Chapitre 2

2885 Words
Chapitre 2 Maintenant, la route était aussi plate que le plat pays qu’elle traversait, ce qui convenait parfaitement à la Twingo. En franchissant la Loire, l’architecture des maisons avait changé. Sur les toits, les tuiles avaient remplacé les ardoises, égayant le paysage gris vert de taches oranges. Des troupeaux de bovins paissaient paisiblement dans des pâtis clos de fils de fer tendus sur des poteaux de bois. Mary suivait à présent une route départementale toute droite où la circulation était rare, ce qui lui permettait de conduire distraitement en repensant à la conversation qu’elle avait eue avec le conseiller Mervent. Car, en dépit de ce qu’elle avait dit au commissaire Fabien - toujours ce goût de la provocation -, elle continuait d’appeler Mervent «Monsieur le chef de Cabinet» avec une déférence trop ostensible pour ne pas s’apparenter à de l’ironie. Elle savait combien ces fonctionnaires aux dents longues sont imbus de leur titre et quel est leur plaisir quand ils entendent un subalterne le leur donner avec toute l’onction et le respect dû à leur grand mérite. S’il n’y avait que ça pour leur faire plaisir, Mary était tout disposée à en rajouter quelques couches, convaincue que les compliments outrés ridiculisent plus ceux qui les reçoivent et qui les acceptent que ceux ceux qui les dispensent. En revanche, dans un soucis de faire «d’jeune» et «branché», le conseiller Mervent n’hésitait pas à lui donner du «ma chère Mary», familiarité puérile qui la faisait sourire. En fait, lorsque que le conseiller Mervent l’avait appelée, c’était tout simplement pour la prier de bien vouloir rendre visite à une certaine dame Helder qui avait une requête à lui présenter. Une requête ? Ce n’était pas souvent qu’un policier de rang subalterne était l’objet d’une requête. D’ordinaire, il prenait ses ordres de son chef et ce sans discuter. Alors une requête… Le terme la laissait perplexe. — Qui est cette dame Helder ? demanda-t-elle. — La belle mère du sénateur Bélier, précisa Mervent. Le joli nez de Mary Lester se plissa. Un sénateur ? Ça sentait l’affaire politique et le monde de la politique était un monde qu’elle n’affectionnait pas. — Le sénateur Bélier est un membre influent de la majorité présidentielle, ajouta Mervent. Bélier… Ce nom fit tilt dans la cervelle de Mary Lester. — Bélier, répéta-t-elle, il est donc sénateur à présent ? La dernière fois que j’ai entendu parler de ce monsieur, il n’était que vice-président de je ne sais quoi… — De la région Loire Atlantique, ma chère, avait précisé Mervent d’un ton sucré, mais maintenant il en est le président et il est également rapporteur à la commission des lois. Certes, Mervent ne pouvait pas la voir, cependant Mary avait hoché la tête d’un air entendu en pensant : Un homme important, ce Gédéon, Bélier… Elle soliloquait : Comme quoi, même avec un prénom de canard et un nom de mouton, on peut faire carrière en politique. Elle demanda à Mervent : — Et vous dites que cet important personnage a requis ma présence ? Mervent avait confirmé : — Absolument, ma chère ! Ça semble vous étonner… — Pour ça oui ! en son temps j’ai été amenée à passer les menottes à sa fille. Je pensais qu’il aurait pu m’en garder rancune. — De vous à moi, avait dit Mervent en baissant la voix, cette jeune écervelée lui a causé bien du souci… Ouais, avait pensé Mary, et comme je peux lui servir, il oublie. Quitte à ce que la mémoire lui revienne si les choses ne tournent pas comme il l’espère. Elle demanda : — C’est donc une affaire où est impliquée Marion Bélier ? — Non pas… C’est un peu compliqué.… Mervent semblait tout à coup embarrassé. Il précisa : — Une employée de maison a été empoisonnée dans une propriété appartenant à la famille Bélier. — Empoisonnée ? — Ouais. Elle n’en est pas morte, mais il s’en c’est fallu de peu. Il semble que ce soit un empoisonnement vraisemblablement accidentel. mais vous savez ce que c’est, dès qu’un fait divers se produit dans l’entourage d’un homme politique de la majorité, l’opposition s’en empare et tâche d’en faire un scandale. Pour le moment l’affaire ne s’est pas ébruitée et le sénateur Bélier - qui est un ami personnel - m’a fait part de ses soucis. Mais c’est surtout sa belle mère madame Helder souhaite vous rencontrer… Mary s’étonna : — Que me veut cette bonne dame ? — Elle vous admire beaucoup. Elle a lu plusieurs comptes rendus de vos enquêtes et s’est mis en tête de vous faire venir pour tirer les choses au clair. Mary pensa que, pour ce qu’elle avait entendu, ça lui semblait aussi clair que du jus de chique dans une bouteille en bois. Mais sa curiosité était éveillée et elle allait bien sûr rendre visite à cette dame Helder tant pour en savoir un peu plus long que pour obliger le conseiller Mervent qui restait un homme à ménager. — Qu’elle ne se dérange, pas, dit Mary, si le commissaire Fabien y consent, je descendrai à Noirmoutier pour la rencontrer. — Oh, mais il y consentira, assura Mervent d’une voix pleine d’onction. Il y consentira, croyez m’en ! Mary en était persuadée. — Bien entendu, ajouta Mervent, cette visite sera faite incognito. — Comment ça ? — Dans un premier temps, vous ne ferez pas état de votre qualité de capitaine de police. — Madame Helder saura pourtant à qui elle a affaire. — Bien entendu, puisque c’est elle qui sollicite votre venue. Mais je pensais à l’extérieur, aux gens de l’hôtel dans lequel vous descendrez par exemple. — Il n’est pas dans mes habitudes de me prévaloir de mon grade quand rien ne m’y oblige, monsieur le conseiller. — Je le sais… Je le sais… avait dit Mervent trop vite. Mais, voyez-vous, c’est une affaire très sensible, très délicate. Un mot qui s’échappe et la presse se met en chasse. Et, lorsqu’elle se met en chasse, la presse n’aime rien tant que d’avoir du gros gibier dans le collimateur. Et le sénateur Bélier c’est du TRÈS gros gibier. Or les temps sont difficiles pour le gouvernement contraint par les événements à prendre des mesures impopulaires. Toutes ces précautions oratoires agaçaient Mary au plus haut point. — Il est possible qu’à terme j’aie tout de même à me faire connaître, ne serait-ce que de la gendarmerie. — Pas sans m’en référer directement, Mary. — Même pas voir la gendarmerie ? — Surtout pas la gendarmerie… Il y eut un silence et Mervent ajouta : — Avant que je ne vous donne le feu vert. Il l’avait priée de noter un numéro de portable sur lequel elle pouvait le toucher à tout moment. Qu’est-ce que c’était que cette salade ? Il lui restait à rencontrer la dame Helder pour tâcher d’en savoir plus.. • La Twingo traversa l’étier du Port du Bec sur une écluse. La marée était basse et découvrait à perte de vue les parcs à huîtres et les pieux des bouchots qui semblaient être la principale industrie du pays. Puis elle retrouva le plat pays où l’on affinait les huîtres dans des «claires», petits bassins reliés à la mer qui les emplissait au rythme des marées par d’invisibles canaux masqués sous l’herbe des pacages. Les villages avaient des noms étranges : La Petite Bouteille, La Malchaussée, laCroix Rouge, les Trente Salops (eh oui !) À Bellevue elle s’arrêta et héla un saunier qui ratissait la surface de son œillet (œillet :petit bassin où le sel de l’eau de mer se cristallise sous l’action du soleil et du vent) à l’aide d’un curieux râteau de bois sans dents fixé au bout d’une longue perche. — Monsieur… Le pont pour Noirmoutier, c’est par là ? Le bonhomme s’approcha et repoussa son chapeau de paille en arrière. Il avait la gueule cuite par la réverbération du soleil sur le sel en cristallisation. — Le pont ? Vous en êtes loin, ma petite dame, vous n’avez pas pris la bonne route ! Il aurait fallu prendre la Barre de Monts. — C’est que j’ai voulu suivre la côte, dit-elle. — Ah ben oui, mais la côte, elle vous mène droit au Gois. — C’est cette route que la mer recouvre à marée haute ? — C’est cela même. Et, d’ici où vous êtes, il n’y a guère plus de quatre kilomètres pour atteindre l’île. Vous pouvez, sûr, rattraper la route et le pont, mais ça sera quatre fois plus long. — Donc vous me conseillez de prendre ce fameux Gois ? Le bonhomme protesta : — Oh, je ne vous conseille rien ! Chacun y fait comme y veut ! — Mais vous pensez que ça ne risque rien ? — Dame non ! C’est une route comme une autre sauf qu’elle est lavée deux fois par jour au grand bain. Mais faut point tarder pisque la mer elle va r’monter, mais quatre kilomètres aujourd’hui qu’il n’y a guère de passage, c’n’est rien ! D’ailleurs, ajouta-t-il, il y a les balises… — Quelles balises ? demanda Mary. — Vous verrez bien. Ne tardez point ! Elle démarra et vit bientôt le ruban de la fameuse route qui s’avançait sur l’immensité de la grève. Après s’être de nouveau arrêtée un instant, elle repartit. C’était une curieuse sensation que de circuler sur cette route-là. On avait l’impression de rouler sur la mer qui, soudainement revenue, affleurait déjà le côté droit de la chaussée. Comme l’avait dit le saunier, la traversée n’était pas bien longue, déjà les côtes de l’île apparaissaient. C’est à ce moment que le moteur de la Twingo s’arrêta. Mary essaya, sur l’élan de la voiture de descendre une vitesse, puis d’embrayer pour relancer le moteur, mais rien ! La petite voiture, après avoir hoqueté, finit pas s’arrêter. Préoccupée, Mary actionna le démarreur, en vain. Elle insista, insista. Toujours en vain. Furieuse et angoissée, elle se mit à parler à sa voiture en martelant son volant des deux poings : — Ah non, la grenouille, tu ne vas pas me faire ça ! Pas aujourd’hui, pas ici ! Elle était bloquée, au milieu de nulle part, sur cette chaussée improbable encore couverte par endroits de touffes de varech marron et luisant. Elle eut l’impression d’être soudain toute seule à la surface de la lune. De nouveau, elle actionna le démarreur, en vain. La grenouille était fâchée. Une camionnette arrivait à toute vitesse, faisant gicler des flaques d’eau. Elle pila dans un grincement de freins au niveau de la Twingo et le chauffeur jeta par la vitre ouverte : — Grouillez-vous, la marée remonte ! — Je suis en panne, dit Mary d’une voix lamentable. — En panne, dit l’homme à la camionnette, c’est bien le moment ! — Je n’ai pas choisi mon moment pour tomber en panne, coassa-t-elle agacée. Je ne sais pas ce qu’elle a… Le chauffeur la coupa : — Alors, montez ! Montez vite ! Mary se précipita vers le coffre de sa voiture : — Un instant, il faut que je prenne mes affaires ! — Pas le temps ! dit l’homme d’une voix impérieuse. Il en avait de bonnes, celui-là ! Son ordinateur, ses disques, son bagage… elle n’allait tout de même pas laisser tout ça dans les flots ! L’homme eut un geste de dépit puis il démarra brutalement et lança sa voiture qui, maintenant, soulevait des gerbes d’eau. Mary, de l’eau à mi-jambes, lui montra le poing et cria, des larmes dans les yeux : — s****d ! Elle avait empoigné ses bagages et elle filait vers une plate forme surélevée à la quelle on accédait par une échelle. C’était à n’y pas croire. L’immense étendue de sables et de rochers disparaissait déjà sous les flots qui traversaient la route dans un friselis d’écume. Elle regarda autour d’elle et vit, à une cinquantaine de mètres, une sorte de pyramide tronquée sur laquelle était planté un pylône surmonté d’une plate forme et elle comprit ce que le paludier, tout à l’heure, avait dit : «Il y a les balises». Il devait donc s’agir de ces fameuses balises. Elle se précipita autant qu’elle le put, embarrassée par son barda, essayant de ne pas le laisser traîner dans l’eau qui lui arrivait maintenant aux genoux et qui tirait avec une force incroyable, au point qu’elle n’allait pas tarder à être déséquilibrée. Le haut de la pyramide n’était pas encore sous l’eau alors elle se hissa comme elle put avec son sac de voyage, son ordinateur et les disques qu’elle avait pu sauver. Elle arriva haletante sur la plate forme juste à temps pour voir, un kilomètre plus loin, la camionnette toucher la terre de l’île et elle comprit que si l’homme avait attendu une minute de plus, sa voiture à lui aurait été noyée elle aussi. Il devait bien connaître cette route pour avoir réagi aussi rapidement. Mary était comme un cormoran, perchée toute seule sur sa plate forme au dessus des flots qui montaient impétueusement. La force du courant était impressionnante, on ne devinait déjà plus la route, le Twingo avait de l’eau jusqu’aux vitres. Mary s’accroupit, se prit le visage dans les mains et se mit à pleurer : — Mon Dieu ! dit-elle, pourquoi a-t-il fallu qu’elle me lâche juste là ? La petite voiture ne répondrait pas. Elle faisait de petits bonds, portées par le flot et, comme les vitres étaient fermées, elle flottait. Bientôt on ne vit plus que le toit, puis le courant l’emporta comme un fétu. Bientôt elle ne fut plus visible. Le soleil s’était caché derrière un ciel bas et gris et Mary, perdue au milieu des flots, se mit à sangloter comme une enfant. Le pilier fendait le courant qui passait à une vitesse terrifiante, ça lui donnait le vertige, alors elle vint, en titubant au centre de la plate forme, de là elle ne pouvait pas voir ce courant terrible qui semblait vouloir tout emporter sur son passage. Elle s’assit sur le platelage de bois dur, le dos à la colonne centrale du refuge, les jambes repliées sous elle, les coudes serrés contre son corps, la tête dans les mains, les yeux fermés, quasiment en position fœtale. Elle sentait le froid du plancher lui glacer les fesses et le dos et son pantalon mouillé se collait à ses jambes, et ses pieds étaient glacés dans ses chaussures pleines d’eau de mer. Un humoriste avait pris le temps de fixer à la structure une petite plaque émaillée portant la mention «Hôtel complet». Elle pensa que si elle devait passer la nuit dans cet hôtel-là, au matin elle serait morte. Comme il n’y avait rien à faire, tremblant ce tous ses membres, autant de froid que de désarroi, elle s’abandonna au désespoir. Et l’autre s****d qui l’avait abandonnée là… Elle le maudit, se disant tout de même que si elle avait embarqué dans sa camionnette sitôt qu’il le lui avait commandé, elle serait, à cette heure sur la terre ferme, à la terrasse du bistrot qu’on apercevait brillant de tous ses feux, devant un chocolat chaud. Et, tout soudain, cette idée de chocolat chaud accapara ses pensées. Rien ne lui semblait soudain plus désirable qu’un grand bol de chocolat chaud avec d’épaisses tartines de pain beurré. En attendant, un tremblement incoercible l’avait saisie toute entière et elle vibrait comme un moteur qui fait de l’auto-allumage. Ce fut la pétarade d’un moteur hors bord qui la tira de sa prostration, elle s’entendit héler : — Hé, mademoiselle… Mademoiselle… Elle ouvrit les yeux, leva la tête et vit un gros pneumatique rouge qui tournait autour du refuge en faisant bouillonner les flots verts. L’espoir emplit son cœur comme une formidable bouffée d’oxygène, son tremblement cessa comme par enchantement. Elle se dressa et s’appuya contre la rembarde, le visage dans les mains. — Ça va ? — Oui… fit-elle d’une petite voix. Ils étaient deux dans le pneumatique qui vint s’amarrer à l’échelle du pylône. Deux jeunes hommes vigoureux qui portaient une tenue de sapeur pompiers. — Je n’ai jamais été si contente de voir les pompiers, dit-elle avec conviction. — Allez, venez par là, on va vous ramener. Vous allez où ? sur l’île ou en France ? — En France ? L’île n’est donc pas en France ? Le pompier qui tenait l’amarre se mit à rire : — Si, si, rassurez-vous, c’est manière de parler. — J’allais à Noirmoutier, dit-elle. — Eh bien, embarquez, dans cinq minutes vous serez à terre. Elle lui passa son sac, sa sacoche d’ordinateur et descendit dans le canot pneumatique. L’homme qui manœuvrait le moteur lui demanda : — Ça va ? Vous n’avez rien oublié ? Elle secoua la tête : — Non. Mais ma voiture… — Vous pouvez dire «mon ex-voiture»… — On ne la retrouvera pas ? — On ne les retrouve pas toujours, non. C’était quoi ? — Une Twingo. — C’est léger, ça ! Allez savoir où elle a pu être emportée. Vous pouvez faire une croix dessus. — De toutes façons, ajouta l’autre pompier, quand on les retrouve, elles sont tellement abîmées qu’il n’y a plus qu’à les mettre à la casse. Il regarda Mary : — Vous êtes en vacances ? — Oui, dit-elle d’un ton morne, et ça commence bien ! — Ça aurait pu être pire, allez, si le courant vous avait emportée, Dieu sait où vous seriez maintenant. Il avait de ces mots pour la réconforter, celui-là ! Elle concéda pourtant : — Oui, ça aurait pu être pire. Le canot pneumatique paraissait voler sur les vagues. Bientôt il accosta à une petite jetée. La camionnette était là et l’homme qui lui avait proposé de monter à son bord la vit débarquer d’un air soulagé. — Ouf ! fit-il, je respire. Vous m’avez posé un sacré problème. Si j’avais attendu une minute de plus, ma bagnole y restait aussi. Et en même temps je me reprochais… Vous avez du me maudire quand vous m’avez vu partir. — Et comment, dit-elle, je vous ai même traité de s****d. Il se mit à rire : — Heureusement que je n’ai rien entendu, sans quoi je n’aurai probablement pas prévenu les pompiers. Il la regarda de plus près : — Mais vous êtes trempée ! — Jusqu’aux genoux seulement. Elle était toujours glacée et ce n’était pas sur ce quai qu’elle allait se réchauffer. Elle frissonna. Le chauffeur de la camionnette s’inquiéta : — Vous avez froid ? Elle hocha la tête en claquant des dents. Son tremblement généralisé la reprenait. Les pompiers installaient leur pneumatique sur une remorque elle-même attelée à un véhicule peint en rouge vif. Lorsqu’ils l’eurent soigneusement sanglé sur son ber, Mary leur proposa : — Messieurs, j’ai besoin d’une boisson chaude, je voudrais bien vous inviter pour vous remercier de m’avoir secouru avec tant de célérité. — Bof, fit un de pompiers avec modestie, on est payé pour ça, mademoiselle. Et l’autre ajouta avec malice : — Mais ça ne nous empêche pas de boire un coup ! Le chauffeur de la camionnette également invité, ils prirent chacun une bière au bar le plus proche, Mary, elle, optant pour ce chocolat chaud auquel elle avait tant rêvé et qui la réconforta. Puis, après une solide poignée de main les pompiers s’en allèrent. Le chauffeur de la camionnette demanda à Mary : — Au fait, vous alliez où comme ça ? — J’ai retenu une chambre à l’hôtel des Mimosas, au Bois de la Chaize, à Noirmoutier. — Comment allez-vous vous y rendre ? Vous voilà sans voiture ! — Je vais prendre un taxi, dit Mary. Ensuite, j’aviserai. Il faudra que je prévienne mon assurance… Elle secoua la tête, contrariée : — Voilà des vacances qui commencent bien ! — Ecoutez, dit l’homme, je dois prendre un chargement d’huîtres à l’Epine, si vous voulez, je vous dépose. — C’est gentil, mais je voudrais pas vous déranger. L’homme haussa les épaules : — Ça ne me fera pas faire un grand détour. Eh bien, dans ce cas, j’accepte.
Free reading for new users
Scan code to download app
Facebookexpand_more
  • author-avatar
    Writer
  • chap_listContents
  • likeADD