Chapitre 5
Moi : Et ? Je n’ai pas besoin de ton approbation pour quoi que ce soit concernant ma vie. Tu vis ta vie comme tu l’entends laisse-moi vivre la mienne comme je le sens.
Rahim : tu t’entends parler Fatou Binetou ?
Moi : pfffff
Rahim : je jure de faire mon possible pour que ce mariage ne voit pas le jour.
Moi : je m’en fous
Il me lance un regard noir avant retourner sur ses pas comme il était venu. Je me laisse encore une fois tomber sur le matelas pour déverser mon chagrin. Mais comme si tout le monde s’était donné rendez-vous dans ma chambre, j’entends la voix de ma tante m’interpeller.
Ma tante : Fatou Fatou
Moi : oui tante
Elle : eh je t’appelle depuis tout à l’heure, viens ici
Je me lève, cesse mes larmes et arrange mes vêtements avant d’aller la voir.
Moi (en face d’elle) : oui ma tante
Elle : tchrrrruu ma tante, ma tante qui ne finit jamais j’en ai marre moi. Que voulais ce garçon qui vient de sortir d’ici ?
Moi (nerveuse) : euh Rahim rien, il venait juste me voir.
Elle : c’est vrai les rumeurs qui circulent ?
Moi : de quelle rumeur tu veux parler ?
Elle : pff comme si tu ne savais pas,
Moi : même pas ma tante
Elle : lui, il prépare son mariage ?
Moi : euh oui… oui
Elle : donc c’est ce qu’on disait depuis le début.
Moi : Que quoi...
Elle : que le gars vient te b****r chez moi tous les jours.
Moi : eh tata, ce n’est vrai lui et m…
Elle : ah alors c’est moi qui mens ?
Moi : je n’ai jamais dit cela
Elle : espèce de petite ingrate, avec tout ce que j’ai fait pour toi, c’est ainsi que tu me remercie petite dévergondée
Moi : mais je n’ai rien fait
Elle (criant) : tu sais quoi c’est bon, depuis des années le vieux Souley du quartier ne parle que de toi, c’est bon je vais accepter sa demande et tu vas l’épouser.
Moi (choqué) : quoi ?
Elle : à ce que je sache tes oreilles ne sont pas bouchées, je dis tu vas te marier avec le vieux boutiquier là
Moi : jamais
Elle : c’est à moi que tu veux tenir tête ? À moi ? Eh tu verras bien toi qui dirige dans cette maison.
***** IDRISS *****
Rahim : qu’est-ce que tu cherches en faisant cela ? Tu veux prouver quoi à qui ?
Moi (soupirant) : mêle-toi de tes affaires
Rahim : ceux sont mes affaires, puisqu’il s’agit de Faby
Moi : et ?
Rahim : comment ça et ? Tu sais bien ce qu’elle représente à mes yeux.
Moi (soupirant) : tu peux me le rappeler parce que je ne m’en souviens plus ?
Rahim : arrête de jouer à ce jeu mon frère, tu te glisses dans un terrain miné là
Moi : et qui te dis j’ai peur de me faire exploser ?
Rahim : je te connais bien Idriss, tu n’aimes pas Faby ?
Moi : et qu’est-ce que t’en sais ?
Rahim : tu veux je t’énumère le nombre de filles qui sont passés dans ton lit et qui continue de s’y glisser.
Moi : lol laisse-moi rire, tu oublies vite dis donc
Rahim : j’avoue que durant un moment, je me suis laissé emporter et j’assume mais maintenant je suis rangé et bien heureux.
Moi : lorsque tu ne baisse pas ta copine tu veux dire ?
Rahim : si tu veux, en tout cas je te mets en garde de t’approcher encore une fois de Faby.
Moi (ricanant) : et tu crois me faire peur ? Wouhh je tremble.
Rahim : reste loin d’elle
Moi (haussant un sourcil) : sinon ?
Rahim : je vais révéler tes secrets au grand jour
Moi : je m'en fou
Je crois que mes plans viennent de changer, je montrerai bien à ce goss qui aura le dernier mot. S’il croît que j’ai peur, c’est que je ne m’appelle plus Idriss.
***** RAHIM *****
++++ PLUS TARD ++++
Tity (boudant) : je n’en peux plus Rahim, c’est bon maintenant
Moi : je veux juste un peu plus de temps
Tity : je n’en ai pas, je te signale et si ce que l’on redoute arrive. Tu sais que mes parents vont me tuer.
Rahim (capitulant) : d’accord tu peux parler avec tes parents.
Tity (surprise) : sérieux ?
Je ne rien lui refuser lorsqu’elle me fait cette tête. Je ne supporte de la voir malheureuse.
Moi : oui
Tity (sautant sur place) : youpi youpi, attend que je téléphone à maman
Moi : mais tu peux attendre jusqu’à ce qu’on rentre
Tity : non non je préfère lui annoncer la bonne nouvelle maintenant
***** FABY *****
Si j’avais cru au début que ma tante me faisait des menaces à l’air comme elle a l’habitude, là je vois bien que cette fois, elle est sérieuse. Le vieux dont elle me parlait est dans le salon présentement en train de discuter avec elle. Je me demande de quoi ils sont en train de discuter. Même si mon subconscient me met en garde, je refuse de croire que ma tante soit en train de mettre en exécution ses dernières menaces. Pour en avoir le cœur, je m’approche doucement au niveau de la porte du salon pour écouter ceux qu’ils se disent.
Ma tante : il ne reste plus que vous, vous avez ma parole. Si vous m’apportez la somme, elle sera à vous.
Le vieux : ah si c’est ça seulement ne vous inquiétez pas, vous aurez l’argent d’ici demain.
Ma tante : j’aime avoir en face de moi, quelqu’un qui sait ce qu’il veut.
Le vieux : le temps n’est pas à ma faveur, et si je retarde, je pourrais la perdre à cause de ce jeune garçon qui vient souvent ici.
Ma tante : pour lui ne vous inquiétez pas, il se marie bientôt.
Le vieux : ah bon ? Al hamdoulilah, je n’aimais pas le voir rôder autour de ma future épouse
Ma tante : si vous voulez, je vais lui interdire dorénavant l’accès de ma maison.
Le vieux : c’est ça même qu’il faut faire.
Je n’arrive pas à croire que ma tante soit en train de vendre comme une marchandise dont elle avait hâte de se débarrasser. C’est les yeux écarquillés et la main sur la bouche que je quitte devant pour retourner dans ma chambre. Le temps m’est compté, je sais que si je ne fais rien, ma vie me passera sous les yeux et je ne peux assister à ce désastre. J’ai depuis mes neuf ans supporté tous les coups bas de ma tante en me disant qu’un jour ça ira mais ça je ne peux le supporter c’est au-dessus de mes forces.
Et si je la laisse décider, je sais déjà que personne ne me viendra en aide. Parce que toute la famille a peur de sa langue pendue, aucun homme comme femme de la famille n’ose lui tenir tête et même je ne sais pourquoi. Elle n’est pas la plus fortunée de la famille. Elle vit sa vie au jour le jour
Je décide de prendre mes affaires de première nécessité pour ne pas me faire remarquer en quittant la maison. Je ne sais pas encore où je dois aller mais je sais déjà que je dois vite quitter ici.