Texas Profilage - Tome 1

Cover-3

— Tu nous as manqué ma belle, tu sais ! me précise-t-il.

— Tout comme vous m'avez manqué !! lui dis-je.

Il renforce sa poigne, afin de me garder auprès de lui un peu plus longtemps. Au bout de quelques minutes et en entendant les gazouillis de ma fille, je me détache de lui et me retourne vers le dernier membre de l'équipe et surtout mon ami.

Nathan se dirige alors vers moi ayant toujours ma fille dans ses bras. La tenant avec son bras gauche, il ouvre le droit afin que je m'y engouffre, ce que je m'empresse de faire pour me retrouver dans l'étau de ses bras, avant d'enrouler à mon tour les miens autour de son buste.

Il resserre son étreinte afin de nous tenir fort contre lui, chacune d'un côté. Un fort sentiment de réconfort et sécurité se fait alors ressentir à l'intérieur de ceux-ci.

— Comme cela m'a manqué d'avoir deux belles filles dans mes bras !!! se vante-t-il.

— Normal elles se cachaient ici, lui répond Nini.

Un grand fou rire de la part de tout le monde éclate et aide à détendre l'ambiance. Je me défais du câlin tout en relevant ma tête afin de le regarder dans les yeux pour le remercier et me dirige ensuite vers la cuisine.

Tony en profite alors pour me dire :

— Hey patron, on a le droit nous aussi à ses superbes crêpes qui sentent bien bon ?

— Je ne sais pas ! Eli, on lui en laisse ??

Je regarde ma fille et remarque qu'elle regarde vers lui tout en plissant ses beaux petits yeux, Tony essaie d'ailleurs de faire les yeux doux à celle-ci en retour.

Je tente de garder mon calme devant la scène, même si l'envie de rire est plus que présente.

— Tony, corruption d'une petite fille peut t'attirer de graves ennuis, l'avertis-je.

— Quoi !! Mais... Je n'oserais jamais, voyons !! Cet agent miniature est bien trop dangereux pour tenter quoi que ce soit, me répond Tony.

Il ne m'en fallut pas plus pour repartir dans une crise de fou rire devant sa tentative de rattrapage. Les autres nous suivent aussi et même ma puce rigole. Voilà comment j'aime mes matins et mes journées auprès d'eux, toujours pleines de vie.

— C'est bon, je t'en fais aussi, comme-ci j'allais te laisser mourir de faim, ventre sur patte ! Nini, Nathan vous en voulez aussi ?

— Merci, je veux bien, miss, me répond mon amie.

— On n’a pas eu le temps pour un bon petit déjeuner, alors je ne dis pas non à ce que tu peux nous offrir, Izzie, m'explique Nathan.

— Ok, va pour un déjeuner copieux pour vous tous, en revanche vous mettez tout sur la table, à chacun son boulot !! leur dis-je avec un grand sourire.

Ils se dirigent tous vers ma cuisine, ouvrent les placards afin de trouver tout ce dont ils ont besoin. Eli les regarde faire de sa chaise haute tout en buvant son biberon de chocolat.

Le silence qui m'entourait avant est vite remplacé par les voix de mes amis et je peux vous dire que cela donne une cacophonie d'enfer, mais je ne les ferais taire pour rien au monde car ils savent me redonner le sourire.

Une fois mes crêpes finies et le tout vite dévorés par tout le monde sous les bavardages et pitreries de Tony et Eli, car oui ma fille en sa présence devient apparemment un vrai petit démon. Je sens que l'on ne va pas s'ennuyer avec eux deux, note à moi-même ne jamais les laisser ensemble ces deux-là ou sinon, je crains le pire et aux regards de mes deux autres acolytes ils pensent exactement à la même chose.

Après ce déjeuner copieux, je leur propose une balade au sein du ranch, afin de leur montrer les nouveaux pensionnaires et aussi les anciens qu'ils connaissent déjà bien entendu.

Ma fille a élu domicile dans les bras de son tonton Nathan qui ne s'en plaint pas pour autant.

Arrivés à mi-chemin, entre l'enclos et la maison, nous entendons le bruit de sabot approcher au galop, en regardant bien ce sont mes trois compères qui nous ont repérés. Ils connaissent mon équipe et se laissent caresser par eux mais rien de plus, seul Nathan a eu le droit à une approche d'Iris, car la jument a repéré sa petite camarade de jeux dans ses bras. Il hésite un peu en la voyant venir mais ne la craint pas pour autant.

La surprise n'est que plus drôle à lire sur leur visage en voyant Iris chatouiller avec son museau ma princesse.

Pour ma part, je caresse les crinières des deux autres chevaux qui se sont placés à mes côtés et rassure mon ami.

— Elle a découvert ce matin que sa petite maîtresse est très chatouilleuse, du coup elle prend un malin plaisir à le faire et j'avoue que la jeune demoiselle ici présente à l'air d'adorer ça, vu ses grands éclats de rire, dis-je le sourire aux lèvres.

Ils sourient eux aussi face à cette scène pleine de joie et d'amour entre Iris et Eli.

Peu de temps après, le bruit de deux véhicules se fait entendre : le premier un gros 4X4 noir, C.I.A à n'en pas douter. Le deuxième, plus modeste de couleur grise avec l'insigne des Texas Ranger dessiné en gros sur le capot, celui de mon ami Éric.

— Toujours aussi discret les agents de la C.I.A, nous dit Nini.

— Que veux-tu, c'est leur habitude le tape-à-l’œil, répond Nathan.

— Mettez vos commentaires de côté car nous allons collaborer pendant quelque temps et autant que l'ambiance et l'entente soient les meilleures possibles, s'il vous plaît ! Cela ne me réjouit pas plus que vous mais je vais faire avec, pour le bien de l'enquête, leur dis-je avec un peu d'autorité dans la voix.

Après leur avoir dit cela, mon regard se tourne vers les agents Andrews et Mathis qui avancent vers nous. Me trouvant à l'intérieur de l'enclos, comme la veille, les chevaux se placent près de nous, nous protégeant. Iris place sa tête devant Eli afin de la cacher de leur vue, pendant que Sultan se place un peu en avant de moi et Zeus à mes côtés.

Je me rends compte que mes amis ne comprennent pas ce qu'il se passe alors je leur explique :

— Ils ne connaissent pas ces personnes et n'ont pas confiance, alors ils nous protègent instinctivement, ils l'ont déjà fait hier !

— C'est étonnant, mais rassurant je dois dire, me dit Nathan qui est inquiet pour ma fille et moi.

— Pose là au sol, tu vas voir !

Il s'exécute et la pose en se reculant pour voir ce qu'il se passe et là presque instinctivement les chevaux échangent leur place. Iris vient prendre la place de Zeus qui lui se place en avant de moi, quant à Sultan lui place ma puce entre ses antérieurs, exactement comme la veille.

— Waouh !! Formidable, tu fais un travail prodigieux, Izzie, me complimente Tony.

— Le mérite ne me revient qu'à moitié, car là je n'y suis pour rien, je les ai dressés oui, mais jamais pour protéger l'homme, juste l'écouter et reproduire ce qu'il demande. Là, ils le font d'eux-mêmes et pour Eli cela me rassure !

— C'est leur façon de vous remercier toutes les deux pour l'amour que vous leur apportez, me dit Nini.

— Peut-être... Je ne sais pas... Mais même sans cela j'aime mes chevaux, peu importe ce qu'ils font.

— On n’en a jamais douté, ma belle, répond Éric en arrivant près de nous.

Je lui souris, il connaît lui aussi mon amour pour ses animaux, puis il reprend la parole :

— Je vois que l'équipe de choc est arrivée !!

— Eh oui, que veux-tu ! On lui manquait trop, plaisante Tony.

Les deux autres agents viennent de nous rejoindre.

— Bonjour, agent Carter ! Toujours aussi surprenant leurs réactions, m'explique l'agent Andrews.

— Bonjour à vous aussi, agent Mathis et agent Andrews, ils finiront par s'habituer à vous, enfin peut-être ! Je vous présente mon équipe, agent Virginie Pax notre analyste, agent Anthony Niels comportementaliste et pour finir agent Nathan Blair notre expert en psychologie et mon second.

— Bien le bonjour à vous et merci d'accepter de nous aider dans notre enquête, je suis l'agent Stéphane Andrews et voici mon équipier l'agent Luc Mathis.

— Bonjour ! répondent ensemble mes amis.

— Avez-vous le dossier ? leur demandais-je.

L'agent Mathis sort de sa sacoche un gros dossier noir et me le tend afin que nous prenions connaissance de leurs investigations durant l'enquête.

— Merci ! Allons nous installer sur la terrasse pour parler plus tranquillement, que je puisse ramener ma fille en même temps auprès de Maria et préparer un bon café pour tout le monde, afin d'être en forme.

Une fois près de la maison, je montre la table sur la terrasse afin que tout le monde s'installe, le temps que j'emmène ma puce à l'intérieur, où il fait d'ailleurs meilleur. Nous ne sommes qu'en fin de matinée, en regardant l'horloge je vois qu'elle affiche 11h00, encore une journée chaude en vue, apparemment.

Le café a fini de couler et je le dépose dans le plateau avec les tasses, le lait et le sucre. Je sors sur la terrasse et le pose sur la table.

On peut sentir que l'ambiance n'est plus aussi euphorique que tout à l'heure, maintenant le sérieux a repris ses droits sur nous tous, cela m'a manqué malgré tout ce que j'ai pu dire. Tant d'années à aider les autres marquent vite, ce métier m'a apporté beaucoup mine de rien et il est une grande partie de moi que je ne peux renier.

Je regarde chaque personne et prends la parole :

— Bien messieurs, je vous laisse nous expliquer pourquoi vous avez besoin de nous avec précision et qu'elle est cette enquête sur laquelle vous nous demandez de l'aide !!

— Ok !! Tout d'abord, nous faisons appel à vous car votre réputation et votre taux de réussite sont assez impressionnants, notre supérieur est lui-même celui qui nous a envoyé vers vous.

— C'est assez flatteur agent Mathews, mais nous ne faisons que notre travail, parfois un peu trop passionnément, mais rien de moins que ce que chaque agent fait, peu importe l'unité, dis-je.

— Je comprends... Enfin nous comprenons cela et c'est cette détermination qui nous a fait nous diriger vers vous, pour aider à la résolution de l'affaire de « l'as de cœur », il a trop longtemps sévi, ainsi que fait de trop nombreuses victimes, malheureusement.

— J'ai entendu parler de cette affaire, il n'y a pas longtemps ! Vous n'avez apparemment toujours aucune idée de l'identité, ni du fait que ce soit un homme ou une femme le coupable, précise Virginie.

— Effectivement, à chaque fois qu'un indice semble mettre les agents de police sur la voie il s'avère qu'ils finissent par faire fausse route, il ou elle est très douée pour se cacher et déjouer leurs tentatives, aucune empreinte n'a jamais été retrouvée sur une scène de crime, donc pour un profilage cela reste compliqué pour nous.

— En même temps, vous n'êtes pas formée pour faire du profilage, c'est plus de notre ressort ça ! leur lance Nathan qui a toujours été le plus réticent à collaborer avec la C.I.A.

— Tout à fait, agent Blair ! Chacun son rôle, nous sommes conscients de l'animosité que nos deux agences éprouvent. Croyez-moi, rien n'est facile pour nous, mais pour pouvoir enfin mettre cet individu derrière les barreaux nous ferons tout ce qu'il faut afin que la collaboration se passe pour le mieux, nous dit l'agent Mathis avec un sourire afin de tenter de calmer les choses.

— Va, alors falloir du temps pour cela, car la dernière fois, l'autre équipe n'a pas été très coopérante et on a perdu beaucoup de temps, lance Tony resté silencieux jusque-là.

Je ne peux que comprendre leurs réticences à cette collaboration. La dernière en date a failli finir en fiasco total, mais surtout en tuerie pour nos deux équipes car les agents de la acquiC.I.A ne nous donnaient pas les informations en temps en heure. Ce qui a valu du retard dans le profilage de l'individu, ainsi que des victimes qui auraient pu, peut-être, être évitées. Malheureusement, cela nous ne le saurons jamais et je suis comme eux, pas prête de permettre que cela se reproduise.

— Nous avons eu vent de cette médiocre collaboration de nos services et nous ne ferons pas la même chose… Pour vous le prouver, nous sommes même prêts à vous laisser diriger l'enquête, sous condition d'être tenu au courant de l'avancée, pour vous prouver notre bonne foi.

Dire que nous sommes surpris est un euphémisme, en dirigeant mon regard vers mon équipe je peux voir qu'ils pensent comme moi. Il est rare qu'ils abandonnent une affaire si facilement, ils doivent vraiment avoir besoin d'aide.

— Au moins nous pensons pareil quant à la résolution de cette enquête, c'est déjà un gros avantage ! Il serait, effectivement, plus simple qu'on est l'affaire en main et je pense que mon équipe est d'accord quant à une possible collaboration, ainsi qu'une aide dans l'enquête.

Chacun d'entre eux acquiesce d'un signe de tête pour confirmer mes paroles, ensuite les agents nous font part de l'enquête qui n'est pas très réjouissante.