Prologue : Noah
Quand je me suis inscrit sur Essentia, je ne cherchais rien de particulier. C’était presque par curiosité, un moyen d’échapper à la monotonie, aux attentes d’un quotidien bien trop sérieux pour mes dix-huit ans. Je voulais, je crois, quelque chose de vrai, de simple. Je n’aurais jamais imaginé que, derrière un écran et un pseudonyme, je finirais par rencontrer l’homme de ma vie.
Tout a commencé si doucement, presque timidement. Les premiers messages échangés avec *Athanor* n’étaient que des mots, simples et sincères, mais chaque échange a creusé un peu plus profondément. C’était comme plonger dans l’inconnu sans savoir où ça me mènerait, sans vraiment m’en soucier. En sa présence virtuelle, je pouvais être moi-même, sans prétention, sans masque. C’est peut-être ça qui a rendu les choses si précieuses.
Je n’étais qu’un stagiaire dans une grande entreprise, quelqu’un de minuscule dans un monde où tout se joue à coups de perfection et d’ambition. Et lui… il était tout ce que je n’attendais pas. Mais, dès le début, il y avait cette connexion, cette sensation étrange et puissante de comprendre quelqu’un à un niveau qui dépasse les mots.
Pourtant, rien n’a été facile. Entre nous, il y avait des murs invisibles, des secrets qui semblaient nous séparer. Dans la réalité, il y avait des regards fuyants, des tensions qui nous tiraient en arrière. On aurait pu abandonner, prendre des chemins différents pour éviter les complications, mais à chaque obstacle, chaque moment de doute, quelque chose nous ramenait l’un vers l’autre.
Et maintenant que j’y repense, je réalise combien chaque épreuve a forgé ce que nous sommes devenus. Nous avons dû surmonter nos peurs, affronter nos propres incertitudes pour finalement comprendre que l’amour, le vrai, est tout sauf simple. Ce n’est jamais un chemin tout tracé.
Aujourd’hui, alors que je regarde en arrière, je vois un parcours chaotique, semé de doutes, mais aussi d’espoir. Un chemin qui nous a menés là où nous sommes, ensemble, enfin.
Et je sais maintenant, au fond de moi, que malgré les obstacles, malgré les incertitudes, nous avons trouvé notre fin heureuse. Une fin qui, paradoxalement, n’est que le début.