VUn après-midi, Luigi, las de jouer avec le chien, s’était étendu sur l’herbe d’une allée abandonnée quand il entendit un bruit de pas. Il tourna la tête, et vit Théodor qui avançait doucement, tenant à la main la sarclette avec laquelle il nettoyait le jardin. Le domestique s’arrêta à un mètre de l’enfant, le considéra un moment avec curiosité, puis demanda : – Alors, Herr Johann, vous avez été bien malade, là-bas, en Allemagne ? Luigi secoua négativement la tête. – Non ?... Pourtant Frau Bäpler l’a dit... C’est pour ça que vous êtes tout changé... Vous étiez si blond, avant. Je vous ai bien connu, parce que, une fois, Herr Bäpler m’a emmené avec lui, chez vos grands-parents. Luigi répliqua d’un ton décidé : – Je n’ai pas de grands-parents. L’autre resta un instant la bouche entrou


