Chapitre3 - partie 2

1389 Words
Beverly  À la fin de mon tour de travail, Valéry vint me chercher comme d’habitude. Il me déposa directement à la maison. Je fis un saut rapide aux toilettes pour me débarbouiller et me jetai simplement sur mon lit pour un sommeil réparateur. Le lendemain matin, samedi, je traînai un peu au lit et me levai vers 9 h. Je trouvai maman et papa assis dans le salon, conversant joyeusement. Je ne comprendrai jamais ce couple. Hier encore, ils étaient sur le point de s'é*****r, et ce matin, la paix semblait régner entre eux. Je lançai une salutation rapide dans leur direction et me rendis ensuite à la cuisine. Je réchauffai simplement le reste de la nourriture de la veille, et on le mangea comme petit-déjeuner. Les parents se joignirent même à nous, et nous mangeâmes tous dans la bonne humeur. Si seulement cette matinée pouvait représenter la normalité de notre vie de famille, mais malheureusement, c'était simplement une exception. Le chaos représentait mieux notre quotidien. Je contrôlai ensuite les devoirs de mes cadets. Malheureusement, je n'avais pas le temps de le faire en semaine, et c'était généralement Virginie qui s'en chargeait. Je prenais tout de même la peine de tout vérifier durant le week-end et de réviser un peu avec eux, dans la mesure du possible, tout en essayant de ne pas délaisser mes propres études. Je devais prendre le service au bar à 16 heures aujourd’hui. Il était déjà 14 h 30. Je me sentais pratiquement au bout du rouleau avant même d’avoir commencé à travailler. J’avais vraiment besoin de me relaxer quelques minutes avant d’y aller. Je me rendis dans la chambre. Deux de mes frères s'y trouvaient. Je leur demandai de sortir pour que je puisse me reposer, ce qu'ils firent sans objection. J'étais sur le point de m'étendre sur mon lit quand mon regard se posa sur mon téléphone. Je le pris et vis avec stupéfaction que j'avais reçu un message d'Arthur, hier en soirée. Je l'avais jeté sur le lit après la bagarre de mes parents, et j'étais tellement fatiguée que je n'y avais même pas prêté attention. J'ouvris le message d'Arthur, me demandant bien ce qu'il pouvait contenir. Nous nous connaissions à peine. “ Salut Beverly, juste pour t’envoyer la partie du cours que tu t’as manquée hier soir.” À la suite de ce message, plusieurs photos s’affichèrent. “Bonjour Arthur, merci beaucoup, c’est vraiment gentil de ta part.” Je me demandais tout de même quand est-ce que j'aurais trouvé du temps pour étudier. “ Ton week-end se passe bien ?” demanda Arthur. Il était apparemment près de son téléphone. “ Oui, je ne me plains pas, et de ton côté ?” “ Bof, ça va, je m’ennuie un peu.” “J’imagine bien, ne connaissant presque personne dans la ville, c’est tout à fait normal.” “Exactement” Un petit moment de vide s’installa. “Je vais devoir te laisser. Je dois bosser tout à l’heure.” “ D’accord, bon week-end et bon boulot à toi.” “ Merci, à toi de même.” répondis-je en posant le téléphone sur le sol. Je restai étendue pendant une demi-heure avant de me lever et de m’apprêter rapidement pour le boulot. Mon week-end passa tellement rapidement que, bien vite, nous étions lundi. J'arrivai en fac vers 10 heures et, alors que je cherchais des yeux une place disponible, je vis une main au bout de la salle qui me faisait apparemment signe. Je regardai avec intérêt et me rendis compte qu'il s'agissait d'Arthur. Il accentua son geste en m'invitant visiblement à le rejoindre. Je comblai donc la distance qui nous séparait. - Bonjour, lança Arthur avec un large sourire tout en m’indiquant la place libre près de lui. - Bonjour, répondis-je un peu embarrassée en m’y installant. - Amanda pourrait s’asseoir près de toi, m’informa Arthur. - D’accord, merci bien. Nous avions encore cinq minutes avant le début des cours. - Ton week-end a été ? Pas trop fatiguée ? s’enquit Arthur. - Un peu tout de même, répondis-je en lui faisant un faible sourire. - Je n’ai pas oublié tes effets, je te les apporte demain. - Merci Arthur. Le professeur entra quelques instants plus tard et le cours put enfin commencer. Comme à son habitude, Amanda arriva près d’une demi-heure après le début du cours. - Bonjour, merci pour ma place, me chuchota Amanda en s’installant discrètement près de moi. - Tu devrais remercier Arthur, c’est lui qui a réservé nos places. - Hum, je vois, répondit Amanda d’un air ravi. - Haha, je te vois venir, lui chuchotai-je à l’oreille. - Haha, tu ne vois rien du tout, me répondit Amanda. Elle se tourna ensuite vers Arthur et lui fit un large sourire. - Merci de m’avoir réservé la place, lança-t-elle en minaudant. - Il n’y a pas de quoi, répondit Arthur d’une voix forte. Je secouai légèrement la tête et cherchai à me concentrer sur mon cours. La pause de midi arriva bien rapidement. - J’ai un petit creux là, lança Amanda avec désinvolture. Vous venez manger un morceau avec moi ? Arthur me regarda comme s’il quêtait ma réponse avant de donner la sienne. - Oui, pourquoi pas ? De toute façon, je n’aurai plus le temps de le faire après. - C’est bon pour moi aussi, répondit Arthur. On héla simplement un vendeur ambulant qui passait par là. Ce dernier avait sur sa tête un plateau contenant des œufs bouillis, du piment, des boîtes de sardines, et dans sa main libre, il tenait un sac contenant des baguettes. Chacun commanda du pain selon son goût et régla individuellement sa note. On retourna en fac en mangeant et on s’installa à l’ombre d’un arbre pour finir notre repas. - Alors, Arthur, pourrais-tu en dire plus sur toi ? demanda Amanda d’un regard enjôleur. - Bah, je ne saurai quoi te répondre. J’ai 21 ans et je suis à Yaoundé depuis une semaine déjà. - Les universités de Douala ne te convenaient pas ? demanda Amanda. Elle avait posé la même question que moi il y a quelques jours, et je vis une fois de plus de l’embarras apparaître sur les traits d’Arthur. - Hum... disons simplement que j’avais besoin de changer d’air. - Je vois, répondit Amanda. - Euh, les filles, on se dit à plus tard, je fais un saut aux toilettes. - D’accord, répondis-je simplement. Arthur s'éloigna rapidement tandis que je tournais mon regard vers Amanda. Cette dernière le regardait s'éloigner avec une expression rêveuse sur le visage. Elle tourna ensuite son regard vers moi et me fit un large sourire. - Hum... on ne peut pas dire que tu sois particulièrement discrète, hein, lançai-je d’une voix rieuse. - Haha, le gars est un bon morceau. Hum, as-tu vu ses lèvres ? Elles donnent simplement envie de les dévorer. - Haha, bonne chance en tout cas. - Ouais, j’en ai besoin apparemment, soupira Amanda, on dirait que je ne l’intéresse pas, mais je compte tout de même tenter ma chance. - Je vois, répondis-je simplement. Alors, à quoi était due ton absence de la semaine dernière ? - Hum, tu ne devineras jamais. J’ai fait la connaissance d’un monsieur au supermarché Casino. Hum, il a l’air d’en avoir dans les poches en tout cas. Il m’a invitée à manger et je ne voulais pas laisser passer ma chance. - Attends, tu as accepté de le suivre quelques minutes après l’avoir connu ? Comme si tu n’avais rien à faire de ta vie ? - Et alors ? Ton problème se trouve à quel niveau ? me demanda Amanda tout à coup sur le qui-vive. - Désolée ma belle, je ne te juge absolument pas. Et François ? Amanda était censée être en couple avec François depuis près de six mois. - Bah, il commence sérieusement à me faire chier. Apparemment, ils la faisaient tous chier au bout de quelques mois. - Mais je pensais qu’il était différent ? insistai-je en me rappelant son enthousiasme au début de sa relation. - Bah, apparemment non ! On retourna en salle de classe et Arthur y était déjà installé. Il nous fit simplement un signe de la main nous invitant ainsi à le rejoindre. Amanda se précipita pour occuper la place près de lui.
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