chapitre 1
L’argent et le pouvoir sont-ils largement suffisants pour être heureux et avoir une vie paisible se demandait le célèbre homme d’affaire Matéo SOP.
Debout devant la grande baie vitrée de son majestueux bureau situé au trente deuxième étage de son entreprise classée parmi les plus grandes et meilleures entreprises du monde, l’homme le plus influent, mesurant le mètre quatre-vingt-dix, doté d’une beauté irréprochable qui en faisait baver toute la gente féminine du pays voir même du monde pensait à sa vie. Agé déjà de trente ans, il ressentait un manque presque inexplicable. Malgré les villas innombrables qu’il possédait dans plusieurs pays, son propre manoir dans lequel il vivait, les voitures qui bondaient ses parkings et ses milliards en banque, Le célèbre homme d’affaire ne se sentait pas vraiment complet, le plus perturbant fut le fait que cela soit apparu après son trentième anniversaire. Vingt-neuf ans plutôt, il avait toujours été un homme comblé dans sa petite vie pas très ordonnée mais il s’en sortait. Une vie qui se résumait au travail, alcool et maîtresses. Oui maîtresse parce qu’un homme diablement sexy comme Mateo SOP n’avait jamais songé à s’emprisonner dans une quelconque relation peu importait le sens. Sentant une chaleur vive l’envahir suite à ses pensées et ses multiples questions sans réponses, il quitta son Gratte-ciel pour aller souffler un peu.
Longeant le grand parc pas très loin de son entreprise, il se vit sourire lorsqu’il balada ses yeux sur des enfants qui jouaient tous avec dévouement. Ce fut Surprenant pour un homme renfermé sur luimême qui ne souriait presque jamais, qui à cet instant était en train de le faire grâce à la vision qu’il avait sur ces enfants dans le parc. Il aurait voulu croire au fait que cela lui rappelait une enfance qu’il aurait souhaité vivre mais ce n’était pas vraiment ça, ces enfants avaient quelque chose de particulier qui lui redonnait le sourire, mais quoi ? Le point d’interrogation demeurait sans suite.
D’habitude, il était toujours le dernier à quitter l’entreprise mais ce jour-là, il n’était vraiment pas concentré, il se perdait dans ses pensées à chaque seconde et cela en devenait agaçant. De retour chez lui, le manoir était vide, Il y vivait depuis quatre ans et n’avait jamais senti ce vide mais depuis qu’il avait atteint la trentaine, la maison était devenue trop vide à son goût.
Couché dans son grand lit King Size, la tête face au plafond l’air de le compter, il repensait à sa journée, son attitude dans le parc, Il ne comprenait toujours pas comment il avait réussi à sourire face à ces enfants ; C’était comme un miracle et un signe de Dieu. Il fronça les sourcils tout d’un coup comme s’il avait omis de compter un carreau mais ce n’était pas ça l’explication fiable, sa conscience lui avait renvoyé une réponse en forme de question qu’il se répéta aussitôt ; et s’il me manquait un enfant ? Et si la trentaine me demandait de briser la glace ?
C’était probable mais presqu’impossible pour lui car pour avoir un enfant, il fallait d’abord avoir une femme qui puisse accepter de le porter en son sein. Avoir la femme n’était pas la chose la plus difficile pour lui vu son statut mais il lui fallait la femme idéale, pas une femme qui abandonnerait souvent son enfant pour sortir avec ses copines. Il songea à l’adoption mais l’enfant adopté devrait aussi avoir besoin d’une mère qui l’aime. Mais c’était rare de trouver une femme dans son monde dotée du syndrome de la mère poule.
Agacé par ses pensées, il souffla bruyamment avant de fermer les yeux, lui qui avait toujours une solution, qui avait toujours le dernier mot quelques soit la situation, il était devenu impuissant face à lui-même, impuissant face à son besoin. Le pire s’expliquait par le fait qu’il n’était pas certain de ce qu’il pensait, il n’était pas certain que tous ses troubles proviennent de l’absence d’un enfant ou d’une femme prête à l’épauler et à l’aimer d’un amour véritable et sincère. Noyé dans un silence qui se trouvait compatissant et rassurant, il prit un biais pour s’envoler au pays des rêves.
Ayant passé toute la nuit à méditer des phrases et des phrases pour le jour-j, elle sortit de chez elle après s’être mirée près d’une centaine de fois, histoire de voir si sa tenue allait avec l’entreprise où elle se rendait. Après une demi-heure de route en taxi, elle était devant le gratte-ciel époustouflant. Levant la tête au point d’avoir un torticolis et sans toutefois compter sur ce soleil brulant qui voulait la rendre myope à vie, elle remarqua marqué au dernier étage de ce gratte-ciel «compagnie GGG ». Drôle de nom pensa-t-elle en se massant le cou qui avait failli quitter son corps.
Reprenant conscience de ce qu’elle était venue faire, elle se rendit compte que si elle continuait de détailler le bâtiment, elle devait perdre le travail sans l’avoir décroché. Elle entra dans le lieu qu’elle avait confondu avec le paradis une fois à l’intérieur, et cette fraicheur bienveillante qui lui enveloppait la peau dont elle n’hésitait pas une seule seconde à fermer les yeux pour la savourer telle une glace au chocolat devant la série de Cendrillon.
Elle fut tirée de sa rêverie par une voix dont elle n’arrivait pas à déchiffrer les paroles à cause du bien-être que lui offrait la douce fraîcheur des lieux, comme si cette personne était jalouse d’elle, elle entendit de nouveau la même voix avec cette fois-là une main lui tapoter l’épaule, l’avion qui l’aidait à gravir plus haut se transforma en un parachute et elle n’eut autre choix que de rejoindre la réalité.
-mademoiselle vous allez-bien ? demandait ainsi la demoiselle en face d’elle.
Elle se rendit compte qu’elle était en train de se taper la honte du siècle à rêver en plein jour dans une entreprise où elle était venue pour un entretien d’embauche.
C’était sans compter sur ses yeux qui ne faisaient que de vagabonder sur les personnes qui passaient dans tous les sens mais ce qui retenait le plus son attention, c’était ces femmes habillées élégamment avec des talons aiguillonnées de près de dix-huit centimètre de hauteur mais qui, qu’à même, tenaient droites, marchaient droites et aisément. Elle se réveilla de sa rêverie lorsqu’une personne avait prononcé entretien d’embauche, c’était ce qui l’avait emmené.
-s’il vous plait c’est par où le lieu de l’entretien ?
-vous avez déjà cinq minutes de retard, alors si c’est le patron qui vous fait passer cet entretien, je ne pense pas que ça en vaille encore la peine d’y aller, mais bon allez-y qu’à même. C’est aux trente deuxième étages, bonne chance !
Bonne chance ? Oui elle en avait besoin, déjà du retard le jour de l’entretien, qu’adviendrait-il si elle se faisait embaucher ? Certainement le renvoi dès le premier jour d’essai.
Elle prit l’ascenseur qui la laissa au lieu indiqué. Elle ne sut retenir sa grimace d’étonnement lorsqu’elle vit le nombre de personne présent pour ça, mais là n’était pas son problème, elle était unique et toutes ces femmes la regardaient comme une extra-terrestre. Elles étaient toutes bien habillées, talon haute de près de dix-huit centimètre, tonne de maquillage qui laissait croire qu’elles avaient cambriolés les ateliers de tous les peintres de la ville, parfaitement dressées même étant assises, on aurait cru voir les mannequins de Victoria secret prêtes à engloutir le podium.
Arrivé de sitôt dans son bureau, il sirotait son café noir tout en fixant la flemme qui s’échappait du gobelet comme si cette flemme avait quelque chose de particulier. Il détestait le genre de journée qu’il s’apprêtait à vivre. Fréquenter le monde masculin était plus facile que le monde féminin.
Quelque minutes après, il reçut un e-mail de sa secrétaire lui annonçant que c’était déjà l’heure de l’entretien, le moment qu’il détestait le plus, regarder ces femmes qui forçaient des sourires et qui faisaient exprès de mettre des tenues décontractées juste pour attirer de l’attention. Ce n’était pas le plus déplaisant du monde car il n’avait aucun mal à les mater mais ce n’était pas du tout le bon endroit ; il aimait être professionnel quand il s’agissait de se mettre au travail.
Café fini, il souffla bruyamment pour prendre contenance du moment qu’il allait vivre. Il n’aimait pas mais n’avait aucunement le choix car il avait besoin d’une assistante pour l’aider dans certaines tâches.
Après avoir reçu trente d’entre elle, il restait une dernière personne, a quoi bon de recevoir celle-là alors qu’elles étaient toutes pareilles se demandait-il. Il desserra sa cravate qui manquait de l’étouffer avant d’appeler le dernier numéro.
Ayant perdu tout espoir vu la tête avec laquelle les précédentes quittaient le bureau de cet homme, elle se leva d’un mouvement furibond. Deux possibilités s’offraient à elle ; soit elle faisait demi-tour pour retourner chez elle et effacer cette journée de ses archives, soit elle poussait cette porte en bois pour faire face au mâle qui se trouvait derrière cette porte mais elle trouva la première possibilité comme meilleure.
Retournée dos à la porte prête à prendre ses jambes à son cou, elle fut interrompue dans son action par quelque chose ou plus précisément quelqu’un qui la retenait par le bras. Elle crut halluciner et se dit que c’était certainement un effet des films d’horreur qu’elle regardait.
Reprenant la même action que précédemment, elle sentit une pression sur son poignet ce qui voulait ainsi dire que cette personne avait refermé sa prise autour de son poignet. Elle se retourna sans toutefois lever la tête avant de répliquer.
-mais que faites-vous ? Lâchez-moi voyons.
Elle venait de lui demander de la lâcher, lui qui avait attendu près d’un quart d’heure sans jamais voir personne pourtant il avait bien appelé le dernier numéro. Ce n’était pas à son habitude de courir après les gens mais il voulait savoir pourquoi cette personne était restée muette et sans action. Sortit de son bureau, il vit une jeune femme de dos prête à s’en aller.
-vous ne pouvez qu’à même pas partir sans avoir passé l’entretien, je parie que c’est ce pourquoi vous êtes là non ?
Elle se sentait à cet instant honteuse d’avoir voulu partir comme une voleuse pourtant elle était là pour un entretien d’embauche. Elle leva la tête pour rencontrer le regard ténébreux de l’homme qui manquait de lui donner une fessée à cause de sa bêtise.
-dans mon bureau tout de suite ordonna l’homme avec dureté.
Elle fit un pas, suivi de l’homme de plus près comme par peur qu’elle fasse une bêtise. Une fois à l’intérieur, elle fut captivée, révisa d’un air ébahi le spectacle qu’elle avait sous les yeux. Un bureau
auteure : Fayole Goumgang Wamba