleur.
Face à ce drame, mon père a pris la décision de prendre Lali sous son aile. Il s'est assuré qu'elle vivait avec moi à la maison. Depuis ce jour, un lien indéfectible s’est tissé entre nous. Nous ne sommes pas seulement amies, nous avons appris à nous comporter comme des sœurs, partageant nos joies et nos peines, unies par des années d'épreuves et de souvenirs.
« Lali, tu sais, je ne peux vraiment pas imaginer ma vie sans toi. Mais si tu étais à mes côtés, tu serais en grand danger, et si je décidais de rester ici, il ne retrouverait jamais son calme. Comprenez-vous ce que je veux dire ? »
«Oui, je comprends. »
Nous étions dans la même situation, perdus dans nos pensées, quand soudain un des gardes de mon père a fait irruption dans ma chambre.
» vous demande Alfa Mollard immédiatement devant lui. »
À ces mots, mon cœur fit un bond. L'appel de mon père était rare et il ne venait presque jamais me chercher sauf s'il avait une nouvelle inquiétante à m'annoncer. Je savais instinctivement que cette convocation n’augurait rien de bon.
J'avais confié à Lali de rester dans ma chambre en attendant mon retour et, le cœur un peu lourd, je sortis, l'esprit troublé par l'inquiétude. Je ne pouvais m'empêcher de me demander pourquoi mon père avait choisi de me convoquer à cette heure précise de la journée.
Le gardien, tout en me guidant, m'a dirigé à travers les couloirs douillets du palais, jusqu'à la salle des fêtes, où le bruit et l'agitation étaient palpables. Les rires et les discussions animées résonnaient dans l’air, créant une atmosphère vibrante. Je me suis frayé un chemin à travers la foule, regardant fixement l'endroit où mon père et ma belle-mère, Rosa, étaient assis ensemble.
Rosa, avec ses cheveux roux flamboyants, se distinguait dans la pièce. Elle avait une silhouette arrondie qui lui donnait une apparence à la fois chaleureuse et accueillante. Vêtue d’une élégante robe noire qui arrivait à peine jusqu’aux genoux, elle dégageait une certaine prestance. Malgré le tumulte ambiant, je n'ai pu m'empêcher de remarquer la façon dont elle interagissait avec les autres, telle une reine régnant sur son royaume, captivant l'attention. Avec son charisme inné, elle avait la capacité d’éclairer la pièce. Dès qu'elle m'a vu, elle s'est gracieusement levée pour me saluer, comme elle le faisait toujours. Son geste, empreint d'une fausse convivialité, aurait pu tromper n'importe qui, laissant l'impression qu'elle était la belle-mère parfaite, pleine de gentillesse et de générosité. Cependant, moi seul connaissais la profondeur de la tristesse qui se cachait derrière son sourire radieux.
J'ai aussi feint la cordialité en lui faisant un sourire chaleureux, en le serrant dans mes bras comme si tout allait bien entre nous. Néanmoins, les mots qu'elle a prononcés par la suite ont suscité en moi une tension sourde, provoquant une tension dont je ne pouvais pas me débarrasser.
«Tu ferais mieux d'accepter tout ce que ton père va te dire ce soir. Sinon, je n'hésiterai pas à révéler votre plan d'évasion. »
Elle m'a fait un sourire avant de se diriger vers mon père, m'invitant d'un geste de la main à prendre place à côté d'elle. Une vague de nervosité m'envahit et mes organes semblaient trembler, affligés par l'incertitude de ce que ma belle-mère avait concocté pour ce soir. Je me suis donc approché de mon père, essayant de calmer mon cœur qui s'emballait, et je l'ai salué respectueusement avant de m'asseoir.
« Père, as-tu demandé à me voir ? » lui dis-je d'un ton déterminé, essayant de capter son attention. Je voulais éviter de passer une minute de plus en présence de cette femme au sourire trompeur, dont la malice évidente me glaçait le sang.
Mon père était dans un état d'ivresse avancé. Il se leva brusquement, scrutant la pièce avant de demander à tout le monde de se taire. Sa voix, bien que légèrement rauque à cause de l'alcool, avait une certaine autorité.
« Je n’ai jamais connu un bonheur aussi intense que celui que je ressens en ce moment. Tuer Baltes, c'est comme avoir le monde entier à mes pieds. J'espère que chacun d'entre vous pourra profiter de cette soirée autant qu'il le souhaite, car je sais à quel point vous avez travaillé dur pour en arriver là. »
Ses paroles résonnaient dans l’air, emplies d’une euphorie contagieuse. Un tintement de verre mêlé aux cris de joie et aux applaudissements qui ont éclaté dans toute la salle. L'ambiance était électrique, pleine de rires et de joie. Tout le monde autour de moi semblait emporté par cette vague de bonheur, complètement ivre de joie et d'alcool, sauf moi. J'observais, un peu en retrait, le spectacle de cette célébration, me sentant étrangement éloigné de cette réjouissance générale.
Les loups, ainsi que les Alphas des autres meutes, avaient été invités à cet événement, et cela m'a procuré une étrange sensation. Leur façon de me regarder n’était pas ordinaire ; il y avait quelque chose de troublant dans leur regard, une intensité troublante qui m'était insupportable.
Dans leurs yeux, je décelais une forme de perversion, un reflet insidieux qui me mettait mal à l'aise, comme s'ils cherchaient à décrypter mes pensées les plus profondes. Cette perception n’a fait qu’augmenter mon anxiété, me laissant un goût amer d’appréhension. J'avais l'impression d'être observé non pas avec curiosité, mais avec une attention calculée et menaçante, ce qui me faisait craindre pour ma sécurité dans cette réunion.
Mon père était toujours debout, levant son verre et trinquant joyeusement avec les autres invités. Son visage rayonnait d'une joie qu'il avait rarement montrée ces derniers temps. Ses yeux pétillaient d'une fierté qu'il affichait sans réserve. Mais, de l'autre côté de la pièce, ma belle-mère m'a lancé un regard plein de malice, un sourire narquois aux lèvres, comme si elle était la seule à connaître un secret que les autres ignoraient. Ce sourire, à la fois moqueur et satisfait, ne faisait qu'intensifier le sentiment de malaise qui m'envahissait.
« Je suis également ravi de vous annoncer une autre grande nouvelle, mais celle-ci concerne ma fille », déclara-t-il d'une voix enjouée, une lueur presque triomphante dans les yeux.
A ce moment précis, un choc froid fut ressenti dans ma poitrine. Un tourbillon de pensées me traversa la tête, mais tout se figea lorsque je réalisai qu'il parlait de moi. Une bonne nouvelle à mon sujet ? J'avais espéré un instant que ce serait quelque chose d'agréable, une douce surprise qui allégerait mon cœur. Mais au fond de moi, une sensation lourde et désagréable se faisait déjà sentir. Je n'arrivais pas à l'identifier clairement, mais je savais que cette annonce allait tout changer. Un instinct sournois m’a dit que quelque chose de grave se préparait. Le large sourire de ma belle-mère, plein de satisfaction et de supériorité, renforçait l'anxiété qui m'envahissait.
"J'ai décidé de marier ma chère fille à Alfa Edgar, de la meute Black Shadow", annonça-t-il d'une voix pleine de fierté.