On avait passé un bon moment avec Kim. Il s'était bien occupé de moi jusqu'à ce que je jouisse plus de deux fois en une heure. Je n'arriverai jamais à comprendre comment un autre homme peut me procurer autant de plaisir rien qu'avec ses mains. Je me demande comment ça serait si on passait à l'étape supérieure. Rien qu'en y pensant, j'ai des frissons. Je ne sais pas ce que cet homme m’a fait pour que je l'aime autant et que je le désire, alors qu’hier encore, je criais à qui voulait l'entendre que je n'étais pas de ce bord-là et que jamais je ne serais gay. Je le pense toujours : même si je sors avec un mec, cela ne veut pas dire que je suis gay. Parce que si ce n’est pas lui, je ne sortirai avec aucun autre homme. Je l’aime, lui, rien que lui. Alors cela ne veut pas dire que je suis gay. J’apprécie chaque jour nos moments rien que lui et moi. Je découvre de plus en plus qui il est vraiment et ce qu’il pense de la vie. Je viens à me dire que ses gosses se trompent lourdement sur lui. Il n’est pas aussi tête de mule et sans cœur qu’ils me l’avaient fait croire. C’est vrai, il a un caractère strict et une apparence physique très intimidante, mais au fond, ce n’est pas vraiment ça. Il est très attentionné et très appliqué dans tout ce qu’il fait. Sans compter sa maladresse, il est vraiment un homme parfait. Je ne lui trouve pas de défaut, même si on dit que tout le monde en a un. Mais en ce qui le concerne, je n’en trouve pas. Peut-être que je ne l’ai pas encore remarqué ou peut-être que je suis tellement fou amoureux de lui que je ne vois pas ses défauts, mais ce dont je suis sûr, c’est qu’il n’en a pas. Bref, je ne vais pas rester là à parler uniquement de lui.
J’étais descendu pour aller préparer le dîner après nos petits moments érotiques. J’avais faim, et je savais que d’une minute à l’autre, les gosses allaient avoir faim également. Je les avais entendus se chamailler comme toujours, alors j’étais descendu avant que Stella ne vienne me trouver nu dans les bras de Kim. Je ne veux pas la traumatiser et je ne souhaite en aucun cas qu’elle découvre ma relation avec Jonathan de cette manière. Parce que j’en ai voulu à Junho de les avoir laissés les voir dans une mauvaise position, alors je ne voudrais pas faire pareil, sinon je ne serais pas différent de lui. En parlant de lui, je dois aller le voir aujourd’hui. Depuis que hyung Yoon est parti, je n’ai pas eu l’occasion de parler avec Junho, rien que lui et moi. On s’est réconciliés pourtant, mais c’est comme si rien n’avait changé et que nous étions toujours fâchés. Il y a un malaise entre nous que je ne peux expliquer. C’est peut-être parce qu’il y avait tellement de mots qui s’étaient échappés qu’il est devenu difficile de recréer le lien qui nous unissait avant. Je ne le sens plus comme avant. Je suis sûr que c’est pareil de son côté, mais on doit essayer. Yoon m’a déjà dit que c’était à moi de faire des efforts, parce que c’était moi qui avais été très dur et cruel envers lui. Même si je ne suis pas d’accord avec tout ce qu’il avait dit, je crois qu’il n’a pas tort. J’avais dépassé un peu les bornes avec mes mots crus envers lui, alors je dois aller vers lui. Même si je n’ai pas trop envie de le faire, mais puisque je veux retrouver mon meilleur ami, alors je n’ai pas le choix.
J’étais tellement perdu dans mes pensées que je n’avais pas remarqué Jonathan, qui était devant l’entrée de la cuisine, les mains dans les poches, m’observant. Et quand il s’approcha de moi pour passer ses bras autour de ma taille, je sursautai et faillis me brûler au passage, car j’étais en train de retourner la viande que je faisais sauter.
— p****n, tu pourrais prévenir quand tu décides de faire ce genre de choses ! dis-je en le repoussant. Qui fait ce genre de choses à une personne qui cuisine, sérieux ?
— Désolé, je voulais te faire une surprise, me dit-il en grattant l’arrière de son crâne, gêné.
Je le trouvais encore plus craquant comme ça. Il va me rendre dingue, celui-là. Même quand il ne fait rien, je ressens plein de trucs dans mon ventre. Sérieux, qu’est-ce qu’il m’a fait au juste pour que je sois autant fou de lui ?
— Tu n’as pas besoin de t’excuser, c’est normal, c’est moi le problème… En fait, je ne veux pas que Stella nous surprenne comme ça. Je sais que je t’en demande beaucoup, mais je t’en prie, laisse-moi encore un peu de temps pour le lui annoncer moi-même, dis-je après avoir éteint la gazinière par précaution.
— Hm… Tu sais que je ne suis pas pressé, alors ne te précipite pas. Même si je pense que tu t’inquiètes un peu trop pour rien, tu peux compter sur moi. Même si c’est un peu difficile de ne pas vouloir te prendre dans mes bras quand je te vois… Mais je vais essayer, promis, me dit-il en me faisant une promesse.
J’étais ému qu’il comprenne et qu’il ne me mette pas la pression. Même si c’est dur pour lui, parce que je sais combien il aime me prendre dans ses bras et me faire des bisous tout le temps. Mais il se sacrifie pour que je sois prêt à l’annoncer à Stella, alors je dois faire un effort moi aussi et arrêter d’avoir peur. Peut-être qu’il a raison, et que Stella ne va pas mal le prendre. Alors c’est décidé : dès que nous serons à la maison, chez nous, je le lui dirai. Je veux pouvoir profiter, moi aussi, de toutes ces choses qu’il est prêt à me donner, sans craindre que Stella nous surprenne. Et je veux aussi que ma petite sœur profite de mon bonheur. Alors pas question de tarder encore.
Il resta avec moi dans la cuisine pour m’aider à finir de préparer le dîner. Ensuite, il mit les couverts, et j’appelai les enfants qui étaient concentrés sur les dessins animés. Ils vinrent passer à table avec nous, et nous avons mangé dans la bonne ambiance et l’amour. J’aime vraiment nous voir comme ça. Ça me donne l’impression que nous sommes une véritable famille, et je souhaite que ça ne s’arrête pas de sitôt. Les rires et l’ambiance qui régnaient étaient trop sincères et importants pour que je sois heureux rien que pour ça. Peut-être que ce n’était pas aussi mal de fonder une famille avec un homme. Je n’ai pas l’impression que ce n’est qu’une relation entre deux hommes, mais plus que ça.
— Mimi, pourquoi tu pleures ? dit soudainement Stella, me faisant remarquer que je m’étais emporté en voyant tout ce bonheur qui régnait autour de nous.
Car il y a longtemps, je n’avais pas eu droit à ce bonheur. Depuis la mort de nos parents, je n’ai jamais pu me souvenir combien c’était agréable d’être entouré des gens qu’on aime et qui nous aiment autour d’une table. C’était vraiment très agréable et magique, à tel point que j’en avais les larmes aux yeux.
— Je ne pleure pas. Je suis juste heureux de voir qu’on est si heureux, comme une vraie famille, dis-je en croisant le regard de Jonathan et de ses gosses, qui avaient un grand sourire sur les lèvres, contents de l’apprendre.
Mais ce n’était pas le cas de Stella. Je pouvais bien voir qu’elle n’était pas contente de m’entendre dire cela. Elle était restée crispée, sa fourchette suspendue en l’air. Cela me fit comprendre qu’elle ne serait jamais d’accord pour ma relation avec Monsieur Kim, et ça me fit mal. J’eus un pincement au cœur, parce que je ne sais pas ce que je ferais si elle était contre cela. Je ne voulais pas la perdre, ni Kim, parce que ces deux personnes étaient importantes pour moi.
— Mais nous ne le sommes pas ! avait-elle dit avant de continuer de manger son repas sans me lancer un regard.
J’étais vraiment mal de voir comment elle réagissait. Et ça me faisait encore plus peur, parce que je n’étais pas prêt à faire un choix entre les deux, parce que je les aimais tous énormément.
J’avais aussitôt perdu l’appétit et déposé ma fourchette, dégoûté. Je sentis la main de Jonathan venir prendre la mienne sous la table pour me remonter le moral, et ça avait suffi à me donner un petit sourire, même si j’avais mal.
— Nous, on t’aime vraiment et on serait très heureux si tu venais vivre ici avec nous, avec Stella, avait dit soudainement Jules, me faisant perdre mon sourire aussitôt.
Alors que je m’apprêtais à répondre, ce fut Stella qui prit les devants.
— Jamais cela n’arrivera, tu peux toujours rêver. Mimi est à moi seule et à personne d’autre, avait-elle dit en quittant la table à toute vitesse.
J’étais sans voix et abasourdi. Je sortis de table à mon tour et allai à sa poursuite.