chapitre1.7

1717 Words
Sans crier gare la porte s’ouvrit. Révélant une femme, j’aurais parié qu’elle était d’origine latine vue sa peau mate, elle avait l’air aussi petite de taille que moi - Allé !, dit-elle en agitant sa main comme pour me dire de sortir - Non, je refuse de passer la journée dans ça. Dis-je en faisant référence à ma robe - Je sais au début aussi cette couleur me donnait cette impression d’horreur. Mais tu verras on s’y fait très vite. Mais de quoi parlait-elle, je me foutais de la couleur - Je n’en ai rien à foutre de la couleur. Elle me regarda des pieds à la tête et je vis son visage s’éclairer - Oh, c’est vrai que tu ne peux pas te balader entre les tables avec ça. Elle parlait de mes bonnes vielles sneakers blanche avec plein de dessin que j’avais fait moi-même avant que je ne puisse lui dire que le souci n’était les chaussures, elle avait déjà disparu, et en un temps record, elle revint avec des chaussures dans les mains, c’était des mules et bien que le talon n’était pas haut, je ne pourrais pas marcher avec ça ! - Enfile les vites s’il te plait si Yang revient et constate que nous ne sommes pas en poste il nous tuerait - Tu as encore apporté un second problème, je ne sais pas marcher avec des talons - On va le régler plus tard, magne-toi, elle me tira hors du placard à balais et se baissa retirant mes chaussures et chaussettes et me fit enfiler les mules qu’elle avait apportées avant de me trainer jusqu’au petit café tout ça sur mon regard ébahi. Voilà le carnet, tu notes les commandes et tu les apportes au comptoir moi, je les achemine jusqu'à la cuisine, on me les rapporte ici et toi, tu viens les chercher pour les apporter aux clients et n’oublies pas de sourire. Ensuite, elle me poussa vers le petit salon, ou les six tables étaient déjà occupées. Je me mis à marcher vers les tables avec mes chaussures qui me donnaient ces quelques centimètres de plus, j’avais l’impression que je défiais la gravité, bon, j'exagérais un peu, c'était à peine cinq centimètres, mais n’empêche que c’était inconfortable. La journée passait de bon train, la plupart des clients s’asseyaient juste le temps de récupérer leurs commandes et s’en aller, j’avais à peine le temps de souffler, les clients entraient et sortaient non-stop. Olivia, la fille du comptoir a dû me rappeler mil et une fois pour me dire de marcher un pied devant l’autre, elle ajoutait même que je devais me déhancher, mais j’ai ignoré ce dernier détail, car à chaque pas que je faisais, j'avais l’impression que ma robe se soulevait et que tout le vent du monde venait caresser mes jambes nues, elle l’a dit tellement de fois que j’avais sa voix dans ma tête chaque fois que je marchais pour me faire marcher normalement. Nesla est passé à sa pause de midi et n’a pas arrêté de rire, elle a condamné une table pendant deux heures juste pour pouvoir rire de moi, elle n’arrêta pas de m’appeler vers elle pour commander, soit du café, soit des viennoiseries uniquement pour le plaisir de se payer ma tête. Quand elle est enfin partie, j'ai soufflé un grand coup. Olivia n’a pas arrêté de se marrer derrière son comptoir. Par la suite, j'ai pris ma pause et je suis allé me reposer dans mon comptoir à balais avec mon casque aux oreilles pour écouter mes bons classiques. Et grignoter, après mes une heure de pauses, j'ai repris, allant et venant entre les tables avec les commandes, pour un premier jour ce n’étais pas mal, je n’avais pas fait d’erreur et j’en étais fiers. Cependant j’ai parlé beaucoup trop vite. Un client que je n’avais pas remarqué depuis surement trop occupé dans mon service, il me fit signe de la main et je m’approchai vers lui, il paraissait si grand et musclé, je crus même voir un tatouage ressortir de son cou, et il sentait si bon, tellement bon que j'avais envie de prendre de grandes bouffées d'air pour mieux le respirer. Je dus me reprendre après, je ne sais combien de temps. - Bonsoir monsieur, bienvenu à café d’or, vous avez déjà fait votre choix ?, répétais-je machinalement comme je le fais depuis le matin en sortant mon plus beau faux sourire, cependant il ne daigna même pas soulever les yeux de son téléphone. - Comme d’habitude. Dit-il d’une voix monotone, cette voix me donnait un air de déjà vue, mais je ne savais où, ni quand. - Pardon monsieur, « comme d’habitude » ne fait pas partir du menu. Dis-je en conservant mon même faux sourire. Et là, il releva les yeux vers moi, me laissant enfin la possibilité de voir son visage, mon souffle s'est coupé, je veux dire littéralement coupé, je n’avais jamais de toute ma vie vue une beauté semblable, d’ailleurs que je n’avais jamais trouvé quelqu’un beau, mais lui p****n de merde, il était plus que beau - Au lieu de me dévisager, presser vous de me rapporter ma commande. - Je ne vous regardais pas. Dis-je en essayant de me reprendre, j'attendais simplement que vous me donnez votre réponse - Donc comme ça, je suis un menteur. Yang ou as-tu trouvé ça ? ajouta-t-il un air impassible sur le visage alors que le mien fulminait littéralement en faisant référence à moi. je rêve ou il venait juste de me chosifier, je me retournais vers monsieur yang prête à me justifier quand ce dernier me coupa les soucis froncés. - Dépêche-toi d’aller au comptoir récupérer la commande du monsieur. Alors que je m’éloignais rouge de honte, je l’entendis se confondre d’excuse, mais qu’est-ce qui m’avait pris ? pourquoi cet homme m’avait-il fait cet effet-là d’ailleurs qui était-ce, une fois au comptoir, Olivia me fit un sourire compatissant tout en me tendant un petit plateau avec une toute petite tasse de café bien noir et un autre dans un gobelet en carton, comme pour emporter. - Il fait cet effet à tout le monde, ne te blâme pas trop pour ça. Je ne répondis rien, rentrant la tête dans les épaules rapportant la commande jusqu'à sa table et continuant mon service, mais cette fois, j'avais cette impression d’être observé et ça me mettait mal à l’aise, je n’avais qu’une hâte, celle de finir et de disparaitre de cet endroit. Mes prières furent exaucées et le temps pour moi de partir arriva et je disparus sans demander mon reste, dans ma hâte folle, je ne pris pas la peine de me changer. Au milieu du chemin, je constatai ma bourde et rentra en hâte, sauf que ne connaissant encore me déplacer avec ces chaussures de filles, je tombai la face contre le sol comme une crêpe. Je vous passe la honte, tout ça à cause d’une seule personne me faisant le détester un peu plus. Beau ou pas beau la prochaine fois que je le vois s'il a encore l’audace de me chosifier, je ne me retiendrais pas de le remettre à sa place. Je ruminais toujours l’évènement de cette journée tout en nettoyant le grand bureau du roi de la tour de verre. Heureusement pour moi aujourd’hui non plus, je n’avais rencontré le fantôme pervers. - Non mais sérieux pour qui il se prend ce crétin de première ? il a fait référence à moi en disant « ça », ça doit surement être un de ses hommes qui roulait sur l’or et qui se croyait tout permis, les riches n’étaient que de gros trou du cul. Avec les sales mentalités. - En plus d’espionner les gens dans les sanitaires, tu parles seul. Entendis-je derrière moi, l’effet de surprise fut tel que je renversai la petite statuette de céramique que j’étais en train de nettoyer, celle-ci représentait une personne sans visage sur un cheval blanc. Et dire que ma journée ne pouvait pas être pire. Je me retournai pour faire face à cet énergumène qui s’amusait à effrayer les gens pendant son temps libre. À ma grande surprise, je vis cet homme, celui du café qui m’a chosifié et fait perdre mes moyens. - Quelle surprise, serveuse impolie le matin et agent d’entretien timbré le soir. Je me mis à serrer fort mes poignes, je pouvais lui répondre alors que c’était mon patron et me faire virer, c’est bien ce que Nesla avait dit l’autre soir, il n’y avait que lui pour se balader dans ce bureau. Résonnait à tourner autour de moi comme un prédateur, le silence était tel que le seul bruit qui résonnait dans la pièce était celui que ces chaussures contre le plancher. Cinq millions de dollars en petite pièce sur le plancher. Le propriétaire ne sera pas content, alors là pas dut tout. S’il parlait du propriétaire alors ce n’était pas lui, bien, je pouvais le remettre à sa place comme il le méritais. - Vous avez cinq d’âge mental ?, lui demandais-je, en reprenant ma contenance, si vous avez pris la peine d'aviser avant d’entrer comme ça dans le bureau, je ne me serais pas effrayé, mais non, vous entrez comme si tout vous était permis. Donc, vous êtes clients de café le matin et fantôme pervers le soir, la dernière fois dans les toilettes, c'était vous pas vrai ? ça vous amuse de vous balader la bite en l’air ? - Je me demandais justement où était ta fichue langue pendue. Si tu veux voir ma bite, tu n’as qu’à demander au lieu d’inventer des histoires monter de toute pièce. Mais de toute façon ne perd pas ton temps, je ne m’envoie pas le petit personnel, de plus tu n’as rien pour plaire. - Espèce de con, tu t’es vue, tu n’as rien pour plaire non plus d’ailleurs que même si tu étais le dernier homme sur terre personne ne voudrait de toi - Tu dis ça pourtant tu as bavé sur moi quelques heures plus tôt. - Je ne... - C’est quoi ce vacarme, qu’est-ce qui se passe ici. Intervint une autre voix calme, forte et puissante… je n’avais pas besoin que l’on me dise, je savais que c’était lui, l’idole de Nesla, Sergey.
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