Chapitre 4

2841 Words
Chapitre 4 Dimanche 4 août 1974 Le dimanche soir, Joël était invité à une fête chez des amis dans une des grandes villas situées entre le Port Hue et le golf. Ambiance animée. Il y retrouva avec plaisir Martine, une amie de Rennes avec qui il était déjà sorti l’an dernier. Une aventure estivale pleine de complicité physique mais dénuée de sentiment amoureux, donc sans avenir ; ils le savaient tous deux. Pour l’instant, les choses étaient plus simples comme cela, et ils gardaient un excellent souvenir des bons moments passés ensemble. Ils bavardèrent un moment, puis Joël l’invita pour une série de slows. À la façon dont elle s’abandonna contre lui, il sentit très vite qu’elle ne dédaignerait pas une récidive. Quant à Martine, elle fut rapidement rassurée sur son état de réceptivité. Il avait, des années auparavant, devancé la mode et opté pour les caleçons américains, qu’il achetait toujours dans le même magasin, avenue de la Grande Armée. Ils étaient bien plus confortables que les slips, mais ne laissaient rien ignorer des réactions intimes de leur propriétaire. Vers une heure du matin, Joël emmena Martine sur la grande plage de Longchamp. Malgré la fraîcheur, ils décidèrent de prendre un bain de minuit. La marée était basse, avec néanmoins des rouleaux persistants, la plage déserte, éclairée par la lune quasiment pleine. On y voyait presque comme en plein jour. Ils se déshabillèrent et coururent se jeter dans les vagues, entièrement nus. L’eau était finalement assez bonne. Ils se frottèrent vigoureusement en sortant, pour se réchauffer. Un moment plus tard, Martine lui prit la main, qui s’attardait un peu trop longtemps sur ses fesses. – Viens. J’ai loué une chambre à la Houle. On y sera mieux. Ils s’y faufilèrent en faisant le moins de bruit possible pour ne pas réveiller les voisins et se déshabillèrent à nouveau dans le noir, fébrilement cette fois. Martine était toute salée… Joël la mordilla dans le cou en la léchant. Elle gloussa. Il fit descendre sa bouche jusqu’à ses seins aux mamelons érigés par le désir, puis encore plus bas, jusqu’à son ventre. Elle se laissa faire pendant un moment sans retenue, puis attrapa sa tête dans ses deux mains et l’attira pour goûter ses lèvres. – Ne t’inquiète pas, je prends toujours la pilule, lui glissa-t-elle à l’oreille. Ils firent l’amour une première fois dans l’urgence. Un peu plus tard, elle raviva son ardeur par d’habiles caresses et ils recommencèrent, beaucoup plus longuement, avec gourmandise. Alors qu’allongé sur le dos, il terminait une Gallia, Martine l’embrassa doucement. – Je pars demain en Vendée pour quinze jours. Si tu es encore là à mon retour, cela me fera plaisir de te revoir. À condition que tu sois toujours libre, bien sûr, ajouta-t-elle très naturellement. Retour vers quatre heures du matin. Ça commençait fort ! * Dès le lundi soir, Joël fila à La Potinière, où il repéra très vite Yannick. Le jeune homme quitta le groupe avec lequel il était assis et vint vers lui pour le saluer. – Bonsoir, Yannick, répondit Joël. Comment ça va ? Pas trop dur ? – On fait aller, répondit laconiquement le jeune homme. – Je t’offre quelque chose ? – Je veux bien. Un Coca. Joël appela le garçon et commanda les boissons. – Tu viens souvent ici, donc ? – Oui, je préfère. La Mascotte est devenue moins sympa. La Mascotte était le café situé place de la Houle, qui avait servi de point de ralliement vespéral à toute la jeunesse briacine pendant des années, d’autant qu’elle faisait également pâtisserie et qu’il y avait une salle de ping-pong au premier étage. – Tu as raison, approuva Joël. Ils se turent un instant. Joël sentit qu’il ne fallait absolument pas laisser se prolonger le silence, sous peine de rompre la fragile complicité qui s’était établie entre eux. Il décida d’attaquer de front. – Je ne veux pas te forcer à en parler si tu n’en as pas envie, mais pour ta sœur, tu as une idée de ce qui a pu se passer ? – Je suis presque sûr qu’elle a été liquidée parce qu’elle a découvert quelque chose qu’il ne fallait pas, répondit Yannick comme s’il n’attendait que cette question. – Tu crois ? Mais pourquoi ? Tu as des soupçons ? – Tu sais, ce type avec qui elle est partie à Paris, j’ai su par des copains à Rennes qu’il fricotait dans des affaires pas nettes. Mais Françoise était complètement sous le charme. Les parents sont adorables, mais la vie ici était un peu austère pour elle. Alors, dès son arrivée à Rennes, elle a commencé à s’éclater. J’ai pourtant essayé de la mettre en garde. Et puis, elle a rencontré Duruy. Il vivait sur un grand pied, l’emmenait en BMW dans des endroits luxueux. Je ne sais pas d’où il tirait son fric, mais j’avais des doutes. – Tu as eu des nouvelles d’elle après son arrivée à Paris ? demanda Joël, saisi d’une subite intuition. – Nous étions très proches. Elle continuait à me donner des nouvelles plusieurs fois par mois, mais j’avais ordre de garder le secret vis-à-vis des parents. C’était la condition pour rester en contact. De mon côté, je tentais de rassurer discrètement les parents. Je me suis bien planté… Joël trouvait ce garçon de plus en plus sympathique. Honnête, responsable, franc. – Tu n’y es pour rien, mon vieux. Tu as fait tout ce que tu as pu, dit-il en lui serrant le bras affectueusement. – La semaine précédant sa mort, je l’ai appelée. Elle m’a dit qu’elle ne pouvait pas me parler maintenant, mais qu’elle me raconterait quelque chose la prochaine fois. Elle avait un ton bizarre. J’ai eu l’impression qu’elle n’était pas seule et qu’elle ne voulait rien dire devant la personne qui l’accompagnait. – Tu l’as dit à la police ? – Bien sûr. Je crois qu’ils ont cuisiné Duruy, mais sans en tirer grand-chose. Pour justifier son train de vie, il a déclaré qu’il travaillait comme vendeur dans une entreprise d’accessoires pour boîte de nuit ou quelque chose comme ça, et qu’il avait engrangé beaucoup de commissions dernièrement, ce qui lui avait permis d’acheter sa voiture et de s’installer à Paris, où la maison en question avait une succursale. Et en dehors de ça, je crois qu’il aimait sincèrement Françoise. – En plus, il avait un alibi, m’a dit l’inspecteur. – Oui, moi je pense quelqu’un d’autre a fait le coup. Si Duruy avait des activités louches et que Françoise avait découvert le pot-aux-roses… – Mais pourquoi aurait-il laissé faire ? J’ai du mal à relier tout ça… – La police trouvera probablement, laissa tomber Yannick, sans grande conviction. Ils se turent un instant, perdus dans leurs pensées au milieu du brouhaha ambiant. Puis Joël se leva. – Je vais te laisser avec tes amis. On se reverra, ­j’espère. – Avec grand plaisir. On peut dîner un soir ensemble, si tu veux. Yannick paraissait maintenant plus détendu. – Pas de problème. On peut aussi faire un tour en bateau. Des copains à moi ont un vieux Belouga en parfait état de marche au port de la Petite Salinette ! Ils échangèrent une chaleureuse poignée de mains. Joël ressentait une sincère amitié pour Yannick malgré la différence d’âge. Il repartit à pied chez ses parents pour dîner en famille. Avec l’intention de ressortir ensuite pour aller faire un tour à La Chaumière. * – Vous sortez encore ce soir ? dit Madame Lecouedec à Joël et Thierry qui se levaient de table. – Oui, j’emmène Thierry à La Chaumière, répondit Joël. – À La Chaumière ? On sentait la réprobation à l’évocation de ce qu’elle considérait comme un lieu de perdition. Mais vous n’allez jamais vous reposer ! – Ma chérie, c’est de leur âge, intervint son père, débonnaire. – Ben oui, il faut bien que je voie un peu mon grand frère, ajouta Thierry. La mère ne protesta plus, secrètement heureuse de sentir la complicité entre ses deux fils. Gabrielle, dont l’humour s’avérait désespérément monothématique, leur lança un « Allez, ne draguez pas trop ! » faussement enjoué. * Joël gara avec difficulté sa R5 sur le parking du Décollé, déjà très encombré, et les deux frères sortirent de la voiture sous les bourrasques de vent. L’endroit était très exposé et, au moment des grandes marées, le spectacle des vagues énormes montant à l’assaut des rochers et explosant dans un jaillissement d’écume, était impressionnant. Ils prirent le chemin de droite qui menait à la boîte de nuit. Il était près de vingt-trois heures et la terrasse de La Chaumière, relativement abritée grâce au vent de suroît, était déjà pleine de monde. Joël et Thierry se frayèrent un chemin jusqu’à la porte d’entrée, d’où s’échappaient musique et bruits de conversations. C’était le quart d’heure de slows, avec pour le moment Love me please love me de Polnareff. Sorti depuis de nombreuses années mais toujours d’actualité… Et suffisamment long pour permettre quelques audaces. La première personne qu’ils rencontrèrent fut Daniel, un copain d’enfance de Joël. Derrière le bar. – Tiens, salut Daniel ! Tu travailles ici cette année ? – Oui, il faut bien que je nourrisse ma petite famille. Et puis, c’est sympa ici. On rencontre tout le monde ! Daniel Plessis avait abandonné ses études de kiné à Rennes dès la première année, pour se lancer ­coura­geusement dans tous les petits boulots possibles. Son père, artisan plombier à Lancieux, était mort dans un accident de voiture deux ans auparavant, et sa famille avait très peu de ressources. Sa mère ne travaillait pas et sa sœur Sandrine était encore au lycée. Ils commandèrent chacun un gin-fizz au bar et trouvèrent deux places libres, à proximité de plusieurs têtes connues, dont Alain et Laure, ses amis propriétaires du Belouga. Beaucoup de vacanciers se retrouvaient dans la région au minimum chaque été, voire pendant les vacances de Pâques. Une fois qu’on avait goûté à la Bretagne, on avait du mal à s’en passer, malgré le temps incertain. Joël retrouva un certain nombre d’anciennes petites amies. Beaucoup d’estivants se connaissaient depuis la plus tendre enfance, formant ici et là de petites b****s organisées selon des critères divers. Une simple différence d’âge de deux ou trois ans était un facteur discriminant. Les premières expériences sentimentales ou sexuelles s’étaient déroulées au sein de ces groupes. Certains s’étaient mariés entre eux et avaient même déjà divorcé… Évidemment, ses bonnes résolutions s’envolèrent en fumée, au sens propre, et il emprunta à plusieurs reprises de bonnes vieilles Gitanes à ses voisins, tirant sur les cigarettes comme si sa vie en dépendait. Vers minuit et demi, toute la tablée décida d’aller faire un tour au Viva Maria, une boîte de nuit de Dinard située sous le casino, dans la descente vers la plage. Elle avait duré plus longtemps que Le Vendôme, qui occupait la rotonde, tout près du cinéma. Ce dernier avait fermé quelques années plus tôt, malgré une fréquentation record. Le voisinage supportait mal le bruit… Garçons et filles se répartirent bruyamment dans les voitures. Joël en profita pour emmener une jolie brune qu’il avait repérée à La Chaumière. Thierry, compréhensif, s’installa à l’arrière avec un couple. Joël engagea aussitôt la conversation. – C’est la première fois que tu viens à Saint-Lunaire ? Je ne t’ai jamais vue auparavant. – J’habite à Saint-Briac, chez Isabelle Lenoir. – Ah oui, à La Brise, au-dessus de la Petite Salinette. La Brise était une très belle villa qui surplombait le port de plaisance. Elle appartenait à une riche famille d’industriels, comme la plupart des villas voisines. Joël connaissait bien Isabelle, avec qui il avait eu un gentil flirt autrefois. Elle avait fait HEC et immédiatement intégré l’entreprise familiale. – Dis donc, tu connais tout le monde ici. Pas moyen de passer inaperçue, répondit-elle en riant. – Oui, c’est parfois un inconvénient. Mais au moins, je saurai où venir te rendre visite. Comment t’appelles-tu ? Moi, c’est Joël. – Je sais déjà, dit-elle d’un ton mystérieux, l’air de lui rendre la monnaie de sa pièce. Tu es médecin. Moi, c’est Christine Delaroche. Sans particule… J’étais dans la même école qu’Isabelle et c’est effectivement la première fois que je viens dans la région. J’étais plutôt abonnée au Midi jusqu’à présent. Mais je dois avouer que j’aime beaucoup. – Le temps est très différent, mais c’est un endroit magnifique. Son côté direct et décontracté plaisait beaucoup à Joël. Physiquement, elle avait un charme fou. Ses cheveux bruns, coupés court, faisaient ressortir ses yeux très clairs. Son regard lui rappelait la jeune fille qu’il avait brièvement croisée dans ce fameux bus, une quinzaine de jours plus tôt. Il ne lui restait plus qu’à souhaiter qu’Isabelle n’ait pas dit trop de mal de lui. Ils trouvèrent une place près de l’Hôtel Roche Corneille et rejoignirent toute la troupe à l’entrée du Viva Maria, dans le passage entre la piscine et le Casino. Joël trouvait l’endroit moins sympathique que La Chaumière et même que l’ex-Vendôme. La boîte de nuit s’étirait en longueur, et il n’y avait évidemment pas le superbe dégagement sur la mer. Cela dit, il n’avait pas l’intention de partir tout de suite, sauf si Christine le lui demandait. Ils commandèrent de nouveau à boire. Soudain, dans la pénombre, un visage vaguement familier se matérialisa vers la porte d’entrée. Duruy ! Était-ce bien lui ? Joël essaya de s’approcher, mais il y avait trop de monde et il faisait trop sombre. L’instant d’après, il fut incapable d’affirmer qu’il s’agissait bien du personnage entrevu au commissariat. Était-il sorti ? L’avait-il vu ? Avec tous les mouvements de foule, impossible à dire. – Que se passe-t-il ? Lui demanda Christine. – Non, non, rien, j’avais cru voir quelqu’un… Ce n’était guère le moment de lui raconter sa mésaventure parisienne. Il préféra l’inviter à danser, profitant d’un slow qui commençait. Melocoton et boule d’or, l’émouvante chanson de Colette Magny, ne durait malheureusement pas assez longtemps pour une attaque en règle… De plus, Joël se sentait inhabituellement timide avec sa cavalière. La série de slows se termina à ce moment-là, laissant la place à un rock de Chuck Berry, et il eut soudain envie de partir. – On va prendre un steak frites au Pingouin ? proposa-t-il à la cantonade. – Ouais, ouais, d’accord, on y va ! répondirent plusieurs voix enthousiastes. – Qu’est-ce que c’est, Le Pingouin ? demanda Christine. – C’est un resto qui reste ouvert très tard, juste à côté d’ici, boulevard du président Wilson. On y termine souvent nos soirées quand on a une petite faim. – Si je comprends bien, c’est la prochaine étape du parcours d’initiation locale ? dit-elle avec un sourire ironique. Joël se sentit bêtement rougir. Elle était très fine. – Bon, enfin… Oui, c’est vrai qu’il y a un côté un peu répétitif là-dedans. Je suppose que c’est la même chose quand tu vas toujours au même endroit en vacances. Le tout est de savoir si tu souhaites être initiée, ajouta-t-il, tentant de reprendre l’avantage. – Qui sait ? Sur ce qu’il résolut de considérer comme une promesse, il donna le signal du départ. La terrasse du Pingouin, face à la mer, était encore bondée à deux heures du matin. Joël et quelques autres, affamés, commandèrent un steak frites, le plat traditionnel à cette heure pour les fêtards. Christine se contenta d’une portion de frites. Un gros pichet de rouge arriva bientôt sur la table. – Vous buvez toujours autant le soir ? demanda-t-elle perfidement. – Oh, jusqu’à un gramme vingt par litre, ce n’est pas un délit. Et puis, il faut bien se réchauffer ; ici, les nuits sont fraîches ! intervint un des convives d’une voix grasseyante qui en disait long sur ses habitudes. – Oui, mais c’est vrai qu’on arrive vite à zéro gramme quatre-vingts, reconnut Joël en se servant ostensiblement de l’eau. Et les flics d’ici ne sont pas tendres. Christine jeta un coup d’œil à sa montre. – Deux heures ! Il va falloir que j’y aille. Joël sauta sur l’occasion. – Tu veux que je te ramène ? – Volontiers. Des amis d’Isabelle m’avaient emmenée à La Chaumière, mais ils sont rentrés plus tôt. – Isabelle n’est pas venue avec toi ? – Non, elle est en croisière. Elle rentre demain après-midi. Mais tu habites Saint-Lunaire, je crois. Cela ne va pas te faire faire un détour ? – Pas du tout, tu penses. Je déposerai Thierry sur le chemin, dit-il en envoyant un discret coup de pied sous la table à l’intéressé. Lequel avait déjà parfaitement compris que son grand frère voulait rester seul avec la jeune fille… Tout le monde se leva en même temps pour partir. Ils demandèrent l’addition et chacun paya sa part. Comme d’habitude, certains, toujours les mêmes, se débrouillèrent pour laisser un peu moins qu’il ne fallait et, comme d’habitude, Joël, qui détestait ces comptes d’apothicaires et ces mesquineries, compléta. Après avoir déposé Thierry, qui fit au couple un au revoir complice, Joël reprit la route vers Saint-Briac, longeant la garde Guérin, puis le golf. Arrivé à la Houle, il prit la route du port Hue à droite, puis tourna à gauche vers la Petite Salinette et s’engagea dans le chemin des Essarts, menant aux villas cossues qui surplombaient le port. Il arrêta la R5 en haut du chemin, sur le petit rond-point où s’ouvraient les portails des propriétés, coupa le moteur et se tourna vers sa voisine. Le silence s’épaissit instantanément dans la voiture. C’était le moment de vérité. Il avait très envie de tenter sa chance et de se pencher pour l’embrasser, mais il avait peur d’être repoussé. Il ne savait pas pourquoi, mais Christine l’intimidait. Il chercha une diversion – Tu fais quelque chose de spécial demain ? Le temps devrait s’améliorer et j’avais envie de faire un tour en Belouga avec des amis. Je peux t’emmener, si ça te dit. – Ça m’aurait fait très plaisir, mais un ami vient passer quelques jours avec moi. On doit me conduire à la gare de Dinard en début d’après-midi pour aller le chercher. – Un ami ? croassa Joël qui ne put masquer sa déception. Il ne s’attendait pas à cette réponse et se sentait un peu stupide. – Oui, un ami. Pardonne-moi, je ne savais pas encore que tu existais, dit-elle avec un sourire désarmant. Mais je ne suis pas encore mariée, ni même fiancée. Et je serais très heureuse de te revoir. Si tu en as toujours envie, bien sûr ! Pris de court, Joël marmonna un vague acquiescement. Elle se pencha et l’embrassa doucement au coin des lèvres. – Tu sais où me trouver. Nous restons souvent ici sur la terrasse, ou nous allons sur la plage de la Petite Salinette. Et si cela t’ennuie vraiment de le rencontrer, il s’en va le quinze août. De plus en plus décontenancé, Joël la regarda sortir de la voiture. Lorsqu’elle se retourna vers lui pour lui faire un signe d’au revoir, il lui saisit spontanément la main et embrassa le bout de ses doigts. Le geste lui parut assez ridicule, mais Christine sembla apprécier et lui adressa en retour un long regard.
Free reading for new users
Scan code to download app
Facebookexpand_more
  • author-avatar
    Writer
  • chap_listContents
  • likeADD