l'ombre du vampire

- Allez, Ann c'est l'heure d'aller dormir , demain tu dois aller à l'école - je n'ai pas fini mon chapitre papa, des que je fini j'y vais promis - tu vas etre fatiguée demain à l'école, et puis ton livre ne va pas s'enfuir , si? - okay , j'y vais - prie bien avant de dormir - comme toujours , bonne nuit pa , bonne nuit man - fais de beaux reves j'emportais alors avec moi le livre dans ma chambre, c'etait le meme scenario tous les soirs. mon père me repetait presque tous les jours les mêmes phrases pendant que ma mère nous regardait attendrie allongée sur le canapé rouge brique du salon en luttant contre le sommeil qui menacait de l'emporter d'un moment à l'autre. elle ne s'en irait dormir que lorsque je me serai endormie moi aussi . mon père repasserait une fois de plus dans la chambre car il se doutait que je ne laisserai jamais un chapitre d'un de ces livres inachevés. il me connaissait bien plus que je ne me connaitrais jamais moi non plus. j'entendais maman vérifier une fois de plus que toutes les portes et fenetres soient fermées. puis elle passa la tête par l'entrebaillement de ma chambre en souriant - tu vas finir avec un mal de tête, et de yeux, - ça va , je me couche - tu sais que je n'aime pas trop que tu passes tout ton temps dans ce genre de livres - c'est toi et papa qui avez commencé - je me demande bien pourquoi , dit elle en souriant avec attendrissement - j'oubliais grand mère - oh elle ! c'est vrai , elle en connait encore plus sur ces histoires que ton père et moi. mais souvient toi , si tu fais un mauvais rêve je veux que tu me reveille okay? envoye moi un message ou tu m'appelle je viens directement - okay man - bonne nuit ma Ann - bonne nuit Man , dors bien , fais de beaux reves je ne me lasserais jamais du rituel du soir . ma maison était comme réglée à la pendule. il arrivait que les horaires changent mais les mots restaient les mêmes, ainsi que les gestes. nous n'étions pas friants des " je t'aime " et autres , mais il ne fallait pas plus de deux minutes à un quelconque inconnu pour comprendre le lien qui m'unissait à mes parents. je suis Ann Massi . la fille de Paul et Marie Massi. j'ai une grande soeur, Jenny qui ne vit pas avec nous , elle est actuellement à l'université et ne revient à la maison que pour certaines fetes . Ma famille est tout ce qu'il y a de plus simple. nous n'avons jamais manqué de rien car nos parents s'assuraient toujours de celà dans la mesure du possible . nous mangions à notre faim, la plupart du temps et lorsque les choses devenaient difficiles , nous sourions et évitions de nous plaindre pour ne pas allarmer les parents. nous n'etions pas riche et nous le savions . le terme juste milieu nous qualifierait le mieux. l'année suivant la mort de mon grand père nous avions déménagé pour une ancienne maison de famille situé en Louisiane. il s'agissait d'une vielle batisse qui avait appartenu à mes grands parents. elle était plus grande et avait un petit jardin où ma mère avait planté des légumes. je ne me souvenais que trop des soirées dans cette maison avec mes grands parents. ils me racontaient des histoires sur des créatures qui vivaient dans l'ombre et je revois mon regard fasciné chaque fois. je leur demandais de m'en raconter encore et encore ces contes anciens et ils me la racontaient , avec un sourire sur le visage , s'alternant à chaque fois , captant mon attention .ces moments étaient les meilleurs.Désormais papi n'était plus là et Nanna était en maison de repos. je passais la voir à la moindre occasion . elle me manquait tellement . ça me faisait de la peine de la voir aussi éteinte . mais la mort de grand père avait causé quelque chose d'indéfinissable en elle. elle avait commencé à perdre la tête et avait dû passer près d'un an de suivi chez un psychiatre. aujourd'hui elle allait beaucoup mieux. elle parlait moins , avait perdu de son enthousiasme et parfois même ne se rappelait pas de moi mais je n'arrivais pas à m'en empecher. j'allais toujours la voir et même si ça me brisait le coeur parfois de lire la confusion dans son regard lorsqu'elle me voyais je souriais. elle avait bercé mon enfance et je l'aimais tellement , jamais je ne la laisserais tomber . nous avions mis du temps à nous adapter. car c'était une chose de venir en vacances chez grand mère mais ç'en était une autre de s'installer chez elle . le quartier était petit , pas mal fréquenté mais les comérages circulaient , et il m'arrivait de rencontrer des gens pas très sympatiques qui me regardaient mal ou même carrément me dévisageaient avec mépris. dans ces moments je me rapelais ce que maman m'avait dit , " tu leur souris et tu salus. ensuite tu passes ta route. c'est la règle ici" je faisais alors comme elle me disais. et avec le temps je m'étais habituée aux regards insistants. je n'avais pas eu d'autres choix Aussi loin que je m'en souvienne je n'ai jamais entendu des éclats de voix chez moi, quasiment jamais de disputes, sauf lorsqu'il s'agissait de ma soeur et moi. et je me souviens que les filles de mon age dans mon quartier m'enviaient beaucoup pour celà. elles n'etaient pas vraiment mes amies mais , je pouvais voir de l'envie dans leur yeux chaque fois qu'elles me voyaient blaguer avec mon père ou alors jouer avec ma mère. cette entente leur paraissait presque étrange, et l'une d'elle m'avait dit un jour avec une voix énigmatique que tout finirait par s'éfondrer , je n'avais pas compris où elle voulait en venir et je n'avais pas cherché plus loin. je m'étais contentée de sourire et de continuer ma route. j'étais en terminale , je travaillais dur, j'avais de bonnes notes . j'avais le profil parfait de la jeune fille irréprochable. il faut dire que je n'avais pas vraiment envie de m'attirer des problèmes. j'avais passé plus de cinq ans dans cette ville déjà mais elle démeurait toujours un mystère pour moi. un mystère que je ne voulais pas vraiment résoudre. mon père était conseiller d'orientation dans mon lycée et ma mère agent immobilier. moi je voulais faire dans le journalisme d'investigation , j'en avais toujours révé. j'avais déjà postulé pour une école de journalisme dans la région et j'espérais vraiment être prise. peu être ainsi j'aurai la parfaite couverture pour pouvoir commencer à creuser un peu de partout pour avoir mes réponses.sans avoir toutes les deux minutes ma mère ou mon père qui se mette à m'épier pour s'assurer que je ne sois pas entrain d'enquêter sur des dossiers classés top secret du gouvernement l'année était presque finie et j'avais mon examen final dans deux semaines. j'avais bien revisé mais je me sentais toujours nerveuse. je me concentrais sur mes études sans sortir entre amies, vu que je n'en avais pas. un mois plus tard je recevais un e mail de l'université ou j'avais postulé qui m'informait que j'étais prise . contrairement à ma soeur qui était allée étudier à Atlanta , moi j'avais décidé de rester ici. je ne m'en irait pas. cette ville m'intriguait sans que je ne saches pourquoi . la maison n'étant pas loin de l'école j'avais décidé d'y rester. mes parents m'avaient offert une voiture qui me permettrait de rejoindre l'université chaque jours. tout ce que j'avais prévu pour le futur se passait comme je l'avais imaginé. j'étais plus que contente . un soir des camarades de classe m'invitèrent à prendre un verre en ville. ce serait un au revoir officiel. je n'avais pas pu refuser alors j'y étais allée. en jean et chemisier blanc , à mon arrivée je remarquais aussitot que le bar était plein à craquer. nous pouvions y rester jusqu'à 22h ensuite nous devions nous en aller . je m'étais bien amusée. tout le monde se lachait, sans toutefois abuser de l'alcool. au bout de 21h30 je commencais à dire au revoir à tout le monde et me dirigeais vers ma voiture . je n'étais pas habituée à consommer de l'alcool et le verre que j'avais bu commencait à me monter à la tete. je reviendrai récupérer ma voiture demain. je sortis mon téléphone pour appeler un taxi lorsqu'il se mit à sonner, ma mère appelait : - oui man , euh - tu as bu ? - oui , juste un verre mais , tu pourrais passer me prendre s'il te plait ? - okay je suis là dans 20 minutes. je te fais signe quand j'arrive, j appelles un taxi. - okay je suis dans ma voiture je restais dans ma voiture à l'attendre en manipulant mon téléphone quand soudain j'eus envie d'uriner. je me levais et rentrais dans le bar toujours aussi bondé. je marchais vers les toilettes en évitant de me faire bousculer ou pietiner . une fois finie je sortais en me dirigeant vers la sortie lorsque je ressentis une envie de me retourner , ce que je fis. il y avait des filles en file qui attendaient leur tour, et plus en avant dans la penombre, je vis deux yeux rouges briller, ce qui me figea sur place. pourtant ma curiosité prit le dessus. je m'avancais vers le couloir peu éclairé où j'avais vu l'ombre. elle n'avait pas bougé, juste changé de position. au début je crus que c'était un couple qui s'embrassait mais plus je m'avancais plus je vis le corps de la jeune fille trembler puis les fameux yeux rouges se levèrent sur moi. et je le vis . je vis son visage , il ne paraissait pas humain. il me regarda dans les yeux et le temps de figea. je ne parvins plus à détourner le regard. j'étais omnubilé par lui par son aura par ces yeux rouges . je sortis de ma contemplation lorsque mon téléphone se mit à sonner , ce qui sembla reveiller la fameuse créature. il me prit par le bras et m'entraina encore plus dans l'ombre. je devais sortir de là. s'il me mordait comme il l'avait fait de la jeune fille plus tot ? au moment où je me posais la question il se retourna et je pus contempler son visage aux traits épurés. il était d'une beauté à couper le soufle. et il me souris. je vis alors les résidus de sang sur ses dents ce qui suffit à me reveiller . de ma main libre je sortit le spray au poivre que j'avais dans mon sac à main et le lui aspergait dans les yeux et me mis à courir en sens inverse vers la sortie. je courrais tellement que mon coeur menacait de me lâcher. dès que je sortis du bar je vis ma mère, le visage inquiet. il le devint encore plus en voyant mon expression . - qu'est ce qu'il y a ma puce ? - on y va maman s'il te plait je t'explique tout à la maison - est qu'on a essayé de t'agresser ? Ann si c'est le.... - maman on doit partir , tout de suite s'il te plait il arrive je lui lancais les clés et elle se mit au volant. je regardais au retroviseur et je le vis , au milieu de la route. il s'en était falu de peu . mais ce n'était qu'un court repis. j'avais le sentiment qu'il allait bientot réapparaitre dans ma vie , j'avais vu son visage , il devait me tuer , c'est ainsi.