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Tempétueuses Illuminations

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Blurb

Serena et Gabriel s'installent au ranch de Devon et Adena. Alors que les liens qui les unissent sont plus complexes que jamais, ils se retrouvent engouffrés dans leurs tumultueux passés, présents et avenirs.

Qu'arriverait-il si le quatuor venait à attirer. les regards envieux?

Serena et Adena obtiendront-elles les vengeances qui les animent tant?

Devon parviendra-t-il à faire changer l'avis d'Adena concernant la maternité ?

Qui est vraiment Gabriel, le gentil petit ami de Serena bien discret malgré son passé sombre?

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Chapitre 1
Saga Reprisal Tome 1 Cruelles Obsessions /Tome 2  Sombres Capitulations /Tome 3 Dangereuses Intentions / Tome 4 Insolentes Provocations Serena Je me prépare dans la salle de bain depuis une bonne heure maintenant, j’ai coiffé ma cascade de boucles noires sur le côté et je les ai maintenus par des épingles derrière ma tête, j’ai enfilé une robe noire à épaulettes et manches longues légèrement trop décolletée avec des escarpins noirs. J’apprécie mon allure générale, ce n’est pas si mal… J’ai parfaitement réussi à cacher les dernières traces de bleus qui persistaient à me rappeler les souvenirs douloureux du début du mois. Seul demeure pour le moment le gros bandage qui entoure encore ma main, les autres vestiges du supplice qu’on m’a infligé sont bien cachés. Devon a tenu sa promesse et m’a emmené consulter un chirurgien orthopédiste spécialisé dans le traitement des affections de la main dès notre emménagement qui s’en montré très rassurant. J’ai dû effectuer plusieurs radiographies, mais il semblerait finalement que je finisse par retrouver presque toutes mes mobilités avec le temps. - Tu es prête ? demande Gabriel en apparaissant dans l’embrasure de la porte. Je tourne les yeux vers lui en mettant mes boucles d’oreilles et ne peux m’empêcher de sourire en admirant sa beauté angélique saisissante. - Tu es vraiment très beau comme ça. Il porte un costume noir parfaitement cintré assorti à ma tenue, une chemise blanche, ses cheveux dorés tombent sur son front et sa nuque, sa barbe est impeccablement taillée et ses yeux verts me transpercent d’admiration. - Tu es magnifique mon étoile. Il s’avance alors vers moi et me prend par la taille avant de capter mon regard dans le reflet du miroir. - C’est étrange non ? - Quoi donc ? - On s’apprête à fêter Noël comme des gens normaux. - Nous sommes normaux ma belle. Il dépose des lignes de baisers le long de ma gorge dégagée de mes cheveux. J’ai instantanément la chaleur qui me monte aux joues. Gabriel se montre incroyablement patient avec moi, il en a toujours été. Depuis notre rencontre complètement impromptue alors qu’il m’avait raccompagnée chez moi ivre morte, jusqu’à la découverte de mes activités vengeresses avec Adena, mon ancienne patronne, mon amie, la femme qui a fait changer ma vie et de qui je suis plus proche que jamais depuis notre arrivée au ranch Texan situé près de la ville d’El Paso. Nous sommes installés dans la chambre d’un homme décédé il y a quelques temps en mission. Son petit garçon Ethan a été adopté par Adena et Devon, son mari et mon nouveau patron. Devon Hayes est le deuxième homme le plus dangereux que je connaisse. Le plus dangereux, je l’ai rencontré juste après mon enlèvement et ma prise d’otage en Italie. Felipe Campenella souhaitait obtenir des informations de moi et il n’a pas lésiné sur les méthodes de torture pour parvenir à ses fins. Mais j’étais prête à mourir pour obtenir un accord avec lui, si je lui avais donné l’information qu’il attendait, c’est-à-dire le nom d’Adena, il se serait débarrassé de moi et personne n’aurait obtenu ce qu’il souhaitait. Et contre toute attente, c’était Devon qui était venu me tirer de cet enfer, j’avais mis de longues minutes à réaliser que je n’étais pas en pleine hallucination tant le sauvetage de l’américain semblait improbable. Mon patron est un homme vraiment très particulier, il est sombre, ténébreux, dangereux et magnétique. Il m’a engagé à la suite d’Adena, je suis maintenant chargée des négociations pour ses entreprises. Il m’a fait effectuer ma première mission test il y a une dizaine de jours en Croatie, juste avant notre arrivée ici et ma prestation semble l’avoir convaincu au-delà de ses espérances. Les derniers jours n’ont été qu’un tumulte d’organisation, je travaille pour l’instant dans le bureau de Devon, lui-même passe du temps avec l’enfant qu’il a recueilli. J’ai aussi découvert qu’il était un cavalier émérite et je prends beaucoup de plaisir à le regarder monter son gigantesque cheval. Il règne une tension étrange entre nous. Pour la simple et bonne raison qu’une alchimie inexplicable de chasseur et de proie est omniprésente. Il a vu l’ensemble de mes faiblesses, il a touché ma vulnérabilité du bout des doigts et elle a excité son instinct prédateur. Nous avons tous les deux identifié ce lien depuis le début, c’est comme si deux âmes qui sont faites pour s’accorder s’étaient rencontrées. Alors je n’ai pas hésité à le suivre au bout du monde. Tout comme j’ai suivi Adena, parce qu’avec elle aussi il y a cette étrange connexion. Adena est comme son mari. Déterminée, pleine d’assurance, dominatrice, mais en plus dévorée par le besoin de vengeance exactement comme moi. Et bien sûr dans tout cet entremêlement de liens inexplicables et inextricables, il y a Gabriel. Gabriel, l’homme qui est mon tout, l’homme qui me donne tout, avec la plus totale abnégation. Voilà plusieurs mois qu’il me soutient, me porte à bouts de bras, sans jamais rien attendre en retour à part mon honnêteté et mon amour. Et mon dieu oui j’aime Gabriel, je l’aime avec une force céleste. Il s’est totalement adapté à moi, malgré notre amour encore platonique. Voilà des mois maintenant qu’il essaye de me sortir des mécanismes de défense que j’ai érigé autour de moi, qu’il travaille à apaiser petit à petit les mémoires douloureuses de ma peau. Il m’a conquise, a trouvé comment m’offrir le plaisir, me fait découvrir la douceur, le bien-être et le réconfort. Je m’ouvre petit à petit à lui et aux autres. Même si je sais qu’un autre genre de problème se présentera bientôt. J’ai passé de longues semaines à prendre de la drogue avant d’en être totalement coupée. Gabriel est parvenu à convaincre Devon de me laisser poursuivre mon traitement aux anti-dépresseurs, mais mon patron est du genre plus frappant quand il s’agit de ce genre de pathologie. Il avait littéralement tirée Adena de force de la sienne en la mettant en colère, en la forçant à reprendre une vie conjugale et en travaillant ses émotions au corps. Mais mon garde-fou a fait rempart et obtenu gain de cause. Même si je suis certaine que mon patron reviendra bientôt à la charge sur le sujet. Il a parfaitement compris que j’avais besoin d’évasion pour pouvoir être ultra performante dans mon travail, il a compris que le milliard de pensées que j’ai en tête comme de la lave en fusion a par moment besoin d’entrer en éruption, alors il est plus souple avec moi qu’avec Adena. Peut-être est-ce aussi parce que je ne discute pas ses ordres. J’aime ses ordres, je ne ressens pas le besoin de le défier parce que cette connexion est évidente. Devon décide et c’est comme ça.  - Je ne vais pas pouvoir marcher jusqu’à la maison avec ces chaussures, dis-je en souriant au reflet de l’ange magnifique qui m’enlace. - J’ai enfin une bonne excuse pour te porter, chuchote-t-il à mon oreille avec un air malicieux. Il est bien plus grand que moi et quand il est comme ça, j’ai l’impression qu’il me couvre de ses ailes, je suis à l’abri, protégée d’un cocon confortable. Il me fait basculer et me soulève dans ses bras alors que j’éclate de rire. - On n’est pas encore dehors ! protestais-je alors. - Je sais, mais comment résister ? plaisante-t-il en m’entrainant hors de la salle de bain. Il ouvre la porte de la chambre et nous nous retrouvons dans le grand couloir au bout duquel se situe le gigantesque salon-salle de jeux du personnel de Devon. Que des hommes. Des soldats. Des tueurs. Je me sens chez moi ici, aussi étrange que cela puisse paraître même si j’étouffe légèrement par l’oppression de la ruche bourdonnante en permanence. - Vous êtes prêts ? demande Scott assit dans le salon en compagnie de Mike tous deux très élégants dans leurs costumes sur mesures. - Oui, les autres sont déjà montés ? - Ouais, Ethan est surexcité alors il faut entamer les festivités, répond Mike avec un sourire. - Vous faites ça tous les ans ? demandais-je alors. - Tu rigoles ?! On n’a même jamais fêté Thanksgiving ou ce genre de connerie, répond Scott hilare. - Et c’est très bien qu’on s’y mette, ajoute Mike avec un regard sévère pour son petit ami, ça vous rendra un peu plus humains. Mike est le directeur du ranch et le petit ami de Scott, nous avons tout de suite eu une bonne entente lorsque nous sommes arrivés avec Gabriel, d’ailleurs les trois passent un temps considérable ensemble. Depuis qu’il ne gère plus son bar, Gabriel se retrouve subitement avec beaucoup de temps libre, il n’y connait pas grand-chose aux chevaux, mais il donne un sacré coup de main à Mike pendant que moi je me charge de remettre les opérations de mon patron sur pieds. Nous prenons tous les quatre la direction de la maison de Devon et Adena située plus loin, il nous faut une bonne quinzaine de minutes de marches pour y arriver et Gabriel me porte comme si j’étais aussi légère qu’une plume sans sourciller. Il fait nuit noire dehors, nous nous laissons guider par les lumières comme des phares au milieu de rien. Les étoiles ici sont plus brillantes que nulle part ailleurs. J’ai l’impression d’être perdue dans l’infini cosmique. Alors que j’admire le ciel la tête en arrière, Gabriel s’empare soudainement de ma bouche me surprenant par sa soudaineté. Je lui rends son b****r en sentant mes sens s’enivrer et ma peau fourmiller d’amour pour lui. - Je n’ai pas pu résister, c’était trop beau toutes ces étoiles qui se reflètent dans tes yeux. - Donc tu pensais que c’était une excuse suffisante pour me démaquiller ? le taquinais-je, il fait nuit noire, tu n’as rien vu du tout dans mes yeux. Il éclate d’un rire qui fait manquer quelques battements à mon cœur fragile quand il s’agit de lui. - Vous avez fini de roucouler tous les deux ? On va être en retard, nous dit Scott pour plaisanter. La maison est bondée à notre arrivée, Maria la gouvernante que j’avais déjà rencontrée, est vêtue d’une robe de velours bordeaux, son chignon est toujours aussi impeccable que d’habitude et elle déambule parmi les invités à pas précipités. - Ah les voilà ! s’exclame Adena en avançant vers nous. Elle porte une magnifique robe patineuse avec un dos nu vertigineux et de hautes cuissardes. Son maquillage est absolument parfait et sans tâche, tout comme l’ensemble de sa personne. J’ai un très léger coup d’œil vers Gabriel qui m’a reposé au sol lorsque nous sommes entrés et je réprime la jalousie quand il sourit à mon amie. Tout le monde est déjà arrivé et habillé pour l’évènement, Preston, Bill qui n’a pas quitté son chapeau de cow-boy, Tim, Jackson, Aaron, Josh, Shawn… Tous sont là. Andréa est seule assise dans un coin de la pièce et je décide d’aller la voir directement. Elle était la petite amie de James avant qu’il ne vienne avec moi en France et elle est très attristée qu’il ne soit pas encore rentré. En effet, James était mon garde du corps durant toute ma mission en France et il a un travail à effectuer avant de rentrer. Du moins, deux travails. Le premier, c’est d’éliminer mon agresseur, Terry Bertin. L’ancien meilleur ami de mon père, qui a passé mon adolescence à me martyriser. Sa liberté conditionnelle a été accordée quelques jours après notre départ et il est sorti de prison quelques jours encore après. James le surveille de près et met en place un plan pour l’exterminer sans pour autant éveiller trop de soupçons ce qui demande de la préparation. J’ai un frisson d’horreur en repensant à cela. J’ai le pouvoir de vie ou de mort sur lui. Tout comme il a eu le pouvoir de me terroriser et de me réduire à néant pendant des années. Je devrais être écœurée par mon propre besoin de vengeance, je devrais être révulsée qu’on puisse réaliser mes souhaits les plus sombres, mais je le veux… Je le veux plus que tout. Qu’il meure et c’est tout. Quant à ma deuxième cible, Farid Benayoum, lui c’est un autre sort que je lui réserve. Je veux l’avoir face à moi. Je veux regarder la vie quitter ses yeux. Je n’avais jamais été défiée sur le terrain professionnel. Du moins, je n’avais jamais connu l’échec et il a réussi à craqueler ma personnalité. Il m’a droguée et violée dans sa f****e berline avant de m’envoyer me faire torturer par les Italiens. Ma vengeance à son encontre est tout autre. Elle n’est pas personnelle, ce n’est que du business et je ne suis pas le genre de femme que l’on trahit en affaires. - Comment ça va Andréa ? demandais-je alors à la jeune femme. - Ah, salut Serena, ça va… - Tu as eu des nouvelles ? - Non, il est en planque, il ne veut plus me parler depuis trois jours. - Je suis désolée Andréa, j’espère vraiment qu’il va rentrer rapidement. - Oui, pour tes propres intérêts, pas pour les miens. Elle prend très mal qu’il soit bloqué là-bas par ma faute et j’en culpabilise aussi. Andréa est très amoureuse de James et réciproquement apparemment, mais leur relation est compliquée et le fait pour la jeune femme qu’un océan et des heures de décalage horaires les séparent n’aide en rien l’entreprise qu’est la reconquête de son amant. - Il sera bientôt là, lui promis-je avec un sourire contrit. - Bonjour Serena, tu es très belle ! Je me retourne et fais face au petit garçon au cheveux noirs bouclés qui me transperce de ses yeux marrons. - Bonjour Ethan ! Tu es très beau aussi comme ça. - Merci, j’ai hâte d’ouvrir mes cadeaux ! - Parce que tu penses vraiment que tu vas en avoir ? Est-ce que tu as été suffisamment sage ? - ça dépend des jours… - Aïe… J’offre un sourire malicieux au petit garçon qui me regarde avec adoration. Je l’ai rencontré dès notre emménagement ici. Il est adorable, il gravite autour de tout le monde et semble avoir parfaitement trouvé sa place. Devon met un point d’honneur à ne pas discuter de meurtre, d’armes ou de missions devant lui, mais je ne doute pas une seconde que cet enfant ne cache très bien son jeu, d’autant que j’ai eu le temps d’entendre quel genre d’homme était son père avant. - Est- ce que tu vas jouer du piano ce soir ? Devon a dit que tu jouais du piano. - Devon ferait bien de tenir sa langue de temps en temps, répondis-je en lui faisant les gros yeux, mais je veux bien essayer de jouer à la condition que Gabriel m’aide à couvrir mes fausses notes avec sa guitare. - D’accord ! Je vais lui demander ! Il tourne rapidement les talons et se dirige tout droit vers mon patron dont je capte le regard pour la première fois depuis le début de la soirée. Je lui fais un bref signe de tête avec un sourire avant de détourner les yeux. J’essaye d’ignorer l’insistance de son magnétisme envoutant contre lequel ni lui ni moi ne pouvons rien. Ils ont fait les choses en grand pour le petit. Le salon est richement décoré de houx, de gui, de guirlandes. Un sapin gigantesque est surchargé de décorations près de la grande cheminée dont l’âtre rougeoie d’un feu ronflant. Les conversations battent leur plein et l’ambiance est tout ce qu’il y a de plus chaleureuse. Nous nous croirions presque au sein d’une grande famille ordinaire en train de célébrer l’évènement et non dans le repaire dissimulé d’un mercenaire. - Apparemment j’ai été embauché en tant que musicien ? Gabriel m’entoure la taille de ses bras et trouve sa place contre ma gorge où il dépose des baisers qui m’envoient des décharges de frissons. - Désolée bébé, il fallait bien que quelqu’un se dévoue pour m’accompagner et tu étais le seul talent disponible, répondis-je pour le taquiner. - Est-ce que tu penses que tu vas y arriver ? demande-t-il en fronçant légèrement les sourcils. Il regarde brièvement ma main entourée du bandage blanc mais ne fait pas de commentaire. - On verra bien. - Alors comment ça va tous les deux ? nous interrompt Adena en se postant à côté de Gabriel. - Bien, et toi ? répondis-je en souriant. Elle me sonde de son regard complice. Cette femme me déstabilise, elle aussi émet des ondes d’une autre fréquence, sur laquelle je suis sacrément bien branchée. C’est incroyable comme les choses peuvent être différentes ici. Je vis tout avec une autre intensité, quand avant j’étais prisonnière d’un enfer glacé sans sentiments, sans désir, sans émotion, sans plaisir. - Devon va hurler quand il va voir mon cadeau de Noël pour Ethan, ricane-t-elle. - Qu’est-ce que tu as fait ? m’alarmais-je instantanément. Mon amie Adena est une femme incroyable, mais surtout incroyablement dangereuse dans tous les sens du terme, désinvolte, insouciante et imprévisible. Elle aime beaucoup l’enfant que Devon l’a contrainte à adopter et qu’elle commence tout doucement à assumer avec lui, bien que leur relation sur le sujet soit plus que compliquée. Les enfants et leur fabrication est un sujet sous haute tension au sein du couple car Devon voudrait en avoir d’elle rapidement, même très rapidement si j’en juge par la détermination avec laquelle il a arraché l’implant de mon amie après qu’il m’a tiré des griffes de Felipe Campenella. Ce qu’il ignore c’est que j’ai fait en sorte de faire passer la pilule contraceptive à Adena pour qu’elle ne subisse pas une grossesse dont elle ne veut absolument pas. Elle aime cependant provoquer son mari intransigeant et implacable, ce jeu fait partie de leur relation et je l’ai compris avec le temps. Je pense que Devon l’aime pour ça aussi, elle apporte une fraicheur et du piment dans sa vie et dieu sait qu’il est un homme difficile à contenter. - Tu verras ça tout à l’heure ! - On passe à table ! s’exclame alors Devon en couvrant les conversations de sa voix grave et imposante tout comme le reste de sa personne. - Je reviens je vais rapidement chercher ma guitare, me dit Gabriel en m’embrassant avec douceur. Je me dirige vers le grand salon suivant les invités et lorsque Devon me fait signe de m’assoir face à lui j’obéis naturellement. Adena s’assied à son côté, Scott à sa droite à elle et Mike laisse une place entre nous deux pour Gabriel tandis que les autres se répartissent sur le reste de la table, Preston, Bill, Andréa, Josh et les autres. Ethan s’assied en bout de table et préside l’assemblée de sa petite taille, fier comme un roi. Gabriel finit par nous rejoindre alors que chacun se sert au buffet que Maria a passé les derniers jours à préparer, les conversations ont repris depuis un moment, Ethan est très impliqué dans une histoire de jeu vidéo avec Devon, et Adena discute avec Scott et Tim assit à côté de Mike. Comme d’habitude j’agis plutôt en observatrice, je détaille les visages, les expressions, les sourires, les regards qui s’échangent et je suis incapable d’ignorer les coups d’œil furtifs entre Adena et Gabriel assis face à face. Je sais que je n’ai pas le droit d’être jalouse quand je constate ceux que Devon a face à moi ni ceux des autres hommes depuis qu’ils sont venus me chercher en France. J’ai toujours attiré les regards, quand j’étais jeune, puis adolescente. J’ai appris à poser un masque d’impassibilité sur mon visage et à ignorer totalement ces insistants. Je replonge alors dans cette soirée de Noël neuf ans plus tôt, la dernière à laquelle j’ai assisté jusqu’à aujourd’hui. Terry était venu dans ma chambre, il m’avait brutalisé et ensuite, j’avais affiché mon plus beau sourire malgré les douleurs épouvantables qu’il avait provoquées. - Serena ? La main chaude de Gabriel trouve son chemin dans la mienne sous la table. Sa paume est moite, j’ai le cœur qui bat la chamade, il presse ma main avec douceur pour me ramener au présent, à la réalité, à ce qu’il se passe maintenant. - Je crois que c’est l’heure d’aller jouer, dit-il en caressant ma joue. Il sait très bien où j’étais, et il fait en sorte de ne pas prolonger ma détresse, ma réminiscence, il essaye toujours d’apaiser mes souffrances. - Oui tu as raison, répondis-je en affichant un sourire travaillé avec les années. Je pose ma serviette sur la table et m’apprête à me lever mais mon corps ne suit pas. Mon bassin me fait souffrir si je reste assise trop longtemps depuis l’épisode de Milan. Devon et Gabriel se lèvent en même temps pour m’aider dans un raclement de chaise qui fait tourner toutes les têtes vers nous. - Je peux encore me lever seule je vous remercie, dis-je d’une voix ferme en ignorant leur regard. Qu’est-ce que je déteste la compassion... Ils sont tous là, prêts à me porter assistance alors que je voudrais qu’ils me considèrent comme quelqu’un de normal. Je parviens finalement à me lever avec difficulté, Ethan me regarde avec l’attention d’un petit garçon curieux et l’air suspicieux. - Tiens Ethan, tu veux bien m’accompagner jusqu’au piano et t’y assoir avec moi ? J’essaye de détourner l’attention de mes douleurs qui n’échappent à personne et le petit me donne le change en se levant et me tendant la main comme s’il était un cavalier qui m’invitait à danser. Il est tellement charmant et attendrissant. Gabriel nous suit et nous nous installons. - Qu’est-ce que tu veux jouer ma belle ? Il sort sa guitare de son étui et s’appuie à côté du pupitre en remontant un genou pour caler sa guitare. - Je vais déjà voir comment mes doigts réagissent à l’automatisme. Je les place alors et je me rends compte que le bandage est trop gros.  Je commence alors à m’en débarrasser en le déroulant. - Qu’est-ce que tu fais ? - Je ne peux pas jouer avec ça. Il ne semble pas d’accord mais je l’ignore. J’ignore toute l’assemblée pour le moment, la tablée est toujours bourdonnante de discussion et quand j’        ai fini, je replace mes mains sur le clavier. - Tu as eu quoi à ta main ? demande alors Ethan. - Un petit accident, je ne suis pas très bonne cuisinière, c’est pour ça que c’est toujours Gabriel qui fait à manger, répondis-je à Ethan en souriant tout en commençant à pianoter tranquillement des notes au hasard pour tester ma dextérité. Je n’ai toujours que trois doigts parfaitement actifs à la main gauche et je dois compenser de la main droite. - Tu es prêt ? demandais-je alors à Gabriel qui gratte sa guitare au hasard suivant mon rythme. - Qu’est-ce qu’on joue mon étoile ? Je le taquine alors d’un regard malicieux en lançant les accords de la main droite et l’observe alors qu’il reconnait la mélodie. - Dangerous de Guetta en acoustique, choix très pertinent, vas-y je te suis. Je vois dans ses yeux qu’il est heureux alors que nous jouons de concert, les notes s’envolent   dans l’espace et résonnent avec force faisant tomber le silence et Ethan a les yeux qui brillent. Nous poursuivons un long moment, jouons plusieurs mélodies sous les applaudissements et les rappels demandés par le petit garçon y compris les traditionnelles mélodies de Noël et quand les mouvements de ma main deviennent trop douloureux je décide qu’il est temps d’arrêter. - Tu m’apprendras Serena ? me demande Ethan. - Je pense que Gabriel serait un meilleur professeur que moi. Tu pourrais d’abord apprendre la guitare avant le piano ? - Les deux ! Nous retournons nous assoir à table, Devon ne me quitte pas des yeux. Je sais que je touche sa sensibilité lorsque je joue du piano, et j’aime ça, j’aime sentir son regard sur moi, j’aime savoir que j’ai ce pouvoir-là.

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