Ma mère roula aussi vite que l'autorisait la loi. elle était en panique car elle avait compris que quelque chose n'allait pas. elle arriva devant la maison et gara la voiture et nous courions nous refugier à l'intérieur sous le regard inquiet de mon père.
- que se passe t'il ?
- je l'ai vu , maman je l'ai vu . ils existent ...
- calme toi et explique nous
je leur racontais ce qui s'était passé plus tot dans la soirée et ils se regardèrent longuement sans rien dire . j'avais peur qu'ils ne me croient pas , c'est alors que je remarquais la marque qu'avait laissé la poigne de cette créature sur mon poignet
- regardez , vous devez me croire, qui aurait pu me faire ça? les gens du coin sont gentil.
- tu as vu son visage ? tu saurais le décrire ?
- papa, tu veux faire quoi ? appeler la police ? ils vont faire quoi ?
- déja va boire un peu d'eau et calme toi
je me rendis alors compte que je m'étais mise à hurler et la voisine d'en face avait allumé la lumière de sa chambre. je devais me calmer en effet. mes mains tremblaient. moi qui avais toujours voulu voir une des créatures des contes que me racontaient mes grands parents j'étais servie. toutefois je ne m'étais pas attendue à rencontrer un vampire. une fée aurait été mieux.
je repassais en boucle les évènements de cette soirée dans ma tête et plus le temps passait plus je me rendais compte de la situation dans laquelle j'étais. mon cerveau se mit en place , rassemblant toutes les informations que j'avais sur les vampires.
ils n'etaient pas cencés exister . je ne voulais plus qu'ils existent. je ne voulais pas finir comme la jeune fille du bar. mais je pense , il ne l'avait pas tué, je n'avais pas non plus vu qui c'était . j'avais du l'interrompre , c'est pour celà qu'il n'avait pas achevé ce qu'il avait commencé. qu'était elle devenue ? il avait du revenir pour finir le travail. je devais y retourner , je me mis à courir, prenant au passage les clés de ma voiture et ignorant les cris de mes parents. je roulais vite, très vite. en une dizaine de minutes j'étais devant le fameux bar. je le retrouvai fermé. littéralement . il n'y avait pas une seule personne, pas une seule voiture devant. le lieu était désert comme s'il n'avait même pas ouvert moins d'une heure plus tot.
ce n'était pas possible, je devais être folle. c'est ça je perdais la tête. je m'assis sur le sol, me tenant la tête en essayant de comprendre. la voiture de mes parents arriva quelques minutes plus tard. et je pus lire toute l'incompréhension dans le regard de ma mère. elle vint se mettre devant moi, je me levai et elle me pris dans ses bras. je me mis à pleurer, car j'avais peur , je savais ce que j'avais vu.j'en étais sure , je le savais et rien ni personne ne me ferait douter de quoi que ce soit. mon père vint se joindre à nous . nous tenant contre lui. une fois que je me fus calmée, nous remontions tous dans la voiture de mon père et rentrions à la maison. cette soirée avait été éprouvante , je devais me reposer pour pouvoir mettre de l'ordre dans ma tête.
je n'avais pas fermé les yeux de la nuit. j'avait revu ses yeux rouges, puis son visage si particulier. je n'en avais jamais vu comme ça. ce regard m'avait intrigué. et puis j'y pensais plus les évènements de la veille me semplaient plus clairs. j'avais passé toute la nuit à analiser, à essayer de comprendre.
les vampires chassaient certes seuls mais ils attiraient leurs proie dans des endroits isolés. pourquoi celui là avait décidé de tuer dans un bar, un bar certe bondé mais un bar quand même. il aurait pu l'attirer dehors et en finir mais il était resté à l'intérieur , et quand j'étais arrivée il ne s'était pas enfui comme aurait pu faire n'importe quel animal qui ne voulait pas être découvert. il était resté là et m'avait fixé avec ce regard , mais le comble est qu'il avait semble aussi intrigué que moi
je perds la tete. c'est sur, ne réussissant pas à m'endormir j'envoyais un message à Cindy une camarade du lycée pour lui demander ce qui s'était passé car je ne comprenais pas comment une heure plus tard j'avais trouvé le bar désert. il y avait tant de mystère, je ne savais meme pas ce qu'était devenue la jeune fille que le vampire avait attaqué. et plus j'y pensais plus j'avais mal à la tete.
mes parents n'avaient rien dit à notre retour, mais j'avais remarqué une certaine tension. c'est comme s'ils étaient qu courant de quelque chose et qu'ils essayaient de me le cacher. on était loin de la routine de chaque soir. mon père était allé dans sa chambre pour appeler je ne sais qui , et ma mère quant à elle était restée au salon tandis que moi je m'étais enfermée dans ma chambre. au bout de quelques heures ma mère avait toqué à ma porte avec une tasse de thé au tilleuil et au miel , elle m'avait dit de me reposer, on y verrait plus clair demain , mais si j'avais un cauchemar comme d'habitude je pouvais l'appeler . elle était sortie en constatant que je ne voulais pas vraiment parler , et mon père était arrivé plus tard , passant la tête par la porte
- tu ne dors pas encore ?
mon regard et mon silence lui avaient répondu
- je sais que cette soirée a été bouleversante mais rappelle toi , on est avec toi. je dors avec toi si tu veux
- je ne suis pas aussi désespérée , et puis tu ronfles
- c'est pas faux.
je souris, et lui aussi, il semblait se détendre
- je voudrais te dire quelque chose. ce que tu as vu , ma puce, j'aimerais que tu ne le raconte à personne d'autre que nous , même pas à grand mère
- pourquoi ? je ne comprends pas ..
- eh bien tu ne vas pas aller demain au supermarché et raconter à Berthe la caissière que tu as vu un vampire !
- elle me prendraient pour une folle,
- et moi je te renierai ensuite, bon je blague mais, je ne voudrais pas que ta grand mère qui va mieux maintenant retombe dans ses délires tu comprends ? on va y voir plus claire demain et tu verras tout rentreras dans l'ordre plus tard
- tu y crois vraiment ? cette fille , papa! si ça se trouve il est revenu et l'a tué , je ne sais même pas comment elle va , je ne sais meme pas qui c'est
- pour l'instant on ne peut rien faire . mais fais moi confiance ça va aller, d'accord
- il va revenir me tuer à mon tour c'est ça ?
- ne dis pas de betises , il ne tue que les diplomés de Yale toi , par contre ...
- arrête de plaisanter papa c'est serieux !
- il ne t'arrivera rien , ils devrons me passer sur le corps si ils veulent t'avoir
- ils ? papa ...
- essayes de dormir. je suis là si tu as besoin appelles, ou cris , bref fais du bruit
- donc tu as peur qu'il vienne me tuer
- il ne le fera pas , sois en sure.
il avait dit ça avec une telle certitude que je me sentis aussitot rassurée. il ne m'arriverait rien , mais n'empêche il y avait cette partie de ma tête qui me rappelait sans cesse chaque image, chaque son , et étrangement cette odeur, car oui il y avait eu une odeur, entetante , douce mais entrainante, qui m'avait fait me perdre dans ses yeux. ou alors j'avais trop bu et je disais des betises. non, je ne pouvais pas remettre en doute ce qui s'était passé.
j'avais alors pris mon journal et avais écrit ce que j'avais vécu. chaque émotion , chaque odeur , image ,j'y avais tout décrit pour ne pas oublier. je ne devais surtout pas oublier. je m'étais finalement endormie aux aurores trop fatiguée de penser et de me faire des scénario dans ma tête.
je me reveillais en sursaut, pour voir mon père penché sur moi le visage inquiet. il me sourit comme pour me rassurer et je fis de même , seulement mon sourire devait ressembler d'avantage à une grimace car il passa une main dans mes cheveux et me serra contre lui en me repetant un ça va aller peu convainquant
lorsque je me fus calmée car oui je pleurais, il me lâcha et laissa la place à maman qui me prit à son tour dans ses bras. ça avait toujours été ainsi après mes cauchemard mais cette fois contrairement aux autres je me souvenais un peu de ce dont j'avais révé.
j'étais dans une sorte de cave sombre et humide. j'étais assise par terre, et me tenait les genous contre le torse. j'avais peur , et froid, et faim et mais je ne pleurais pas , maman a dit qu'il ne faut pas pleurer , on ne doit pas pleurer . je devais rester forte. j'avais alors entendu un grognement dans une pièce en haut et des pas se rapprochant de la cave, il revenait . il allait me faire du mal , ma respiration s'était accéléré au fur et à mesure que les pas se rapprochaient et lorsque la bête n'avait été qu'è quelques centimètres de moi j'avais relevé la tête, curieuse mais tout autant éffrayée et je m'étais reveillée le coeur battant la chamade .
je ne savais pas s'il s'agissait de souvenirs car aussi loin que je me souvienne j'avais toujours été avec mes parents , et si c'était le cas, pourquoi je ne me rappelais de rien .
nous etions dimanche et comme tous les dimanches maman faisait un petit dèjeuner complet. aujourd'hui il se fit presque dans le silence. une fois à table je me décidais à leur demander
- est ce que j'ai été enlevée ?
ma mère s'étouffa avec le lait qu'elle buvait et mon père me fixait sans dire un mot
- est ce qu'on m'a kidnappé quand j'étais petite ?
- qu'est ce qui te fait dire ça? demanda ma mère
- je je crois que je me souviens de mon cauchemard cette fois
l'ambiance en fut plombée. ma mère se mit elle aussi à me regarder avec des larmes qui lui venaient aux yeux
- tu voudrais nous le raconter ?
- je ne me souviens pas de grand chose juste cette cave humide.j'avais une robe fleurie jaune , mais je ne portais pas de chaussures . j'étais assise à meme le sol humide et j'essayais de ne pas avoir peur , de ne pas pleurer
" ensuite j'ai entendu un grognement , puis des pas lourds se rapprocher de la salle où je me trouvais . puis j'ai levé la tete et plus rien
- tu as vu à quoi il ressemblait ?
- je n'ai pas vu son visage mais je me souviens , je peux encore ressentir son soufle sur mon visage . dites moi la verité , qu'est ce qui s'est passé?
- eh bien
- ne lui dis pas , Paul. ne lui dit rien, c'est mieux pour elle
- c'est une blague j'espere. j'ai le droit de savoir
- c'est vrai , mais nous n'allons pas te la raconter , non !
- Marie...
-Paul j'ai dit non, je refuse . sa mémoire lui revient elle le découvrira naturellement. ma chérie écoute moi. tout ce que je peux te dire c'est que oui, nous avons vécu une tragedie dans le passé, suite à laquelle tu as perdu la mémoire. les médécins ont dit que c'est comme si tu avais choisi de ne pas t'en souvenir, tu as dû être traumatisée. mais nous ne pouvons pas te brusquer. tu dois t'en rappeler au fur et à mesure tu comprends?
- je n'en suis pas très sure
- tu as toujours eu confiance en nous, eh bien fais nous une fois de plus confiance, tout va bien se passer ma puce tu m'entends ?
- je vous fais confiance , mais je ne comprends pas , tout ça c'est c'est inattendu
- on est avec toi.
ils me prirent dans leur bras puis papa mit la télé. sur une chaine de journal local
" suite à une fuite de gaz hier au Jolly Inn, un bar situé au Barrow street, l'établissement a du fermer les portes et ne rouvrira qu'après révision complète des installations. heureusement il n'ya eu aucun bléssé, la fuite ayant été constatée rapidement. le prix des .....
- vous avez entendu ? je n'y crois pas . ça doit être un coup monté
- tu vois trop de films
- tu me laisse les regarder c'est donc de ta faute
en meme temps je recus le messade de Cyndy ma camarade de lycée
" hey Ann , comment tu vas? ouais , ils nous ont fait évacuer illico suite à une fuite de gaz. le bar s'est vidé comme par magie.
" ça te dis qu'on se voit tout à l'heure , genre vers treize heure ? on se prends un café?
" je croyais que ce n'était pas ton style
" si tu ne veux pas c'est okay
" c'est bon, de toute façon je n'ai rien à faire , on peut faire du shopping à la place ?
" comme tu veux on se prends devant le centre commercial ?
" ok à tout à l'heure
" à plus
- je sors!
- tu vas où?
- je vais prendre l'air je crois en avoir besoin
- tu rentres avant 18h
- tu as peur que je me fasse kidnapper à nouveau ?
- ne plaisante pas sur ça . tu vas où?
- au cente commercial, avec Cindy, tu sais la ....
- oui je la connais , elle parle beaucoup je te depose ? je ne suis pas encore allé recuperer ta voiture devant le bar.
- d'accord je monte me preparer
je comptais bien savoir qui était la fille d'hier , il fallait que je sache ce qui lui était arrivé. et Cindy connaissait tout le monde . je n'avais plus peur, je devais avoir des réponses et j'avais comme l'impression que les évènements d'hier m'aideraient à me souvenir de mon passé. j'étais prete à y plonger au risque de me noyer.