chapitre : 1
Qui aurait cru que moi, Jimi, le garçon le plus indécis, le plus arrogant et homophobe, aujourd’hui je serais en couple avec un garçon.
Ça fait plus de deux mois que je suis en couple avec Kim. Il est très important pour moi et s’occupe correctement de moi. Il me rend tellement heureux et sait comment s’y prendre avec moi. Il est tellement patient avec moi, chose que moi, je ne suis pas. Je perds souvent patience avec lui quand il se met à me taquiner et à m’embêter. Je l’aime, certes, mais je n’aime pas quand il se prend pour le grand et redoutable homme dont les gens le renomment. Pour moi, il reste Kim, l’homme le plus maladroit et destructeur que je connaisse. Tout ce qu’il touche, il le met en miettes. Non, sérieux, il va falloir que je lui trouve un nouveau nom. Parce qu’il est tellement maladroit. Je n’avais jamais remarqué ce côté-là de lui quand j’étais qu’un simple employé chez lui. C’est au fur et à mesure que je le vois et que je passe du temps avec lui que je découvre qui il est vraiment derrière son grand look. Et bizarrement, je tombe encore plus amoureux de lui que je ne le suis déjà. Il me rend dingue de lui. Et ce con le sait, et il prend un malin plaisir à se moquer de moi. Je ne sais plus comment faire pour faire semblant de l’ignorer lorsqu’il est en face de moi. Je craque toujours et cela ne passe pas inaperçu à ses yeux. Il est fier de lui parce qu’il m’a déjà eu. Je suis devenu accro à lui et je ne sais pas si je pourrais encore vivre sans lui.
En ce qui concerne ses gosses, ils l’adorent chaque jour qui passe. Ils m’aiment tellement et ne demandent seulement que je vienne vivre avec eux. Mais chose que je ne suis pas encore prêt à faire. Certes, je les aime, eux et leur père, mais je ne suis pas encore prêt à m’installer avec eux. En fait, j’aimerais énormément vivre ensemble avec eux et avec Stella, comme une grande famille et tout. Mais jusqu’à présent, je n’ai pas encore dit à Stella que j’étais en couple avec Jonathan. J’ai peur de sa réaction. Je sais que lui mentir ne va pas m’aider, mais je n’ai pas encore le cran de le lui dire. Je ne sais pas comment elle va le prendre, ni si elle va accepter cela. Je ne veux pas gâcher sa vie à cause de cela. Je l’aime plus que tout au monde, alors je crains énormément sa réaction.
Junho m’a déjà dit de le lui dire avant qu’elle ne le découvre par elle-même, et qu’elle ne serait peut-être pas déçue parce qu’elle est un enfant très compréhensive. Mais je ne peux pas m’empêcher d’avoir peur et de vouloir la protéger. Quand je me rappelle de comment j’ai dû parler à Junho juste parce qu’il avait commis l’erreur de faire l’amour avec Tae-Woon quand elle était avec eux, alors que là, je suis en train de vouloir faire pareil. Même si je ne le ferai jamais en face d’elle. Mais c’est presque pareil. Je l’oblige à vivre ma vie. Je n’arrive toujours pas à accepter que je sors avec un homme. C’est toujours anormal pour moi, mais cependant j’essaie d’ignorer ce que me dit ma tête et me concentrer sur ce que je ressens quand je suis avec lui. C’est ça qui me donne le courage de continuer à vivre et à ne pas trop me culpabiliser. Mais parfois, ça me frappe en plein visage, et je me mets en larmes à cause de cela. Je n’ai jamais dit à Jonathan mes peurs et mes doutes. Je n’ai pas envie de le mettre mal à l’aise, même si je me doute bien qu’il le soit déjà parce que depuis que nous sommes en couple, on n’a jamais été loin dans l’intimité. Je l’aime énormément, mais je crois que je ne suis pas encore prêt à le faire avec lui. Je le laisse m’embrasser et me toucher lorsqu’il en a envie et tout, mais aller jusqu’au bout, non. Je le satisfais aussi en le touchant et même en le prenant dans ma bouche. Ça prouve que je l’aime et que je suis prêt à tout pour lui. Mais aller jusqu’à le faire, non, pas question. Je veux me rassurer d’abord qu’une fois que je le ferai avec lui, il ne va pas me laisser et aller voir ailleurs. Je veux qu’une fois que je l’aurai fait avec lui, nous ne serons pas séparés. Parce qu’une fois couché avec lui, je ne serai plus le même. Et ce ne sera pas facile d’oublier ce que nous aurons fait, et cela sera gravé dans ma mémoire. Alors vaut mieux être sûr que c’est la bonne personne et que nous ne serons pas séparés après. C’est bête ma pensée, mais c’est comme ça. Je ne peux pas penser autrement, parce que je suis moi. Je ne serai plus moi si je venais à penser différemment.
Bref, ça fait deux mois que je suis en couple avec Jonathan et que nous nous aimons. Je passe plus de mon temps chez lui que chez moi. Parce que chez lui, j’ai le temps de rester avec lui dans sa chambre quand ses gosses sont endormis ou bien quand ils jouent. Avec Stella, je l’emmène toujours avec moi parce qu’à vrai dire, depuis que je me suis réconcilié avec mon meilleur ami, je ne suis pas encore allé laisser Stella avec eux. Je n’arrive pas à oublier ce qui s’était passé. Je ne lui en veux plus, mais c’est juste que je n’arrive pas à me convaincre que cela ne se reproduira plus. J’ai peur que cela se reproduise et qu’elle comprenne réellement ce qui se passe. Parce que ce ne serait plus pareil, car moi aussi je sors avec un homme. Je ne pourrai pas lui expliquer les choses comme il faut, alors j’ai peur.
– À quoi tu penses, bébé ? me dit Jonathan en me faisant sortir de mes pensées.
J’étais chez lui comme tous les jours, et j’étais allongé avec lui dans son lit, en train de me reposer pendant que les enfants faisaient la sieste.
Je relève ma tête et je plante mes yeux dans les siens. J’aime tellement le regarder ainsi. Je me sens en sécurité lorsque je suis dans ses bras comme maintenant. Il me fait me sentir aimé et désiré. Je n’arrive toujours pas à croire que moi, je plaise à quelqu’un de la sorte, c’est tellement fou.
– À rien… En fait, je repensais à tout ce qui s’est passé ces derniers temps, dis-je en le regardant dans les yeux.
– J’espère que tu ne regrettes pas ta décision, me demanda-t-il un peu inquiet.
– Mais non, de quoi tu parles ? Pas du tout… C’est juste que je me demande comment Stella va réagir si elle venait à apprendre pour nous deux, dis-je en baissant les yeux tristement.
Aussitôt, il releva mon visage pour que je le voie. Et il caressa mes joues en me serrant encore plus dans ses bras, me procurant une bouffée de chaleur dans tout mon corps.
– Je sais que tu as peur et que tu veux la protéger, mais tu ne crois pas que tu devrais lui laisser une chance de décider si elle va mal réagir ou non ? Je pense que tu devrais arrêter de vouloir la protéger comme tu le fais, parce qu’elle doit apprendre à grandir. Je sais qu’elle n’a que quatre ans, mais je suis sûr qu’elle comprend déjà ce qui se passe. J’ai constaté qu’elle était trop intelligente pour son âge. Tu ferais mieux de le lui dire avant qu’elle ne le découvre par elle-même. Parce que là, elle t’en voudra, ça c’est sûr, me dit-il en me regardant dans les yeux.
Je sais qu’il a raison, mais je n’ai pas le courage. Je préférerais encore qu’elle le découvre seule plutôt que de le lui dire. J’ai trop peur qu’elle me dégoûte et me rejette. Je ne pourrai pas le supporter. Elle compte beaucoup pour moi, et elle me voit comme un héros. Je voudrais que ça reste comme ça pour toujours.
– Je comprends bien ce que tu dis, mais j’ai trop peur, dis-je en mettant ma tête dans son cou pour renifler son odeur si apaisante.
– Je te comprends. J’avais eu aussi peur quand j’ai dû le dire à Jules et Julien. Et bizarrement, ils étaient tellement contents de l’apprendre, alors je m’en suis voulu de les avoir jugés avant. J’avais cru qu’ils allaient m’en vouloir ou me dire que je ne pouvais pas remplacer leur mère, mais c’était le contraire de tout ce à quoi je m’attendais. Alors je pense que tu devrais lui accorder le bénéfice du doute, me dit-il en caressant ma tête.
Il n’avait pas tort. Mais je pense toujours que ce n’est pas pareil. Elle n’a eu que moi dans sa vie. Je suis son seul parent, et si elle se disait que je n’allais plus l’aimer parce que j’ai déjà deux autres enfants ? J’ai peur qu’elle pense que je ne l’aimerai plus si je suis avec le papa des jumeaux. Parce qu’elle dit déjà que je les aime beaucoup et me demande pourquoi je les aime autant. Alors j’ai vraiment peur.
– Uhm… je sais pas, dis-je en collant encore plus mon visage dans son cou. Je ne devrais pas trop y penser pour le moment. Je trouverai bien un moyen de le lui dire, mais pour le moment, je veux juste rester comme ça dans ses bras. Je veux profiter de sa chaleur avant que les enfants ne se réveillent. Parce qu’après, ce ne sera plus possible, car je dois m’occuper d’eux. Et puis Stella est là, je ne veux pas qu’elle comprenne qu’il y a un truc entre Jonathan et moi. J’espère seulement que les jumeaux ne lui ont pas dit que j’étais devenu leur deuxième papa.
Jonathan caressait mes cheveux doucement, avec tendresse, et descendait sa main sur mon dos en faisant des allers-retours qui ne faisaient qu’augmenter la chaleur que je ressentais déjà entre mes jambes. Il va me tuer s’il continue comme ça. Ça devient de plus en plus difficile pour moi de ne pas craquer à son toucher. J’ai même envie d’aller loin avec lui, car les simples touchers ne me suffisent plus, mais ma tête me retient. Quand je sens que nous allons déraper, aussitôt je le repousse, et je sais qu’il doit être frustré lui aussi, mais je ne peux pas le faire alors que je ne suis pas prêt.
Je n’ai pas eu assez de temps pour penser qu’il avait déjà commencé à m’embrasser en relevant mon visage doucement. Ses lèvres vinrent capturer les miennes et commencèrent à danser. J’aime tellement ses baisers, ça me donne la chair de poule et tellement de plaisir. Quand on s’embrasse, j’oublie tout ce qui m’entoure. Je souhaite qu’on continue encore et encore sans plus s’arrêter. Ça lui procure tellement de plaisir. Nos mains, bien baladeuses, se joignent à notre b****r. Je tirais ses cheveux pour m’accrocher à lui, pour ne pas perdre la tête. Je le sentais se rapprocher encore plus de moi, lui aussi…