Chapitre I .1

1668 Words
Une nuit très bizarre, elle a passé une nuit bizarre car elle rêvait de tous ces actes manqués. Les petits regards qu'elle aurait eu lors de ce dîner. Les jeux de mots qu'elle se serait amuser à faire. De son côté, cet homme aussi imprévisible que le destin se demandait comment il a pu renoncer aussi facilement à ce tête-à-tête avec une si séduisante qu'inaccessible demoiselle. Cette jeune dame répondait au nom de Yelen telle une véritable lumière qui illumine la plus grande des obscurités. Force était de reconnaître qu'elle était unique en son genre. Raffinée et élégante, elle était, tout ce qui a de plus belle dans la féminité était incarné en elle. Elle avait le mental et le physique ! Seule la maîtrise de ses émotions faisait froid dans le dos quand on y est exposé. Mais lui, il ne fait pas partie de ces hommes si patients, il l'a déjà été en attendant ce rendez-vous qui finalement est tombé à l'eau mais il ne le sera plus. Il préfère jeter l'éponge car pour lui une femme qui se montre aussi inaccessible qu'elle n'a nullement besoin d'un homme comme lui dans sa vie. Encore un de perdu pour la jolie dame ! À midi, Yelen s'est rendue chez son père afin de prendre de ses nouvelles, ce dernier n'habite pas avec sa mère et elle. Ses parents se sont divorcés quand elle était encore une petite fille, elle n'avait que six ans à l'époque et elle était leur unique enfant. La petite Yelen avait donc l'habitude d'aller passer les week-ends chez son père jusqu'à ses dix-sept ans, c'était l'année où elle avait eu son baccalauréat et était partie continuer ses études à Dakar. Sa mère après le divorce s'était remariée après tout comme son père mais malheureusement son beau-père est décédé seulement après cinq ans de mariage. Elle en a vu de toutes les couleurs avec sa mère, c'est certainement tout ceci qui a forgé ce caractère de guerrière en elle. Quand elle arrive chez son père, elle le trouve sur la terrasse entrain de lire de vieux journaux. - Bah n'i tilé ! (Bonsoir papa !) - Ah Yelen ma fille, comment tu vas ? - Je vais bien par la grâce de Dieu. Et toi avec ta santé ? dit-elle en s'asseyant sur la chaise à côté de lui. - N'be Allah tanou ! (Je rends gloire à Dieu !) - Allah ka Allah tanou dji di ! (Que Dieu fasse que ça perdure !) - Amina (Amen), sinon comment ça va au boulot ? - Ça va bien bah ! - Et côté vie privée ? Tu n'as toujours pas de prétendants ? - Non bah. - Ma fille arrête d'être sélective. - Ce n'est pas ça bah. - Alors c'est quoi ? - C'est.. ce n'est rien. Tantie est à l'intérieur ? Je vais aller la saluer. - Oui elle y est avec ton frère Kodio. - Je reviens, dit-elle en se levant. Yelen a trois frères et une sœur du côté de son père, et du côté de sa mère elle n'a qu'une sœur qui d'ailleurs s'est mariée l'année dernière à l'âge de vingt ans. - Bonsoir ici ! - Bonsoir, tu vas bien Yelen ? - Ça va Yelen ? - Oui je vais bien Dieu merci et vous, tantie et Kodio ? - On va bien aussi, tu es venue nous voir. - Oui comme ça faisait deux jours. - Tu as bien fait, ton père parlait justement de toi ce matin. - Ah bon ? Pourquoi ? - Bon, on se reprend plus tard Yelen, je dois aller faire un truc, dit son jeune frère avant de partir. - D'accord Kodio, tu disais tantie ? - Quelqu'un est venu demander la main de ta sœur. - Et vous avez accepté ? - On réfléchit là-dessus. - Ne la mariez pas si elle ne veut pas et.. - C'est elle-même qui a montré le chemin de la maison à ce dernier, lance sa tante en lui coupant la parole. - Elle est encore jeune, pourquoi se presser ? - Pour ne pas certainement atteindre ton âge avant de se marier. Comme quoi le fait de n'être toujours pas mariée à un certain âge pose problème ici en Afrique. Des remarques sur son âge et sur le fait d'être célibataire ne manquent pas à la vie de la belle demoiselle. Tout le monde parle de ce fait surtout qu'elle a tout pour plaire et que toutes les femmes de son âge sont mariées et mères de plusieurs enfants. La jeune Yelen ne s'attarde pas sur cette réponse de sa belle-mère et continue à exprimer ses pensées. - Je pense qu'il serait mieux qu'elle ait son baccalauréat au moins. - Elle fait le bac cette année donc je ne vois pas pourquoi on ne devrait pas réfléchir sur cette proposition de mariage. - D'accord, mais si vous pensez accepter assurez-vous de dire à sa future belle-famille et à son futur mari qu'elle continuera ses études. - Je ne continuerais pas si je ne veux pas, fit la jeune fille en entrant dans le salon. - Que dis-tu Sira ? Tu ne veux pas continuer tes études ? - En quoi ça te regarde Yelen ? N'est-ce pas ma vie et mes choix ? - Je le dis juste pour ton bien car je suis ta sœur sinon rien de plus. - Garde tes dires s'il te plaît, si c'est faire des longues études et finir sa vie seule sans mari sans enfants, sans vie passionnante, je préfère de loin ne plus étudier. - Sans mari ? Oui ! Sans enfants ? Oui ! Mais sans vie passionnante ? Non, ma vie est juste ce que je désire, je travaille et gagne très bien ma vie, je profite comme je veux. Avoir un mari ou un homme pour te tenir compagnie n'est pas l'objectif de vie de tout le monde ! Pour moi, ce n'est pas une nécessité d'avoir un homme, j'accepterais réellement un homme dans ma vie quand je jugerais qu'il mérite que je partage mon temps avec lui. - Tu te crois toujours si spéciale que ça ? Tu vieillis grande sœur. - Tout le monde est spéciale et l'âge n'a aucune importance quand on connaît sa valeur. Un conseil ne te marie pas par dépit et surtout pas parce que tu crains d'être seule ! Je vais voir bah, au revoir. Yelen sortit du salon sous le regard de sa tante et de sa sœur, cette jeune fille avait toujours le don de chercher Yelen et sa mère ne lui fit jamais cas, elle dit et fait toujours ce qui lui passe par la tête à l'encontre de sa grande sœur de treize ans son aînée. Yelen était en vacances chez son père quand sa sœur Kandia est née, elle a pratiquement passé toutes ces vacances à occuper de sa sœur. C'est cette même sœur qu'elle a nettoyée, lavée et habillée qui lui manque de respect sans aucune honte. Le comble est qu'elle y trouve du plaisir ! - Bah, j'ai appris que Kandia allait se fiancer ? - Oui c'est probable, c'est pourquoi je te dis de voir avec les hommes, il est temps que tu accepte quelqu'un dans ta vie. - Touma sé baali te karaba ! (On ne peut forcer ce dont le temps n'est pas venu). - Mais toi tu repousses le temps ! - J'ai compris bah, je vais y penser. - J'aime mieux ça. - Bah je vais y aller, j'ai une course à faire. - Tu n'es pas restée longtemps. - Je passerai la journée ici la prochaine fois. - Ça me plairait beaucoup. - Tiens de quoi acheter ta cola, dit-elle en lui tendant un billet. - Mais tout ça ma fille ! Que Dieu te le rende au centuple. - Amina bah. Il lui fit beaucoup de bénédictions et lui donna la route. Elle dit au revoir à tous les autres avant de partir. Après avoir démarré loin de cette maison d'où l'amour de son père ainsi que la pression des uns et des autres régnaient, elle souffla un bon coup et prit la route en direction de la maison de son amie, cette dernière venait de déménager avec sa famille dans un nouveau quartier et elle n'avait pas eu le temps d'y aller. Elle arriva au bout de trente minutes dans une ruelle qu'elle croit être celle de son amie, elle se met donc à l'appeler pour en être sûre. - Oui ma chérie, je crois que je suis dans le carré que tu m'as indiqué. - Vois-tu une maison en violet ? Elle cherche des yeux et vit la maison à sa droite mais ses yeux se tombèrent sur une magnifique petite fille qui attira son attention. - Tu la vois la maison Yelen ? - Euh oui, elle est à ma droite. - Donc tu dois être devant chez nous, attends que je sorte. - D'accord. Son regard était toujours sur la petite fille qui marchait seule, elle desendit de la voiture et se met à la suivre.. - Yelen, cria son amie, tu vas dans la mauvaise direction, je suis là. Elle se retourne regarder son amie puis elle regarde la petite fille et voulut la suivre. - Tu fais quoi ? Tu la connais ? demanda Mira, son amie. - Non, dit Yelen en s'arrêtant. Et toi ? Tu la connais ? - Non, tu oublies qu'on vient d'arriver dans ce quartier, on ne connait personne. - D'accord, elle est belle votre maison ! - Tu trouves ? - Oui trop ! - Entrons pour que tu te rafraîchisses d'abord. - Oui j'en ai fort besoin ! exclama Yelen en pensant à cette petite fille qu'elle avait vue, ça l'intrigue sans vraiment savoir pourquoi. Une partie d'elle le savait sûrement et son cerveau voulait croire à l'impossible, quant à son cœur, ce dernier suivait.. ___________
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