Rappel pour la partie précédente
Après une dure et longue journée de travail, Clauvice avait fait appel à Balla le chauffeur de sa tante pour venir le prendre n'étant pas en état de prendre le volant. Il faisait 02h du matin lorsqu'il avait fini pour rentrer chez lui, dans la voiture pour gagner du temps il surfait sur les réseaux sociaux, chose qui lui permit de répondre à quelques messages particulièrement à celui de la fille du groupe anonyme. Ce qui a eu le don de créer une longue discussion entre eux deux. Une fois chez lui, il croisa Tonton Birame dans la cuisine. À l'université il y'avait encore la grève et pour un peu en profiter beaucoup des étudiants sont allés à la plage et Sidy et ndella y compris. Ils essayaient de passer du bon temps comme tous leurs amis qui étaient là. C'est comme ça qu'ils ont croisé Kader, le meilleur ami de Ndella, qu'ils invitèrent à se joindre à eux. Virale, de son côté, avait passé la journée au port autonome de Dakar pour régler ses marchandises. À son retour à la maison de son cousin il trouva tout le monde déjà au lit et comme le pervers qu'il a toujours été, il profita de l'occasion encore une fois de plus pour v****r le petit Cheikh.
*Niit kih boh améi louleuh méiti dangassiy dissoh akk nitt yii rawatineu gnileu djéigéi. Seu méititt soko denthié pour yow kasséi, dafay geuneu yokk seu méititt.*
(Garder une blessure au cœur sans pour autant en parler ne fait que l'amplifier.)
PDV de L'auteur:
Comme la plupart des samedis chez les Seck c'est la grâce matinée! Après la prière du matin ils retournent tous au lit afin de plus dormir.
De de ce fait, ils prennent le petit déjeuner à 10h, préparé par Tata Kathy comme à chaque fois, une bonne femme au foyer et femme indépendante.
Elle gèrent les deux à merveille, les bonnes ne cuisinent que rarement, c'est elle qui gère presque tout. Surtout les weekends, elle prépare tout pour ses chéris.
En la voyant on lui aurait donné trente ans comme âge tellement qu'elle paraît chaque jour de plus en plus jeune, elle prend bien soin d'elle.
Elle était occupée dans la cuisine en voulant faire plaisir à sa famille en préparant un petit déjeuner royal tandis que les autres étaient déjà à table sauf le fils aîné.
La table à manger était bien garnie et rien qu'en regardant le somptueux dressage on a envie d'y être invité afin de tout déguster.
Tata Kathy: Ndack sert du café à ton père, je vais prendre les croissants dans la cuisine.
Ndack: Oui tout de suite. Sidy t'en veux aussi?
Sidy: Oui avec plaisir.
Père Malick: Hey filston t'es calme ce matin alors que d'habitude c'est toi celui qui anime à table. Qu'est-ce qui ne va pas?
Sidy: Qui moi?
Père Malick: Non je parle à Cheikh, y'a quelque chose mon petit?
Cheikh: Y'a rien Papa tout va bien, rassure-toi. C'est la cinquième fois que tu me pose cette question depuis ce matin.
Père Malick: T'es sûr que ça va? Hum t'en n'a pas l'air dh.
Cheikh: Oui ça va, t'inquiètes pas.
Père Malick: Si tu le dis!
Tonton Birame: Il est un grand garçon maintenant, si quelque chose n'allait pas il l'aurait sûrement dit. N'est-ce pas Cheikh?
Cheikh: Hmmhm, fit-il en hochant la tête en guise de réponse.
Ndack: Où est Clauvice, pourquoi il n'est toujours pas descendu pour manger?
Sidy: Il était parti faire du footing avec Balla ce matin.
Tata Kathy: Quand on parle du loup... ils sont tous les deux là. Allez rejoignez-nous.
Balla: Qu'est-ce qu'on a là?
Ça sent bon en tout cas comme d'habitude.
Clauvice: Un vrai régal je dirais, heureusement qu'on tombe à pique.
Tata Kathy: Allez prenez place, je vous sers quoi?
C'est ainsi qu'ils passèrent une bonne demie-heure tous ensemble, la stabilité pouvait se sentir à des kilomètres de chez eux.
Père Malick: C'était délicieux comme toujours mashallah, merci beaucoup.
Tata Kathy: Neu réiss akk djam Seck, yakoo mom (Bonne digestion Seck, tout est pour toi).
Père Malick: Prépare-toi, Sidy après on sort ensemble, tu vas m'accompagner quelque part.
Sidy: Oui Papa, je vais tout de suite me préparer.
Père Malick: d'accord moi aussi je vais faire de même. Dit-il en quittant la table.
Sidy: Hey Ndack j'avais oublié de te dire que j'ai rencontré Kader, le petit frère de Mouha il y'a deux jours.
Ndack: Ah bon pourtant il ne m'a rien dit, où ça?
Sidy: C'était à la plage le jour de cette grève à l'université, c'est Ndélla qui nous a présenté. Il est son meilleure amie et ils habitent dans le même quartier.
Tata Kathy: Hmm c'est qui cette Ndélla?
Clauvice: C'est sa nouvelle copine. Dit Clauvice en souriant.
Sidy: Lâcheur va.
Tata Kathy: Pourquoi ne pas l'amener à la maison pour un déjeuner afin qu'on la rencontre ?
Sidy: Je lui ai déjà proposé ça, j'attends encore son approbation.
Cheikh: Allez je vous laisse, mon cours de cinématographie en ligne va commencer d'une minute à l'autre.
Tonton Birame: Tu n'as presque pas touché ton assiette Cheikh?
Il ne lui a même pas accordé un seul regard comme s'il ne l'avait pas entendu. Il s'est juste levé et s'est dirigé vers sa chambre. Une fois à l'intérieur de celle-ci, il ferme la porte à clé.
Les autres sont restés à table à discuter de tout et de rien. Quelques minutes après, chacun allait un à un vaquer à ses occupations jusqu'à ce qu'il ne reste plus que Clauvice et sa tante.
Tata Kathy: Enfin on est seul! Je voudrais te parler de quelque chose mon fils.
Clauvice: oui je t'écoute! Y'a quelque chose qui ne va pas?
Tata Kathy: Tout va bien. J'aimerais qu'on parle de Cheikh, tu n'as pas remarqué son changement?
Clauvice: Oui j'ai vu qu'il est plus calme que d'habitude.
Tata Kathy: Maintenant il ne parle que si c'est nécessaire alors qu'en temps normal il ne laisse personne respirer dans cette maison. Tout à l'heure tu as vu la façon dont il s'est comporté avec Birame? Cheikh ne lui a même pas répondu et pourtant c'était son ami, ça ne paraît pas bizarre tout ça?
Clauvice: C'est vrai que tu as raison sur toute la ligne. Mais ne s'est-il pas plaint de quelque chose?
Tata Kathy: Non pas à ce que sache, physiquement ça a l'air d'aller mais mentalement, non, je ne pense pas. Mon intuition me dit que quelque chose ne va vraiment un pas.
Clauvice: Oui c'est vrai, pense aussi la même chose. Il y'a anguille sous roche, il est temps de faire quelque chose.
Tata Kathy: C'est pourquoi je t'en parle car tu es plus proche d'eux et ils te font tous confiance. Tu sauras comment faire avec lui afin qu'il parle. Ce matin lorsque son père lui a parlé, il avait répondu que tout allait bien mais ce n'est pas le cas, je le sais, je le sens.
Clauvice: Mais Maman selon toi qu'est-ce qui ne pourrait pas aller?
Tata Kathy: Pendant tout ce temps je ne pensais à rien mais depuis que Birame lui a parlé et que Cheikh l'a ignoré je me pose des questions. Il y'a de fortes chances qu'il soit impliqué.
Clauvice: Ne tirons pas de conclusions tout de suite, ça m'aurait surpris en tout cas que Tonton Birame y soit pour quelque chose. N'empêche je parlerai à Cheikh.
Tata Kathy: Ok tu m'en diras plus après, puisqu'on a fini je vais débarrasser la table.
Clauvice: Je vais t'aider.
....
Pendant ce temps, Sidy était dans la parking en attendant sagement son père pour leur sortie.
Il ignorait encore où ils allaient aller et comme le curieux qu'il est il se posait des mille et une questions.
Il était toujours au même endroit quand il aperçut son père venir vers lui, habillé d'une façon décontractée.
Sidy: Mais où est le chauffeur?
Père Malick: C'est moi qui conduit jeune homme, j'en suis toujours capable.
Sidy: Tu ne voudrais pas que je prenne le volant peut-être?
Père Malick: Non je peux le faire. Allez écarte toi jeune homme.
Sidy exécuta et son père prit le volant.
Il reste dans le doute car il y'a quelques années de celà son père avait eu un grave accident qui lui avait presque coûté la mobilité de ses jambes et depuis lors il ne conduit que rarement.
Sidy: Mais je peux savoir où est-ce qu'on va?
Père Malick: Patience et tu verras filston.
Sidy: Tu aimes les mystères tu sais?
Père Malick: Je suis au courant. J'ai vu à la télé qu'il y'avait une grève à l'université, qu'est-ce qui en est la cause? Tu le sais?
Sidy: Tu sais comme la plupart du temps, ce sont les trucs de bourses.
Père Malick: Encore ça! Quand est-ce que celà va t'il prendre fin? T'aurais du t'inscrire dans les universités privées, je ne comprends toujours pas ton choix.
Sidy: Je veux faire parti des gens qui vont changer le système, quelques années en arrière c'était une bonne université et ça l'est toujours juste qu'il y'a des soucis à résoudre. Je sais qu'il y'a de bons professeurs là-bas car j'y suis mais le problème avec les bourses on peut le comprendre car tout le monde n'a pas la chance que j'ai. Beaucoup d'étudiants n'attendent que l'argent de leurs bourses pour nourrir leurs familles où régler des problèmes de loyer où autres. Y'a pas de travail dans ce pays et si tu n'as pas un proche qui est un peu placé dans ce cas tu as moins de chances pour t'en sortir. À la fin tu te demandes même si étudier en vaut la peine tellement que le nombre de diplômés qui sont au chômage est explosif. L'abus de pouvoir et la corruption n'en parlons pas nak je n'en parle pas.
Père Malick: Malheureusement c'est ce qui est vrai, n'oublie pas qu'on est dans un pays pauvre. Trop de choses à régler à la fois.
Sidy: Et ce changement personne ne va le faire à notre place, on a même créé un syndicat et on a pas mal d'idées en tête.
Père Malick: Parfois ça peut paraître dangereux et je veux te savoir à l'abri du danger, t'as compris?
Sidy: Mais Papa c'est pour le bien de tous, rassures-toi il n'y aura pas de violences.
Père Malick: Pour ça tu n'en sais rien, seul Dieu sait. On en reparlera en tout cas.
C'était ainsi pour le reste du trajet, ils discutaient d'actualités mais ça n'a pas duré longtemps car ils étaient presque arrivé à destination.
Ils étaient tous les deux devant un grand bâtiment avec beaucoup de superbes voitures de marque à l'entrée.
Des hommes de sécurité étaient à côté pour surveillant ces perles. Sidy venait tout juste de comprendre pourquoi son père refusait de lui dire quoi ce que soit concernant leur destination.
En haut du bâtiment on y avait grandement écrit trois lettres E.M.G, l'endroit où on trouve les plus belles voitures du pays.
Le directeur est un ami de Père Malick ce qui explique un peu leur présence sans oublié que Sidy adore les bagnoles de marque.
À l'entrée une hôtesse les a accueilli en leurs présentant les voitures qu'ils y avaient.
Seul Sidy était avec l'hôtesse pour faire son choix, quant à son père il les avait laissé continuer leurs promenade.
Ça a duré des minutes parce-que Sidy avait du mal à choisir, les véhicules étaient tous à croquer. Il avait l'embarras du choix. Mais à la fin il avait fait appel à son père pour qu'il l'aide à choisir.
Ils ont pu faire un bon choix ensemble, après celà Père Malick s'est occupé du payement.
On leurs avaient dit que la voiture leur sera livrée le soir même et qu'ils n'avaient pas de soucis à se faire.
Sidy: Merci Papa, merci beaucoup, dit-il une fois dans la voiture de son père.
Père Malick: T'es mon fils c'est normal, tu le mérites en plus.
Sidy: Je te dois mon goût du bonheur. Tu as été pour nous le meilleur papa qui soit. Merci pour tout papa, pour la sagesse et la générosité que tu nous as enseigné! Ma reconnaissance est immense. Tu es un être exceptionnel! T'es vraiment le meilleur de tous, y'aura des jaloux ce soir je le sens surtout Ndack, terminé t'il de dire sourire aux lèvres.
Père Malick: Je me sens flatté là, c'est gentil de me dire tout ça.
Je te rappelle que Ndack gagne bien sa vie avec un bon salaire, dit-il en riant.
Sidy: Oui je sais mais n'empêche elle sera jalouse ne le sait.
-----------------------
Comme les habitudes peuvent changer à tout moment, depuis ce matin Clauvice a son téléphone collé aux mains entrain de sourire bêtement.
Connecté la plupart du temps sur f*******: alors qu'aux dernières nouvelles c'était le contraire, le jeune homme ne se débarrasse jamais de son téléphone.
Ils apprennent à se connaître de jours en jours et on peut dire que leurs connaissances a un aspect positif surtout du côté de Aïda, elle est plus confiante.
Parfois même elle oublie sa maladie. Clauvice se montre présent du mieux qu'il peut même s'ils ne se connaissent pas très bien.
Il était toujours dans sa chambre, au même endroit quand Cheikh entra avec le visage inexpressif.
Clauvice: Hey Cheikh ça va?
Cheikh: Oui ça va. Toi ces derniers temps tu as les yeux toujours scotchés sur ton téléphone. T'as une copine, c'est ça?
Clauvice: Tu m'espionnes ou quoi? Je suis ton grand frère je te rappelle.
Cheikh: Tu sais tu peux tout me dire je garderai le secret, t'es amoureux?
Clauvice: En plus tu insistes. Et pour ta question non je ne suis pas amoureux, je parle juste à une amie.
Cheikh: Si tu le dis, fit-il en s'allongeant sur le lit de son frère.
Clauvice: J'avais même besoin de toi, je veux qu'on discute toi et moi
Cheikh: Je t'écoute.
Clauvice: Non pas comme ça, lève-toi et écoute moi attentivement.
Cheikh: Oui je t'écoute maintenant, qu'est-ce qu'il y'a? Fit-il en se levant pour lui faire face.
Clauvice: Tu sais j'ai toujours été votre plus grand ami et confident, je t'écouterai qu'importe ce que t'as à dire. Ces derniers temps tu as radicalement changé et celà sur tout les côtés. Tu ne parles plus beaucoup et le plus grave tu es devenu arrogant même si tu n'y prêtes pas attention. S'il y'a quelque chose d'alarmant que j'ignore encore mieux vaut m'en parler maintenant, personne n'en saura quelque chose.
Cheikh: Pourtant tout va bien de mon côté je t'assure, pourquoi tu penses que ça ne va pas?
Clauvice: Je ne te crois pas moi.
Cheikh: Ne penses-tu pas que si j'avais quelque chose tu serais là première personne à le savoir?
Clauvice: Ne crois-tu pas que je sais que tu essaies de me leurrer?
Cheikh: Non tout sauf ça, je te dis la vérité pourtant.
Clauvice: Tu es entrain de mentir et ça se voit clairement, je ne compte pas me répéter dis moi ce qui ne va pas?
Cheikh: J'ai mal Clau, j'ai mal, commence t-il à sangloter.
Je ne dors plus, je ne mange plus car ça me ronge de plus en plus, je ne sais même plus quoi faire.
Clauvice: Calme-toi petit frère, tout va bien je suis là.
Cheikh: Clau je crois que je vais finir par lâcher, je n'en peux plus. Chaque nuit je repense à ces choses et ça passe en boucle dans ma tête, fit-il en versant des larmes.
Clauvice: Allez ne t'inquiètes pas je suis là maintenant, dis-moi.
Cheikh: La semaine dernière on était à l'arrêt de bus prêt de mon école, il y'avait trop d'élèves quand d'un coup une voiture de couleur noire sortie de nulle part est passé sur un enfant, ça s'est passé sous mes yeux. De plus y'avait trop de sang et là les autres ont commencé à crier de stupeur, je pense que cette image m'a traumatisé. Depuis lors je pense à cette accident et à cet enfant mort, je le vois chaque nuit et du coup ça m'empêche de dormir.
Clauvice: Ohh désolé c'est vrai que tu n'aurais pas dû traverser celà tout seul, je comprends maintenant mais pour ce genre d'événement il faut en parler au moins à ta famille, il ne faut pas le garder pour toi seul. Tu ne voudrais pas que j'appelle un psychologue?
Cheikh: Tu me prend pour un fou maintenant?
Clauvice: Non juste pour t'assister et t'aider à oublier celà.
Cheikh: Non ça va maintenant vu que j'en ai parlé avec toi, merci de m'avoir écouté.
Clauvice: Sache que je serai toujours là pour toi et que tu peux me faire confiance. Moi qui pensais que c'était Tonton Birame, ouff un grand soulagement.
Cheikh: Quoi? Tonton Birame? Qu'est-ce que tu veux dire par là?
Clauvice: Je pensais qu'il y était pour quelque chose parce-que ton changement de comportement a commencé depuis qu'il dort dans ta chambre et du coup j'ai pensé à n'importe quoi.
Cheikh: Non rassure-toi, t'es devenu fou ma parole.
******************************************
Cheikh, un apprenti en mensonge on dirait ???
Il est pétri de talent en tout cas.
Ce que Sidy a dit à son père concernant les universités publiques, vous en pensez quoi ???
Vos impressions pour la partie d'aujourd'hui ???