Chapitre 7

1583 Mots
Chapitre 7 ***** FABY ***** +++ QUELQUES JOURS PLUS TARD +++ Tout avait été fait si précipitamment que je ne comprends toujours pas comment on en est arrivé là. Je suis à ce jour mariée. Oui, vous avez bien lu, mariée. En fait la dernière fois j’ai quitté la maison de ma tante Pauline avec elle, son mari et son fils. Voilà ce qu’il s’est passé. FLASH BACK Oncle Karim (à ma tante) : nous sommes aujourd’hui ici pour une demande de mariage. Ma tante (choquée) : demande de mariage ? Comment ? Je ne comprends pas. Ta Pauline (désignant Idriss) : mon fils que vous voyez là sors avec votre nièce depuis quelques temps et ils ont décidé qu’il était temps d’officialiser leur relation. Ma tante (perplexe) : mais je ne l’ai jamais vu chez moi ce garçon. Idriss : normal, puisque je ne suis jamais venu ici. Pa Karim : bref, on veut faire les choses aussi vite que possible. Moi : mais... Ma tante : euh laissez-moi un temps de réflexion. Idriss : je suis désolé mais on n'en a pas. Ma tante : ce qui veut dire ? Idriss : nous savons que vous voulez marier Faby au vieux boutiquier du quartier. Ma tante : Haa Idriss : attendez. Il sort un chéquier de la poche intérieure de son costume avant d’y écrire je ne sais quoi et de la donner à ma tante. Celle-ci, dès qu’elle y jette un coup d’œil ouvre grandement la bouche. Je ne sais quelle somme astronomique il a pu écrire dessus, mais ça doit être beaucoup plus que ce que je pense pour que ma tante ait cette tête. Ma tante : trois… Ta Pauline (à son fils) : c’est quoi ça ? Idriss : la dot de Faby. Quoi ? Quelle dot ? Qui a parlé de dot ici ? On était juste venu pour arranger les choses mais pas un sujet de dot où je ne sais quoi. Moi (le cœur qui palpite) : attendez un instant. Ma tante : il n’y a pas à attendre ni à réfléchir, c’est bon, j’accepte le mariage. Ta Pauline : comme ça, aussi… Idriss : n’est-ce pas l’objet de notre visite ? Pa Karim : bien sûr. Ils discutent encore un moment avant d’annoncer leur départ. Idriss ne m’a jeté ni coup d’œil ni regard. Il semblait tellement hypnotisé par son téléphone que monsieur ne semblait pas voir ce qui l’entoure. Dès le départ de la famille d'Idriss, ma tante m’accable avec des reproches. Ma tante : pourquoi je ne l’ai jamais rencontré cet Idriss, oh je viens de savoir aujourd’hui que tu ne m’as jamais aimée petite ingrate ! Je ne lui réponds rien juste me tais, j’ai l’habitude de ce genre d’insultes avec, donc elle ce n’est pas nouveau. Ma tante : après la mort de tes parents, personne n’a voulu s’occuper de toi, je me suis sacrifiée à te prendre sous mon aile et c’est ainsi que tu me remercie petite dévergondée. Moi : … Ma tante : réponds vaurienne, tu le cachais lui et pourquoi ? Tu me ramenais ce petit tocard de Rahim qui me jauge de haut en bas, mais c’est fini maintenant. Je ne voulais pas accepter ce mariage parce que tu ne mérites pas de te marier mais je viens de trouver une porte de sortie. Ce mariage sera du business pour moi. On va accélérer les choses, tu vas te marier puis tout ce que je te dirais tu le feras. Sinon [tirant sur ma tignasse] tu verras. Elle crache sur mes pieds avant de sortir. Je regarde dans le vide avant de sentir mes larmes qui coulent. Pourquoi j’ai cette vie ? FIN DU FLASH BACK Je suis religieusement mariée à Idriss, je n’arrive toujours pas à y croire. Enfin il n’y a rien de spécial de cette journée pour que je puisse me rendre compte que je viens de devenir officiellement Madame Idriss Kane Ma tante a bien sûr récupéré l’argent au niveau de la banque, mais n’a sorti que cinquante mille pour m’acheter un boubou blanc que je porte en ce moment même. Elle n'a parlé à personne et m’a intimé l’ordre de faire pareil. Qu’elle attendra le soir du mariage pour annoncer la nouvelle pour ne pas qu’on me porte le mauvais œil. Durant ces derniers jours avec son mari, je les ai vus se faire plaisir en changeant et rénovant presque la maison de nouveau matérielle. Leurs enfants avec de nouvelles gardes de robes, alors que moi j’ai à peine deux, trois tenues convenables dans mon petit carton où je range mes habits. Je savais que ce n’était pas la peine de le lui rappeler puisqu’elle le savait déjà, mais j’aurais juste aimé quelques nouveaux trucs. Je ne réfléchis toujours pas au niveau de mon soudain mariage avec le grand frère de mon unique amour. Je suis en total déni de tout ce qui m’entoure. Tout ce que je voulais, c’était me débarrasser du vieux boutiquier et de ma tante mais à quel prix ? Ma tante (débarquant dans la chambre) : je viens de passer la nouvelle, j’ai dit à tout le monde que le mariage nous avez pris de court c’est pourquoi je n’ai pas eu le temps de l’annoncer, mais suis sûre que quelques curieux viendront te féliciter et tout le tralala, mais fais bien attention à ce que tu diras. Moi : ... Ma tante : et pour info, tu rejoindras le domicile conjugal ce soir. Moi (la bouche grandement ouvert) : mais… Ma tante : je ne suis pas en train de te poser des questions, mais plutôt te tenir informée. Pff ramasse tes affaires, mon mari est parti te trouver une petite valise. Je ne veux rien entendre sortir de ta bouche. Ni de cérémonie, rien. Lorsqu’ils viendront, tu sortiras puis basta. Elle tourne les talons sans rien de plus. Là mes larmes coulent de plus belle. Je vois ma vie défiler autour de mes yeux. Mon rêve de jeune fille, l’appréhension, l’anxiété, l’excitation du mariage, je ne l’ai pas connu et voilà que je ne connaîtrais même pas les rituels de jeune mariée. Ça ne m’inquiète pas, mais ça me fait mal de voir que je ne représente rien pour ma tante. *****IDRISS ***** Moi (à ma mère) : que font mes tantes chez moi ? Ma mère (à l’autre bout du fil) : tu es fou pour poser cette question, je te signale que ta femme est en cours de route. Moi : quoi ? Bon revenons en arrière, c’est vrai, j’avais donné trois millions à cette femme et j’avais dit que j’allais me marier avec elle. Mais de là à dire qu’elle viendra vivre chez moi, c’est hors de question. J’ai décidé de l’épouser pour une raison bien précise et ce n’est pas pour l’avoir sur mes pattes. Je pensais qu’elle resterait chez mes parents et que plus tard, je trouverai un plan pour la faire quitter le pays et tout ça mais pas pour me l’encombrer. Moi : mais elle peut descendre chez toi. Ma mère : et pourquoi ? N’est-ce pas que tu es son mari ? Elle vivra sous ton toit. Moi : mais j’ai décidé d'aménager de nouveau à la maison. Rohh ce n’est pas vrai bien sûr, mais je dois trouver une stratégie le plus vite possible. Ma mère : comment ça ? Pourquoi tu ne nous as rien dis ? Moi : mais parce que je ne savais pas que le mariage se ferait cinq jours plus tard. Ma mère : euh je ne sais pas comment vous allez faire mais Faby est déjà en chemin avec ton père et tes oncles. Moi : mais rappelle les. Ma mère : on ne peut pas faire cela, une nouvelle mariée ne doit pas faire demi-tour. Jamais entendu parler. Moi : c’est quoi ces sottises ? Ma mère : un peu de respect Idriss, et pourquoi voudrais-tu vendre ton appart alors que l’immeuble t’appartient. Moi : j’ai des soucis financiers ces temps-ci. Ma mère : et pourquoi tu ne nous as pas appelés ton père et moi ? Moi : je suis assez grand pour régler mes problèmes seul. Ma mère : alors règle celui-ci parce que, que tu le veuilles ou non, Faby vivra avec toi. C’est tint sonore à l’autre bout du fil qui m’annonce qu’elle m’a raccroché au nez. J’essaie une nouvelle fois de la rappeler mais tombe sur sa boîte vocale. P*tain ! Je sors du salon pour m’approcher de ma chambre et reste abasourdi en trouvant mes tantes en train de s’activer entre autres. Moi : mais vous faites quoi ? Tanta Nayla : chut gamin laisse nous faire et va t’asseoir. Moi : mais… mais ! Tata Natou : avant, pense à te changer. Ton look ne ressemble pas du tout à celui d’un jeune marié. What the f**k ! Ce n’est pas plus ma tanière là ? J’ai envie de leur crier de dégager de chez moi et de ne plus toucher à rien, mais me rappelle que ce sont les sœurs de mon père. Moi (soupirant) : vous savez quoi ? Faites ce que vous voulez. Je sors de ma chambre et vais m’enfermer dans mon bureau. Avant que je ferme la porte, j’entends un klaxon sonore au-devant de l’entrée. Je n’ai pas besoin de jeter un coup d’œil au niveau de la fenêtre pour savoir qu’ils viennent d’arriver.
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