VIDeux heures plus tard, Alix et ses frères se dirigèrent vers le salon de la tour, « le vieux salon », comme l’appelait Georgina avec un certain dédain. Malgré les bûches crépitantes qui remplissaient du matin au soir le foyer, cette grande pièce morose produisait toujours une impression de froid intense. Tout y était noir, sombre et vieux, depuis les tentures fanées et les meubles laids et usés jusqu’au lustre à demi brisé toujours pendu au plafond sans que personne ne songeât à l’en faire ôter. Et les hôtes cadraient parfaitement avec ce décor. M. de Regbrenz, enveloppé de sa vieille robe de chambre jaunâtre, la barbe longue et hirsute, le regard morose, se traînait de son fauteuil à la fenêtre, sans but, sans pensée, semblait-il, indifférent à toute chose. Dans une grande bergère, la


