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Malaveil ou le soleil des loups

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Un jour, des jumeaux sont déposés devant la demeure familiale des Malaveil. Le patriarche décide de ne garder que le garçon et le désigne comme héritier.

Rentrant chez lui après avoir fait la fête en compagnie de joyeux amis, Bertrand de Malaveil s’égare. Le hasard le conduit vers un manoir où il est recueilli par une jeune femme. Il est loin de se douter que la nuit passée auprès de cette inconnue bouleversera sa vie. Son père, Guillaume, personnage despotique, dur et ancré dans la tradition, choisit et lui impose sa future épouse. Quelques mois après le mariage, au petit matin, des jumeaux sont retrouvés au pied du château. Sur ordre du maître des lieux, le garçon sera adopté et deviendra l’héritier de l’illustre famille qui a le loup pour emblème. La petite fille sera confiée à un orphelinat. Le drame de la mésentente, celui de la guerre de 14 qui éclate, mais surtout la recherche désespérée de Bertrand pour retrouver l’enfant abandonnée, ébranleront la vieille demeure. La paix sera-t-elle accordée un jour à ces êtres d’orgueil et de passion que sont les Malaveil ?

Dans un roman familial puissant, découvrez le destin d'une famille déchirée au début du siècle dernier, où les secrets resurgissent et perturbent l'équilibre fragile des Malaveil.

EXTRAIT

Cela faisait une bonne semaine que Salmont séjournait à Malaveil et il ne semblait pas pressé de partir tant la chaleur de l’accueil et la campagne qu’il découvrait agissaient sur lui comme un charme. Le citadin qu’il était ignorait tout des travaux et des joies agrestes et chaque jour passé en compagnie de son ami lui apportait son lot d’étonnement et de connaissances touchant le monde inconnu des paysans et de leur vie réglée sur l’horloge des saisons. En accord avec Bertrand il parcourait pechs et combes, bois et prairies, traquant le gibier ou se promenant simplement au pas tranquille de son cheval bai Pégase, frère de Stella. Toujours curieux il accompagnait Bertrand dans ses visites aux métayers et autres petites gens qui vivaient sur le domaine.

Les vendanges, la cueillette des pommes pour le cidre, les labours d’automne étaient finis et la saison hivernale apportait le repos. Le repos, pas l’oisiveté. Les hommes abattaient du bois pour le chauffage, faisaient du merrain pour les parquetteries, ramassaient bruyère et feuilles mortes pour la litière des animaux, occupaient les jours de pluie à réparer des outils ou confectionnaient paniers et corbeilles en tressant les branches fines des saules. Les soirées rassemblaient parents et voisins pour des veillées interminables où l’on épanouillait le maïs dans la tiédeur des granges sous le regard paisible des vaches qui ruminaient tranquillement tandis que les rats faisaient leur sabbat sur le grenier à foin. Hommes et femmes devisaient, commentant les événements survenus dans le village ou la campagne alors que les enfants s’amusaient comme ils pouvaient, les garçons taillant des estuflols dans des bambous, les filles coiffant leur poupée de chiffon de perruques faites de barbe de maïs. Souvent, quand les enfants étaient couchés, la conversation prenait un ton plus leste, épicé de plaisanteries bien gauloises qui déclenchaient de gros rires.

Il y avait aussi les noix à casser et décortiquer pour l’huile qui agrémentait les salades et plus tard, lorsqu’elle serait rance, alimenterait les calels dont la lumière parcimonieuse éclairerait chichement une partie de la salle commune, abandonnant l’autre à l’obscurité.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Son enfance au contact de la nature magique du Quercy a profondément marqué Marie-Anne Solair. Née dans une famille d’agriculteurs, à Marminiac dans la verte Bouriane, passionnée d’écriture, elle s’est lancée dans le roman après avoir élevé ses quatre enfants. Le Pain de l’étranger a été récompensé par le prix Lucien Gachon.

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Morgane et le Loup-1
Morgane et le Loup Le cavalier tournait et retournait pour revenir toujours au même point, ce vieux chêne trapu et biscornu à la croisée de trois chemins qui paraissaient ne mener nulle part. À présent, le crépuscule cédait tout doucement la place à la nuit, une nuit sombre, sans lune ni étoiles, éclairée par la lueur lointaine des éclairs secouant un ciel livide de violents frissons. Le roulement sourd du tonnerre n’était encore qu’un bruit confus, mais il suivait immédiatement l’éclair, présage d’un orage v*****t. Déjà le vent se levait, parcourant la forêt en grondant, avec, parfois, de brefs sifflements de colère. L’homme s’arrêta, émit un juron. Cela faisait plus d’une heure qu’il cherchait à sortir des bois. Peine perdue, il se retrouvait une fois encore devant ce maudit chêne. — Ma pauvre Stella, je crois bien que nous sommes perdus. La jument, une splendide bête à la robe d’ébène, le front marqué d’une étoile blanche, hennit brièvement : elle aussi sentait venir l’orage et partageait l’inquiétude de son cavalier. Comme elle trépignait nerveusement, il flatta son encolure : — Tout doux, ma belle, tout doux, dit-il. Mais il ne savait plus où diriger ses pas. C’est alors qu’il remarqua un étroit sentier qui fuyait en se tortillant entre deux haies d’aubépine. Il était bien moins large que les chemins, mais l’herbe rare laissant voir par endroits la terre nue indiquait qu’il était régulièrement fréquenté. — Je vais le suivre, pensa-t-il, je verrai bien où il me conduit. Il engagea sa monture sur cette voie nouvelle et incertaine. D’elle-même la jument adopta un trot rapide, pressée semblait-il d’échapper à la tourmente qui menaçait. Par chance ce sentier inconnu, malgré son étroitesse, ne recelait pas d’obstacle majeur, mis à part quelque donjon, œuvre de taupe aventureuse, et des ornières peu profondes. Mais il n’en finissait pas de serpenter. Quand donc en verrait-il la fin ? À présent, l’orage approchait. Quelques gouttes, larges, espacées, s’écrasèrent sur le cavalier et l’animal, tambourinant sur la feuillée. Le vent s’était tu, et les premières gouttes dispersées étaient annonciatrices du déluge d’eau, de feu et de bruit qui s’abattait sur un paysage nocturne illuminé par les flashs aveuglants des éclairs. Affolée, la jument prit le galop. Courbé sous les rafales de pluie, serrant les rênes pour ralentir la course de sa monture qui fonçait à une allure à lui rompre le cou, égaré sur ce chemin semblant conduire au bout du monde, Bertrand de Malaveil regrettait amèrement cette heure de trop passée à l’auberge des Trois Couronnes, en compagnie des joyeux compères qui l’avaient retenu et qui, eux, se trouvaient au chaud et au sec dans leur logis, regardant à travers les carreaux le déchaînement des éléments, les pieds sous la table et un verre à la main. L’idée de fêter l’annonce de son nouveau mariage était venue de ses amis, de joyeux drilles toujours prêts à lever leur verre et prompts à trousser les filles pour peu qu’elles soient consentantes et bien tournées ; Joachim Marcelong, le fils du juge de paix, Guy Armancel, l’héritier des fonderies Armancel-Savot et son condisciple des bancs du Lycée, Charles-Arnaud de La Pertaudière, surnommé instantanément « La Pétaudière » pour ses camarades de classe. Il faut dire que l’isolement dû à son précédent veuvage les avait beaucoup affectés. Mais le vieux Guillaume de Malaveil, son père, ne plaisantait pas avec les convenances et, de bon ou de mauvais gré, le jeune veuf avait dû se plier aux usages et arborer un deuil qu’il ne ressentait pas. À présent le temps était écoulé, Adélaïde reposait en paix depuis deux ans dans le caveau familial à l’ombre des cyprès, et les trois filles qu’elle avait données à son époux réclamaient une nouvelle présence féminine, leur grand-mère se faisant trop âgée pour les élever et veiller à leur éducation. Pour Malvina, 6 ans et Séphora, 4 ans, le souvenir de leur mère n’était pas effacé ; quant à Lydie, la benjamine, qui avait coûté la vie à Adélaïde, aucune image maternelle n’habitait sa mémoire. D’ailleurs, pour Guillaume de Malaveil cela n’avait aucune importance ; Malaveil devait vivre, se continuer, et pour cela il fallait un héritier mâle. Et cette fois il choisissait pour son fils une épouse moins fragile, capable de mettre au monde de solides garçons. Tant pis si la seconde épouse n’était pas dorée sur tranche comme la première, il avait besoin d’une bru vigoureuse et saine pour assurer la pérennité de la famille. Pendant la durée du deuil il n’avait pas perdu de temps, il s’était mis à rechercher parmi ses amis et connaissances la perle rare qui aurait l’honneur de porter le nom des Malaveil et leurs enfants. Avec la patience d’un bénédictin et la rouerie d’un maquignon, il avait mené son enquête, étudiant attentivement les élues potentielles. C’était une tâche ardue, car les critères étaient sévères. La future épousée devait, obligatoirement, avoir un corps bien fait avec de la poitrine, pour l’allaitement, et des hanches larges pour bien porter l’enfant et le mettre au monde sans problème. La seule chose qui importait peu était l’instruction. Être savante n’a jamais suffi à allaiter un nourrisson, pas plus que théorèmes et théories n’ont facilité la naissance. D’ailleurs, le mari était assez instruit pour deux. La pauvre Adélaïde parlait de la Chine et jouait du piano, mais elle n’avait fait que des filles avant de succomber à la fièvre puerpérale. Le seul côté intéressant chez elle avait été sa dot, qui avait permis de restaurer la demeure familiale et l’on avait placé avantageusement l’argent restant. De cela il lui était reconnaissant. Pour le reste, il gardait le souvenir d’une femme douce et timide, dissimulant son ennui derrière d’interminables heures passées au piano ou de longues lectures, dans sa chambre l’hiver, dans le jardin l’été. Elle avait aussi, en plus d’un air de vous regarder sans vous voir, une distinction naturelle qui le fascinait et l’irritait en même temps. Pourtant, elle n’était pas de souche noble. Son père était imprimeur et propriétaire d’un grand journal régional et n’avait rien à voir avec la particule. Mais alors que leur vieille famille, sans être ruinée, n’avait plus le blason aussi doré qu’autrefois, lui affichait une réussite redondante, il avait fait fortune avec des mots. C’est sans doute pour ajouter du lustre à ses avantages financiers qu’il avait marié sa fille à un hobereau campagnard. Il offrait l’argent en échange de quartiers de noblesse. Chacun y trouvait son compte, à part peut-être les fiancés, mais c’était une autre histoire. Donc, après des mois de patientes recherches et d’âpres tractations, son choix s’était fixé sur Béatrice de Latour-Monravel, fille unique de Julien de Latour-Monravel, gros propriétaire terrien qui ajoutait à ses domaines ceux de sa femme, hérités après la mort prématurée de ses parents dans un accident de train. Les mauvaises langues chuchotaient que la noblesse du bonhomme ne remontait pas très loin dans l’histoire. Un de ses ancêtres, régisseur du château de Latour-Monravel, ardent révolutionnaire, mais surtout très intéressé, après que le châtelain fut proprement décapité, avait acquis terres et manoir vendus comme biens nationaux. La tourmente éloignée, le sieur Baptiste Capelou avait profité du retour de l’Empire pour s’octroyer la particule revenue à la mode. Mais peu importait à Guillaume de Malaveil : il voyait là une superbe occasion d’agrandir son propre domaine, et la jeune fille, malgré un blason rutilant, n’avait rien de l’aristocrate maniérée et délicate mais ressuscitait la vigoureuse paysanne, pleine de santé, au sang riche, d’un caractère souple et plein de bon sens, la fille de Baptiste Capelou, son aïeul rusé qui savait tirer les marrons du feu… sans se brûler. Béatrice était grande, d’une beauté plantureuse, et son visage où le sourire creusait des fossettes était éclairé par des yeux pers ombragés de longs cils bruns comme son opulente chevelure. Une belle femme, très différente de la première, la fine et fragile Adélaïde. Pour la seconde fois, Guillaume de Malaveil mariait son fils, sans lui demander son avis et à sa propre convenance. Mais avait-il à se plaindre ? La fiancée était un morceau de roi et lui faire un héritier pour Malaveil ne demanderait pas une grande abnégation. Pour l’instant, Bertrand de Malaveil ne pensait guère à ses noces prochaines, trouver un abri pour échapper à la fureur des éléments était son unique préoccupation. À présent il était tout trempé et sa jument, malgré son affolement, donnait des signes de fatigue. Un éclair aveuglant suivi d’une détonation sèche la fit se cabrer. La foudre venait de frapper, tout près d’eux. — Calme, Stella. Tout doux ma belle, dit le cavalier à sa monture qui hennit de frayeur. Ruisselant, prisonnier de cette maudite forêt, errant sur un chemin interminable, le jeune homme jura entre ses dents. Voici que maintenant le sentier se séparait en deux branches. Laquelle prendre ? Il hésitait tout en pestant lorsque, ô miracle, il crut apercevoir, à travers les arbres plus clairsemés, une vague lueur, semblable à une fenêtre illuminée. Le salut peut-être. Il poussa Stella. Après un petit quart d’heure d’une allure soutenue, ils arrivèrent en vue d’une coupe récente qui débouchait sur de vastes prairies. Dans le fond, une silhouette sombre se détachait, une habitation dont une large baie était éclairée. — Courage, ma Stella, nous sommes sauvés. Et il piqua des deux vers cette lumière qui mettait fin au cauchemar. Maintenant il distinguait nettement les bâtiments. Ceux d’un petit manoir flanqué de deux tours élégantes, entouré de constructions servant probablement de dépendances, autour d’une vaste cour dont un portail ouvragé défendait l’entrée. La grille était fermée. Il leva les yeux, aperçut une clochette. Il tira la chaîne, et le tintement de la clochette fut aussitôt suivi d’aboiements vigoureux. Rapides comme des flèches, bavant et grondant, deux molosses se précipitèrent vers l’entrée. Presque aussitôt, une porte s’ouvrit, cédant le passage à une silhouette masculine porteuse d’une lampe tempête. — Paix les chiens ! Néron, Attila, à la niche ! ordonna la voix impérieuse. Les chiens obéirent et s’éloignèrent, disparaissant dans l’ombre. L’homme s’approcha et fit lumière en direction des arrivants. — Bonsoir. Qui êtes-vous ? Et que faites-vous ici ? demanda-t-il derrière la grille. — Bonsoir. Je suis Bertrand de Malaveil. Je me suis égaré et nous avons essuyé tout l’orage, ma jument et moi. Pourriez-vous nous accueillir un moment, nous sommes trempés jusqu’aux os. — Entrez ! dit celui qui paraissait être un domestique, non sans avoir considéré un bref instant l’étranger, toujours sur sa monture. Suivez-moi. Je vais m’occuper de votre jument et la mettre à l’abri, dès que je vous aurais conduit à mademoiselle. Ils traversèrent la cour rapidement, grimpèrent les marches d’un péristyle et après avoir toqué à l’huis, l’homme ouvrit la porte et dit d’un ton cérémonieux ; — M. Bertrand de Malaveil. Il s’est égaré et a pris l’orage, il demande l’hospitalité pour quelques heures si mademoiselle y consent. Venant du fond d’une bergère installée devant le feu, une voix féminine au timbre velouté, un peu rauque, répondit : — Par un temps pareil on ne peut refuser. Grégoire, allez vous occuper de sa monture. Oh, prévenez Rosalie afin qu’elle prépare une boisson chaude pour notre hôte. — Bien, mademoiselle. — Approchez, monsieur. Bertrand obéit, fit quelques pas vers la cheminée où crépitait un feu bienfaisant. — Mais vous êtes complètement noyé ! La jeune femme à qui appartenait la voix s’était levée. Elle était d’une blondeur lumineuse, éclatante des reflets roux. Dans un ovale parfait au teint nacré de porcelaine, deux yeux couleur de la mer océane, étirés en amande comme ceux d’un félin, scintillaient. Elle allongeait sa longue silhouette de liane dont la poitrine haute et finement galbée et les hanches aux courbes d’amphore apportaient une féminité triomphante. Vêtue d’un soyeux déshabillé blanc, chaussée de mules bordées de cygne, elle avait quelque chose d’irréel, de magique… Une fée peut-être, sortie tout droit de la tempête, ou la Dame blanche qui hante la nuit les chemins déserts ou les prairies baignées de lune. Saisi, Bertrand voulut répondre, mais les mots restèrent au fond de sa gorge devenue soudainement sèche comme de l’étoupe. Dans sa tenue dégoulinante qui dessinait une flaque autour de lui, il se sentait affreusement gêné, prêt à rentrer sous terre s’il avait pu. Alors l’apparition éclata de rire. Une série de notes cristallines qui rebondissaient en cascade. — Cher ami, si cela continue vous allez inonder mon parquet et mourir de pneumonie. J’appelle Rosalie. Une infusion brûlante et des vêtements secs vous feront le plus grand bien. Elle sonna et la servante apparut, avec un plateau chargé d’un pot odorant, d’une tasse, d’un flacon d’alcool et d’une coupe pleine de sucre. — Rosalie, prépare pour monsieur de quoi se changer et prépare aussi la chambre jaune. Notre hôte dormira ici cette nuit. Laisse, je servirai moi-même. Et se tournant vers Bertrand : — Buvez tant que c’est chaud. Ensuite vous passerez des vêtements secs. Elle lui servit le breuvage fumant, accompagné d’une vieille eau-de-vie. La chaleur et l’alcool lui firent du bien. À peine avait-il fini de boire que la servante apparut. — Les effets de monsieur sont prêts. — C’est parfait. Conduis-le à la salle de bains. — Bien mademoiselle. Si monsieur veut bien me suivre.

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