Chapitre 2 Pierre Banari raccompagna jusqu’à la porte son dernier patient, un homme de soixante-quinze ans, qu’il suivait depuis une trentaine d’années pour une maladie rénale bien stabilisée par le traitement. Il venait toujours accompagné de sa femme et tous deux semblaient considérer cette visite comme un plaisir. Et ce plaisir était partagé : ne se limitant pas à l’aspect « technique » du métier, Pierre passait toujours un bon moment à discuter avec eux, heureux de les sentir détendus et pas du tout anxieux de venir à l’hôpital. « Mon Dieu, que j’aime ce métier », se dit-il une nouvelle fois en s’effaçant pour les laisser sortir. – Professeur, vous nous donnerez des nouvelles, n’est-ce pas ? Surtout, dites-nous où vous consulterez après votre départ de l’hôpital ! Que deviendrions-no