Daven
Ce câlin n’avait rien d’innocent.
Daven m’enlaçait comme s’il savait exactement où poser ses mains pour ébranler mes défenses. Ses paumes, fermes mais caressantes, épousaient ma taille avec une précision presque insolente. À chaque pression, une décharge de chaleur irradiait en moi, réveillant un désir que je croyais éteint… un désir que je n’avais pas ressenti depuis les frissons confus de mon adolescence. Je ferme les yeux et enfouis mon visage dans le creux de son cou. Sa chaleur, sa respiration, son odeur… tout se mélange. Ce parfum brut, presque animal, saturé de phéromones, m’envahit jusqu’au vertige. Purée… comment peut-on être aussi excitant ?
Il ne dit rien, mais je sais qu’il sent l’effet qu’il me fait. Ses bras se resserrent, m’attirant contre lui comme s’il voulait me fondre à sa chair. Un gémissement m’échappe malgré moi, léger mais impossible à retenir. Ses doigts se glissent dans mes cheveux, les effleurent, les enroulent, les caressent avec une lenteur calculée. Sa bouche s’approche de mon oreille et, dans un souffle chaud qui me fait frissonner, il murmure :
- J’ai hâte de te soulever…
Il est dangereux… dangereusement irrésistible… Daven.
Ses lèvres glissaient doucement, frôlant la peau délicate de mon cou, comme une caresse effleurant un territoire interdit. Mon souffle se suspendit, chaque battement de mon cœur résonnait dans ma poitrine comme un tambour sourd. La chaleur de son souffle, sa proximité, cette attente insoutenable… tout en moi se tendait, prête à céder, à se perdre dans ce moment volé. Pourtant, juste au moment où ses lèvres s’apprêtaient à s’emparer de ma peau, j’esquivai son b****r avec un sourire à la fois espiègle et provocateur.
- J’ai un petit ami, je te rappelle.
Mes mots étaient un défi, un rappel à l’ordre, mais aussi une invitation au jeu. Je voyais dans ses yeux ce mélange d’amusement et de désir brûlant, comme un feu qu’on essaie d’éteindre en y plongeant du bois sec.
Daven s’immobilisa, ses mains toujours posées sur ma taille, ses doigts s’accrochant presque à ma peau comme s’ils refusaient de me lâcher. Son regard ne cilla pas, intense, presque cruel dans sa détermination.
- Tu sais bien que j’en ai rien à foutre, répondit-il avec un rictus qui laissait entendre qu’il se moquait des règles.
Malgré son audace, il me relâcha doucement, ses paumes glissant lentement le long de mes flancs, comme s’il voulait graver chaque instant dans sa mémoire. Sa voix, plus basse, presque un murmure chargé de promesses, vibra contre mon oreille :
- Ce n’est qu’une question de temps avant que nos corps s’unissent.
Un frisson électrique parcourut mon échine. Ce jeu dangereux entre nous, cette tension palpable, cette danse où chaque geste et chaque mot pesaient autant que les non-dits, me captivait. J’étais à la fois tentée et retenue, fascinée et sur mes gardes. Le silence s’installa, lourd, chargé de ce désir qui ne demandait qu’à exploser. Je savais que, malgré mes barrières, malgré mes paroles, je n’étais pas indifférente à lui. Et lui non plus, cela se lisait dans chaque regard, chaque souffle partagé. Je sentais déjà que cette résistance, ce petit jeu du chat et de la souris, ne ferait que renforcer la brûlure qui grandissait entre nous. Je quittai la cuisine, le verre d’eau fraîche à la main, mon corps encore en ébullition après l’échange avec Daven. Chaque pas vers le salon était un effort pour calmer le torrent de sensations que ses mots avaient déchaîné en moi. Les rires et les voix des invités flottaient dans l’air, banals, familiers, comme un voile qui tentait de recouvrir l’incendie intérieur. Au centre du salon, il y avait Eliano, mon petit ami, son regard posé sur moi avec une douceur rassurante, ignorant tout de la tempête qui grondait à quelques mètres. Je me glissai dans ses bras, comme si rien ne s’était passé. Mon visage s’appuya contre son épaule, mon corps se lova contre le sien. Pourtant, derrière cette apparence paisible, une tension brûlante ne demandait qu’à éclater. L’excitation née du contact avec Daven vibrait encore en moi, un feu secret que je voulais à tout prix contenir, mais aussi assouvir. Cette contradiction m’enivrait, cette dualité entre loyauté et désir, raison et pulsion. Je me blottis encore plus contre lui, cherchant refuge dans la familiarité de ses bras. Son parfum, doux et rassurant, contrastait avec celui de Daven, plus sauvage, plus provocant. Le contact de sa peau contre la mienne aurait dû m’apaiser, mais au contraire, il ravivait les braises invisibles qui brûlaient au fond de moi. Je sentais son regard posé sur moi, plein de tendresse, mais aussi d’une légère inquiétude, comme s’il devinait que je lui cachais quelque chose. Je souriais, doux, mais dans le creux de mon ventre, un feu secret grondait, un désir interdit qui s’éveillait et me faisait perdre pied. Les conversations autour de moi semblaient lointaines, un murmure étouffé derrière un voile de tension. Chaque geste, chaque regard échangé avec Daven, même à distance, résonnait en moi comme une promesse silencieuse. Mon esprit oscillait entre le besoin de rester fidèle à ce que je connaissais, et l’envie brûlante de me laisser emporter par ce tourbillon nouveau. Le jeu du contrôle et de la perte, du désir et de la raison, faisait battre mon cœur à un rythme effréné. Je posai un b****r furtif sur la tempe de mon petit ami, un geste tendre, mais mes pensées s’envolaient vers Daven, vers ce danger délicieux qui m’attendait dans chaque sourire, chaque frôlement, chaque silence chargé de non-dits. Je savais que cette nuit serait le début d’un voyage intense, un chemin où mes limites allaient être repoussées, où chaque caresse, chaque regard, serait une invitation à redécouvrir mon corps, mes désirs, et peut-être… moi-même.
La soirée touchait à sa fin, et alors que les invités commençaient à s’éparpiller dans la maison, Eliano et moi jouions les hôtes attentifs. On proposait à ceux qui avaient trop bu ou qui habitaient trop loin de rester dormir ici, histoire d’éviter les drames sur la route. Je les regardais, sourire aux lèvres, tandis qu’ils acceptaient avec soulagement. Parmi eux, Daven, fidèle à lui-même, choisit de rester, accompagné de quelques autres. La maison était pleine, les chambres du rez-de-chaussée toutes prises, alors on l’a logé dans la chambre juste à côté de la nôtre.
Un détail que j’aurais voulu ignorer, mais que je ne pouvais pas. Je me disais que c’était idiot, que je devais arrêter de me torturer l’esprit. Pourtant, savoir qu’il était là, si proche, faisait battre mon cœur un peu plus vite, réveillait en moi une tension que je ne contrôlais plus vraiment. Allongée près d’Eliano, je sentais son souffle régulier contre ma peau, sa présence rassurante. Et pourtant, tout au fond de moi, cette étincelle brûlante ne voulait pas s’éteindre. Je savais que cette nuit ne serait pas comme les autres .