Avant-proposJe suis né à Hanoi en juin 1934, et j’y ai vécu jusqu’en mars 1946. Mes nourrices, Thi Hai et Thi Ba, ne m’ont pas seulement gorgé de leur lait délicieux, mais, plus tard, quand je pus entendre leur langue, elles m’ont raconté à longueur de temps les contes qu’elles avaient appris de leurs mère et mère-grand. Trois de ces contes, je m’en souviens toujours (« L’origine du margouillat, du buffle édenté, du poisson-chat ») et on les retrouvera dans le corps de ce recueil. Pas seulement ceux-là, mais encore « L’origine des rayures de seigneur tigre », « L’origine du derrière rouge des singes », etc. Je suis resté enfant, car je ne cesse de me les re-raconter. (M.C.)
Chaque année, quand le Têt approche, mon cœur se remplit d’émotion : je me remémore les doux souvenirs de mon enfance à Nouméa où j’ai été bercée par les merveilleux contes vietnamiens racontés par mes parents, mes grands frères et sœurs. Parmi mes préférés, « L’origine du banh chung » reste gravée dans ma mémoire. Et à cette fête traditionnelle, nous partagions ensemble ce savoureux banh chung en nous rappelant l’histoire du roi qui cherchait un successeur. La symbolique du carré (banh chung) et du rond (banh dây) est toujours présente dans l’imaginaire vietnamien : le soleil et la lune, la terre et le ciel, la mère et l’enfant, tout comme les valeurs de perfection, de fidélité et d’harmonie. J’aime aussi « L’histoire de la pastèque » où l’on voit comment la droiture du prince An Tiêm fut enfin reconnue par le roi Hung Vuong, son père adoptif. Après les avoir contés à ma fille et à mes étudiants, c’est par ce présent ouvrage que je souhaite vous faire découvrir, chers lecteurs, ces trésors de mon pays. (Lê Thi-Xuyên)
Ciel, Terre et peuples