Je tournais la tête, la respiration suspendue. Une porte métallique grince quelque part derrière elle. Une silhouette entre. Un homme châtain, il faisait à peine quelques mètres de plus que moi. Mon cœur parti dans une course éffréne de battement, j'étais dans un endroit inconnu avec un homme ! Qui était-ce ? Surtout que faisais-je là ? Son visage ne me disait rien, je ne pense pas l’avoir déjà vue. Je me reculai le plus possible dans le petit lit en bois. Et lui marchait en me regardant étrangement. Que faisais-je là mon Dieu ? M’étais je fais kidnapper pour être v***é ? Ou tuer ? Était-ce pour du trafic d’organe ? Plus il s’avançait, plus je reculais jusqu’à rencontrer le mur et là, il fit un sourire moqueur sans doute du style recule-toi encore, on voit, alors il avança l’air sûr de lui.
- Aaaaaaaaaaah hurlais-je de toutes mes forces les yeux bien fermés les bras enroulés autour de mon petit corps.
- C’est bon c’est bon je n’approche pas. Hurla-t-il à son tour, j'ouvris un œil et je vis à quel point il était proche de moi et jour-là plus fort.
- Aaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhh et je le vis sauter d’un bon en arrière puis deux jusqu’à finalement se retrouver au niveau de la porte alors, je me tus et le dévisageais l’air intrigué. Il était vêtu d’un jean Bleu et d’un T-shirt noir avec des graffitis rouge dessus, ses cheveux étaient coiffés de façon à être bombé sur l’avant et lisse sur le côté. Il devait sans doute être dans la vingtaine ou à la fleur de la trentaine.
- C’est bon la ? Demande-t-il alors que ses mains étaient dans les airs les pommes tourne vers moi.
- Non recule. Il fit encore quelque pas et plaqua son corps contre la porte
- Et là, ça va ? demanda-t-il en inclinant un sourcil vers le haut comme pour accompagner sa question
- Qu’est-ce que je fais là ?, demandais-je au lieu de répondre
- Un si petit corps avec une voix de monstres.
- C’est toi le monstre pour avoir kidnappé une jeune femme sans défense que tu ne connais pas
- Oh que si je te connais Kyria ou devrais-je dire soeur kyria.
- N’empêche que je suis là contre ma volonté et je vais vous porter plainte aussitôt que je vais sortir d’ici.
- Qui a dit que tu vas sortir d’ici ? L’effroi pris possession de moi alors que je voyais le sérieux sur son visage
- Vous voulez me tuer ? Et vendre mes organes ? demandais-je d’une petite voix ? En le regardant d’un air suppliant. J’ai un cœur en très mauvais états, il s'arrête souvent de battre sans raison donc n'est pas propice pour une transplantation, et mon foie aussi sans parle de mes poumons, j’ai un rein qui ne fonctionne pas bien et l'autre avait été donné, si c'est pour mes yeux, j'ai la myopie aggravé et mes dents ont la carie. Que le seigneur me pardonne pour ses mensonges, mais tout ce que j’essayais de faire c’était de sauver ma vie
- On n'a pas besoins de tes organes sœur Kyria. Je ne sais pas pourquoi, mais la dernière partie de sa phrase sonnait plus comme de l’ironie.
- Si ce n’est pas pour les organes alors quoi ? Un réseau de prostitution ?, Demandais-je le cœur battant. Je vous en prie, prenez mes organes, ils sont tous en bon état, vous pourrez tout vendre sur moi jusqu’à mes yeux, mais pitié pas la prostitution, mon corps, c'est le temple du saint esprit, je ne peux pas le souiller, je préfère mourir encore.
- Je pensais que tu avais un rein. Rigola-t-il. Une religieuse qui ment. Riait-il plus fort. Qu’est-ce qu’on n'aura pas vue sur cette terre. Tu ne mentiras pas ne fait-il pas partir de vos douze commandements ?
- D'un, c’est dix commandements pas douze et de deux, j’essaie de sauver ma vie, je n’ai pas menti de gaité de cœur.
- Même si c’est vingt, je m’en cogne, je ne sais pas ce que le patron a prévu pour toi, mais quand il rentrera dit lui que tu n’as plus tes deux reins un cœur dysfonctionnel et un demi foi, il te laissera partir.
- C’est vrai ?, Demandais-je alors que mon cœur bondissait de joie, je ne savais pas que ce serait si facile. Je ne vous porterai pas plainte. Promis, je vais vous pardonner et priez pour votre conversion afin que vous ne kidnappiez plus les gens. Et là, il se tordit de nouveau de rire au point où je crus qu’il allait s’écrouler.
- Tu es si crédule. Ta liberté est comme le retour de votre Messie, ça n’arrivera jamais.
- Ne blasferme pas sur ma foi le Christ reviendra et je vais sortir d’ici.
- Oui pour aller vendre ton corps.
- Que Dieu m’en préserve. Dis-je en mettant la main sur mon cœur. Je ne vendrai jamais mon corps.
- Tu ne dis pas la vérité. Ce n’est pas quoi le patron. Tu te la racontes trop pour un simple sous-fifre. Je veux parler à ton patron. Non, j'exige parler à ton patron.
- Et qui crois-tu être pour exiger des choses ? Tu as vue ou tu es ? Tu es dans une cellule,
- S’il vous plaît. Dis-je en décidant de changer de stratégie. Je n’ai rien fait pour être ici, on doit sûrement me chercher dehors, mes sœurs du couvent, je partais juste faire une course, elles doivent m’attendre pour le repas de midi.
- Quel repas de midi ? Nous sommes mercredi. Tu as dormi pendant trois jours comme un cadavre et tes fameuses sœurs ne vont pas te chercher, car tu as laissé un mot pour dire que tu t’en allais, puisque tu ne supportais plus la pression. Il n’y a personne qui te cherchera.
-Mercredi ? Oh mon Dieu, c'est le mercredi des cendres, je devrais être à la messe à prendre. Je vous en prie laisser moi sortir, je ne peux rien vous apporter
- Si, beaucoup. Tu as deux reins. Rigola-t-il. Je vais venir te chercher dans quelques minutes pour te permettre de prendre une douche, et ne pense même pas que tu pourras t’échapper, car au moindre faux pas, tu auras une balle entre les deux yeux.
- Tu ne feras rien, car sinon mes deux reins ne vous servirons plus à rien.
- Mais mieux que tu sois morte que tu sortes d’ici. alors crois-moi que je n’hésiterai pas. Je ne répondis rien tournant la tête pour regarder le mur, c'étaient des petites briques avec des toiles d’araignées dessus. Ça doit faire des siècles que cette cellule n’a pas été habité.
Effectivement le châtain dont je ne connaissais toujours pas le nom s’est repeinte quelque minutes après avec une arme. « Suis-moi » à t’il simplement dit et comme une docile fille, je lui ai obéi, il s’agissait bien d’une arme à feu, et je ne comptais pas laisser une de ses balles transpercer ma chair. Il m’a conduit dans une pièce sans lumière qui sentait le moisi. J’aurais bien refusé d’y entrer, mais apparemment ça faisait trois jours que je ne m’étais pas douché et je sentais déjà une odeur nauséabonde émane de moi alors, je suis entré sans faire d’histoire et j’ai même fermé la porte de peur que ma nudité soit exposée à la vue de mon assaillant. Je ne compte pas le nombre de fois que j’ai senti les toiles d’araignée sur ma peau, à un moment, j'eus même l’impression qu’une de ses bestioles me marchait dessus. Je me suis retenu de hurler de peur qu’il entre et me trouve complètement nue sous la douche. L’eau était horriblement froide.
- Si tu as fini là-dedans, j’ai une tenue pour toi, ta jolie robe de bonne sœur et ton voilent doivent sans doute sentir la sueur. Il fit trois coups à la porte et je l’ouvris assez pour faire passer ma main et prendre la tenue. Il ne m’avait pas vue, mais je me sentais mal. Je n’avais jamais été aussi proche d’un homme en étant complètement nue. Tout ça me faisait bizarre. J’avais envie de pleurer, mais il y a longtemps je ne pleure plus, je crois que mes larmes ont taris dans mon corps, car il eut un temps où je n’ai fait que ça. Pleurer à n’en plus finir et un jour, j'ai réalisé que je pleurais désormais sans larmes, elles ne coulaient plus et finalement, j'ai arrêté de pleurer, peu importe à quel point la douleur était forte, je ne pleurais plus.